Aye-aye

espèce de primate strepsirrhinien
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Daubentonia madagascariensis

Daubentonia madagascariensis
Description de cette image, également commentée ci-après
Aye-Aye
Classification MSW
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Mammalia
Ordre Primates
Sous-ordre Strepsirrhini

Infra-ordre

Chiromyiformes
Anthony & Coupin, 1931

Famille

Daubentoniidae
Gray, 1863

Genre

Daubentonia
É. Geoffroy, 1795

Espèce

Daubentonia madagascariensis
(Gmelin, 1788)

Statut de conservation UICN

( EN )
EN A2cd+4cd : En danger

Statut CITES

Sur l'annexe I de la CITES Annexe I , Rév. du 01/07/1975

L'aye-aye[1] (Daubentonia madagascariensis) est une espèce de primate strepsirrhinien qui vit à Madagascar. C'est la seule espèce du genre Daubentonia, lui-même seul membre de la famille des daubentonidés. Elle est considérée comme vulnérable à l'extinction selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Description

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 v · d · m  Formule dentaire
mâchoire supérieure
3 1 0 1 1 0 1 3
3 0 0 1 1 0 0 3
mâchoire inférieure
Total : 18
L'aye-aye est le seul
primate à avoir 18 dents

L'aye-aye est un primate très particulier qui a des caractères dérivés nombreux et assez singuliers. Ses incisives rappellent celles des rongeurs, ses oreilles celles des chauve-souris et sa queue celle des écureuils. Enfin, il possède une adaptation particulière, le troisième doigt de la main est extrêmement allongé. Il a un mode de vie arboricole, ce qui le fait occuper une niche écologique voisine de celles des pics ou des écureuils sur les autres continents comme l'Europe.

Il mesure de 75 à 90 cm de long – dont 44 à 53 pour la queue – et pèse de 2 à 3 kg. Les deux sexes sont apparemment impossibles à identifier[2].

Il est insectivore et frugivore. Il déloge des larves d'insectes xylophages qu'il détecte en tapotant les troncs avec son doigt spécialisé et auxquelles il accède en élargissant les orifices en déchiquetant les couches supérieures avec ses incisives et qu'il déniche finalement avec son grand doigt muni d'une griffe. À d'autres périodes de l'année, c'est pour extraire le cœur spongieux des gales sur les branches d'Eugenia que son doigt spécialisé lui est utile.

C'est le seul primate à posséder 18 dents. En effet, les espèces du sous-ordre des strepsirrhini, dont l'aye-aye fait partie, possèdent généralement 36 dents (2 incisives, 1 canine, 3 prémolaires et 3 molaires par demi-mâchoire). Le Daubentonia est une exception et on assiste à une oligodontie (réduction importante du nombre de dents). En effet, celui-ci a perdu: 4 incisives, les 4 canines, et 10 prémolaires (4 au niveau de l'arcade supérieure, et 6 au niveau de l'arcade inférieure). Le Daubentonia ne présente plus de canine, ni de prémolaire au niveau de l'arcade dentaire inférieure.

L'aye-aye est un animal en général solitaire et nocturne, discret et difficile à observer.

Il construit des nids de feuilles généralement de forme ovoïde avec un trou d'une quinzaine de centimètres de diamètre dans les badamiers (Terminalia sp.), les hintsinas (Afzelia bijuga),les copaliers (Trachylobium verucosum), les manguiers, les litchis et les cocotiers, souvent très haut entre 10 et 15 m au-dessus du sol. Il possède fréquemment de deux à cinq nids[3].

La gestation de la femelle aye-aye est de 166 jours. Après sa naissance il doit rester environ un an avec sa mère.

Illustration de Joseph Wolf montrant le 3e doigt allongé

Découverte, classification et taxinomie

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L'aye-aye a été décrit pour la première fois par Pierre Sonnerat dans son Voyage aux Indes orientales et à la Chine, publié en 1782. Le naturaliste allemand Johann Friedrich Gmelin le nomme Sciurus madagascariensis et le place donc parmi les écureuils (genre Sciurus). En 1795, Étienne Geoffroy Saint-Hilaire propose de lui créer un genre particulier, qu'il nomme Daubentonia, en l'honneur de son mentor Louis Jean-Marie Daubenton. Georges Cuvier, pour qui l'aye-aye est un rongeur, renomme le genre en Cheiromys avec l'accord de Geoffroy, car « l'usage de donner des noms d'homme n'est point reçu en zoologie comme en botanique »[4].

Phylogénie

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Phylogénie des infra-ordres actuels de primates, d'après Perelman et al. (2011)[5] :

Primates 
 Haplorrhini 

Simiiformes (singes)



Tarsiiformes (tarsiers)



 Strepsirrhini 

Lorisiformes (loris, galagos…)




Chiromyiformes (l'aye-aye)



Lemuriformes (lémuriens)





Sous-espèce

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Répartition et habitat

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Il vit dans la forêt de Madagascar et dans les cavernes à flanc de montagnes.

Répartition

L'aye-aye dans la culture malgache

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Daubentonia madagascariensis, appelé communément aye-aye par les populations locales, tient une place très particulière dans le bestiaire malgache. De multiples légendes courent sur cet animal aux mœurs nocturnes. Si le nombre d'individus a chuté au cours des dernières décennies, en revanche le mythe de l'animal maléfique s'est conservé, transmis de génération en génération. On considère ainsi qu'il porte malheur s'il apparaît dans ou aux abords des habitations et qu'il possède des pouvoirs de sorcellerie grâce à son majeur démesuré, dont se servent les devins.

L'aye-aye dans la culture internationale

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L'aye-aye est principalement présent dans les films d'animation Madagascar et Rango.

La franchise de jeux vidéos Pokémon lui a aussi dédié une de ses créatures, « Tag-Tag » (9e génération)[6].

Bibliographie

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  • Claire Harpet, Le Lémurien : du sacré et de la malédiction, L'Harmattan, Paris, 2000.
  • (en) R.-A. Mittermeier et al., Lemurs of Madagascar, Tropical field book series, Conservation International, 2006 (2e éd.).

Galerie

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Liens externes

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Sur les autres projets Wikimedia :

Infra-ordre Chiromyiformes

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Famille Daubentoniidae

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Genre Daubentonia

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Espèce Daubentonia madagascariensis

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Menaces et conservation

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Cette espèce est en danger d'extinction en raison de la déforestation mais est également victime de la chasse des Malgaches, beaucoup considérant l'animal comme un être maléfique[7].

Le aye-aye est une des dix-huit espèces de primates de Madagascar à avoir été incluse entre 2000 et 2020 dans la liste des 25 espèces de primates les plus menacées au monde (2016 ; 2018).

Notes et références

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  1. Annexes au Journal officiel des Communautés européennes du 18 décembre 2000. Lire en ligne.
  2. « http://www.tsimbazaza.com/lemur-house-tsimbazaza.html »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  3. Jean-Jacques Petter (préf. Yves Coppens, ill. François Desbordes), Primates, Nathan, , 256 p. (ISBN 978-2-09-260543-1), L'aye-aye, un primate différent des autres pages 84 à 91
  4. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, Catalogue méthodique de la collection des mammifères, de la collection des oiseaux et des collections annexes : Catalogue des Primates, Paris, Gide et Baudry, , 96 p. (lire en ligne), p. 85
  5. (en) P. Perelman, W. E. Johnson, C. Roos, H. N. Seuánez, J. E. Horvath, M. A. M. Moreira, B. Kessing, J. Pontius, M. Roelke, Y. Rumpler, M. P. Schneider, A. Silva, S. J. O'Brien et J. Pecon-Slattery, « A molecular phylogeny of living primates », PLoS Genetics, vol. 7, no 3,‎ , e1001342 (PMID 21436896, PMCID 3060065, DOI 10.1371/journal.pgen.1001342, lire en ligne)
  6. (en) « Grafaiai », sur bulbapedia.bulbagarden.net.
  7. Rédaction National Géographic, « L'aye-aye, l'étrange primate que l'on prenait pour un démon », sur National Geographic, (consulté le )