Chemins de Fer Vicinaux du Jura

ligne de chemin de fer française

Les chemins de fer vicinaux du Jura (CFV) constituaient un réseau de chemin de fer départemental à voie métrique de près de 200 kilomètres ayant desservi le département du Jura durant la première moitié du XXe siècle.

Chemins de fer vicinaux
du Jura
Image illustrative de l’article Chemins de Fer Vicinaux du Jura
Une rame des CFV-Jura sur le viaduc de Revigny
Pays Drapeau de la France France
Gares desservies Lons-le-Saunier, Saint-Claude, Champagnole
Historique
Mise en service 1898 – 1927
Électrification 1927 (électrification partielle)
Fermeture 1938 – 1950
Concessionnaire Cie Gale des ch. de fer vicinaux (CFV) (à partir de 1895)
Caractéristiques techniques
Longueur 193 km
Écartement métrique (1,000 m)
Électrification 1500 V continu
Nombre de voies Voie unique

Historique

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Le réseau des tramways à vapeur du Jura fut envisagé dès 1867 afin de compléter la desserte ferroviaire du département du Jura par le réseau PLM qui atteignait Lons-le-Saunier, Morez, Saint-Claude, Champagnole, Mouchard… Il ne doit pas être confondu avec le chemin de fer électrique de Nyon à Morez, destiné au début du XXe siècle à relier Morez et le Haut-Jura au réseau fédéral suisse.

Le réseau de tramways à vapeur ne fut mis en œuvre qu'à la fin du XIXe siècle. Si une première déclaration d'utilité publique avait été promulguée dès 1893, l'imbroglio financier qui s'ensuivit ne permit pas de lancer les travaux de construction avant 1895-1896, le temps de trouver un autre concessionnaire.

Ce fut la Compagnie générale des chemins de fer vicinaux (CFV), faisant partie du groupe Empain, et déjà exploitant d'un réseau à voie métrique dans le département de la Haute-Saône, qui fut finalement retenue par le département du Jura, qui se chargea de son côté de la construction intégrale de l'infrastructure.

La première ligne, reliant Lons-le-Saunier à Saint-Claude, avec embranchement sur Orgelet, ouvrit en deux temps en 1898, en raison des retards dans la pose de la voie entre Clairvaux et Saint-Claude. L'ouverture décalée du tronçon vers Saint-Claude fut source de nombreuses rancœurs chez les élus du sud du département, qui ne se privèrent pas de déverser leur ire dans la presse locale.

La desserte du réseau comportait à l'origine deux trains par jour entre Clairvaux et Saint-Claude, alors que sur Lons-le-Saunier à Clairvaux et La Bifurcation (Poids-de-Fiole) à Orgelet, trois trains assuraient l'écoulement du trafic. Bien vite, trois trains journaliers furent assurés également en direction de Saint-Claude.

Les bons résultats financiers enregistrés incitèrent les élus à voter la construction de lignes nouvelles, et l'année 1901 vit l'ouverture de la section ralliant Orgelet à Arinthod.

Une section en site propre à Ilay.

Bien des débats plus tard, la ligne reliant Clairvaux à Foncine-le-Haut, passant par Saint-Laurent, vit ses premiers trains rouler à l'automne 1907. Bien que la ligne ait été considérée comme un tramway à traction mécanique empruntant le bord des routes, le relief traversé avait forcé les ingénieurs à construire de nombreuses portions en déviation, augmentant ainsi notablement le prix de revient kilométrique.

L'euphorie étant de mise au cours du début de la deuxième décennie du XXe siècle, de nombreux autres projets furent lancés avant que la Première Guerre mondiale ne vienne tuer dans l'œuf ces réalisations. Ainsi, au moment de la déclaration de guerre en , deux extensions distinctes étaient en cours de réalisation.

La première concernait deux lignes à l'est du département, de Champagnole à Foncine-le-Bas et de Sirod à Boujailles, alors que le deuxième groupe de lignes se situait plus à l'Ouest, et devait permettre de rallier la Bresse d'une part avec un tronçon de Lons-le-Saunier à Pierre-de-Bresse, et une vallée parallèle à celle d'Arinthod avec la ligne de Lons-le-Saunier à Saint-Julien-sur-Suran.

Passé les affres de 1914-1918, l'envolée des cours des matières premières incita le département du Jura à la prudence, et seul l'achèvement des lignes radiant autour de Champagnole fut voté. On opta même finalement pour la traction électrique en 1 500 V continu afin de bénéficier de subventions de l'État français.

Les deux lignes de Champagnole à Foncine-le-Bas et Sirod à Boujailles ouvrirent dans le courant de l'année 1927, non sans être affectées par diverses pannes à répétitions liées au tout nouveau système électrique.

La crise économique et une grève massive des employés du réseau au cours de l'année 1930 entraînèrent la décision de mettre en place un service routier sur le réseau de Lons-le-Saunier en remplacement de la voie ferrée, après une tentative ratée de modernisation par l'achat d'autorails à essence en 1928-1929.

Bien vite, la desserte des lignes les plus déficitaires fut réduite, et à la fin des années 1930 seuls subsistaient quelques trains mis en marche les jours de grande affluence entre Lons-le-Saunier et Saint-Claude. En 1938, le tronçon de Clairvaux à Foncine-le-Bas fermait définitivement, avant que l'embranchement d'Orgelet à Arinthod ne subisse le même sort au tout début de l'année 1939.

La Seconde Guerre mondiale et les pénuries qui s'ensuivirent apportèrent un regain d'activité sur le réseau de Lons-le-Saunier, qui eut bien du mal à écouler le trafic avec un matériel ferroviaire de quarante ans d'âge roulant sur une voie dont l'entretien avait été délaissé depuis près de dix ans par endroits. Ainsi, le service reprit entre Clairvaux et Bonlieu.

Le réseau de Champagnole, plus récent, ne fut pas non plus épargné, avec de nombreuses coupures de courant qui ne permettaient pas de garantir un fonctionnement régulier.

La libération de la France en 1944-1945, puis le retour progressif à la normale des approvisionnements en matières premières en 1946-1947, sonnèrent le glas de ce mode de transport démodé et trop peu modernisé.

Le réseau de Lons-le-Saunier ferma par étapes en 1948, juste avant la reprise de l'exploitation par le département, sous l'égide de la Régie départementale des transports du Jura (RDTJ). Celui de Champagnole, pourtant plus récent, subit rapidement le même sort, la ligne de Boujailles disparaissant en 1949, juste avant celle de Foncine-le-Bas en 1950.

Desserte

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Ligne Lons — Saint-Claude
Département PK Gare Correspondance
Jura 0.000 Lons-le-Saunier Dombes
0.597 Lons-le-Saunier PLM Correspondances PLM vers Lyon et Mouchard
1.385 Lons-le-Saunier Bains
3.392 Perrigny
4.799 Conliège
7.378 Revigny
12.003 Saint-Maur
13.179 La Bifurcation (Poids-de-Fiole) Embranchement vers Arinthod
14.481 Nogna
18.367 Thuron
19.695 Pont-de-Poitte
20.645 Patornay
22.560 Boissia
25.311 Clairvaux Embranchement vers Foncine-le-Haut
28.880 Soucia
35.126 Meussia
39.184 Charchilla
44.135 Moirans
46.758 Villards-d'Héria
53.268 Pratz
56.945 Saint-Lupicin
59.498 Lavans Village
62.242 Lavans PLM Rebroussement
64.584 Étables
67.045 Les Abattoirs
67.759 Saint-Claude CFV
68.289 Saint-Claude Ville


Ligne La Bifurcation — Arinthod
Département PK Gare Correspondance
Jura 13.179 La Bifurcation (Poids de Fiole) Embranchements vers Lons et Saint-Claude
14.550 Poids-de-Fiole
16.386 Marnézia
18.989 Dompierre
24.197 Orgelet
26.125 Merlia (Orgelet)
30.800 Sancia
32.346 Chambéria
35.002 Ugna-Savigna
37.707 Chatonnay
41.420 Arinthod
Ligne Clairvaux — Foncine-le-Haut
Département PK Gare Correspondance
Jura 0.000 Clairvaux Embranchements vers Lons et Saint-Claude
6.977 Crillat
9.408 Saint-Maurice
10.745 Trétu (Saint-Maurice)
15.900 Bonlieu
17.042 Ilay (La Chaux-du-Dombief)
20.446 La Chaux-du-Dombief
24.495 Le Pont-du-Dombief (La Chaux-du Dombief)
25.200 Saint-Pierre
27.300 Saint-Laurent-du-Jura Rebroussement, correspondance PLM vers Morez
29.828 La Savine (Saint-Laurent)
31.163 Les Martins
34.465 Le Lac-des-Rouges-Truites
36.809 Le Maréchet
40.470 Foncine-le-Bas Embranchement vers Champagnole
44.600 Foncine-le-Haut
Ligne Champagnole — Foncine-le-Bas
Département PK Gare Correspondance
Jura 0.000 Champagnole Transbordement
0.510 Champagnole PLM
1.278 Champagnole Ville
4.226 Sapois
7.042 Bourg-de-Sirod
8.987 Sirod Embranchement vers Boujailles
12.715 Crans
17.737 La Perrena (Les Planches)
20.556 Les Planches-en-Montagne
23.302 Foncine-le-Bas Embranchements vers Clairvaux et Foncine-le-Haut
Ligne Sirod — Boujailles
Département PK Gare Correspondance
Jura 0.000 Sirod Embranchements vers Champagnole et Foncine-le-Bas
1.335 Guilleret (Gillois)
3.771 Conte
6.009 Gillois - La Favière
8.614 Doye
10.523 Nozeroy
13.269 Longcochon
14.711 Essavilly
16.913 Froideterre (Mignovillard)
18.383 Mignovillard
19.628 Petit-Villard
20.502 Communailles
23.692 Censeau
24.595 Cuvier
27.060 La Gaudine (Cuvier)
28.818 Boujailles PLM Correspondances vers Dijon et Lausanne

Chronologie

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Inaugurations

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Ouvertures à l'exploitation

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Fermetures

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Exploitation

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Les horaires du réseau en mai 1914
Cliquer sur l'image pour l'agrandir

Vestiges et matériels préservés

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Le viaduc de Revigny vers 1906

Certains vestiges sont encore visibles : viaduc près de Revigny, pont et tunnel à Clairvaux-les-Lacs… De nombreuses gares ont été transformées en habitations ou en commerces mais sont facilement reconnaissables (La Bifurcation, Saint-Maur...).

Notes et références

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Bibliographie

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  • Jean Cuynet, Élie Mandrillon, Les chemins de fer vicinaux du Jura - Le Tram, Éditions Presses du Belvédère, 2009, (ISBN 2-884191-42-9)
  • Élie Mandrillon, les chemins de fer vicinaux du Jura, monographie publiée dans le No 309-310 (2005-3) de la revue Chemins de fer régionaux et tramways publiée par la FACS et UNECTO, (ISSN 1141-7447).
  • Monique et Jean Luc Boivin, Jean Edom, Petits trains à l'assaut du Jura, Éditions Cénomane/La Vie du Rail, 1989, (ISBN 2-905596-25-2)
  • Jean Claude Riffaud, articles paru dans les No 10 (1979) et 42-43 (1987) de la revue Magazine des Tramways à Vapeur et des Secondaires.
  • Henri Domengie, Petits Trains de Jadis, tome 6 (Sud-est de la France), Éditions du Cabri, 1985 (ISBN 2-903310-48-3)
  • Françoise Desbiez et Alain Michaud. Balade ferroviaire à travers le Jura, Éditions Arts et Littérature, 2001, (ISBN 2-908208-27-X).

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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