Cheval de sport canadien

Le cheval de sport canadien (anglais : Canadian Warmblood / Canadian sport horse) est un stud-book de chevaux de sport, géré au Canada. Ces chevaux proviennent de croisements entre des étalons Pur-sang et des juments locales, de race canadienne. La société gérant la sélection est ouverte en 1926, pour enregistrer ces chevaux alors nommés Hunter canadiens (Canadian Hunter). La race prend son nom actuel en 1984, accompagnant le développement de l'élevage du cheval de sport.

Cheval de sport canadien
Le cheval de sport canadien Pikardi et sa cavalière Bonny Bonnello à la Kentucky Cup de 2010.
Le cheval de sport canadien Pikardi et sa cavalière Bonny Bonnello à la Kentucky Cup de 2010.
Région d’origine
Région Drapeau du Canada Canada
Caractéristiques
Morphologie Cheval de sport
Taille Minimum 1,62 m, moyenne 1,65 m
Poids Environ 600 kg
Robe Tout sauf tacheté
Autre
Utilisation Sport équestre

Le cheval de sport canadien est destiné aux compétitions de sports équestres, notamment de saut d'obstacles et de dressage.

Dénomination

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Malgré la similarité de nom, le cheval de sport canadien ne doit pas être confondu avec la race du cheval canadien[1]. Le nom Canadian Sport Horse est utilisé à équivalence avec celui de Canadian Warmblood, de même sens[2]. La base de données DAD-IS référence cette race de chevaux sous le nom de Canadian Warmblood[3]. L'ancien nom est Canadian Hunter[4],[5].

Histoire

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Les origines de la race sont européennes, ses plus anciennes traces remontant au XVIIe siècle d'après la base de données DAD-IS[3]. D'après Bonnie Lou Hendricks (université de l'Oklahoma), la sélection d'une race de chevaux de sport remonte à la fin du XIXe siècle, puisque le lieutenant anglais Dan Lysons mentionne dès 1893 l'habileté au saut des chevaux canadiens[6],[1]. La sélection de ces chevaux représente la première expérience d'élevage du cheval de sport en Amérique du Nord[2].

Au début du XXe siècle, de nombreux sujets sont vendus aux États-Unis, où ils sont montés en saut d'obstacles et équitation hunter, tant en Europe qu'en Amérique du Nord[7],[1]. D'autres sont envoyés en Europe dans le cadre de la Première Guerre mondiale[7],[1]. En 1920, le gouvernement fédéral du Canada s'implique dans la sélection équine, dans le but d'obtenir un type uniforme de chevaux pesant environ 550 kg[8].

Le cheval de sport canadien provient de croisements de type demi-sang, entre le cheptel de juments locales canadiennes et des étalons Pur-sang[9], notamment 16 sujets importés depuis l'Angleterre par la Canadian Racing Association, vers l'Ontario[7],[1]. En 1926 est créée la Canadian Hunter, Saddle and Light Horse improvement Society (société canadienne pour l'amélioration du cheval de chasse, de selle et léger)[7],[2]. Un stud-book est ouvert en 1928 pour l'enregistrement des juments fondatrices[7]. En 1933, la Canadian Hunter Society est fusionnée, et obtient le maintien du stud-book du Hunter canadien[7].

Ce stud-book est rebaptisé en 1984 pour y inclure la dénomination Sport Horse (cheval de sport), en raison de l'usage de ces chevaux dans les sports équestres[7], la sélection ayant évolué du cheval militaire vers le cheval de sport[10]. Ce changement de nom est enregistré l'année suivante dans le journal officiel des marques de commerce[11]. La race est re-nommée Canadian Sport Horse[12]. En 2007, le stud-book du Canadian Sport Horse compte 546 sujets inscrits[3].

Description

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Photographie en couleurs d'un cheval monté par une cavalière pendant un concours d'équitation.
Le cheval de sport canadien Pikardi au trot allongé, et sa cavalière Bonny Bonnello à la Kentucky Cup de 2010.

La taille doit être supérieure à 1,62 m pour permettre l'enregistrement dans le stud-book[9],[13]. DAD-IS indique une taille moyenne de 1,65 m pour un poids médian de 600 kg[3].

Ce cheval est proche des Hunters anglais et irlandais[12], montrant une nette influence du Pur-sang, avec une construction solide et des mouvements fluides[1],[14]. Les yeux sont grands, l'encolure d'une longueur proportionnelle au corps[10]. La poitrine est large et l'épaule inclinée[10].

Ses besoins alimentaires sont plus importants que ceux du cheval canadien[15].

Toutes les robes sont autorisées, à l'exception de la robe tachetée[3]. Aussi, la robe est unie, généralement baie (dont le bai-brun), alezane, noire ou grise[12],[10]. D'après Judith Dutson, le pie et le gène Crème sont possibles, et donc les robes palomino et cremello[14],[10].

Sélection

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La sélection est gérée par la Canadian Sport Horse Association, qui décrit le cheval de sport canadien comme une race « en évolution », dont l'existence est étroitement liée aux objectifs de sélection[16]. L'enregistrement des chevaux s'effectue sur inspection[9],[2]. Les jeunes chevaux sont présentés en concours de modèle et allures, y compris lors du prestigieux The Royal Horse Show, où un expert (par exemple, un vétérinaire) est chargé de les évaluer[17]. Les sujets sont recherchés puissants et dotés d'un bon coup de saut[12], aptes aux trois sports équestres olympiques[16]. Une attention particulière est portée aux allures, qui doivent montrer de l'équilibre et de l'impulsion[10]. la sélection des étalons est particulièrement rigoureuse[10].

L'association gérant le stud-book, le Canadian National Live Stock records, est domiciliée à Ottawa, en Ontario[7]. Les juments qui n'appartiennent pas au registre du Canadian Sport Horse peuvent être enregistrées sur une liste appendix[10].

Utilisations

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Photographie en couleurs d'un cheval monté par une cavalière pendant un concours d'équitation.
Pikardi et Bonny Bonnello à la Kentucky Cup de 2010

C'est un cheval de sport, utilisé sous la selle et en sports équestres[6]. La race est montée en compétitions de saut d'obstacles, de dressage, de concours complet d'équitation, et de hunter[7], mais aussi pour la chasse au renard[1]. Elle est présente en attelage de compétition[1].

Diffusion de l'élevage

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Ce stud-book est propre au Canada, et plus particulièrement présent en Ontario[1],[18]. Le guide Delachaux avance que les effectifs de la race sont en croissance en 2014[12], mais la base de données DAD-IS (2021) ne signale que 241 chevaux appartenant à cette race en 2020, avec une décroissance continue du cheptel entre 2015 et 2020, ce qui place le Canadian Warmblood parmi les races de chevaux locales en danger critique d'extinction[3]. L'étude menée par l'université d'Uppsala, publiée en pour la FAO, signale le Canadian Hunter comme race locale Nord-américaine, dont le niveau de menace est inconnu[19].

Notes et références

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  1. a b c d e f g h et i Dutson 2005, p. 89.
  2. a b c et d (en-US) « History », sur Canadian Sport Horse Association (consulté le ).
  3. a b c d e et f DAD-IS.
  4. Porter 2020, p. 186.
  5. (en) Valerie Porter, Mason's World Dictionary of Livestock Breeds, Types and Varieties, CABI, (ISBN 978-0-85199-430-7, lire en ligne), p. 171.
  6. a et b Hendricks 2007, p. 104.
  7. a b c d e f g h et i Hendricks 2007, p. 105.
  8. Ángel Cabrera (trad. de l'espagnol par Christine Bellec), Chevaux d'Amérique, Éditions du Rocher, (ISBN 2-268-05129-3), p. 273.Voir et modifier les données sur Wikidata.
  9. a b et c Porter et al. 2016, p. 449.
  10. a b c d e f g et h Dutson 2005, p. 90.
  11. (en) Journal Des Marques de Commerce, Trade Marks Office, (lire en ligne), p. 41-42.
  12. a b c d et e Rousseau 2014, p. 433.
  13. Dutson 2005, p. 89-90.
  14. a et b (en) Judith Dutson, Horse Breeds of North America The Pocket Guide to 96 Essential Breeds, Storey Publishing, (ISBN 978-1-61212-210-6 et 1-61212-210-8, OCLC 820723081, lire en ligne), p. 38.
  15. (en) K. Bennett et John Davidson, Canadian "The Little Iron Horse" For Kids, Mendon Cottage Books, , 33 p. (ISBN 9781311563675 et 1311563679).
  16. a et b Dutson 2012, p. 90.
  17. (en) Joseph C. O'Dea, Olympic Vet: A Didactic Memoir, Castlerea Press, (lire en ligne), p. 227-228.
  18. (en) Agri-food Research in Ontario, Ontario Ministry of Agriculture and Food, (lire en ligne), p. 3.
  19. (en) Rupak Khadka, « Global Horse Population with respect to Breeds and Risk Status », Uppsala, Faculty of Veterinary Medicine and Animal Science - Department of Animal Breeding and Genetics, .

Annexes

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Articles connexes

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Lien externe

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Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • [Dutson 2005] (en) Judith Dutson (photogr. Bob Langrish), Storey's Illustrated Guide to 96 Horse Breeds of North America, North Adams, MA, Storey publishing, , 406 p. (ISBN 1-58017-613-5, OCLC 61178193), « Canadian Sport Horse », p. 89-90
  • [Dutson 2012] (en) Judith Dutson, Storey's Illustrated Guide to 96 Horse Breeds of North America, Storey Publishing, , 2e éd., 416 p. (ISBN 1-60342-918-2).Voir et modifier les données sur Wikidata
  • [Hendricks 2007] (en) Bonnie Lou Hendricks, International Encyclopedia of Horse Breeds, Norman, University of Oklahoma Press, , 2e éd., 486 p. (ISBN 0-8061-3884-X, OCLC 154690199, lire en ligne), « Canadian Sport Horse », p. 104-105. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.Voir et modifier les données sur Wikidata
  • [Porter et al. 2016] (en) Valerie Porter, Lawrence Alderson, Stephen J. G. Hall et Dan Phillip Sponenberg, Mason's World Encyclopedia of Livestock Breeds and Breeding, CAB International, , 6e éd., 1 107 p. (ISBN 1-84593-466-0, OCLC 948839453), « Canadian sport horse », p. 449. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.Voir et modifier les données sur Wikidata
  • [Porter 2020] (en) Valerie Porter, Mason's World Dictionary of Livestock Breeds, Types and Varieties, CAB International, , 6e éd., 448 p. (ISBN 1-78924-153-7).Voir et modifier les données sur Wikidata
  • [Rousseau 2014] Élise Rousseau (ill. Yann Le Bris), Tous les chevaux du monde, Delachaux et Niestlé, , 544 p. (ISBN 2-603-01865-5), « Cheval de sport canadien ».Voir et modifier les données sur Wikidata