Christian de La Motte Rouge

officier et résistant français
Christian de La Motte Rouge
Biographie
Naissance
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Château de Kerbic (d) (Pommerit-le-Vicomte)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Pseudonyme
MéhariVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
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Christian de La Motte Rouge, né le au château de Kerbic à Pommerit-le-Vicomte dans le département des Côtes-du-Nord et mort en déportation le au camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck, est un officier et résistant français.

Biographie modifier

Famille et formation modifier

Christian Marie Élie Georges Joseph de La Motte de La Motte-Rouge naît le au château de Kerbic à Pommerit-le-Vicomte du mariage d'Alain de La Motte-Rouge, maire de Pommerit-le-Vicomte[1], et de Zoé de Launay[2]. Son frère, Alain, ancien élève de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr et lieutenant d'infanterie, est mort pour la France le 4 mai 1917[1].

Le , à Benon en Charente-Maritime, il épouse Marie-Thérèse Godet (1897-1983)[2], appartenant à la famille des Cognac Godet, fille de Louis Godet (1863-1935), propriétaire de l'abbaye de La Grâce-Dieu et maire de Benon, et de Marie-Thérèse Maubaillarcq (1862-1964)[1].

Carrière militaire modifier

Engagé en 1916 lors de la Première Guerre mondiale, il est élève-aspirant à l'école d'artillerie de Fontainebleau et devient sous-lieutenant en . En participant à la fin de la guerre, il est blessé par un éclat d'obus et reçoit la croix de guerre et la Médaille militaire. Poursuivant la carrière militaire après la guerre dans l'artillerie, il est promu lieutenant en 1922 puis capitaine en 1930[2].

Capitaine-instructeur à l'école militaire de Saint-Maixent, il passe au centre de mobilisation d'artillerie no 11 à Vannes en 1938[2].

Il prend part à la bataille de France au début de la Seconde Guerre mondiale en tant que chef d'escadron du 264e régiment d’artillerie et combat en juin 1940 à Dunkerque et dans les Flandres. Après avoir vainement tenté de passer en Angleterre, il est nommé commandant du centre de démobilisation de La Rochelle à la suite de l'arrestation du commandant Fillol.

En novembre 1942, Christian de La Motte-Rouge démissionne de ses fonctions militaires pour s'engager dans la Résistance [3] et rejoint - sous le pseudonyme de « Méhari » - le cousin germain de son épouse, Jean Godet (1899-1983). Alors capitaine de réserve, prisonnier libéré et responsable du réseau Alliance à la Rochelle, Godet[4], alias « Antilope », nomme La Motte-Rouge responsable des renseignements pour les zones nord et nord-est de la ville à partir de décembre 1942[5]. Il s'agissait dorénavant pour lui de s'intéresser dans un premier temps aux forces militaires stationnées dans la région et aux ouvrages défensifs que les Allemands avaient entrepris de faire construire le long du littoral charentais.

En décembre 1943, les arrestations de l'état-major bordelais le contraignent à fuir après avoir eu juste le temps de confier la relève à Robert Fortunet. Quelques jours plus tard, rassuré par un calme apparent, il revient à La Rochelle pour lui transmettre informations et consignes mais une dénonciation par un agent double au service de la police de sûreté allemande provoque l'arrestation de Christian de La Motte-Rouge le 7 janvier 1944 à 4 heures du matin en même temps que Franck Gardes (1920-1944)[6]. Torturé puis transféré à Strasbourg, il est l'un des dix premiers membres du réseau Alliance arrivés le 17 mars 1944 au camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck dans le Bas-Rhin où il meurt le , des suites de privations et d'épuisement[7]. Il sera déclaré mort en déportation[8].

La nouvelle de la disparition de ce père de six enfants ne parviendra à la Rochelle que vers la mi-janvier 1945. Un service religieux sera alors célébré en sa mémoire en la cathédrale saint-Louis de La Rochelle.

Décorations modifier

Le , Christian de La Motte-Rouge est nommé chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur. Il est titulaire de la croix de guerre 1939-1945 « avec quatre étoiles bronze et une étoile vermeil » et de la médaille militaire[9].

Hommages modifier

Le conseil municipal de La Rochelle lui rend hommage le 11 mars 1949 en donnant son nom à une place de la commune : place du Commandant-de-La-Motte-Rouge[10].

Son nom figure sur le monument aux morts de Benon.

Pour approfondir modifier

Bibliographie modifier

Ouvrages modifier

  • Association Amicale Alliance, Mémorial de « l'Alliance », Paris, Durassié et Cie, , 80 p. (lire en ligne [PDF]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Henri Noguères et Marcel Degliame-Fouché, Histoire de la Résistance en France : Et du Nord au Midi : novembre 1942-septembre 1943, vol. 3, Paris, Robert Laffont, , 764 p. (ISBN 9782221236048, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Henry Alainmat, Auschwitz en France : la vérité sur le seul camp d'extermination nazi en France, le Struthof, Presse de la cité,
  • Joseph Darsel, La Bretagne au combat, 1975
  • Annick Notter (dir.), La Rochelle 1939 -1945 ouvrage accompagnant l’exposition du musée des Beaux-Arts de La Rochelle en 2015, Geste Ed. 2015
  • Michel Reynaud, Livre-mémorial des déportés de France arrêtés par mesure de répression et dans certains cas par mesure de persécution, 1940-1945, Volume 4 , éditions Tirésias, 2004.

Notices modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. a b et c Le Figaro, édition du , p. 33, rubrique « DEUIL »[lire en ligne].
  2. a b c et d « DE LA MOTTE ROUGE Christian, Marie, Elie - Maitron », sur fusilles-40-44.maitron.fr (consulté le )
  3. Marcel Degliame-Fouché et Henri Noguères, Histoire de la Résistance en France de 1940 à 1945 (3): Et du Nord au Midi : novembre 1942-septembre 1943, (Robert Laffont) réédition numérique FeniXX, (ISBN 978-2-221-23604-8, lire en ligne)
  4. « Musée de la résistance en ligne », sur museedelaresistanceenligne.org (consulté le )
  5. Mémorial de l'Alliance, p. 29.
  6. « Musée de la résistance en ligne », sur museedelaresistanceenligne.org (consulté le )
  7. Noguères et Degliame-Fouché 1972, Partie 1, chapitre XI : « Novembre 1942 ».
  8. JORF no 226 du 29 septembre 1992 Arrêté du 10 août 1992 portant apposition de la mention « Mort en déportation » sur les actes de décès
  9. Page 9/12 de sa fiche dans la base Léonore.
  10. Site de la mairie de La Rochelle.