Detroit Tank Arsenal
Le Detroit Tank Arsenal, aussi appelé Chrysler Arsenal ou de manière plus symbolique Arsenal of Democracy est une usine destinée à la production de chars d’assaut située à Warren, la première de ce type aux États-Unis. Construite entre 1940 et 1941, alors que la situation européenne incite le gouvernement américain à accélérer la modernisation de son armée et que le pays est fortement sollicité par le Royaume-Uni pour lui fournir du matériel, l’usine et ses outils de production sont la propriété du gouvernement, mais l’exploitation est confiée à l’entreprise Chrysler. Le site est une installation de l'United States Army.
Type d'usine |
Usine d’armement |
---|---|
Superficie |
env. 45 ha |
Opérateur | |
---|---|
Effectif |
5 400 |
Date d'ouverture |
1941 |
Date de fermeture |
2000 |
Produits | |
---|---|
Modèles |
Situation | |
---|---|
Coordonnées |
Histoire
modifierLa construction est confiée à l’architecte Albert Kahn et la préparation du terrain débute le , les premières structures métalliques commençant à sortir de terre en novembre[1]. À la fin du mois de , l’ensemble de l’ossature est en place et les machines sont installées avant le début de la construction des murs. La construction est terminée à la fin du printemps et l’usine est inaugurée le [2].
Les premiers M3 commencent à être assemblés dès la fin de la construction et environ 2 000 exemplaires y sont produits en un an. En , une deuxième chaîne d’assemblage est construite pour pouvoir produire le Sherman[3]. En , l’usine emploie près de 5 400 ouvriers et établit un record de production en livrant au cours du mois 907 chars Sherman[4]. Au début de l’année 1945, la production passe du Sherman au M26 Pershing, mais, la guerre étant terminée, Chrysler restitue l’usine au gouvernement à l’automne et l’activité de production cesse sur le site, qui se limite à de la maintenance et de la conversion d’anciens véhicules[5]. Un total de 22 234 nouveaux chars et 2 825 véhicules blindés remis à neuf ont été fournis par ce site durant la Seconde Guerre mondiale[6].
L’usine est réactivée au début de la guerre de Corée pour produire le M47 et une nouvelle fois confiée à Chrysler[7]. À la fin de la guerre, la production est interrompue, mais l’usine reste cette fois sous le contrôle de Chrysler, qui l’utilise pour fabriquer des pièces destinées à ses autres chaînes d’assemblage. La production reprend à pleine capacité durant la guerre du Viêt Nam, pendant laquelle l’usine commence à produire le M60[8], puis s’ajoute à partir de 1982 le M1[9].
Chrysler ayant vendu en 1986 sa division défense à General Dynamics, la production se poursuit sous l’égide de cette entreprise jusqu’en 1991. La production de chars neufs cesse à cette date, mais l’usine reste encore active pour moderniser les plus anciens M1 avant sa fermeture définitive à la fin des années 1990[10].
Le site est depuis 1942 le quartier-général de ce qui est actuellement le United States Army Tank-automotive and Armaments Command (en). Ce commandement y a plusieurs laboratoires. Une garnison y est établie en 1971.
Cette usine, qui remettait à neuf environ 2 1/2 char par jour au début de 2009, traite en 2015 une petite fraction de ce volume[11]. En 2017, l'Arsenal de Detroit emploie 7 500 civils et 230 militaires[6].
Références
modifier- Bos et Talbot 2001, p. 33.
- Bos et Talbot 2001, p. 33-34.
- Bos et Talbot 2001, p. 34.
- Bos et Talbot 2001, p. 36.
- Bos et Talbot 2001, p. 38-39.
- (en) « History », sur US Army Detroit Arsenal, (consulté le ).
- Bos et Talbot 2001, p. 39.
- Bos et Talbot 2001, p. 40.
- Bos et Talbot 2001, p. 44.
- Bos et Talbot 2001, p. 45.
- (en) Chad Alcom, « Abrams tank prove itself in war faces fight for future », (consulté le ).
Bibliographie
modifier- (en) Ann Bos et Randy Talbot, « Enough and On Time : The Story of the Detroit Arsenal », Michigan History Magazine, , p. 30-47.
Liens externes
modifier- (en) « Site officiel du la US Army Garrison - Detroit Arsenal »
- (en) U.S. Office for Emergency Management, Film Unit, « Building a Tank: A Defense Report on Film », sur www.archive.org, (consulté le ).