Clément Moret
| Gouverneur de la Banque de France | |
|---|---|
| - | |
| Sous-gouverneur de la Banque de France | |
| - | |
| Directeur Mouvement général des fonds (d) | |
| à partir de |
| Naissance | |
|---|---|
| Décès | |
| Nationalité | |
| Formation | |
| Activités |
| Distinction |
|---|
Clément Moret, né le à Dormans et mort le à Versailles, est un banquier et haut fonctionnaire français qui fut gouverneur de la Banque de France.
Biographie modifier
Jeunesse et études modifier
Louis-Léon-Clément Moret naît en 1886 à Dormans. Il suit des études de droit et obtient un doctorat en droit. Il est diplômé de l'École libre des sciences politiques.
Parcours professionnel modifier
Moret commence sa carrière au ministère de l'Économie et des Finances. Il monte progressivement les échelons, jusqu'à être nommé directeur du mouvement général des Fonds en 1919[1]. Il a alors sous ses ordres Wilfrid Baumgartner, futur gouverneur[2].
Il est remarqué par Raymond Poincaré, et est nommé deuxième puis premier sous-gouverneur de la Banque de France du au . Il travaille alors sur la question de la politique monétaire à la suite de la Grande Dépression[1]. Il devient gouverneur de la Banque de France jusqu'au [3]. Il est alors le plus jeune gouverneur de l'histoire de la banque, à l'âge de 44 ans[1].
À ce titre, il participe à la London Economic Conference du au dont le but était de stabiliser les taux de change. Il gère la crise de la dévaluation de la livre sterling, qui refroidit les relations entre la Banque d'Angleterre et la Banque de France[4].
Il est partisan d'une orthodoxie monétaire et met en place une politique de déflation[5]. Il refuse de prêter l'or de la Banque de France et considère que le stock ne doit être utilisé que pour défendre la devise nationale[6]. Il participe aux conférences de la Banque des règlements internationaux, où il argumente en faveur d'une interdiction de principe de rachat d'obligations publiques par la banque, à l'exception d'obligations étrangères. Il considère en effet que l'autoriser permettrait aux banques privées d'utiliser les opérations d'achat et de vente d'obligations comme d'un moyen de refinancement direct[7].
Il fut président de l'Union industrielle de Crédit, vice-président du Crédit lyonnais, administrateur de la Compagnie universelle du Canal maritime de Suez et du Crédit national.
Clément Moret est un personnage d'un roman de Pierre Hamp, La peine des hommes, publié en 1938[8].
Décorations modifier
Le , il est fait chevalier de la Légion d'honneur.
Sources modifier
Notes et références modifier
- (en) Liaquat Ahamed, Lords of Finance: 1929, The Great Depression, and the Bankers who Broke the World, Random House, (ISBN 978-1-4464-9437-0, lire en ligne)
- Olivier Feiertag, Wilfrid Baumgartner: Un grand commis des finances à la croisée des pouvoirs (1902-1978), Institut de la gestion publique et du développement économique, (ISBN 978-2-8218-2822-3, lire en ligne)
- Marcel Netter, Histoire de la Banque de France entre les deux guerres, 1918-1939, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-307-09159-2, lire en ligne)
- (en) Max Harris, Monetary War and Peace, Cambridge University Press, (ISBN 978-1-108-48495-4, lire en ligne)
- (en) John Franklin Carter et Unofficial Observer, Our Lords and Masters: Known and Unknown Rulers of the World, Hale, (lire en ligne)
- (en) Kenneth Mouré, Managing the Franc Poincaré: Economic Understanding and Political Constraint in French Monetary Policy, 1928-1936, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-52284-7, lire en ligne)
- (en) Kazuhiko Yago, The Financial History of the Bank for International Settlements, Routledge, (ISBN 978-1-135-09836-0, lire en ligne)
- Pierre Hamp, La peine des hommes: La mort de l'or, roman, E. Flammarion, (lire en ligne)
