Classe Visby

navire de guerre

La Classe Visby est une série de cinq corvettes de la Marine royale suédoise fabriquées par Kockums pour la défense côtière. Ce sont des navires d'attaque rapides destinés à la lutte de surface et anti sous-marine, ainsi qu'à la guerre des mines[2]. Cette classe a suscité l'attention internationale en raison de ses performances en furtivité. Leur construction a débuté en 1995 et les navires ont été lancés entre 2000 et 2006.

Classe Visby
illustration de Classe Visby
Caractéristiques techniques
Type Corvette
Longueur 72 m
Maître-bau 10,4 m
Tirant d'eau 2,4 m
Déplacement 640 t
Propulsion
Puissance jusqu'à 13 200 kW
Puissance jusqu'à 13 200 kW
Vitesse 40 nœuds (74 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement
Aéronefs Plateforme pour un hélicoptère léger
Rayon d'action 2 500 nautiques (4 630 km)[1]
Autres caractéristiques
Équipage 43
Histoire
Constructeurs Kockums
A servi dans Pavillon de la marine royale suédoise Marine royale suédoise
Période de
construction
1995 -2006
Période de service depuis 2009
Navires construits 5
Navires prévus 6
Navires annulés 1
Navires en activité 5

Développement

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Le démonstrateur HMS Smyge

Le programme, confié à l'entreprise Kockums et initialement baptisé YS 2000, commence au début des années 1990. Il s'appuie sur les études issues du démonstrateur de furtivité Smyge (en) de 140 t lancé en 1991. La marine suédoise a besoin d'une corvette rapide, difficile à détecter, adaptée au combat littoral, et donc suffisamment polyvalente pour assurer toutes les missions requises par cet environnement caractéristique de la Baltique. Elles incluent la lutte anti-sous-marine et la guerre des mines, le combat de surface, une défense antiaérienne et antimissiles raisonnable[3]. La construction de la première coque est entamée en 1995 mais n'est lancée qu'en 2000 et livrée en 2002, date à laquelle commencent l'installation et les tests de l'armement. Des réductions budgétaires et des difficultés de mise au point ralentissent l'entrée en service du navire, qui n'interviendra définitivement que 10 ans plus tard en 2012. Les 2e et 3e unités sont intégrées à la marine en 2009, mais en version 4, elles ne seront améliorées à la version 5, définitive, qu'en 2014 et 2015. Le programme prend officiellement fin le , lorsque les cinq corvettes sont opérationnelles[4]. Après plus de 20 années de développement, le renoncement à un 6e bâtiment et à certains équipements, un coût estimé en 2010 à 324 millions de dollars par navire, il représente à son issue l'ossature des forces maritimes suédoises, une innovation technologique et une vitrine industrielle. Il a fait l'objet à ce titre d'un retour d'expérience aux États-Unis et d'un partenariat avec Northrop Grumman, dans le cadre de la conception des Littoral combat ships[5]. Par contre, le manque de couverture antiaérienne, l'autonomie réduite et l'absence d'hélicoptère embarqué limitent l'usage des Visby, dont l'efficacité dépendra alors beaucoup de leur bonne adéquation avec le contexte stratégique[6].

Furtivité

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La classe Visby est un des premiers programmes navals à exploiter les technologies furtives permettant de réduire significativement les signatures radar, thermique et acoustique d'un navire[7]. Un soin tout particulier est attribué à la diminution de la surface équivalente des navires, abaissée de 99 % d'après le constructeur, par une conception angulaire et épurée des formes et la dissimulation des équipements (comme le canon de calibre 57 millimètres qui peut être rétracté). De plus, la signature magnétique et la réflexion des ondes radars sont atténuées par l'utilisation composite de différents matériaux, notamment la fibre de carbone, le laminé de vinyle et le PVC, également utiles à l'allégement des Visby. Ces dispositions les rendraient indétectables au-delà de 22 km, distance réduite à 8 km par mer formée et utilisation du brouillage électromagnétique[3],[8].

Armement et systèmes

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Les quatre premiers navires de la classe, les HMS Visby, Helsingborg, Härnösand et Nyköping sont spécialisés dans la lutte anti-sous-marine et la chasse aux mines, l'espace modulaire situé sous le pont arrière est aménagé en conséquence. Pour détecter les sous-marins, ils sont équipés d'un sonar de coque, d'un sonar remorqué à immersion variable et d'une antenne passive (hydrophone remorqué). Pour les détruire les quatre navires embarquent quatre tubes lance-torpilles de 400 mm pour torpilles types 45 et des grenades anti-sous-marines. Deux lance-grenades sextuples ALECTO de 127 mm étaient initialement prévus mais ont été annulés pour des raisons d'économie. Ils embarquent également des drones sous-marins filoguidés depuis le navire pour localiser et neutraliser les mines marines. Les cinq corvettes sont dotées de huit missiles de croisière antinavire RBS-15 mk2 dissimulés dans leur superstructure ; elles devaient aussi emporter huit missiles sol-air Umkhonto à guidage infrarouge, finalement abandonnés toujours pour des raisons budgétaires. La défense antiaérienne est donc assurée par le canon de 57 mm Bofors 70 SAK mk3 pouvant tirer à une cadence de 220 coups par minute jusqu'à 17 km. Pour mettre en œuvre ces armements, les navires utilisent plusieurs senseurs ; un radar multirôle 3D Saab Microwave Systems Sea Giraffe destiné à la surveillance et à la désignation de cibles aériennes ou de surface, d'un radar de conduite de tir Saab CEROS 200 et d'un radar Condor CS-3701 de mesures de soutien électroniques, qui est par ailleurs couplé à un lance-leurres MASS produit par Rheinmetall. Enfin, une plateforme sur le pont arrière permet l'atterrissage et le ravitaillement d'un hélicoptère léger de type Agusta A.109 LUH, un hangar était envisagé pour l'abriter mais faute de place ne sera pas inclus[5],[3],[1].

Liste des navires

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N° de coque Nom Lancement[9] Mise en service[4] Statut Armement[5]
K31 HMS Visby 8 juin 2000 2012 en service ASM
K32 HMS Helsingborg 27 juin 2003 2009 en service ASM
K33 HMS Härnösand 16 décembre 2004 2009 en service ASM
K34 HMS Nyköping 18 août 2005 2012 en service ASM
K35 HMS Karlstad 24 août 2006 2013 en service anti-navire
K36 HMS Uddevalla - - abandonné -


Voir aussi

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Autres classes de corvettes lance-missiles :

Notes et références

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Sur les autres projets Wikimedia :

  1. a b et c (en) « HSwMS Visby (K31) Stealth Corvette (2009) », sur militaryfactory.com, (consulté le ).
  2. (en) « Visby class corvette, defining stealth at sea », sur saab.com (consulté le ).
  3. a b et c (en) « Visby Class, Sweden », sur naval-technology.com (consulté le ).
  4. a et b (en) « Visby-class corvette, is a stealth ship with versatility », sur fmv.se (consulté le ).
  5. a b et c Jean-Jacques Mercier, « Classe Visby : des navires ultra-furtifs pour Stockholm », sur dsi-presse.com, (consulté le ).
  6. [PDF](en) « Visby », sur Forecast International, (consulté le ).
  7. Avec notamment les classes La Fayette française et Sa'ar V israélienne
  8. (en) Chris Summers, « Stealth ships steam ahead », sur BBC news (consulté le ).
  9. (en) « Visby class », sur WorldWarships.com (consulté le ).