Collecte Localisation Satellites

Collecte Localisation Satellites (CLS), filiale du Centre national d'études spatiales (CNES) et de la Compagnie Nationale à Portefeuille (CNP), est une société internationale spécialisée dans la fourniture de solutions d'observation et de surveillance de la Terre depuis 1986.

CLS (Collecte Localisation Satellites)
logo de Collecte Localisation Satellites

Création 1986
Forme juridique Société à mission
Slogan Pour la Terre, depuis l'espace
Siège social Ramonville-Saint-Agne
Drapeau de la France France
Actionnaires CNES, CNP
Activité Domaine spatial
Société mère CNES
Filiales Woods Hole Group, Tre Altamira, CLS UK (Fulcrum Maritime), CLS Pérou, PT CLS Indonesia, CLS Southern Africa, CLS Oceania, Meteodyn, CLS Brasil (PROOCEANO), CUBIC-I
Effectif 900
SIREN 338034390[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
TVA européenne FR95338034390Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web https://www.cls.fr/

Chiffre d'affaires 180 millions € (2023)

L’entreprise fournit notamment des services satellitaires basés sur la localisation et la collecte de données environnementales[2] (100 000 balises traitées chaque mois, bouées dérivantes, animaux, flottes de pêche et de commerce, etc.), l’observation des océans et des eaux continentales (plus de 20 instruments, embarqués à bord de satellites, livrent quotidiennement des informations à CLS sur les mers et les océans du globe), et la surveillance des activités terrestres et maritimes (près de 10 000 images radar sont traitées chaque année par CLS).

Le Groupe CLS a réalisé un chiffre d’affaires de près de 140 millions[3] en 2021 et emploie plus de 900 personnes dans le monde.

Histoire modifier

Années 1980 modifier

Les premières données Argos furent collectées par CLS en 1986, c’est d’ailleurs durant cette même année que l’explorateur Jean-Louis Étienne parvient à rallier le pôle Nord magnétique tout en étant équipé d’un de ces émetteurs[4].

Durant les années 1980, le suivi par satellites des animaux a commencé à se répandre (Ours, polaires, albatros, caribou…) grâce aux colliers ou « sac à dos » Argos[5]

Années 1990 modifier

En 1990, CLS décide de s’intéresser aux océans, et un an plus tard, à la suite d'une sollicitation de l’ONU, la filiale du CNES met en place des solutions permettant de suivre des pêcheurs asiatiques qui pillent le Pacifique à l’aide de leurs filets dérivants[réf. souhaitée].

Durant cette décennie, l’entreprise se lance également dans le domaine spatial, et grâce au système satellitaire DORIS, est capable de déterminer précisément l’orbite des satellites d’océanographie spatiale. En 1992, c’est le satellite nommé TOPEX/Poseidon qui est lancé et permet à CLS de mesurer le niveau moyen de la mer[6].

Noël 1996 correspond à la première intervention de la filiale du CNES dans une opération de sauvetage. C’est lorsque le bateau de Raphaël Dinelli, un des participants du Vendée Globe, se retourne et qu’il se retrouve seul sur la coque de son bateau au beau milieu de l’océan que les balises Argos qu’il transporte permettent de le localiser et de le secourir[7].

Le réchauffement climatique est encore un sujet très abstrait en 1998, et pourtant les scientifiques de CLS en sont sûr[réf. nécessaire], le niveau moyen de la mer est dans une phase de dangereuse ascension.

Les années 2000 modifier

L’année 2000 correspond à l’entrée de CLS dans la sécurité maritime : Lorsqu’un cargo fut attaqué dans le Détroit de Malacca et que son capitaine déclencha son système d’alerte anti-piraterie fourni par l’entreprise[8].

En 2002, la gestion des déchets sur terre devient un nouveau domaine d’activité pour CLS, notamment grâce à ses solutions de géolocalisation de camions poubelles.

À la demande directe du chef de l’État français en 2003, CLS s’implique dans la lutte contre les méfaits de la pêche illégale ayant lieu dans l’archipel des Kerguelen, terres australes et antarctiques françaises[9].

En 2005, CLS commence son combat contre la criminalité environnementale en mettant en lumière une pollution d’hydrocarbure dans la mer Méditerranée grâce à ses services radar.

Cette même année, la filiale Novacom Services équipe et suit une flotte humanitaire de terminaux satellitaires pour le compte de la croix rouge[10].

Pour la première fois, en 2006, le pôle scientifique de CLS est capable d’anticiper l’évolution des populations marines sur le long terme grâce à des modèles de prévision intégrant effort de pêche, réchauffement climatique, pollution et conditions environnementales. Grâce à cette connaissance, CLS aide les acteurs du monde de la pêche à adopter des comportements permettant une gestion durable des ressources marines.

C'est enfin en 2007, que les experts du Groupe Inter-gouvernemental sur l’évolution du climat se servent de la courbe du niveau moyen de la mer, généré par CLS et ses partenaires (CNES, Legos), pour alerter sur l’importance de réagir face au réchauffement climatique[11].

En 2008, CLS veille à la sécurité des skippers du Vendée Globe et détecte notamment plus de 1000 icebergs sur la durée de la course[12].

En 2009, le contexte mondial entraine des contrôles aux frontières maritimes de plus en plus stricts. C’est à ce moment-là que l’Agence européenne pour la sécurité maritime confie la responsabilité du suivi de sa flotte (plus de 10 000 bateaux) à CLS.

CLS établit un modèle permettant de mesurer l’évolution du necton, base de la chaîne alimentaire et primordial pour la bonne santé des océans.

Les années 2010 modifier

En 2012, CLS met en place un système de prédiction des phénomènes océaniques et propose également un service de détection des pollutions accidentelles. Ces deux innovations sont destinées à accompagner les entreprises pétrolières dans le respect des normes environnementales écoresponsables.

Cette même année, CLS prédit une éruption solaire et aide ainsi Arianespace à prévoir le tir de l’ATV.

L’année 2013 correspond à la prise de conscience de l'Indonésie quant à la protection de son environnement. Ce pays étant constitué d’archipels abritant l’un des réservoirs majeurs de la biodiversité de notre planète. Ainsi pour l’aider dans la lutte contre la pollution, le réchauffement climatique, la déforestation des littoraux et la pêche illégale, l’Indonésie fait appel à CLS pour constituer une infrastructure unique nommée Projet INDESO.

En 2015, CLS soutient la construction du Grand Paris Express[13] (200 km de métro, 68 nouvelles gares…), en utilisant ses solutions pour surveiller cette activité.

La même année, Paris accueille la COP 21 et CLS est sollicitée pour exposer au Président de la République Française, François Hollande, ses solutions pour l’environnement et le climat[14].

Projets phares de CLS modifier

Projet Indeso modifier

Un des projets phares sur lequel CLS a contribué fut le projet INDESO. Ce projet visait dès 2012 à établir des pêches durables en Indonésie grâce à une bonne gestion environnementale côtière et à une meilleure lutte contre la pêche illégale. Ces objectifs seront réalisés à partir de l’exploitation et de la valorisation de données océanographiques spatiales[15].

La constellation Kineis, futur Argos modifier

La création de la constellation Kineis a été annoncée le 10 septembre 2018. L'objectif est de fournir des mini-balises Argos et profiter des technologies numériques IoT pour proposer une nouvelle connectivité simple, efficace et qui couvrirait le monde entier[16]. Dans les années 1980, CLS et l'agence spatiale française CNES, avec le système Argos, ont posé les fondations de ce qui allait devenir plus tard l’IoT. Avec Argos, CLS localisait des objets connectés par satellite avant l’apparition du GPS ou de Galileo.

Le CNES et sa filiale CLS, opérateur mondial du système de localisation et de collecte de données ARGOS, lèguent ainsi à Kinéis un ADN majeur : près de 40 ans de localisation et de collecte de données, quatre générations technologiques codéveloppées et des centaines de milliers de balises traitées. Autant d’années durant lesquelles, CLS a accompagné les scientifiques, les administrations, les industriels mais aussi les plus grands aventuriers dans leur quotidien. Plus performant, plus évident, très abordable, la connectivité Kinéis devrait être disponible en 2021 pour le plus grand nombre (loisirs de plein air, plaisance, etc.) et le secteur privé (logistique, pêche, agriculture, etc.) pour faciliter les usages : pêche artisanale, agriculture connectée, suivi et géolocalisation sur mer et sur terre, etc.

Contrat Trimaran III avec la Marine Nationale française modifier

Afin d’assurer son service de surveillance maritime par satellite, la Marine nationale fait désormais appel à CLS, filiale du CNES et de la CNP, qui a ainsi déployé dans le cadre des services Trimaran III un système sans précédent basé sur l’exploitation de données satellitaires multi-capteurs[17].

Organisation modifier

CLS emploie 900 salariés, au siège à Toulouse et sur ses 30 autres sites dans le monde. L’entreprise œuvre dans 5 secteurs d’activités stratégiques : la surveillance environnementale, la gestion durable des pêches, la sécurité maritime, la gestion de flottes et les énergies & infrastructures[18].

Actionnariat modifier

Le capital de la société Collecte Localisation Satellites est réparti de la manière suivante :

  • CNES : 34 %
  • CNP : 66 %

Divisions et filiales modifier

Le groupe CLS a plusieurs filiales :

  • 1986 : Création de CLS America (États-Unis)
  • 1998 : Création de CLS Perou (Pérou)
  • 2002 : Création de Novacom Services (France)
  • 2003 : Création de PT CLS Indonesia (Indonésie)
  • 2008 : Acquisition de Boost Technologies (France)
  • 2009 : Création de CLS Brest (France)
  • 2010 : Acquisition de Altamira information (Espagne)
  • 2012 : Acquisition de Prooceano (Brésil)
  • 2013 : Acquisition de Exeo Solutions
  • 2014 : Acquisition de Horizon Marine Inc. (États-Unis)
  • 2014 : Création de CLS China (Chine)
  • 2015 : Acquisition de TRE (Italie/Canada)
  • 2015 : Création de OPSEALOG (France)
  • 2016 : Acquisition de FULCRUM Maritime Systems (Royaume-Uni)
  • 2016 : Création de CLS Morocco (Maroc)
  • 2017 : Acquisition de Woods Hole Group (États-Unis)
  • 2017 : Acquisition de SIRS (France)[19]
  • 2019 : Fusion de la filiale Novacom Services avec sa maison mère CLS (France)[20]
  • 2020 : Fusion de la filiale SIRS avec sa maison mère CLS (France)[21]
  • 2021 : Rachat de MSI et Lwandle et création de la filiale CLS South Africa
  • 2021 : Rachat de Meteodyn (France, Inde, Chine)[22]

Notes et références modifier

  1. Sirene, (base de données)Voir et modifier les données sur Wikidata
  2. « Argos », sur argos-mission.cnes.fr (consulté le )
  3. « Le Groupe CLS: observation et surveillance de la Terre », sur cls.fr (consulté le )
  4. « 11 mai 1986, le pôle Nord en solitaire de Jean-Louis Étienne », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  5. « L'ours polaire suivi par Argos », sur cnes, (consulté le )
  6. « De Diapason à Doris, TOPEX-Poseidon et Jason-1 », sur www.clubdesargonautes.org (consulté le )
  7. J-M. D., « Autissier : « Sans balise Argos, j'étais morte » », La Dépêche du Midi,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. https://www.cls.fr/wp-content/uploads/CLSmag-30ans.pdf
  9. « Kerguelen - surveillance pêche légine radarsat », sur www.kerguelen-voyages.com (consulté le )
  10. « L’extrême géré depuis l’espace : réfugiés climatiques - CLS », CLS,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « Les pôles sous surveillance satellite », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  12. « Le CNES embarqué dans le Vendée Globe », sur cnes.fr (consulté le )
  13. « TRE Altamira surveille l'avancée du Grand Paris Express », sur cls.fr, (consulté le )
  14. « COP21 : les satellites vont œuvrer en coulisses. - CLS », CLS,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « Projet INDESO : AFD signe une convention de prêt avec le Gouvernement Indonésien », sur Ambassade de France en Indonésie, à Timor-Est et auprès de l’ASEAN (consulté le )
  16. Dominique Gallois, « Kinéis : des minibalises Argos pour tous », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. « CLS, entreprise basée près de Toulouse, mobilise 300 satellites au service de la Marine nationale », sur ladepeche.fr (consulté le )
  18. Florian Cazzola, « Ramonville-Saint-Agne. «Aucun emploi n'a été supprimé» à CLS », La Dépêche du Midi,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. (en) « CLS acquires SIRS and stakes out a position in the field of satellite observation and monitoring of continental land masses », sur cls.fr, (consulté le )
  20. « Novacom Services intègre sa maison mère CLS », sur cls.fr, (consulté le )
  21. « Le toulousain CLS rachète le lillois SIRS - Le Journal des Entreprises - Occitanie », sur Le Journal des Entreprises (consulté le )
  22. « Spatial : CLS rachète Meteodyn pour renforcer ses services sur l'éolien », sur La Tribune, 2021-10-20cest07:00:00+0200 (consulté le )

Liens externes modifier