Collectif Palestine vaincra

organisation pro-palestinienne et antisioniste d'extrême gauche française
Collectif Palestine vaincra
Logo du Collectif Palestine vaincra.
Histoire
Fondation
Prédécesseur
Coup pour coup 31
Cadre
Type
Méthode
Stand d'informations, boycott, manifestations, vandalisme
Siège
Pays
Organisation
Membres
~ 10 (2022)
Idéologie
Positionnement
Site web

Le Collectif Palestine vaincra (CPV) (arabe : رابطة فلسطين ستنتصر) est une organisation pro-palestinienne et antisioniste d'extrême gauche française, fondée en à Toulouse. Elle milite pour la solution à un État au conflit israélo-palestinien.

Le , le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin annonce la dissolution de l'organisation. Cette dissolution est suspendue par le Conseil d'État le .

Historique modifier

Le Collectif Palestine vaincra est fondé en à Toulouse[1],[2] sous la forme d'un groupement de fait. Il prend la relève de l'organisation Coup pour coup 31, fondée en [3]. Son porte-parole est Tom Martin[1],[4].

Selon Le Monde, en , il compte une dizaine de membres actifs[4].

Positionnement, revendications et actions modifier

Positionnement et revendications modifier

Autocollant du Collectif Palestine vaincra en soutien à Ahmad Saadat.

Le Collectif Palestine vaincra est antisioniste et classé à l'extrême gauche[4]. Selon Le Point, le CPV est étroitement lié à l'Organisation communiste marxiste léniniste — Voie prolétarienne[3]. Il entretient aussi des liens avec le Front populaire de libération de la Palestine et milite pour la solution à un État au conflit israélo-palestinien[2],[4].

Au sein de sa charte, le CPV indique avoir pour objectif de « combattre l'État d'Israël en tant qu'entité coloniale et raciste, poste avancé de l'impérialisme occidental dans la région » et de soutenir « une Palestine libre, multiculturelle et démocratique de la mer au Jourdain »[2].

Le collectif revendique la défense de la cause des Palestiniens ainsi que des positions antiracistes, anticolonialistes et anti-impérialistes[1],[2],[5]. Estimant qu'Israël impose une politique de ségrégation raciale, il s'oppose à la collaboration des différents gouvernements français avec Israël[2],[6].

En , le collectif appelle à la libération du militant palestinien Ahmad Saadat[2].

Le , Palestine vaincra soutient et se félicite de l'attaque du Hamas contre Israël[7].

Actions modifier

Militants du Collectif Palestine vaincra lors d'une manifestation pour la journée internationale des travailleurs à Berlin, le .

À Toulouse, le Collectif Palestine vaincra mène une campagne contre le jumelage de Toulouse avec Tel Aviv. Le collectif participe également à l'organisation de manifestations annuelles pour la libération du communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah[8].

Proche du mouvement Boycott, désinvestissement et sanction, le CPV participe aux campagnes de boycott des produits israéliens[1],[2],[5].

En , le CPV vandalise plusieurs panneaux publicitaires de la compagnie JCDecaux pour y installer ses propres affiches[2].

En , le Collectif Palestine vaincra participe à un rassemblement d'hommage aux victimes des attentats de [4],[9].

En , il lance une campagne nommée #Palestine2022, visant à imposer la cause palestinienne comme un sujet de débat lors de l'élection présidentielle de [6]. La même année, selon Le Monde, sa principale activité reste de tenir un stand d'informations dans le centre-ville de Toulouse[4].

En , dans le contexte de la guerre Israël-Hamas, le CPV organise un rassemblement pro-palestinien à Toulouse, qui est interdit par le préfet[10].

Dissolution modifier

Projet de dissolution modifier

En , le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, annonce sa demande de la dissolution du Comité action Palestine et du Collectif Palestine vaincra, accusant ce dernier d'« appel à la haine, à la discrimination, à la violence » et de cultiver « le sentiment d'oppression des « peuples musulmans » […] dans l'objectif de diffuser l'idée d'une islamophobie à l'échelle internationale », « sous couvert de défendre la cause palestinienne »[5],[6],[11]. Sont également reprochés au CPV des commentaires non-modérés sur sa page Facebook[4],[8] ainsi que l'appel à des campagnes de boycott contre Israël[12].

En réaction au projet de dissolution, le Collectif Palestine vaincra dénonce une « attaque contre le mouvement de solidarité avec la Palestine »[5],[11].

Dissolution modifier

Le , le ministère de l'Intérieur annonce la dissolution du Collectif Palestine vaincra et du Comité action Palestine en conseil des ministres[13].

Recours contentieux modifier

Suivant leur dissolution, le Comité action Palestine et Palestine vaincra déposent un recours auprès du Conseil d'État[4]. L'Association France-Palestine Solidarité et l'Union syndicale Solidaires déposent des mémoires au tribunal afin de soutenir la requête[3].

Le , le Conseil d'État suspend la dissolution des deux associations, considérant que le décret « n'est ni nécessaire ni adapté et porte une atteinte disproportionnée à la liberté d'expression et à la liberté d'association », car le Collectif Palestine vaincra « ne provoque ni ne contribue à la discrimination, à la haine ou à la violence, que ses prises de position vis-à-vis d'Israël et du sionisme ne présentent pas un caractère antisémite, qu'il a toujours condamné l'antisémitisme, que la campagne de boycott des produits israéliens constitue une modalité légitime d'expression d'opinions protestataires ». L'État doit verser 3 000 euros chacun au Collectif Palestine vaincra et au Comité action Palestine[9],[12],[14].

Critiques par NGO Monitor modifier

NGO Monitor (en), une organisation non gouvernementale pro-israélienne, reproche au Collectif Palestine vaincra de compter comme membres d'honneur la militante palestinienne Leïla Khaled et le communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah ; ainsi que d'avoir collecté des dons pour l'association palestinienne Les Enfants du martyr Ghassan Kanafani, qui auraient selon NGO Monitor supposément servi à financer un camp d'entraînement à la guérilla pour enfants en Palestine. Le CPV dément ces accusations, affirmant que les dons ont servi à financer des vacances estivales pour des enfants palestiniens[2],[3].

Références modifier

  1. a b c et d Gérard Camier, « Toulouse : bras de fer entre le Capitole et le collectif Palestine Vaincra » Accès libre, La Dépêche du Midi, (consulté le ).
  2. a b c d e f g h et i « Le « Collectif Palestine Vaincra » de Toulouse serait très proche du FPLP – NGO Monitor » Accès libre, The Times of Israel, (consulté le ).
  3. a b c et d Erwan Seznec, « Comment des dons français ont financé l’endoctrinement d’enfants de Gaza » Accès payant, Le Point, (consulté le ).
  4. a b c d e f g et h Benjamin Barthe, « Un recours de deux associations propalestiniennes contre leur dissolution examiné par le Conseil d’Etat » Accès payant, Le Monde, (consulté le ).
  5. a b c et d « Darmanin annonce sa volonté de dissoudre deux associations pro-palestiennes » Accès libre, Le Point, (consulté le ).
  6. a b et c « Gérald Darmanin annonce sa volonté de dissoudre deux associations pro-palestiennes » Accès libre, RTL, (consulté le ).
  7. Hugo Martin, « Attaque contre Israël : "Une vague de fierté", le collectif "Palestine Vaincra" se félicite de l'offensive surprise du Hamas » Accès libre, L'Indépendant, (consulté le ).
  8. a et b Lionel Lemonier, « La dissolution d'associations pro-Palestine contestée face à « la criminalisation du mouvement de solidarité » » Accès libre, sur Saphirnews, (consulté le ).
  9. a et b Nadir Dendoune, « Le Conseil d'Etat suspend la dissolution du « Collectif Palestine Vaincra » » Accès libre, Le Courrier de l'Atlas, (consulté le ).
  10. H.M., « A Toulouse, la préfecture interdit un rassemblement pro-palestinien » Accès libre, sur 20 minutes.fr, (consulté le ).
  11. a et b « Une « décision scandaleuse » : Darmanin veut interdire des ONG propalestiniennes en France » Accès libre, sur Middle East Eye édition française, (consulté le ).
  12. a et b « Le Conseil d’Etat suspend la dissolution de deux associations propalestiniennes » Accès libre, Le Monde, (consulté le ).
  13. « Le collectif Palestine Vaincra et le Comité Action Palestine dissous en conseil des ministres » Accès libre, Ouest-France, (consulté le ).
  14. « La dissolution de deux associations pro-palestiniennes suspendue » Accès libre, L'Orient-Le Jour, (consulté le ).

Liens externes modifier