Colline du crack

campement de trafic de drogue à Paris

La colline du crack est le nom donné à un campement de consommateurs et de trafiquants de crack — un stupéfiant hautement addictif — situé près de la porte de la Chapelle, dans le nord de Paris[1], depuis le début des années 2000.

Colline du crack
Colline du crack
Vue sur une partie du campement sur l'échangeur, le 30 mars 2019.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Département Paris
Arrondissement 18e
Commune Paris
Géographie
Coordonnées 48° 54′ 02″ nord, 2° 21′ 37″ est
Localisation
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Son nom provient d'un séparateur un peu escarpé, situé sur l'échangeur de la porte de la Chapelle, où de nombreux toxicomanes trouvèrent refuge après avoir été chassés de la place Stalingrad.

Historique

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Emblème de la crise du crack à Paris, ce terrain vague était devenu le point de rendez-vous principal des dealers et des consommateurs de crack[2],[3], où des centaines de toxicomanes squattaient nuit et jour[4] et où, en 2023, après avoir été évacués une dernière fois en 2019[5], certains squattent à nouveau et tiennent un marché de la drogue[6].

Évacuations incessantes et déplacement continuel du problème

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Évacués plus d’une quinzaine de fois depuis leur installation au début des années 2000[7], les « crackers » déplacés une dernière fois en 2019 par les forces de l'ordre migrèrent un temps autour de la gare Rosa-Parks. En mai 2021, les conflits les opposant aux riverains devenant de plus en plus nombreux, la Mairie de Paris et l’État les transférèrent dans les jardins d'Éole, un parc du 18e arrondissement. Après plusieurs mois d'échauffourées avec les voisins, ils furent une fois de plus délogés et se regroupèrent cette fois rue Riquet, de l'autre côté des grilles des mêmes jardins[8], jusqu’à ce qu'en septembre de la même année, ils soient évacués une fois de plus, et que la Préfecture de police les emmène en bus au square de la Porte-de-la-Villette, un espace vert qui longe le périphérique[9],[10]. Dans la foulée, pour s'opposer à ce que des toxicomanes puissent se rendre directement vers les quartiers proches d'Aubervilliers et de Pantin, les autorités bloquèrent le tunnel qui permettait de s'y rendre en y bâtissant un mur, bientôt baptisé « le mur de la honte[8] ».

Bien que selon Marc Guillaume, le préfet de la région Ile-de-France et Didier Lallement, le préfet de police, le mur constitue « une indispensable protection des habitants de Pantin », cette mesure fut critiquée car elle nuit à la circulation des habitants de ces quartiers, sans pour autant que ceux-ci soient efficacement protégés des nuisances des toxicomanes, ces derniers pouvant toujours franchir le périphérique par d'autres itinéraires[8].

Aujourd'hui, en 2023, après l'évacuation de nouveaux lieux de consommation, « on est revenu au point de départ », notent les habitants du nord-est parisien, les consommateurs de crack revenant vers leurs anciens points de deal[6].

Toutefois, en 2024, dans la perspective des Jeux Olympiques, il semblerait que certains consommateurs soient relogés dans des villes de province[11] comme Orléans[12],[13],[14].

« Porosité » avec les migrants

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Campements de migrants sur la colline du crack, en juin 2017.

Par le passé, pendant la crise migratoire en Europe, certaines associations d'aide aux migrants se sont inquiétées de la proximité de la « colline du crack » avec les campements de migrants, constatant « une porosité » entre les deux publics[5].

La situation de grande précarité de certains migrants les expose à une première prise de stupéfiants — parfois offerte par des trafiquants —, entraînant une dépendance rapide[15],[16].

Références

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  1. « Évacuation de la « colline du crack » à Paris », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  2. « Un quartier de Paris dans l'ombre de "la colline du crack" », sur france24.com, (consulté le ).
  3. Paris : au carrefour du crack, Emilie Blachère, 10 mars 2019, Paris Match.
  4. « SEPT À HUIT - "La colline du crack" à Paris », sur lci.fr, (consulté le ).
  5. a et b « La "colline du crack" à Paris démantelée d'ici un mois », sur parismatch.com, (consulté le ).
  6. a et b Crack à Paris : "On est revenu au point de départ". Les toxicomanes de retour dans les rues du Nord-Est parisien, France TV, 15 novembre 2022.
  7. Valentin Pacaud, « Migrants, toxicomanes et insalubrité : l'insoluble dossier de la Colline du crack », sur lesinrocks.com, (consulté le ).
  8. a b et c Crack à Paris : l’Etat bâtit un mur pour bloquer les consommateurs, Denis Cosnard, 26 septembre 2021, Le Monde.
  9. « C’était devenu un enfer » : à Paris, les toxicomanes quittent la rue Riquet pour le square de la porte de la Villette, Florent Hélaine et Elodie Soulié, 24 septembre 2021, Le Parisien.
  10. Crack à Paris : colère et inquiétudes des riverains de la porte de la Villette, Emmanuelle Hunzinger, 25 septembre 2021, France 3.
  11. Maxime TROULEAU, « Paris 2024 : des SDF déplacés vers les régions, "conséquences de notre ... », sur Sud Radio, (consulté le )
  12. Centre France, « Social - Le coup de gueule du maire d'Orléans face à l'arrivée de centaines de sans-abri en provenance de Paris », sur www.larep.fr, (consulté le )
  13. Par Christine Berkovicius Le 25 mars 2024 à 16h20, « « Orléans n’a pas vocation à accueillir la colline du crack de Paris » : la mise au point du maire face à l’afflux de migrants », sur leparisien.fr, (consulté le )
  14. « Le maire Serge Grouard dénonce l'arrivée à Orléans de sans-abri exclus de Paris à quelques mois des JO - France Bleu », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le )
  15. Bahar Makooi, « Nord de Paris : des dealers proposent des drogues dures aux migrants », sur infomigrants.net, (consulté le )
  16. Cécile Beaulieu, « A Paris, les migrants sont les nouvelles proies des dealers de crack », sur leparisien.fr, (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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