Colonne du pape

colonne commémorative à Nice (Alpes-Maritimes)

La colonne du pape est une colonne commémorative en marbre blanc érigée à Nice en 1822 en souvenir des deux brefs passages du pape Pie VII dans la ville, en 1809 et en 1814.

Colonne du pape
La colonne du pape, en face du palais Marie Christine
Rue de France (Nice).
Présentation
Type
Construction
1823
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Localisation
Pays
Département
Commune
Coordonnées
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Histoire

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Le pape Pie VII s'est trouvé à Nice à deux reprises :

  • du au

Un mois plus tôt, les troupes de Napoléon Ier avaient fait enlever le pape à Rome dans la nuit du 5 au 6 juillet 1809. Il est transféré en exil en France où il doit être conduit, incognito, à Fontainebleau. À son entrée dans le pays niçois, il est reconnu en amont. La reine Marie-Louise d'Étrurie et son fils viennent à sa rencontre. Une grande cérémonie est organisée à l'avance en son honneur. Quand il arrive à Nice, le pape est accueilli par une foule énorme ; les gens illuminent leurs maisons sur son passage. Le souverain pontife loge trois jours dans l'hôtel de la Préfecture. Le lendemain, il se présente à son balcon pour bénir la foule ; des feux d'artifice sont tirés du bord de mer[1]. « La veille de son départ [du pape], on vit soixante-douze barques de pécheurs rangées vis-à-vis le balcon de la Préfecture, et plus de 1600 personnes [...] attendant sa bénédiction »[2].

  • du au

Libéré par Napoléon, le pape quitte Fontainebleau où il était prisonnier d’État[3],[4], et traverse la France pour rejoindre Rome. Sur les étapes de son parcours, les foules des villes et des campagnes accourent et se mettent à genoux au bord de son chemin. Quand il arrive à Nice, « 150 prêtres accompagnés de tous les habitants de la ville, marchaient devant la voiture de Sa Sainteté. Arrivés à la Croix de Marbre, le peuple détela les chevaux et traina lui-même la voiture jusqu'à l'église et ensuite à la Préfecture. » Le pape, ému par cet accueil, enverra au maire de Nice un portrait de lui en gratitude, qui sera placé dans la salle du Conseil[5]. La colonne de marbre a été aménagée à l'endroit même où le pape fut porté en triomphe, dans sa voiture dételée, jusqu'à la cathédrale de Nice.

Le choix d'ériger cette colonne commémorative est formulé dès 1815[4]. Elle est située sur la place de la Croix de Marbre - en bordure de la rue de France - place créée en 1821-1822 par achat des terrains qui appartenaient aux sieurs Todon et Barralis. La colonne est érigée le .

Elle est classée au titre des monuments historiques par arrêté du [6].

Description

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La colonne du pape a deux particularités :

Sur les quatre côtés du socle, figurent des inscriptions en latin :

« Pius VII Pont Max. Hospes Nicoensium ad Triduum Quod fuit ex v. in III Id. Februar. Anno MDCCCXIV. Tota urbe per noctem Luminibus ultro appositis Collucente Mortales Omnium generum oetatum ordinum In singulas horas undique confluentes Salutari Precatione e Moeniano lustratos Majestate Adspectus Sanctissim. Perpetuis votis efflagitata Beavit. »

(traduction : « Le pape Pie VII a été accueilli à Nice pendant trois jours en février 1814. La ville brillait, illuminée de mille feux. Une foule nombreuse de gens de tout âge et de toute condition est venue, pour que le pape la bénisse du haut de son balcon. »)

« An. MDCCCXIV v. Id. Februar. Pius VII Pont Max. Adsertor Catholici nominis Obses religionis per quinquennium Quum e Galliis Savonem deduceretur Collegio petrum Canonicor. Nicaensium Et klero et Sodalitatibus universis Cunctaq. Sedibus suis prope avulsa Civitate Obviam huc usque progressis Curruq. Ab hominibus Milite naquidquam obnitente certatim pertracto Inter faustas continentesq adclamationes Nicaeam ingressus est. »

(traduction : « En février 1814, le pape Pie VII, otage pendant cinq ans, s'est arrêté ici alors qu'il faisait le chemin pour rentrer à Savone. Accueilli par les chanoines et le peuple niçois, sa voiture a été portée par tous les habitants sous une nuée d'acclamations. »)

« Ob reditum faustum felicem Pii VII Pont Max. Quem ecclesia perduellium immanitate Regno spoliatum Atque hac satellitibus stipantibus abductum VII. Id. Sext. A. MDCCCIX. Cives advenoeq. Votis et lacrimis prossequuti fuerant Ordo populusq Nicaensis Ovanti gratulatus Monumentum laetitice publicae Statuit Devotus Sanctitaiti Majestatiq. Ejus. »

(traduction : « Le pape Pie VII avait été conduit ici, en tant que prisonnier, par ses ennemis, le 7 septembre 1809. Les Niçois heureux et entièrement dévoués au souverain pontife, ont fait élever ce monument triomphal. »)

« Ex autoritate Regis Karoli Felicis Nicaenses Quorum Religionem et erga se observantiam Pius VII Pont. Max. Amplissimo litterarum testimonio Honestavit Molitione operis ante anno VIII. decretae Curantibus Raimondo Garin comite a Coconato Joseph Franco, Stephano Levamisio Coss. Anno MDCCCXXIII. Aloysio Saisi a Castonovo, Joh. Pecoud, Petro Verani Coss. »

(traduction : « Le roi Charles-Félix et les citoyens de Nice ont ordonné la construction de ce monument en 1822, élevé par les consuls Raymond Garin, comte de Coconato, Jean-Joseph Franco, Etienne Levamis. Un an après, les consuls Aloysius-Alexandre Saisi de Châteauneuf, Jean Pécoud et Pierre Verani l'ont inauguré. »)

Notes et références

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  1. Léa Palliari : Notices historiques sur le comté et la ville de Nice, 1865. Lire en ligne : [1]
  2. pages 13 à 15 du livre de J. M. Barret : Voyage et captivité de Pie VII, depuis son enlèvement de Rome, en juillet 1809, jusqu'à son retour triomphant dans cette ville, en mai 1814 ; Lyon, 1814. Lire en ligne : [2]
  3. Le Patrimoine des communes des Alpes-Maritimes, p. 631.
  4. a et b « Colonne du Pape Pie VII », sur IDbio.
  5. page 57 du livre de J. M. Barret : Voyage et captivité de Pie VII, depuis son enlèvement de Rome, en juillet 1809, jusqu'à son retour triomphant dans cette ville, en mai 1814 ; Lyon, 1814. Lire en ligne : [3]
  6. « Colonne en marbre blanc », notice no PA00080786, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Émile Brock, « La création de la place de la Croix de Marbre », Nice historique, no 18,‎ , p. 133–144 (lire en ligne).
  • « Colonne de marbre blanc », sur patrimages.culture.gouv.fr.
  • J. M. Barret : Voyage et captivité de Pie VII, depuis son enlèvement de Rome, en juillet 1809, jusqu'à son retour triomphant dans cette ville, en mai 1814 ; Lyon, 1814. Lire en ligne : [4]
  • Léa Palliari : Notices historiques sur le comté et la ville de Nice, 1865. Lire en ligne : [5]
  • Louis Durante : Histoire de Nice depuis sa fondation jusqu'à l'année 1792 (tome 3) ; 1824. Lire en ligne : [6]

Articles connexes

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Liens externes

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