Le Rapport Rettig, publié en 1991 et officiellement appelé « Rapport de la Commission nationale Vérité et Réconciliation » (Comisión Nacional de Verdad y Reconciliación - CNVR) est le résultat d'une enquête sur les violations des droits de l'homme commises sous la dictature militaire d'Augusto Pinochet au Chili de 1973 à 1990.

Le rapport Rettig

Mise en place

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La commission fut mise en place par le premier président de la Concertación, Patricio Aylwin, par le décret présidentiel du . Aylwin avait été élu un mois auparavant. La CNVR visait à accomplir une « politique de réconciliation nationale » dans un climat politiquement tendu et marqué par le projet d'amorcer la transition démocratique, en faisant la lumière sur le sort des milliers de Chiliens morts ou disparus durant la dictature, tout en conjuguant l’exigence démocratique de justice avec l’impératif d’unité nationale. Composée à la fois de partisans et d'opposants à la junte, le CNVR avait pour objectifs précis :

  • d'établir les « circonstances politiques, économiques et sociales que connaissait le Chili avant puis après le coup d'État du 11 septembre 1973 » ;
  • d'identifier les victimes et leur sort (avec une description détaillée des crimes « les plus graves », en l'occurrence ceux ayant eu pour résultat la mort des personnes) ;
  • de recommander des mesures de réparation ou de réhabilitation le cas échéant ;
  • et de recommander des mesures d'ordre législatif ou administratif afin d'éviter des situations propices à de nouvelles violations des droits de l'homme.

Membres

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La commission de huit membres fut nommée en l'honneur de son président, Raul Rettig (es) (1909-2000), ancien député radical et ancien ambassadeur du Chili au Brésil sous la présidence de Salvador Allende. Elle siégea du au . Les autres membres de la commission étaient :

Le rapport

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Contexte historique

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Dans son approche du contexte historique qui aurait contribué au coup d'État, le rapport décrit la « polarisation politique extrême » que connaissait le Chili dans les années 1970-1973, qu'il impute au fait qu’aucun des deux camps ne voulait arriver à un compromis avec l'autre.

Les exactions criminelles

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Dans le rapport, il est fait une distinction entre les victimes d'assassinats et de disparitions résultants de l'action d'agents de l'État (militaires ou civils à leur service) et les victimes d'assassinats politiques commis par des groupes rebelles[1].

Concernant les violations des droits de l'homme commises par les premiers, le rapport dénombre 2115 victimes sur un total de 2 979, dont 957 disparus[2]. Dans 641 cas, la commission ne peut conclure cependant si les motivations étaient politiques ou crapuleuses[3].

Pour les seconds, le rapport dénombra également 164 victimes de la « violence politique », c’est-à-dire des victimes des groupes opposés au régime militaire[2].

Le rapport ne comptabilise aucune autre exaction ou voie de fait comme les actes de torture, les radiations de fonctionnaires, les exilés ou les prisonniers politiques[2].

Développements ultérieurs

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Le rapport Rettig fut complété d'une part avec « La Table de dialogue sur les droits de l’homme (1999-2001) », qui s’est conclu par un rapport sur le sort de disparus et par la reconnaissance par les institutions militaires des violations des droits de l’homme commises au Chili durant le régime du général Pinochet et d'autre part avec le rapport de la Commission sur l’emprisonnement politique et la torture (2004) connue sous le nom de rapport Valech.

Voir aussi

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Lien externe

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