Communauté Saint-Jean

organisation religieuse catholique, fondée en Suisse en 1975

La communauté Saint-Jean ou famille Saint-Jean regroupe trois congrégations religieuses : les frères de Saint-Jean, les sœurs apostoliques de Saint-Jean et les sœurs contemplatives de Saint-Jean, ainsi que des oblats (laïcs qui suivent cette spiritualité). Ces communautés, bien que séparées et indépendantes dans leur fonctionnement, partagent une histoire et une spiritualité communes. Elles furent fondées par Marie-Dominique Philippe en 1975 pour les frères, 1982 pour les sœurs contemplatives et 1984 pour les sœurs apostoliques.

Communauté Saint-Jean
Image illustrative de l’article Communauté Saint-Jean
Ecce Mater tua

Repères historiques
Fondation 1975
Fondateur(s) Marie-Dominique Philippe
Lieu de fondation Fribourg (Suisse)
Siège Rimont (Fley), Saône-et-Loire
Fiche d'identité
Église Catholique
Type Institut religieux de droit diocésain
Dirigeant François-Xavier Cazali (frères), Paul-Marie (sœurs contemplatives), Claire-de-Jésus (sœurs apostoliques)
Membres 422 frères, 190 sœurs apostoliques, 90 sœurs contemplatives
Site internet freres-saint-jean.org

La spiritualité de la communauté Saint-Jean repose principalement sur les écrits de saint Jean l'Évangéliste. Les membres de chaque congrégation vivent une vie communautaire, rythmée par la prière et l’apostolat. La formation intellectuelle, notamment en philosophie et théologie, occupe également une place importante dans la vie des membres.

Depuis 1986, la congrégation des frères de Saint-Jean est un institut religieux de droit diocésain dépendant de l'évêque d'Autun (France), c'est-à-dire sous l'autorité de l'Église catholique locale. De même pour les sœurs apostoliques depuis 1993. Quant aux sœurs contemplatives, elles ont initialement été fondées comme institut de droit diocésain, dépendant du diocèse de Lyon[1], mais dépendent maintenant également de l'évêque d'Autun[2].

Le fondateur de la communauté Saint-Jean, Marie-Dominique Philippe, fait l'objet d'accusations de dérive sectaire et d'abus sexuels. Par ailleurs, plusieurs membres de la communauté Saint-Jean sont reconnus coupables d'agressions sexuelles dont des viols sur adultes, mineurs ou personnes fragiles.

Histoire

modifier

Fondation à Fribourg en 1975

modifier

En 1975, un groupe de cinq étudiants de l'université de Fribourg demande au père Marie-Dominique Philippe d'être leur père spirituel. Sur le conseil de Marthe Robin, il les accompagne dans leur souhait de vie monastique[3].

En 1978, ce groupe est rattaché pour six ans ad experimentum à l’abbaye cistercienne de Lérins, ses membres en étant oblats, et prend le nom de Communauté Saint-Jean[3].

Premières implantations

modifier

Le premier prieuré est ouvert en 1981 à Cotignac (Notre-Dame-de-Grâces) à la demande de Gilles Barthe, évêque de Fréjus-Toulon[4].

En 1982, Marie-Dominique Philippe, cessant d’exercer comme professeur à Fribourg, quitte la Suisse. La jeune communauté le suit et s’installe à Rimont, en Bourgogne, où se trouve toujours sa maison mère[5]. Puis le noviciat est ouvert en 1983 à Saint-Jodard (diocèse de Lyon)[6]. Il ferme en 2021[7].

La communauté connaît jusque dans les années 2000 une phase d'expansion avec de nombreuses fondations en France (La Chaise-Dieu, Murat, Pellevoisin, Orléans, Boulogne-Billancourt, etc.). Elle ouvre aussi des implantations à l'étranger, notamment à Taïwan, Genève et progressivement sur les cinq continents[8].

Naissance de la Famille Saint-Jean

modifier
Noviciat et prieuré d'études philosophiques à Saint-Jodard (Loire).

À ses débuts, la communauté Saint-Jean est uniquement masculine, mais de nombreuses personnes gravitent autour. Des laïcs s’engagent comme oblats dès 1981, continuant leur vie dans le monde tout en étant proches de la communauté[9]. Alix Parmentier, ancienne secrétaire de Marie-Dominique Philippe à Fribourg, fonde avec lui une communauté de sœurs contemplatives en 1982, mais rapidement, certaines se sentant une fibre plus active se séparent et fondent la communauté des sœurs apostoliques (en 1984)[9].

Mises en cause de la communauté (2001-2009)

modifier

Dans les années 2000, la Famille Saint-Jean connaît un certain nombre de difficultés, marquées par des départs et l'obligation de se restructurer. Une dizaine de frères, contestant la part trop importante de l'enseignement de Marie-Dominique Philippe par rapport à d'autres théologiens ou philosophes, partent chez les dominicains après le chapitre général de 2001[10]. C'est pendant cette période, en 2000, que le cardinal Lustiger retire à la congrégation la charge de l'aumônerie du collège Stanislas de Paris. Ils ont également dû quitter le collège de La Salle Passy Buzenval situé à Rueil-Malmaison. Il est alors reproché à la communauté un manque de discernement dans son recrutement[11]. En 2001, Marie-Dominique Philippe laisse le gouvernement de la communauté à un deuxième prieur général élu, le père Jean-Pierre-Marie Guérin-Boutard[10].

Marie-Dominique Philippe cesse d'enseigner en 2003 à la suite de la demande de la hiérarchie, pour une « mise en conformité avec le droit ordinaire qui règle l’âge des enseignants (il a 91 ans) et pour permettre un renouvellement du corps des enseignants au studium de Rimont », précise Pierre Calimé, porte-parole de l’évêque d’Autun[12]. En 2004, Joseph Madec, ancien évêque de Fréjus-Toulon accompagne la communauté comme assistant religieux avec Hubert Niclasse, ancien prieur de la province dominicaine de Suisse[13].

En juin 2009, le cardinal Barbarin, évêque ordinaire des sœurs contemplatives, démet de ses fonctions les sœurs chargées du gouvernement, dont la fondatrice, sœur Alix, après avoir constaté des dérives sectaires. S’ensuit une grave crise pour cette congrégation pendant plusieurs années qui aboutira en juillet 2014 par un acte du pape François autorisant les sœurs dissidentes à fonder une nouvelle communauté[14],[15], la communauté des sœurs de Maria Stella Matutina.

Depuis la mort de Marie-Dominique Philippe (2006)

modifier

Le 26 août 2006, Marie-Dominique Philippe meurt à Saint-Jodard (Loire), un mois après avoir perdu l'usage de la parole à cause d'un accident vasculaire cérébral. Selon un télégramme de condoléances écrit par le cardinal Angelo Sodano à destination du prieur général de la communauté Saint-Jean, le pape Benoît XVI rend hommage à « celui qui, durant de longues années, guida et forma de nombreuses personnes à l’école du Christ, dans l’esprit du "disciple bien-aimé", les enracinant dans un amour profond de l’Église et dans la fidélité au successeur de Pierre. Sa Sainteté rend grâce pour la vie du père Marie-Dominique, entièrement donnée au Seigneur et à ses frères, enracinée dans la méditation de la Parole de Dieu, dans la recherche et dans la contemplation passionnée de la vérité. »[16]

En avril 2010, sous la présidence de Benoît Rivière, évêque d’Autun le chapitre général des frères de Saint-Jean, constitué d’une cinquantaine de frères délégués, élit un nouveau prieur général pour un mandat de six ans, le père Thomas Joachim (renouvelé en 2016). Il remplace le père Jean-Pierre-Marie arrivé au terme de ses deux mandats de six et trois ans[17]. C'est sous son mandat que débutent les révélations sur les déviances sexuelles du père Marie-Dominique Philippe.

Le 7 mai 2019, le frère François-Xavier Cazali est élu pour succéder au frère Thomas Joachim[18]. Lors de la seconde session du chapitre général, en novembre 2019, la congrégation prend la décision d’une nouvelle étape dans le processus d’autonomie vis-à-vis de la figure du fondateur. Confirmée par le secrétaire du dicastère romain pour les religieux, l'évêque José Rodríguez Carballo, cette nouvelle direction implique que « les frères ne se réfèrent plus au père Marie-Dominique Philippe comme à une norme pour actualiser leur charisme aujourd’hui »[19] vu qu’il ne peut être un modèle de vie à cause des révélations faites depuis 2013 sur ses comportements abusifs[20]. La communauté Saint-Jean opte par ailleurs pour une révision des constitutions pour une clarification du charisme de l’institut ; la mise en place de régions provinciales plus autonomes fait partie de ce processus[19].

Lors de son chapitre général de 2022, la Communauté a indiqué qu'« en raison de ces prises de conscience ainsi que des manques et des ambiguïtés du texte, le Chapitre général de 2022 a estimé que la Règle de vie ne peut désormais plus être une référence pour notre vie et a pris la décision de la retirer des Constitutions, de ne plus la mentionner dans la cédule de profession, ni de la lire et commenter au cours des chapitres[21]. »

Structure et implantations

modifier

Organisation

modifier

La Famille Saint-Jean se compose de plusieurs branches.

Congrégation des frères de Saint-Jean

modifier

Fondée en 1975 par Marie-Dominique Philippe, la Congrégration des frères de Saint-Jean est un institut religieux de droit diocésain dépendant de l'évêque d'Autun depuis 1986. Sa maison-mère et son siège est à Rimont, Fley. Après un temps de noviciat et de formation philosophique et théologique (environ neuf ans), les frères vivent dans des prieurés apostoliques comptant en moyenne cinq ou six frères. Les membres sont des religieux liés par les trois vœux de pauvreté, chasteté et obéissance, environ deux tiers d'entre eux sont prêtres. Leur vie se partage entre prière, étude, vie fraternelle et apostolat. Leur mission est variée, auprès des paroisses, des jeunes, des populations défavorisées, etc. La congrégation est dirigée par un prieur général élu pour six ans (renouvelable une fois pour trois ans), c'est François-Xavier Cazali qui assume cette fonction depuis mai 2019[18].

La Congrégation est structurée depuis octobre 2022 en 5 provinces (France, Europe, Amériques, Afrique et la vice-province d’Asie-Océanie)[22]. Les 18 prieurés en France constituent la province de France qui a élu Henri-Dominique de Certaines Prieur provincial en janvier 2023[23].

Sœurs mariales d'Israël et de Saint-Jean (1982-2005)

modifier

En , Tünde Szentes, ancienne secrétaire de Marie-Dominique Philippe à Fribourg, fonde la communauté des sœurs mariales d'Israël et de Saint-Jean. Elle place sa communauté sous la « double fidélité » au judaïsme et au christianisme. En , le cardinal de Lyon, Albert Decourtray donne à la communauté le statut d’association privée de fidèles. En , elle est annexée par la « Famille Saint-Jean » et en devient une de ses branches. En , dans le diocèse de Lyon, le statut d'association de fidèles est retiré à la communauté par décret du cardinal Philippe Barbarin. Une décision « rare et grave » prise en « raison de difficultés qui sont apparues, notamment en termes d’orientations religieuses[24],[25],[26]. » En , la Gendarmerie nationale effectue des perquisitions et des interrogatoires approfondis de la communauté. Le procureur de la République conclut : « Pas de trace de séquestration ou de maltraitance », « on n'a rien trouvé qui puisse donner corps à des dénonciations[27]. »

Congrégation des sœurs de Saint-Jean (sœurs contemplatives)

modifier
Maison des sœurs contemplatives à Troussures.

La Congrégation des sœurs de Saint-Jean (communément appelées sœurs contemplatives), érigée en Institut religieux de droit diocésain par l’archevêque de Lyon en 1994, a été fondée par Marie-Dominique Philippe en 1982, soit sept ans après les frères de Saint-Jean[9], et la première prieure est Alix Parmentier (1930-2016). La maison-mère des sœurs contemplatives est à Saint-Jodard et leur siège se trouve actuellement au prieuré de Troussures. Les prieurés des sœurs contemplatives comptent en moyenne huit sœurs. Les sœurs sont des moniales qui vivent une vie de prière, de vie communautaire et de travail manuel, elles vivent leur consécration totale à Dieu dans le silence et la solitude. Leur habit se distingue par son voile blanc. Une prieure générale élue pour six ans dirige la congrégation. La prieure générale actuelle est sœur Paul-Marie Moulin, en fonction depuis 2015[28].

Congrégation des sœurs apostoliques de Saint-Jean

modifier
Le prieuré Saint-Hugues de Semur-en-Brionnais, maison-mère et noviciat des sœurs apostoliques.

La Congrégation des sœurs apostoliques de Saint-Jean a été fondée en 1984[9]. Elle a été reconnue comme congrégation religieuse de droit diocésain par l'évêque d’Autun, en 1993. Leur vie apostolique se réalise dans une vie d'évangélisation, par l'accueil et l'aide spirituelle dans les diocèses : centres de retraites, aumôneries d'écoles, d'hôpitaux et de prisons, participation à l’animation de paroisses. Leur mode de vie et leur charisme sont proches de ceux des frères, hormis le sacerdoce. La prieure générale est sœur Claire-de-Jésus Salvaige de Lamargé, depuis le 14 mars 2018[29]. La congrégation a sa maison-mère et son siège à Semur-en-Brionnais.

Lors du chapitre général de 2021, les sœurs apostoliques de Saint-Jean ont réformé leur gouvernance afin de restaurer la confiance dans la congrégation à la suite notamment d'« agressions sexuelles, d’abus spirituels, de maltraitance ». Néanmoins 35 religieuses, sur les 190 engagées, ont demandé une dispense de résidence en communauté pour une durée d'un an[30],[31]. Le , le Dicastère pour les Instituts de Vie consacrée nomme Benoît Grière[Note 1] comme commissaire apostolique de la communauté, assisté d'une adjointe et de deux chargés de mission, pour aider la communauté jusqu'à son prochain chapitre général[32],[33].

Les oblats

modifier

La Famille Saint-Jean comporte également des oblats séculiers. Les oblats sont des laïcs célibataires ou mariés qui s'engagent à une vie de prière, proches des frères ou des sœurs religieux[34]. Chaque oblat est rattaché à un prieuré de la Famille Saint-Jean. Les oblats n'ont pas de statut juridique particulier : ils ne sont pas structurés et n'ont pas d'instance de gouvernement.

Effectifs

modifier
  • Les frères : la communauté des frères de Saint-Jean a dans un premier temps connu une forte augmentation de ses effectifs : de 5 frères en 1975, elle est passée à 80 frères en 1982 et 350 frères en 1995. Après avoir connu un pic à près de 550 frères dans les années 2000, la communauté comptait officiellement 536 frères en 2010, 524 frères en 2014, 499 frères en 2015, marquant une régression de ses effectifs de 7 % en cinq ans et 500 frères dont 280 prêtres en 2016. En 2024, ils sont 422 frères dont 260 prêtres[35]. Parmi les frères, elle comptait cinquante trois novices en 2003[36], mais seulement trente cinq novices en 2014[37][réf. nécessaire], et vingt quatre novices en 2015[38][réf. nécessaire], soit une chute de 54 % en 12 ans. Le déclin démographique est également illustré par la baisse du nombre de frères français ordonnés prêtres : onze ordinations en 2012, six ordinations en 2013, trois ordinations en 2014, trois ordinations en 2015[39] (il s'agit ici uniquement des ordinations de séminaristes français). En juin 2018, quatre prêtres sont ordonnés dont un seul Français[40] et en juin 2019, quatre prêtres dont deux Français[41].
La chapelle du prieuré de Troussures avec les sœurs contemplatives.
  • Les sœurs apostoliques : en 2014, les sœurs sont environ 200 : 154 sœurs déjà engagées par les trois vœux de religion, dont 120 de façon définitive ; les autres, environ 50, sont encore novices ou postulantes. Vingt-deux nationalités sont représentées : 60 % sont françaises, 40 % d'autres pays. Les sœurs sont réparties en 23 prieurés dont 12 en France en 2015[42]. En 2018, les sœurs apostoliques sont au nombre de 194 (dont 140 professes perpétuelles) dans leurs 23 prieurés[29]. En avril 2024, on ne dénombre plus que 170 sœurs apostoliques dont 40 ont demandé à être exclaustrées[43].
  • Les sœurs contemplatives : après avoir connu une ascension continue de leurs effectifs, les sœurs contemplatives ont vu leurs effectifs s'effondrer à la suite d'une scission en 2009 qui s'est terminée par la fondation de la communauté Maria Stella Matutina en 2014.

Liturgie

modifier

Les frères et sœurs de la Famille Saint-Jean ont fait le même choix liturgique pour leurs offices religieux : une liturgie sobre d’inspiration monastique et grégorienne mais en langue vernaculaire[44], essentiellement composée pour sa partie française par Magdalith.

En 1984, les frères abandonnent la liturgie polyphonique qu’ils avaient reçue de Lérins (inspirée de l’abbaye de Chevetogne) pour un style plus dépouillé déjà utilisé chez les sœurs de Notre-Dame de Sion (contemplatives) ; celles-ci avaient demandé à Magdalith, une artiste-chanteuse postulant chez elles, de composer une liturgie en français[45]. Le fondateur de la Communauté Saint-Jean, connaissant ce monastère, l’a par la suite appliquée aux frères de Saint-Jean ; il dit avoir été « très saisi » par « une espèce de force et de douceur » de ce chant[46].

Leur vie comprenant une activité apostolique, les frères et sœurs apostoliques célèbrent seulement les grandes Heures : Laudes, office du milieu du jour, vêpres, complies ; les clercs sont tenus à réciter l’office des lectures individuellement. L’accent est mis sur la prière silencieuse en communauté : temps d’oraison le matin et le soir, parfois devant le Saint-Sacrement[47].

L’habit des membres de la communauté Saint-Jean les a fait connaître sous le surnom de « petits gris » en référence à sa couleur[48]. L’habit monastique fut choisi dans les débuts de la communauté en s’inspirant de l’habit de travail des cisterciens de l’abbaye d'Hauterive, proche de Fribourg que les premiers frères visitaient souvent. Il se compose d’une tunique longue grise couvrant tout le corps et d’un scapulaire à capuchon de la même couleur, similaire à celui des bénédictins. Les frères portent également une ceinture en cuir à laquelle est fixé un rosaire, le même que celui porté par les dominicains[49].

Activités et apostolats

modifier

Les apostolats de la Famille Saint-Jean sont divers (paroisses, formation, engagement caritatif, retraites spirituelles etc.) Ils dépendent souvent de la mission allouée par l'évêque qui les appelle dans son diocèse.

Formation

modifier

École Saint-Jean

modifier

L'école Saint-Jean est ouverte à tout public et se tient dans divers prieurés de la communauté, pour offrir une formation philosophique, théologique et spirituelle. Elle met à la disposition du public des cours disponibles en ligne sur le site Éphèse formation[50]. Elle donne aussi des cours du soir pour adultes, comme dans son prieuré de la région parisienne installé à Boulogne-Billancourt, ainsi que des cours par correspondance. Le parcours Sophia permet à des adultes de se former sur trois ans en plusieurs sessions de week-ends et en été[51].

Dans la même mouvance, le Saint John Institute[52] à Denver, couple dans son programme la formation spirituelle, la vie de prière, et l'obtention d'un MBA en entrepreneuriat au sein de la Walsh University (en)[53].

Revue Aletheia

modifier

La communauté dispose aussi d'une maison d'édition (Éphèse éditions) et édite une revue de réflexion, Aletheia « pour se former à la sagesse philosophique, à la sagesse théologique et à la sagesse mystique. »[54]

Retraites spirituelles

modifier
Vue du prieuré de Troussures (Oise) qui organise des sessions et des retraites spirituelles.

La communauté organise des retraites spirituelles toute l'année dans ses prieurés[55]. Elles peuvent aussi se faire dans la proximité avec un lieu de pèlerinage, les plus fameux pour la communauté en France étant celui de Notre-Dame-de-Grâces de Cotignac et celui de Notre-Dame de Pellevoisin.

Académie pour une écologie intégrale

modifier

La communauté, au sein du sanctuaire marial Notre-Dame du Chêne (Vion), fonde l'Académie pour une écologie intégrale[56] pour répondre à l'appel du pape François dans son encyclique Laudato si’. L'objectif de cette académie est d'étudier de nouveaux modes de vie respectueux de l'homme et de son environnement[57].

Télé-réalité : Bienvenue au monastère

modifier
Le couvent Saint-Dominique de Corbara en Corse.

En 2023, l'émission de télé-réalité, Bienvenue au monastère, pour la chaine de télévision C8, est filmée au sein du couvent Saint-Dominique de Corbara géré par la communauté Saint-Jean. Deux « coachs spirituels », sœur Catherine Thiercelin de la communauté des Béatitudes et frère Baudouin Ardillier de la communauté Saint-Jean, participent à l'émission avec quelques personnalités « people »[58],[59]. Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France, faisant référence aux abus sexuels dans la communauté Saint-Jean particulièrement d'actualité en 2023, se dit surprise du lieu de tournage : « C’est une douleur inutile infligée aux victimes qui, pour certaines, ne se sont toujours pas fait connaître ou qui sont engagées dans un long processus de réparations ». Quant aux victimes, elles redoutent « que cela donne envie à des jeunes de rejoindre » ces communautés[58].

Un collectif d'anciens et anciennes membres de la communauté Saint-Jean, composé de victimes d’abus et agressions au sein de la communauté, nommé Réparez, a posté sur X, une série de posts sur la mécanique des abus de pouvoir mise en place ouvertement dans l'émission scénarisée : « une asymétrie des relations, une personne sachante et les autres qui ont tout à apprendre et à se taire »[60],[61].

Dans une lettre interne à la communauté publiée le 5 mars 2024, Henri-Dominique de Certaines, prieur provincial de France des frères de Saint-Jean, reconnaît « une part de responsabilité » dans le déclenchement de la polémique, une « maladresse » qu'il serait selon lui exagéré de qualifier de « faute »[62].

Apostolats auprès des jeunes

modifier

Festival Saint-Jean

modifier

La communauté Saint-Jean organise depuis 1998 un festival d’été destiné aux jeunes à Saint-Quentin-sur-Indrois où les frères sont implantés. Le Festival Saint-Jean se déroule en plein air pendant une semaine en août. Le programme mêle prière, détente, formation et contenu culturel[63]. Les effectifs oscillent entre trois cents et mille selon les années. Plus récemment, le Festival Saint-Jean se décline également sous la forme d’un Festival d’hiver à la période du Nouvel An, ainsi qu’un Festival de Pentecôte, centré sur les engagements en vie religieuse des frères et sœurs à Paray-le-Monial[64].

La communauté organise également un festival annuel pour les familles dans son prieuré de Pellevoisin.[réf. nécessaire]

L’association Révélateur

modifier

Depuis la fin des années 1990, l’association Révélateur, proche de la communauté Saint-Jean, produit des spectacles et comédies musicales ayant pour thème la vie de grandes figures du catholicisme[65]. Ainsi Maximilien Kolbe, Jean-Paul II, Frédéric Ozanam, mère Teresa, Claire de Castelbajac, Padre Pio et les époux Martin ont été mis en scène par l’association. L’association propose des camps artistiques d’été pour la réalisation des spectacles[66].

Les camps de jeunes

modifier

La communauté propose des camps pour les jeunes dans ses différents prieurés. Combinant en général activité sportive ou culturelle et prière, ils accueillent plusieurs centaines de jeunes chaque année[67]. Le format existe également à l'international, là où la communauté est implantée, comme le mouvement Eagle Eye Ministries[68],[69] aux États-Unis, ou à Addis-Abeba, en Éthiopie, où la communauté est responsable de la pastorale des jeunes[70].

Engagement caritatif

modifier

Saint-Jean Espérance

modifier

La communauté Saint-Jean a développé une activité d’assistance aux toxicomanes depuis 1987. L’association Saint-Jean Espérance accueille sur la base du volontariat des personnes déjà sevrées en hôpital et propose un accompagnement de longue durée afin d’aider à la reconstruction personnelle et préparer une réinsertion sociale. Elle propose une immersion dans un cadre de vie particulier structuré autour du travail, de l’amitié et de la quête spirituelle[71],[72].

L’association Magdalena

modifier

Fondée par un prêtre de la communauté[73], l’association à Boulogne-Billancourt rencontre et accueille des personnes de la rue, notamment des prostituées dans le Bois de Boulogne. L’association a également ouvert une maison en Seine-et-Marne en 2017 destinée à aider les femmes à sortir de la prostitution[74],[75].

Noé Mission Saint-Jean

modifier

La communauté Saint-Jean a également mis en place une structure organisant des séjours humanitaires et de mission : sur la base du bénévolat, des personnes se rendent dans des lieux où la communauté est déjà présente. Les missions concernent aussi bien l'apostolat spirituel que des projets à caractère humanitaire[76].

Dans le monde

modifier

La communauté Saint-Jean s'est vu confier différentes missions sur tous les continents. Ainsi, au Cameroun, les frères dirigent le collège Francois-Xavier Vogt depuis 1993. Dans le même pays, à l'initiative d'un frère de Saint-Jean, des caravanes d'évangélisation rassemblent jusqu'à quatre mille personnes par jour, et une radio dédiée à l'évangélisation a vu le jour en 2018[77]. En Inde, les frères ont créé un centre d'accueil pour personnes séropositives sur le terrain de leur prieuré[78].

Abus spirituels et sexuels

modifier

La communauté Saint-Jean est ou a été accusée par le passé d'avoir commis des « abus spirituels » et des « abus sexuels ». Ces accusations sont ou ont été prononcées par des associations, par d'anciens membres et par des familles. L'Église de France a elle-même été amenée à prononcer des sanctions canoniques contres certains des membres de la communauté Saint-Jean, tout comme la Justice pénale.

Enquêtes et témoignages

modifier

Dès les années 90, la communauté Saint-Jean fait l'objet de critiques de la part de plusieurs associations anti-sectes comme l'AVREF[79], qui publie en mai 2015 le Livre noir de la Fraternité Saint-Jean[80],[81], version mise à jour en 2021[82].

La communauté Saint-Jean est également critiquée par l'UNADFI[83], le Centre contre les manipulations mentales[84], ainsi que par le journal Golias, qui publie à partir des années 2000 de nombreux articles, ainsi qu'une longue enquête en 2005 : « La face cachée des Petits Gris »[85].

Toutes ces associations et publications dénoncent l'existence d'abus spirituels et sexuels commis dès les débuts de la communauté Saint-Jean.

En outre d'anciens membres de la communauté Saint-Jean, victimes d'abus, publient leurs propres témoignages.

C'est le cas de Marie-Laure Janssens, entrée en 1999 à 24 ans chez les sœurs contemplatives de Saint-Jean où elle restera 11 ans[86]. Après avoir finalement quitté cette communauté en 2010 et s'être mariée, elle affirme en 2017 dans un livre intitulé Le silence de la Vierge, avoir été la « victime d'un crime que ni le droit pénal ni le droit de l'Église catholique ne reconnaissent : l'abus spirituel[87],[88],[89]. » Elle affirme : « J'ai bel et bien passé onze ans dans une secte »[90].

Sophie Ducrey a publié à son tour un livre en 2019, Étouffée : récit d'un abus spirituel et sexuel, où elle raconte l'emprise psychologique et sexuelle dont elle a été victime au sein de la communauté Saint-Jean pendant plusieurs années[91],[92].

Abus sexuels

modifier

Les abus sexuels dans la communauté Saint-Jean désignent les sévices sexuels commis au sein de cette institution par certains de ses clercs et agents pastoraux.

La révélation des abus sexuels de Marie-Dominique Philippe (2013)

modifier

En 2013, le prieur général de la communauté Saint-Jean, Thomas Joachim, révèle pour la première fois officiellement et publiquement l'existence de « témoignages convergents et crédibles disant que le père Philippe a parfois posé des gestes contraires à la chasteté, sans union sexuelle, à l'égard de femmes adultes qu'il accompagnait »[93],[Note 2].

Ces révélations ébranlent considérablement la communauté Saint-Jean et entraînent l'annulation les premières démarches entamées par les Petits Gris en vue d'une béatification du père Philippe[94].

Par ailleurs, le Chapitre général des frères de Saint-Jean tenu en avril 2013 est l’occasion d'adopter une motion intitulée « Épreuves et Espérance », admettant l’existence de graves abus sexuels de la part de frères ayant autorité de formation ainsi que d’autres frères. Le paragraphe no 9 de cette motion reconnaît que « des manquements à la chasteté avec des justifications doctrinales ont malheureusement concerné des frères. De tels manquements ont eu lieu entre des frères et des personnes adultes, notamment des personnes qu’ils accompagnaient ; et, dans le passé, entre des frères ayant autorité de formation et de jeunes frères. »[95]

À la suite de ces révélations, certains frères contestent les accusations portées contre Marie-Dominique Philippe et décident de quitter la communauté Saint-Jean pour fonder la fraternité Verbum Spei[96].

La Commission SOS abus (2015)

modifier

À la demande du Chapitre général de 2013, une Commission SOS abus est créée en 2015 dans le but d'être un lieu d'écoute. Considérant la communauté Saint-Jean « encore sous emprise », des membres de celle-ci demandent que cette Commission soit confiée à des personnes extérieures et non à des responsables de la communauté[97]. Ainsi la Commission est composée de frères, mais aussi de deux laïcs : un juriste et une psychologue clinicienne[98].

En mai 2019, la Commission SOS abus rend son premier rapport d'activité au Chapitre général[99], celui-ci votant ensuite sa diffusion publique en le rendant disponible sur le site de la communauté[100]. La Commission y mentionne avoir reçu 32 plaintes concernant 27 frères agresseurs sexuels sur des majeurs et 6 sur des mineurs. Ces agressions vont de caresses sexuelles à des viols[101]. Les abus signalés concernent en grande majorité des femmes adultes, et pour 80 % d'entre eux, ont eu lieu dans le cadre de l'accompagnement spirituel[102],[103],[104]. Est également relevé le recours à des justifications aberrantes pour ces abus, parfois présentés comme expression de « l'amour d'amitié » envers la personne[103].

Le rapport Comprendre et guérir (2023)

modifier

À la suite de la publication du premier rapport de la Commission SOS abus en mai 2019, le Chapitre général des Frères de Saint-Jean d’octobre 2019 demande au Prieur général de mettre en œuvre une commission interdisciplinaire chargée d’établir les liens entre le nombre importants d’abus sexuels commis par des membres de la communauté Saint-Jean et l’histoire personnelle et familiale du père Marie-Dominique Philippe (1912-2006), leur fondateur.

Après plus de trois ans de travail, cette commission remet son rapport en juin 2023. Il a pour titre « Comprendre et guérir – Origines et analyses des abus dans la Famille Saint-Jean » et compte 800 pages[105]. Les Frères de Saint-Jean décident alors de le rendre public, conscients de la gravité des faits qui y étaient exposés et des drames qui s’en étaient suivis[106].

Ainsi depuis la création de la communauté en 1975, pas moins de 167 victimes ont été recensées selon les auteurs de ce rapport, lesquels se sont basés sur de nombreux témoignages et un travail d'analyse des archives. Un nombre qui les amène à évoquer « une sorte de virus (...) malfaisant » qui a « contaminé » la communauté Saint-Jean « dès son origine. »[107]

Le fondateur Marie-Dominique Philippe est au premier rang des abuseurs[108]. Vingt-quatre femmes victimes de ses agressions dont une mineure ont été identifiées par la commission interdisciplinaire. Leur nombre pourrait être beaucoup plus important, estiment les rédacteurs du rapport. Les faits décrits vont de l'agression sexuelle au viol : baisers, étreintes, caresses imposées et, « dans deux situations au moins, les gestes sont allés beaucoup plus loin (attouchements sexuels, masturbations, fellations) et se sont répétés, parfois pendant des mois ou des années (jusqu'à une dizaine d'années) »[109], précise le texte. Le dernier abus sexuel aurait eu lieu en 2005, l'année précédent la mort de Marie-Dominique Philippe, dans sa quatre-vingt-quatorzième année. Trois frères décrivent également des gestes imposés par le fondateur : l'un d'eux, qui se plaint auprès de lui d'actes sexuels subis de la part d'un frère formateur, reçoit pour toute réponse un baiser sur la bouche[110].

Outre les agressions et viols commis par Marie-Dominique Philippe, 72 des 871 frères ayant vécu au sein de la congrégation sont accusés d'être à l'origine d'« abus sexuels », selon les termes utilisés dans le rapport. Six femmes sont également mises en cause dont sœur Alix Parmentier (1933-2016), première supérieure des sœurs contemplatives de Saint-Jean[111]. Les actes décrits sous le terme d'« abus » recouvrent à la fois « des paroles, des sollicitations, du harcèlement », mais aussi des agressions sexuelles et des viols. Certains de ces frères mis en cause ont fait plusieurs victimes. Onze d'entre eux ont notamment « abusé » de quatre personnes ou plus selon le rapport. « Il est malheureusement certain que le nombre d'abus réels est supérieur », précisent les auteurs[112].

Parmi les 72 frères incriminés, six seulement ont été condamnés par la justice, et dix enquêtes sont « encore en cours » à la date de juin 2023. Douze plaintes ont par ailleurs été classées sans suite par le parquet, assure le rapport, qui affirme 37 des frères incriminés sont toujours membres de la congrégation. Mais tous, ont, a minima, reçu une sanction disciplinaire ou sont visés par des procédures qui pourront déboucher sur leur renvoi, en fonction du degré de gravité des actes rapportés[107].

Le rapport confidentiel sur les abus sexuels au sein des sœurs apostoliques de Saint-Jean (2023)

modifier

En 2023, à la demande de la communauté Saint-Jean, 130 des 170 sœurs apostoliques de Saint-Jean ont répondu anonymement à un questionnaire interne dont l'émission L'Œil du 20 Heures de France 2 a pu se procurer le rapport confidentiel. Selon ces journalistes, la moitié des 130 sœurs apostoliques de Saint-Jean déclare avoir été victimes de violences, contraintes, menaces, viols[43]. De son côté, le magazine Golias Hebdo s'est lui aussi procuré ce rapport. Selon Golias, le « détail des abus est considérable et effarant »[113].

L'affaire de la scission au sein de la communauté des sœurs contemplatives de Saint-Jean (2009)

modifier

En juin 2009 éclate une crise au sein de la communauté des sœurs contemplatives de Saint-Jean. À la suite d'une enquête menée depuis 2003 par le diocèse de Lyon dont elles dépendent[114], la sœur Alix Parmentier, qui dirigeait la communauté depuis 1982, est limogée le 6 juin 2009 par décret du cardinal Barbarin. Un second décret, en juillet 2009, explicite les motifs de cette décision mais n'est pas rendu public par les sœurs[115]. Cependant, il semble que « la responsabilité de la congrégation était concentrée entre trop peu de mains, en place depuis trop longtemps » et que « la fondatrice et prieure générale (Alix Parmentier), et les quelques sœurs qui l’entouraient, maintenaient certaines des plus jeunes sous leur emprise psychologique et affective »[116],[117]. Des témoignages de parents font état de faits graves : « suicides de sœurs, abus de médicaments, voire dérives sexuelles[118]. »

Alix Parmentier n'accepte pas la prieure nommée par le cardinal Barbarin et envoie les novices en dehors du noviciat. Tout cela provoque une désunion qui fait boule de neige et atteint peu à peu la majorité des sœurs qui prennent parti pour Alix Parmentier. Ainsi, la gouvernance de la nouvelle prieure générale, sœur Johanna, est rendue impossible. Devant ce début de scission, le commissaire pontifical nommé par Rome, Jean Bonfils, demande aux quatre sœurs (sœur Alix et trois sœurs proches d'elle) de l'ancien gouvernement de ne plus influencer le reste de la communauté et, à cet effet, de se disperser dans des couvents d'autres congrégations (notamment les visitandines) avec interdiction de communiquer à l'extérieur. Sa demande sera sans effet, en ce qui concerne les communications, comme il le souligne : « Ce n'est pas la fièvre dans l'usage des mails ou des portables qui contribue à l'unité. » Le chapitre qu'il projette pour aboutir au dialogue entre les parties est également rendu impossible : « On ne se comporte pas dans un chapitre comme sur un terrain de sport où chacun veut gagner la partie[119]. »

Cela débouche sur un début de scission. Plus d'une centaine de sœurs contestatrices se regroupent tout d'abord à Saltillo au Mexique en janvier 2010, accueillies par José Raúl Vera López, évêque dominicain plutôt progressiste et défenseur de l'œuvre du père Marie-Dominique Philippe qu'il a bien connu. Puis ces mêmes sœurs partent fonder une nouvelle association publique de fidèles, dénommée « Institut Saint-Jean et Saint-Dominique », le 29 juin 2012 à Cordoue en Espagne[120].

Le cardinal Bertone fait signer au pape Benoît XVI, peu avant sa renonciation, un rescrit d'audience qui précise que cette association « porte gravement atteinte à la discipline ecclésiastique ». Il est précisé que le pape, pourtant déjà fatigué, est « en possession d’une connaissance précise du comportement peu religieux de certaines sœurs et de l’évolution de la congrégation des sœurs contemplatives de Saint-Jean ». Le rescrit d'audience dissout cette association dissidente le 10 janvier 2013[121], le pape ne voulant pas « cautionner une dérive incompatible avec le respect des valeurs et règles fondamentales de l’Église universelle »[122]. Les 150 sœurs qui en sont alors membres sont réduites à l’état laïc.

Le pape François est élu le 13 mars 2013. Le conflit continue de s'enliser et aucune solution pour remédier à la crise ne semble alors envisageable[123].

Le conflit, qui met à mal la communauté Saint-Jean, commence à s'atténuer par la visite du cardinal João Braz de Aviz à l'automne 2013 et s'achève finalement le 1er juillet 2014, lorsque Rome annonce la décision suivante : « les ex-sœurs qui ont canoniquement quitté la congrégation des sœurs contemplatives de Saint-Jean et les laïques qui voudront s’unir pourront librement constituer une association publique de fidèles en vue de devenir un institut religieux. » La scission est donc désormais définitive. Le pape François désire cependant que la sœur Alix (âgée de 79 ans) et les trois autres, soient « complètement exclues de la vie religieuse »[124],[125].

Les sœurs dissidentes fondent finalement le une nouvelle communauté : Maria Stella Matutina. Quant aux sœurs qui s'étaient soumises au décret du cardinal Barbarin, leur supérieur hiérarchique, et aux décisions du pape Benoît XVI, au sein de la communauté contemplative de Saint-Jean, elles sont actuellement 80 religieuses. Une nouvelle prieure générale, sœur Paul-Marie, est élue en mai 2015.

Le 5 février 2019, le pape François fait allusion lors d'une conférence de presse à une communauté dissoute par son prédécesseur, pour des raisons d'esclavage sexuel de sœurs. Le porte-parole du pape précise le lendemain qu'il s'agit d'anciennes sœurs contemplatives de Saint Jean[126]réunies dans l'« Institut Saint-Jean et Saint-Dominique »[127]. Cette déclaration est nuancée le lendemain par le directeur de la Salle de presse du Saint Siège qui précise que « le Saint-père a utilisé le terme d'esclavage pour signifier “manipulation”, une forme d'abus de pouvoir qui se traduit également par des abus sexuels. »[128]. La communauté réagit à cette déclaration en publiant une lettre accompagnée de repères chronologiques sur les sœurs contemplatives de Saint Jean[129].

La relation au fondateur Marie-Dominique Philippe

modifier
Marie-Dominique Philippe.

Après la reconnaissance officielle par les autorités de la communauté des agressions sexuelles de Marie-Dominique Philippe, en 2013, les frères de Saint-Jean ont engagé une réflexion communautaire afin de clarifier la relation avec leur fondateur[130].

La communauté s'est lancée dans un travail de discernement afin de permettre à chacun de « relire son histoire personnelle avec le père Philippe » ; ainsi la communauté veut « travailler sur l’enseignement du père Philippe, donc son héritage dans la pensée et les structures de la congrégation, et vérifier sa validité »[131]. Sans renier l'héritage spirituel et intellectuel du fondateur, les frères de Saint-Jean ont accepté de faire le deuil d'une image parfois idéalisée. Les frères ont aussi rééquilibré leur formation avec plus d'intervenants extérieurs, une meilleure formation en psychologie, sur la chasteté et la vie sexuelle. Si la pensée et les écrits du père Philippe nourrissent toujours l'enseignement et la vie spirituelle, la communauté a pris une certaine distance critique et identifié certains manquements dans la formation qui ont pu favoriser les déviances en matières de mœurs.

Comme le souligne le père Thomas Joachim[Note 3] : « Les écrits du père Philippe ont été étudiés et, même à Rome, il n’a pas été trouvé d’éléments qui soient hors de l’enseignement de l’Église. Finalement, c’est un équilibre que nous avons remis en cause[131]. » Son successeur, le père François-Xavier ira jusqu'à affirmer : « Notre fondateur ne peut pas être un modèle de vie religieuse ni de vie chrétienne pour nous, malgré le rôle qu'il a joué[103]. »

Accompagnement extérieur

modifier

La Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique nomme en septembre 2015 un commissaire pontifical pour « accompagner » la communauté Saint-Jean dans son ensemble. Il s'agit de l'évêque émérite de Viviers, François Blondel[Note 4]. Il est précisé que son rôle « n'est pas de se substituer aux supérieurs généraux »[132], mais d'aider la congrégation d'une part à améliorer la formation de ses membres et, d’autre part, à préciser son charisme et clarifier la relation à son fondateur[130].

Travail sur la culture communautaire

modifier

Par des groupes de discussion, l'accompagnement de psychologues et des autorités de l'Église, la communauté travaille sur sa propre culture. « Si le travail intellectuel est fait, celui sur la culture communautaire est encore vivant[131]. »

Parallèlement à la réforme de la formation, la communauté mène le même effort auprès de tous ses membres. À la lumière du travail accompli, de nombreux évêques en France, ont manifesté leur soutien à la congrégation[131]. Le père Thomas, assure, quant à lui « envisager l'avenir avec espérance » : « On sent que progressivement, on évolue dans le bon sens. Alors que le risque, aujourd’hui, serait de manquer d’une certaine fierté d’appartenance au bon sens du terme, il faut aussi voir que nous avons de très belles choses, nous continuons d’apporter une bonne nouvelle, de faire du bien: donc corrigeons ce qui doit l’être mais n’oublions pas le don que Dieu a fait à notre communauté[130]. »

Notes et références

modifier
  1. Benoît Grière a été supérieur général des Augustins de l'Assomption.
  2. Le porte-parole de la communauté, le frère Renaud-Marie, précise en outre que les cas se comptent entre cinq et dix, sans « union sexuelle » consommée, et n’ont pas donné lieu à des poursuites de nature judiciaire.
  3. Prieur général de la communauté de 2010 à 2019.
  4. Âgé de 75 ans, il a donné sa démission en mai 2015.

Références

modifier
  1. Christopher Henning, « Abus chez les frères de Saint-Jean : la chronologie des faits », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. La communauté des soeurs contemplatives de Saint Jean, « Site des soeurs contemplatives de Saint Jean », sur Soeurs contemplatives de Saint Jean (consulté le )
  3. a et b Lenoir 1988, chapitre « La Communauté Saint Jean », p. 285-286.
  4. Lafon 2015, p. 651.
  5. Lenoir 1988, chapitre « La Communauté Saint Jean », p. 287.
  6. Lafon 2015, p. 595-597.
  7. Christophe Henning, « Les frères de Saint-Jean ferment le prieuré de Saint-Jodard », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  8. Lenoir 1988, chapitre « La Communauté Saint Jean », p. 295-296.
  9. a b c et d Lafon 2015, chapitre « "Elargis l'espace de ta tente !" - Les sœurs de Saint-Jean », p. 609-623.
  10. a et b Lafon 2015, chapitre « Épreuve de vérité - La crise, les doutes », p. 749-771.
  11. « Les « petits gris » ont été écartés de l'aumônerie du collège Stanislas », sur Le Monde, (consulté le ).
  12. « brève, Témoignage Chrétien » [archive], sur temoignagechretien.fr, (consulté le ).
  13. Cyril Dépraz, Catherine Erard et Fabien Hünenberger (collaboration), « La Congrégation des Frères de Saint-Jean au cœur de la tourmente », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  14. Hoyeau 2021, p. 132
  15. Anne-Bénédicte Hoffner, « Les sœurs contemplatives de Saint-Jean encore loin de l’unité », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. « Télégramme du pape pour le décès du p. Marie-Dominique Philippe envoyé par le cardinal Angelo Sodano », zenit.org,‎ (lire en ligne)
  17. Zenit.org, « Frère Thomas Joachim, nouveau prieur général de la communauté Saint-Jean », Famille chrétienne,‎ (lire en ligne).
  18. a et b Marie Malzac, « François-Xavier Cazali élu prieur général des frères de Saint-Jean », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  19. a et b Céline Hoyeau, « Les frères de Saint-Jean optent pour une complète refondation », La Croix,‎ , p. 18-19 (lire en ligne, consulté le ).
  20. « Message final de la seconde session du Chapitre Général » [PDF], sur freres-saint-jean.org, (consulté le ).
  21. « Message final de la première session du Chapitre général 2022 », sur freres-saint-jean.org, (consulté le ).
  22. Christophe Henning, « Les frères de Saint-Jean réforment leur gouvernance », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  23. Matthieu Lasserre, « Le père Henri-Dominique de Certaines, élu prieur provincial de France des Frères de Saint-Jean », La Croix,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  24. « Soupçonnée de dérives sectaires », sur Cath.Ch, (consulté le ).
  25. « Enquête sur des dérives sectaires au sein de l’Église catholique », zenit.org,‎ , consulté le=2021-08-15 (lire en ligne).
  26. Laurent Grzybowski, « Des gourous dans les couvents », La Vie,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  27. Kévin Triet, « Sœurs mariales de Saint-Jodard : « Pas de trace de séquestration ou de maltraitance » », Le Progrès,‎ .
  28. La-Croix.com, « sœur Paul-Marie Moulin élue prieure générale des contemplatives de Saint-Jean », sur La Croix, (consulté le ).
  29. a et b « Soeurs apostoliques de Saint Jean : une nouvelle prieure générale », sur viereligieuse.fr, (consulté le ).
  30. Christophe Henning, « Les sœurs apostoliques de Saint-Jean vers la réparation » Accès payant, sur la-croix.com, .
  31. Xavier Le Normand, « Les sœurs apostoliques de Saint-Jean veulent entreprendre une démarche de "relecture" et de "réforme" », La Croix,‎ (lire en ligne Accès payant).
  32. Cyriac Zeller, « Nouvelle étape décisive pour les Sœurs apostoliques de Saint-Jean », Famille Chrétienne,‎ (lire en ligne, consulté le )
  33. « Communiqué de Mgr Rivière », (consulté le ).
  34. Lafon 2021, chapitre « "Les oblats de Saint-Jean" », p. 601-608.
  35. « Gouvernance », sur Frères de Saint-Jean (consulté le ).
  36. « Les défis de la croissance. Le prieur général des frères de Saint-Jean défend sa congrégation », sur Liberté politique.com, .
  37. « Statistiques des frères de Saint-Jean en 2014 ».
  38. « Statistiques des frères de Saint-Jean en 2015 ».
  39. « Ordinations 2015 », sur Conférence des Évêques de France (CEF) http://www.eglise.catholique.fr/.
  40. « Ars : ordinations sacerdotales et diaconales, 30 juin 2018 », sur freres-saint-jean.org.
  41. Ordinations en 2019.
  42. Liste des prieurés : 12 en France, 2 aux États-Unis, 2 au Cameroun, 1 en Italie] à Rome, 1 en Allemagne, 1 en Lituanie, 1 au Mexique, 1 en Guinée, 1 au Togo et 1 aux Philippines.
  43. a et b « Abus sexuels dans la communauté Saint-Jean : des religieuses dénoncent la loi du silence », Franceinfo,‎ (lire en ligne, consulté le )
  44. Marie-Emmanuelle, « La rencontre entre Magdalith et la communauté Saint-Jean », Lettre aux amis de la Famille Saint-Jean « Hors-série consacré à Magdalith »,‎ , p. 27 (ISSN 1266-5452).
  45. Daniel-Thérèse, Gabriel-Marie et Benoit Labre, « Magdalith et les sœurs de Sion », Lettre aux amis de la Famille Saint Jean « Hors-série consacré à Magalith »,‎ , p. 22 (ISSN 1266-5452).
  46. Marie-Dominique Philippe, « Un renouvellement liturgique », Lettre aux amis de la Famille Saint Jean « Hors-série consacré à Magdalith »,‎ , p. 29 (ISSN 1266-5452).
  47. Constitutions des frères de Saint Jean, § 87-88, archives de la Congrégation.
  48. « Décès du fondateur des "petits gris" », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  49. Lafon 2015, p. 514.
  50. « Ephèse Formation - Une formation humaine et chrétienne », sur ephese.net (consulté le ).
  51. « Parcours Sophia : philosophie », sur famillechretienne.fr (consulté le ).
  52. (en-US) « SJI », sur Saint John Institute (consulté le ).
  53. (en-US) « Saint John Institute hosts inaugural graduation - Denver Catholic », Denver Catholic,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  54. « Revue Aletheia »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ephese.net (consulté le ).
  55. « 7 lieux de retraites spirituelles pour les fiancés », Aleteia : un regard chrétien sur l’actualité, la spiritualité et le lifestyle,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  56. « Académie pour une Ecologie Intégrale - Sanctuaire Notre-Dame du Chêne (Vion) », sur academie-ecologie-integrale.org (consulté le ).
  57. « Sept Moine officialisent leur conversion à l'écologie ce week-end », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  58. a et b Bernadette Sauvaget et Adrien Franque, « Enquête : «Bienvenue au monastère» sur C8, des dérives à la chaîne », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  59. Loïse Delacotte, « « Bienvenue au Monastère » : ces polémiques et violences que l’émission de C8 omet de mentionner », HuffPost,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  60. Sixtine Chartier, « Quand l'émission « Bienvenue au monastère » devient une masterclass sur l’emprise », La Vie,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  61. Sœur Anne Lécu, « « Fiction, emprise, scandale » : une religieuse étrille l’émission « Bienvenue au monastère » », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  62. Capucine Licoys, « « Bienvenue au Monastère » : les frères de Saint-Jean reconnaissent une « maladresse » », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )
  63. Hervé Beligné, « Festival Saint-Jean : un thème qui nous provoque », Famille Chrétienne,‎ (ISSN 0154-6821, lire en ligne).
  64. « Le festival Saint-Jean, c’est aussi à la Pentecôte ! », Aleteia : un regard chrétien sur l’actualité, la spiritualité et le lifestyle,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  65. « Les comédies musicales chrétiennes en haut de l’affiche », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  66. Cyril Douillet, « Camps Révélateur - Camps d'été avec les frères de Saint-Jean : les catho font de la comédie musicale », Famille chrétienne,‎ (ISSN 0154-6821, lire en ligne).
  67. Emmanuel Trémet, « Des camps “ski-prière” au Lioran pendant les vacances », lamontagne.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  68. (en-US) « Form. Unite. Inspire. », sur eagleeyeministries.org (consulté le ).
  69. (en) Judy Roberts, « Meet Mother Angelica’s Spiritual Sons », National Catholic Register,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  70. (en) « Despite language difficulties, Community of St. John begins youth ministry in Ethiopia », Catholic News Agency,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  71. Ambrose Pic, Vivre heureux sans drogue, Editions des Béatitudes, , 164 p. (ISBN 978-2-84024-425-7 et 2-84024-425-X).
  72. Ambroise Pic, Le cannabis démasqué : Ses conséquences sur le développement de la personne humaine, editions Du Jubilé, , 216 p. (ISBN 978-2-86679-466-8 et 2-86679-466-4).
  73. Clara Géliot, « Père Jean-Philippe Chauveau, le saint homme du Bois », Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  74. Jean-Philippe Chauveau, Ombeline Sapin et la Manufacture (impr.), "Que celui qui n'a jamais péché" : prêtre auprès des toxicomanes, des prisonniers, des SDF, des prostituées, Salvator, (ISBN 978-2-7067-1108-4 et 2-7067-1108-6, OCLC 887463118, lire en ligne).
  75. « Ecuelles : la maison Magdalena accueillera des prostituées en réinsertion », leparisien.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  76. « Une Jurassienne en mission humanitaire au Cameroun »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur rcf.fr (consulté le ).
  77. « Le père Hervé Marie lance Christ-Radio pour l’évangélisation par voie médiatique au Cameroun », La Croix Africa,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  78. « RCF embed content »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur rcf.fr (consulté le ).
  79. « Congrégation Saint-Jean », sur Avref (consulté le ).
  80. « Le Livre Noir de la Fraternité Saint-Jean » [PDF], (consulté le ).
  81. « Supplément spécial » [PDF], (consulté le ).
  82. AVREF, Le Livre noir de la Communauté Saint-Jean, (lire en ligne)
  83. UNADFI, « La communauté Saint-Jean », sur unadfi.org.
  84. Centre Contre les Manipulations Mentales (CCMM), « La communauté Saint-Jean », sur ccmm.asso.fr.
  85. « La face cachée des Petits gris », Golias Magazine, no 105,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  86. [vidéo] Le Pèlerin, « Marie-Laure Janssens, ex-religieuse de la communauté Saint-Jean », sur YouTube, (consulté le ).
  87. Bruno Bouvet, « Une sœur de Saint-Jean témoigne de dérives sectaires dans l’Église », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  88. Christine Florence, « Abus spirituels : Une sœur de Saint-Jean lève le voile », La Vie,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  89. Agnès Chareton, « Ces dérives sectaires qui ébranlent l'Église », Pèlerin, no 7036,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  90. « La parole se libère, à visage découvert, sur des abus dans la vie religieuse », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  91. « « Étouffée », l’intense récit d’une victime d’un frère de la communauté Saint-Jean », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  92. « Sophie Ducrey : « Longtemps, mon agresseur, Benoît-Emmanuel Peltereau-Villeneuve, a pu se maintenir sur son piédestal » », sur La Vie.fr, 2023-01-25cet22:40:41+01:00 (consulté le ).
  93. « Lettre du prieur général aux proches de la communauté »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  94. Témoignage du frère Thomas, prieur général de Saint-Jean, sur KTO, « Où en sont les frères de Saint-Jean ? », sur ktotv.com, .
  95. Romano Libero, « Le Chapitre Général de la Communauté Saint Jean reconnaît l’existence de « frères prédateurs ». », sur golias-editions.fr, .
  96. Marie-Laure Rolland, « Fraternité Verbum Spei à Esch: Mission et vieux démons » Accès payant, sur Reporter.lu, (consulté le ).
  97. Céline Hoyeau, « Les frères de Saint-Jean veulent la vérité sur leur histoire », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  98. « Commission SOS abus », sur freres-saint-jean.org/ (consulté le ).
  99. Frères de Saint-Jean, Commission SOS abus, Rapport d'activité de la Commission SOS abus, (lire en ligne)
  100. Frères de Saint-Jean, « La Commission SOS abus », sur freres-saint-jean.org.
  101. Hoyeau 2021, p. 286
  102. Samuel Pruvot et Hugues Lefèvre, « Frères de Saint Jean : ce que révèle le rapport de la commission SOS abus », Famille Chrétienne,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  103. a b et c Sophie Lebrun, « Le nouveau prieur général des frères de Saint-Jean se confie », La Vie,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  104. Céline Hoyeau, « François-Xavier Cazali, prieur général de Saint-Jean : « Ce chapitre a été un choc et une libération » », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  105. « Sortie du rapport "Comprendre et guérir" », sur freres-saint-jean.org (consulté le ).
  106. Commission interdisciplinaire des frères de Saint-Jean, Comprendre et guérir – Origines et analyses des abus dans la Famille Saint-Jean, , 800 p. (lire en ligne)
  107. a et b « Violences sexuelles : ce qu'il faut retenir du rapport qui pointe le "système" établi au sein de la communauté religieuse des Frères de Saint-Jean », sur Franceinfo, (consulté le ).
  108. « Abus sexuels : les frères de Saint-Jean face à la vérité », sur Le Pèlerin, (consulté le ).
  109. Commission interdisciplinaire des Frères de Saint-Jean, Comprendre et guérir. Origines et analyse des abus dans la famille Saint-Jean, (lire en ligne), p. 119
  110. Commission interdisciplinaire des Frères de Saint-Jean, Comprendre et guérir. Origines et analyses des abus dans la famille Saint-Jean, (lire en ligne), p. 137
  111. « Communauté Saint-Jean : le cas Alix Parmentier, illustration d’une culture de l’emprise », La Vie,‎ (lire en ligne)
  112. Commission interdisciplinaire des Frères de Saint-Jean, Comprendre et guérir. Origines et analyses des abus au sein de la famille Saint-Jean, (lire en ligne), p. 800
  113. « Un évêque victime du mauvais œil », Golias hebdo,‎ (lire en ligne, consulté le )
  114. « Lettre de Mgr Henri Brincard »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) [PDF].
  115. « Historique de la scission »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  116. Anne-Bénédicte Hoffner, « Les Sœurs contemplatives de Saint-Jean loin de l’unité », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  117. Marie-Laure Janssens, Le Silence de la Vierge, Abus spirituels, dérives sectaires : une ancienne religieuse témoigne, Bayard, (ISBN 9782227492325).
  118. Anne-Bénédicte Hoffner, « Une “emprise psychologique et affective” chez les sœurs de Saint-Jean », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  119. Mgr Jean Bonfils, « Lettre aux lecteurs », Lettre aux Amis, no 93,‎ , p. 44-45.
  120. Comprendre et guérir 2023, Note 3, p. 429
  121. « Rescrit d'audience »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) [jpg], .
  122. « Lettre de Mgr Henri Brincard », Lettre aux Amis, no 102,‎ , p. 20-22 (lire en ligne).
  123. Christian Terras, « Sœurs Contemplatives de Saint-Jean : une crise à son comble », Golias Hebdo, no 317,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  124. Marie-Lucile Kubacki, « Famille Saint-Jean : nouveau rebondissement dans l’affaire des contemplatives », La Vie,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  125. Anne-Bénédicte Hoffner, « Rome accepte que d’anciennes Sœurs de Saint-Jean créent un nouvel institut », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  126. Nicolas Senèze, « Le pape François dit sa “volonté” de lutter contre les abus sexuels sur les religieuses », sur La Croix, (consulté le ).
  127. Jacques Berset, « Abus sexuels: la Famille Saint-Jean assure avoir pris des mesures », Cath.ch,‎ (lire en ligne)
  128. (en-GB) « Pope meant ‘manipulation’ when he spoke of ‘sexual slavery’ of women religious, Vatican says »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Catholic Herald, (consulté le ).
  129. « Lettre du 7 février 2019 des Prieurs Généraux des communautés Saint-Jean », sur freres-saint-jean.org/ (consulté le ).
  130. a b et c Céline Hoyeau, « P. Thomas Joachim : « Nous voulons envisager l’avenir avec espérance » », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  131. a b c et d Sophie Lebrun, « Le profond travail de vérité des frères de Saint-Jean », La Vie,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  132. Céline Hoyeau, « Mgr Blondel va accompagner la communauté Saint-Jean », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

modifier

Bibliographie

modifier

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article..

Filmographie

modifier

Articles connexes

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes

modifier