Confédération tatare

La confédération tatare ( Chinois: 塔塔兒; vieux turc : 𐱃𐱃𐰺; Mongol moyen :ᠲᠠᠲᠠᠷ) était le principal royaume (khanlig) du plateau mongol au XIIe siècle.

Nom et origine

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Le nom « Tatar » a peut-être été translittéré pour la première fois dans le Livre des Song comme 大檀Dàtán ( MC : * da H -dan ) et 檀檀Tántán (MC : * dan-dan )[1] que les compilateurs du livre ont déclaré être un autre nom des Ruanruans[2]. Le Livre des Song et le Livre des Liang les reliaient les Ruanruans aux anciens Xiongnu[2],[3], tandis que le Livre des Wei remontait les origines des Ruanruans jusqu'aux Donghu[4], qui étaient d'origine proto-mongole[1],[5].

Xu a proposé en 2005[6] que « le corps principal des Ruanruans était d'origine Xiongnu » et que les descendants des Ruanruans, à savoir Da Shiwei (alias Tatars), contenaient dans une large mesure des éléments Xiongnu de langue turque. Malgré cela, la langue des Xiongnu est encore inconnue[7]. Les historiens chinois attribuaient régulièrement les origines Xiongnu à divers groupes nomades, mais de telles attributions n'indiquent pas nécessairement les origines exactes des sujets. Par exemple, l'ascendance Xiongnu a été attribuée aux Göktürks et aux Tieles de langue turque mais aussi aux Kumo Xi aux Khitans, de langue para-mongole[8].

La première transcription précise de l'ethnonyme Tatar a été écrite en (vieux) turc sur les inscriptions de l'Orkhon, en particulier sur les monuments de Kul Tigin (en 732) et Bilge Kaghan (CE 735) : 𐰆𐱃𐰔⁚𐱃𐱃𐰺⁚𐰉𐰆𐰑𐰣 (Otuz Tatar Bodun - « le clan des trente Tatars »)[9] et 𐱃𐰸𐰔⁚𐱃𐱃𐰺 (Tuquz Tatar - « les neuf tatars »)[10] faisant ainsi référence à la confédération tatare.

En historiographie, les Shiwei sont associés aux Dada[11][Qui ?] ou identifiés spécifiquement aux Trente Tatars[1],[12],[13],[note 1]. Quant aux Neuf Tatars, Ochir les considère[14] comme mongols et propose que ce Khanat se soit formé en Mongolie entre le VIe et le VIIIe siècle, que leur ethnogenèse ait impliqué des Mongols et des Turcs mongolisés qui les auraient gouvernés et que, plus tard, les Neuf Tatars auraient participé au développement ethno-culturel des Mongols. Rashid al-Din a cité les neuf lignages dirigeants: Tutukliud (Tutagud), Alchi, Kuyn, Birkuy, Terat, Tamashi, Niuchi, Buyragud et Ayragud, vivant dans la steppe orientale et le bassin de la Khalkha au cours de la seconde moitié du XIIe siècle[15]. Golden propose[16] qu'Otuz [« trente »] ait désigné les trente clans et que Toquz [« neuf »] ait désigné les neuf tumen de la confédération tatare.

Il a été proposé que les Tatars aient jabité dans le nord-est de la Mongolie et autour du lac Baïkal, ou entre la Mandchourie et ce même lac[17].

Affiliations ethniques et linguistiques

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Les expressions « Tatars Toquz » et « Tatars Otuz » des inscriptions de l'Orkhon sont proposées comme étant de langue mongole (par exemple par les sinologues Paul Pelliot[18] et Ulrich Theobald, les turcologue Peter Benjamin Golden[16]. Altaïste Volker Rybatzki, etc.). D'un autre côté, il a été proposé qu'ils aient parlé le (vieux) turc (par exemple par l'Encyclopædia Britannica[17] ou Kyzlasov (ru)[réf. souhaitée] apud[Quoi ?] Sadur[19] ). De plus, l'Encyclopædia Britannica propose que les Tatars aient pu être liés aux Coumans et aux Kipchaks (en)[17].

Ochir propose que les peuples mongols et turcs mongolisés aient participé à l'ethnogenèse des Neuf Tatars. Il considère ceux-ci comme mongols[15].


Au contraire, Leonid Kyzlasov (ru)[réf. souhaitée], orientaliste soviétique et russe, soutient que les « Tatars Toquz » et les « Tatars Otuz » étaient plutôt turcophones, en prenant pour référence le traité géographique du Xe siècle, écrit en persan[réf. souhaitée].

Hudud al-'Alam a déclaré que les Tatars faisaient partie des Toghuzghuz[20], dont Minorsky a identifiés le territoire comme le royaume de Qocho, dans l'est de Tian Shan, qui avait été fondé par des réfugiés ouïghours suite à l'effondrement de leur Khaganat[21], celui-ci fondé par des membres de la confédération Toquz Oghuz[20],[22],[note 2].

Dans le même temps, Kyzlasov s'oppose[réf. souhaitée] à l'identification des inscriptions Tatars de l'Orkhon avec Dada, en prenant pour référence des sources chinoises. Au contraire, Ochir pense que les Datan ~ Dadan ~ Dada des sources chinoises depuis le IXe siècle, désignaient bien les Tatars, que les Gōktürks avaient mentionnés sur les inscriptions de l'Orkhon comme « Tatars Otuz » et « Tatars Toquz » et que les Chinois avaient appelés « Ruanruans »[15].

Au XIe siècle, l'érudit Kara-Khanid Mahmud al-Kashgari a inclus les Tatars parmi les peuples turcs. [note 3]. Il a localisé les Tatars à l'ouest des Kirghizes[23].

«  Les Turcs sont, à l'origine, vingt groupes. Ils remontent tous à Turk, fils de Japhet, fils de Noé — que la bénédiction de Dieu soit sur eux —, ils correspondent aux enfants de Rūm, fils d'Ésaü, fils d'Isaac, fils d'Abraham— que la bénédiction de Dieu soit sur eux —.

[Dans la liste suivante], je décris la position géographique de chacun des groupes dans le monde oriental. Ils sont classés par ordre [de l'Ouest] vers l'Est, à la fois païens et musulmans, en commençant par ceux les plus proches du Rūm. D'abord : Bajanak, puis : Qifja'q (en), puis : Oghouzes, puis : Yam'k, puis : Bashgirt, puis : Yasmil (en), puis : Qa 'y, puis : Yaba'quw (en), puis : Tata'r, puis : Qirqiz. Le dernier est le plus proche de Sin. Tout ces groupes sont en face de Rum, s'étendant vers l'Est...  »

— Levi et Sela 2010


Dans sa liste des 20 maisons aristocratiques turques, Kashgari incluait également des non-Turcs tels que les Tatabi, les Khitans, les Tangoutes et les Chinois (le dernier rendu en arabe : Tawġāj < Karakhanid * Tawğaç )[24],[25]. Dans le texte du manuscrit existant, les Tatars sont situés à l'ouest des Kirghizes ; cependant, la carte du monde du manuscrit montre que les Tatars étaient situés à l'ouest de la rivière Ili et à l'ouest des Bachkirs, que Kashagari localisait déjà à l'ouest des Tatars. Claus Schönig attribue ces contradictions à des erreurs commises lors de la copie du texte et de la carte. Kashgari a également noté que les Tatars étaient bilingues et parlaient le turc en plus de leurs propres langues; de même pour les Yabaqus, les Basmïls et les Chömüls[23]. Pourtant, les sources disponibles suggèrent que les Yabaqus, les Basmïls et les Chömüls parlaient tous le turc; par conséquent, Mehmet Fuad Köprülü conclut qu'au XIe siècle, les Yabaqus, les Basmïls, les Chömüls, les Qays et les Tatars — les deux derniers considérés par Köprülü comme Mongols turquifiés — pouvaient parler le dialecte karakhanide de Kashgari en plus de leurs propres dialectes turcs, mais les dialectes des peuples-ci différaient tellement du karakhanide que les Kashgari les considéraient comme d'autres langues[26],[note 4] Selon Klyashtorny, le nom « Tatar » était la désignation turque des Mongols[27]. Comme l'écrit Ouchnitski, l'ethnonyme « Tatar » n'était utilisé par les Turcs que pour désigner les « étrangers », c'est-à-dire les peuples qui ne parlaient pas de langue turque. Les tribus turques vivant parmi leurs voisins de langue mongole étaient également appelées « tat » ou « tat-ar »[28]. Selon Bartold, les peuples d'origine mongole qui parlaient la langue mongole s'étaient toujours appelés Tatars. Ce n'est que plus tard que ce mot fut complètement supplanté par le mot « Mongol »[29].

Histoire

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Victoire mongole sur les Tatars, 1196

Les Ruanruans, ancêtres supposés des Tatars, parcouraient la Mongolie actuelle en été et traversaient le désert de Gobi vers le sud, en hiver, à la recherche de pâturages[4]. Les Ruanruans fondèrent leur khanat au Ve siècle, vers 402 de notre ère. Parmi leurs sujets se trouvaient les Ashina, qui renversèrent leurs suzerains en 552 et les anéantirent en 555[30]. Une branche des Ruanruans dispersés a migré vers la chaîne de montagnes du Grand Khingan où ils se sont renommés d'après Tantan, un Khagan historique, et se sont progressivement incorporés au complexe des Shiwei et ont émergé sous le nom de 大室韋 [« Da (Grand) Shiwei »].

La région d'Otuken, constamment mentionnée dans les inscriptions de l'Orkhon comme lieu de résidence des Turcs, se trouvait, selon Mahmud Kashgar, autrefois au pays des Tatars[31] Selon Vassili Barthold, ce message suggère que les Mongols ont déjà atteint l'ouest, là où ils avaient plusieurs frontières avec des royaumes turcs[32].

L'historien persan Gardizi a répertorié les Tatars comme l'une des sept maisons aristocratiques fondatrices de la confédération turque Kimek[33]. L'inscription Shine Usu mentionnait que les Tatars Toquz, en alliance avec les Sekiz-Oghuz[note 5], se sont révoltés sans succès contre les Ouïghours de Bayan-chor khan, qui ont consolidé leur pouvoir entre 744 et 750 de notre ère[34]. Après avoir été vaincus à trois reprises, la moitié des rebelles « Tatars Otuz » rejoignirent les Ouïghours, tandis que l'autre moitié s'enfuit vers un peuple inconnu, identifié comme étant des Khitans[35] ou des Karlouks[36]. Selon Senga et Klyashtorny, une partie des rebelles Tatars Toquz ont fui vers l'ouest des Ouïghours vers le bassin de la rivière Irtych, où ils ont ensuite enrôlés les Kipchaks et d'autres seigneurs rebelles (soit déjà présents, soit nouvellement arrivés) dans l'union des Kimek[37]. Selon l'orientaliste russe Vasily Ushnitsky, les rapports de sources musulmanes médiévales sur l'origine tatare du clan dynastique Kimak sont l'argument des partisans de l'origine mongole des Kimaks et des Kipchaks[38]. Les nouvelles concernant les Tatars, dont les Kimaks se sont séparés, selon Josef Markwart, confirment le déplacement vers l'ouest des peuples mongols turquifiés[39].

Quant à la portion des Tatars restés à l'est, au Xe siècle, ils devinrent sujets de la dynastie Liao dirigée par les Khitans. Après la chute des Liao, les Tatars ont subi la pression de la dynastie Jin dirigée par Jürchen et ont été invités à lutter contre les autres royaumes mongoles.

Au XIIe siècle, les Tatars vivaient sur les pâturages fertiles autour des lacs Hulun et Buir. Ils contrôlaient aussi une route commerciale vers la Chine proprement-dite. Du Xe au XIIIe siècles, les Turcs Shatuo ont rejoint la confédération tatare sur le territoire de la Mongolie moderne et sont devenus connus sous le nom d'Ongud ou branche des Tatars blancs des Tatars[40],[41]. L'ambassadeur des Song du Sud, Zhao Hong, écrivit en 1221 que, dans l'Empire mongol de Gengis Khan, il y avait trois divisions en fonction de leur distance par rapport à la Chine dirigée par Jürchen Jin : les Tatars blancs (白韃靼— Bai Dada —), les Tatars noirs (黑韃靼— Hei Dada —), et les Tatars sauvages (生韃靼— Sheng Dada —), qui ont été identifiés, par Kyzlasov[réf. souhaitée], comme les locuteurs turcophones - y compris les Öngüts (d'origine turque Shatuo)[41],[note 6], mongoliphones — parmi lesquels Gengis Khan, ses compagnons et les Mohe toungousophones [note 7],[note 8] respectivement. —

L'Histoire secrète des Mongols affirme que les Tatars étaient des ennemis mortels des Mongols : ils ont trahi le khan Ambaghai de Khamag Mongol pour que les Jürchen de la dynastie Jin puissent les exécuter. Ils ont également empoisonné Yesügei, le père de Gengis Khan[note 9]. Par conséquent, en 1202, Gengis Khan s'est allié à Ong Khan, a vaincu les Tatars et a fait exécuter les « hommes plus grands qu'une roue de chariot »— Il n'a épargné que les femmes [note 10] et les enfants[42] —. Les Tatars survivants furent intégrés de force par Gengis Khan dans son ulus (son état)[43].


Tatars et Mongols

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L'historien mongol Urgunge Onon propose que les Mongols aient été initialement connus des Européens sous le nom de « Tatars » parce qu'en fait, les Tatars étaient contraints de combattre en avant-garde du corps principal de la cavalerie mongole et que l'éthnonyme « Tatars » se soit ensuite transféré à tous les Mongols[42].


Cependant, Bartold, Ushnitsky, Klyashtorny, Theobald et Pow remarquent que même les Mongols de souche étaient souvent appelés Tatars[27],[28],[29], en particulier dans les sources non officielles[note 11], tant celles rédigées par des étrangers (par exemple des Turcs, des Chinois, des Vietnamiens, des Jurchens, des Javanais) que celles rédigées par certains Mongols d'origine comme le général Muqali ou Khan Ögedeï[44]. Pow propose que des tribus mongoliphones aient utilisé l'endonyme « Tatar » au cours des 30 à 40 premières années de l'expansion de l'empire mongol, avant de s'identifier elles-même comme Mongols, prenant pour source un texte d'État dynastique postérieur au Grand État mongol du XIIe siècle (大蒙古國). En ces temps, l'ancien endonyme « Tatar » est tombé en désuétude et aurait été utilisé comme terme péjoratif pour qualifier les tribus rebelles de mongoliphones[note 12]. Pow spécule en outre que le changement de nom a été motivé par des insécurités : soit parce que les ennemis méprisaient le nom « Tatar », soit parce que la population utilisait l'endonyme « Tatar » pour qualifier les élites mongoliphones, soit à cause des rivalités entre les descendants de Gengis Khan, rivalités qui entraînait la définition de groupes « en » et « hors »[45].

Héritage

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Les peuples turcophones de Coumanie, en signe d'allégeance politique, ont adopté l'endonyme de leurs conquérants mongols, avant de finalement s'y subordonner, culturellement et linguistiquement[46].

Notes et références

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  1. « The Turkic Orkhon Inscription written in 732 declared the thirty clans of the Tartar, who were believed the other name of some Shiwei tribes, were enemies of them. »

    — Xu 2005, p. 181–182

    « L'inscription turque de l'Orkhon, écrite en 732, affirmait que les trente clans de Tatars, considérés comme un autre nom de certaines tribus Shiwei, étaient leurs ennemis. »

  2. « in Sadur (2012:250), the Toquz Oghuz/Qocho Uyghurs were misidentified with the Oghuz Turks who founded, in the late 8th cenrtury, a nomadic state spanning from the Syr Darya's lower reaches to the Caspian Sea; even though the Toghuzghuz country's locations, given by the Hudud, are identifiable with Qocho kingdom's locations: e.g. Chīnānjikath with Gaochang, Ṭafqān with Eastern Tianshan, Panjīkath with Besh Balïqetc. »

    — Ḥudūd al'Ālam, p. 271–72.

    « Dans (Садур 2012, p. 250), les Ouïghours Toquz Oghuz/Qocho ont été confondus avec les Oghouzes lesquels ont fondé, à la fin du VIIIe siècle, un État nomade s'étendant du cours inférieur du Syr-Daria à la mer Caspienne ; même si les emplacements du pays Toghuzghuz, donnés par les Hudud, sont identifiables avec ceux du Royaume de Qocho : par exemple, Chīnānjikath avec Gaochang, Ṭafqān avec le Tianshan oriental, Panjīkath avec le Besh Balïqetc. »

  3. « [Kashgari] appears to waver in his usage, often employing Turk to denote his only Qarakhanids, i.e. Türks and at other times to encompass Turkic-speakers in general »

    — Golden 2015, p. 506

    « [Kashgari] semble hésiter dans son utilisation, employant souvent le mot turc pour désigner ses seuls Qarakhanides, c'est-à-dire les Turcs, et à d'autres moments pour englober les locuteurs turcophones en général »

  4. « Basmïls were Oghurs who remained east after their cousins' westwards migration, and in the 11th century, Basmïls were still speaking an Oghur Turkic language »

    — Golden 2006, p. 42

    « Les Basmïls étaient des Onoghours restés à l'est après la migration de leurs cousins vers l'ouest. Au XIe siècle, les Basmïls parlaient encore une langue turque onoghoure »

  5. « "Eight Oghuzes", an ethnonym which denotes the eight tribes who had revolted against the leading Uyghur tribe »

    — Czeglédy 1972

    « « Huit Oghouzes », un ethnonyme qui désigne les huit tribus qui se sont révoltées contre la tribu ouïghoure dirigeante »

  6. « 阿剌兀思剔吉忽里,汪古部人,係出沙陀雁門之後。 »

    — Histoire des Yuan

    « Alagosi Tijihuli, membre de la tribu Wanggu, est un descendant des Shatuo de Yanmenguan. »

  7. « The Mohe were descendants of the Sushen and ancestors of the Jurchen, and identified as Tungus speakers »

    — Xu 2005, p. 176

    « Les Mohe étaient des descendants des Sushen et des ancêtres du Jürchen, et identifiés comme des locuteurs du toungouse »

  8. Ouyang Xiu mentionne l'origine Mohe tangousophone des Tatars des Monts Yin :

    « 達靼,靺鞨之遺種,本在奚、契丹之東北,後為契丹所攻,而部族分散,或屬契丹,或屬渤海,別部散居陰山者,自號達靼。 »

    — Ouyang 1073

    « Les Tatars, descendants des Mohe, étaient à l'origine installés au nord-est des Tatabi et des Khitans. Ils ont ensuite été attaqués par les Khitans ; les tribus ont été dispersées, certaines soumises aux Khitans, d'autres aux Balhae. Celles qui se sont installées dans les monts Yin, éparses ou intégrées dans les tribus y vivant déjà, se sont elles-mêmes nommées « Tatars ». »

  9. Le nom de naissance de Gengis Khan, « Temüjin » serait lui-même basé sur celui du chef tatar capturé, « Temüjin-üge ».[réf. souhaitée]
  10. Genghis lui-même a épousé les soeurs Yesui et Yesugen (en)[réf. souhaitée].
  11. Pow 2019, p. 546-547, cite quatre sources officielles : Ces ouvrages ont tous été produits par des historiens employés ou influencés par les cours toluides de la dynastie Yuan et de la Chine des Yuan et par les Ilkhanats. D'autre part, Pow définit les sources non officielles comme celles « non contrôlées et formées par les cours toluides mongoles »
  12. Par exemple, les Mongols marins (Zumoals, Su-Moghol, Usu Irgen) s'appelaient eux-mêmes Tatars et étaient connus comme Tatars marins (水達達)[réf. souhaitée].

Références

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  1. a b et c Golden 2013.
  2. a et b Song Shu vol.95.
  3. Liang Shu vol.54.
  4. a et b Wei Shu vol.103.
  5. Pulleyblank 2000, p. 20.
  6. Xu 2005, p. 179–180.
  7. Lee 2016, p. 116.
  8. Lee 2016, p. 105.
  9. Kül Tiğin.
  10. Bilge Kağan.
  11. Zizhi Tongjian.
  12. Раднаев 2012, p. 179–180.
  13. Авляев 2002.
  14. Очир 2016.
  15. a b et c Очир 2016, p. 159–161.
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  18. Крамаровский 2001, p. 11.
  19. Садур 2012, p. 250.
  20. a et b Ḥudūd al'Ālam, p. 94.
  21. Ḥudūd al'Ālam, p. 263–65.
  22. Golden 1992, p. 155–57.
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  26. Köprülü 2006, p. 147-148.
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  35. Ramstedt 1913, p. 52
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  36. Czeglédy 1973, p. 265
    Cité dans Kamalov 2003, p. 86
  37. Senga
    Cité dans Golden 2002, p. 662
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  44. Pow 2019, p. 549-551, 560-561, 563.
  45. Pow 2019, p. 545, 549-551, 560-563.
  46. Pow 2019, p. 563.

Voir aussi

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Bibliographie

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Ouvrages
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« 及阿保機為王, 尤雄勇, 五姓奚及七姓室韋, 韃靼咸役屬之 »
« Up to the time of Abaoji who was more valiant, all of the five tribes of the Xi, the seven tribes of the Shiwei and the Tartar were subdued... » —  traduction par Xu 2005, p. 72 — [« Jusqu'à l'époque d'Abaoji qui était plus vaillant, toutes les cinq tribus des Xi, les sept tribus des Shiwei et les Tatars furent soumis... »]
Traduction alternative: « When Abaoji became king, [he was] even more valiant; all the five Xi tribes and all the seven Shiwei[-associated] Dada tribes were subdued... » — [« Lorsque Abaoji devint roi, il fut encore plus vaillant ; les cinq tribus Xi et les sept tribus Dada [associées aux] Shiwei furent soumises... »]
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  • В. В. Бартольд, Сочинения [« Essais »], t. V : Работы по истории и филологии тюркских и монгольских народов [« Ouvrages sur l'histoire et la philologie des peuples turcs et mongols »], Москва, Наука,‎
  • (de) G. J. Ramstedt, Zwei uigurischen Runeninschriften in der Nord-Mongolei, Helsinki, Soc. finno-ougrienne,
  • Mauricio Paulillo, « White Tatars: The Problem of the Öngũt conversion to Jingjiao and the Uighur Connection » [« Les Tatars blancs : le problème de la conversion des Öngũt en Jingjiao et la filière ouïghoure »], dans Li Tang et Dietmar W. Winkler (éds.), From the Oxus River to the Chinese Shores: Studies on East Syriac Christianity in China and Central Asia [« De l'Amou-Daria aux rivages chinois : études sur le christianisme syriaque oriental en Chine et en Asie centrale »], LIT Verlag Münster, (ISBN 9783643903297), p. 237–252
  • (zh) 元史/卷118 (Wikisource) — [« Histoire des Yuan, vol. 118 »]
  • (zh) Ouyang Xiu, 新五代史 [« Nouvelle histoire des Cinq dynasties »], vol. 74,‎
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  • Jack Weatherford, Genghis Khan and the Making of the Modern World [« Gengis Khan et la création du monde moderne »], Random House, , 51 p.
  • Simon Berger, « Une armée en guise de peuple » : la structure militaire de l'organisation politique et sociale des nomades eurasiatiques à travers l'exemple mongol médiéval (Thèse de en vue de l'obtention d'un doctorat en Histoire), Paris, EHESS, (lire en ligne)
Articles
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    Extrait : « It is not known which language the Xiongnu spoke. »
    Traduction : « La langue parlée par les Xiongnus nous est inconnue. »
  • Edwin G. Pulleyblank, « Ji 姬 and Jiang 姜: The Role of Exogamic Clans in the Organization of the Zhou Polity », Early China, Cambridge University Press, vol. 25,‎ , p. 1–27 (DOI 10.1017/S0362502800004259, JSTOR 23354272, lire en ligne [archive du ])
  • (en) Peter Golden, « The Turkic World in Maḥmûd al Kâshgarî », Bonn Contributions to Asian Archaeology, no 7,‎ , p. 505 - 555 (lire en ligne)
  • (en) « Tatar (people) », dans Encyclopædia Britannica (lire en ligne) (consulté le )
    Extrait : « The name Tatar first appeared among nomadic tribes living in northeastern Mongolia and the area around Lake Baikal from the 5th century CE. Unlike the Mongols, these peoples spoke a Turkic language, and they may have been related to the Cuman or Kipchak peoples. »
    Traduction : « Le nom Tatar est apparu pour la première fois parmi les tribus nomades du nord-est de la Mongolie et dans la région autour du lac Baïkal à partir du Ve siècle de notre ère. Contrairement aux Mongols, ces peuples parlaient une langue turque et étaient peut-être apparentés aux peuples couman ou kipchak. »
  • (en) Maħmūd al-Kašğari (trad. du turc par Robert Dankoff et James Kelly (éds.)), « Dīwān Luğāt al-Turk » [« Dictionnaire Dīwān de turc »], Sources of Oriental Languages and Literature, vol. I,‎ , p. 82–83
  • (en) Peter Golden, « Cumanica V: The Basmils and Qipčaqs », Archivum Eurasiae Medii Aevi, vol. 15,‎ , p. 3-42
  • В. В. Ушницкий, « Центральноазиатские татары: вопросы этнической истории и этногенеза » [« Tatars d'Asie centrale : enjeux d'histoire ethnique et d'ethnogenèse »], Тюркологические исследования, vol. 2,‎ , p. 5–12 (ISSN 2619-1229, lire en ligne, consulté le )
  • (en) Nikolay N. Kradin « From Tribal Confederation to Empire: The Evolution of Rouran Society » [« De la Confédération tribale à l'Empire : l'évolution de la société Ruanruane »] () (JSTOR 23658732)
    First International Conference on the Mediaeval History of the Eurasian Steppe (part II) (Szeged (Hongrie), 11-16 mai 2004)
    « (ibid.) », Acta Orientalia Academiae Scientiarum Hungaricae, vol. 58, no 2,‎ , p. 149-169
  • (en) A.P. Martinez, « Gardīzī's two chapters on the Turks » [« Les deux chapitres de Gardīzī sur les Turcs »], Archivum Eurasiae Medii Aevi, vol. II,‎ , p. 120-121
cité dans (en) V.V. Tishin, « Kimäk and Chù-mù-kūn (处木昆): Notes on an Identification », Archaeology, Ethnology & Anthropology of Eurasia, vol. 46, no 3,‎ , p. 107-113 (DOI 10.17746/1563-0110.2018.46.3.107-113)
  • (en) Karoly Czeglédy, « On the Numerical Composition of the Ancient Turkish Trial Confederations » [« Sur la composition numérique des anciennes confédérations de juges turcs »], Acta Orientalia Academiae Scientiarum Hungaricae, t. XXV,‎ , p. 275–281 (JSTOR 23657155)
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  • (en) Karoly Czeglédy, « Gardizi on the History of Central Asia », Acta Orientalia Academiae Scientiarum Hungaricae, vol. 27, no 3,‎ , p. 257-267 (JSTOR 23657285)
  • [Ushnitsky] (ru) В. В. Ушницкий, « Историческая судьба татар Центральной Азии » [« Le destin historique des Tatars d'Asie centrale »], Золотоордынская цивилизация, no 10,‎ , p. 92–95 (ISSN 2308-1856, lire en ligne [archive], consulté le )
  • Stephen Pow, « 'Nationes que se Tartaros appellant': An Exploration of the Historical Problem of the Usage of the Ethnonyms Tatar and Mongol in Medieval Sources » [« « Nations qui se disent Tatares » : Une exploration du problème historique de l'usage des ethnonymes tatar et mongol dans les sources médiévales »], Golden Horde Review, vol. 7, no 3,‎ , p. 545–567 (DOI 10.22378/2313-6197.2019-7-3.545-567)


Liens externes

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  • [Kül Tiğin] (tr) « Kül Tiğin (Gültekin) Yazıtı Tam Metni » [« texte intégral de l'inscription sur le monument de Kul Tigin (Gültekin) »] (retranscription du texte en vieux turc, avec transcription en turc moderne) (version du sur Internet Archive)
  • [Bilge Kağan] (tr) « Bilge Kağan Yazıtı Tam Metni » [« texte intégral de l'inscription sur le monument de Bilge Kağan »] (retranscription du texte en vieux turc, avec transcription en turc moderne) (version du sur Internet Archive)