Conservatoire des arts de la métallurgie

Le Conservatoire des arts de la métallurgie est situé à Dommartin-le-Franc.

Conservatoire des Arts de la Métallurgie
Informations générales
Type
associatif
Ouverture
2018
Surface
2150 m²
Visiteurs par an
600
Site web
Collections
Collections
Modèles fontes d'art; machines ; arts du feu
Genre
Provenance
dons d'entreprises, achats
Époque
XIXe – XXe siècle
Nombre d'objets
2 650 dont 650 modèles artistiques, 250 machines, 1 000 objets arts du feu. 710 pierres lithographiques
Bâtiment
Article dédié
Fonderie de Dommartin-le-Franc (usine du bas)
Localisation
Pays
France
Division administrative
Haute-Marne
Commune
Adresse
9-13, rue Chanlaire 52110
Coordonnées
Localisation sur la carte de Champagne-Ardenne
voir sur la carte de Champagne-Ardenne
Localisation sur la carte de France
voir sur la carte de France

Histoire modifier

Mentionnée dès 1264, l’usine du bas de Dommartin le-Franc ferme ses portes en 1992. Avec l’usine du haut (autre fonderie de Dommartin-le-Franc, située à 300 m en amont[1], devenue Metallurgic Park), le Conservatoire met en valeur l'histoire de la métallurgie dans le bassin de Saint-Dizier à travers trois démarches : les collections (et les animations dont les coulées de fonte chaque année), un centre de ressources (archives, documents, images, liens...) et l'inventaire des fontes d'art françaises dans le monde, trois bases de données interconnectées.

Vue extérieure du Conservatoire ; entrée
Vue extérieure du Conservatoire ; entrée

[non neutre]

Genèse modifier

Placé sous le patronage de Pierre-Clément Grignon[2],maître de forges à Bayard (Haute-Marne), le Conservatoire est une réalisation articulée ainsi : la collecte (avec identification et restauration des pièces), la présentation dans les différentes halles, et enfin l'animation.

Après l'approbation en 2016 du projet scientifique culturel[3] élaboré sous la présidence de Denis Woronoff[4] les travaux de restauration de l'usine du bas ont été engagés. Mais dès avant, l'animation était déjà engagée avec les coulée de fonte au cubilot menées tous les ans avec des élèves du Lycée Loritz dans la halle de coulée. Le projet a été soutenu par le Crédit Agricole et son fonctionnement par le Conseil départemental de la Haute-Marne, le Conseil régional Grand Est, l'ANDRA, le Ministère de la Culture.

Le Conservatoire fait partie du réseau ERIH (European Route of Industrial Heritage, en français « Route européenne du patrimoine industriel »).[réf. nécessaire]

Coopérations modifier

Autour du Conservatoire, s'est développée une coopération avec des chercheurs en France[non neutre][5]

  • Le savoir-fer, glossaire du haut-fourneau de Jacques Corbion[6]

et à l'étranger.

  • Ironbrige G.B)[7] ,
  • Santiago-du-Chili avec le Ticcih[8], Hommages de bronze et plaques commémoratives (cimetière de la Recoleta à Buenos Aires)[9],
  • "Fontaines à boire : avant et après les fontaines Wallace, une histoire des fontaines publiques "[10].
  • Conservateurs des Antiquités et des objets d'art (CAOA) :
    • les multiples (fonte, art de série)
    • un métal : le zinc

- et une coopération avec des villes ayant un patrimoine de fonte d'art et qui ont signé des chartes de coopération entre elles et l'ASPM : Rio de Janeiro... (liste et dates à compléter)/

Plan du site modifier

Plan du Conservatoire

Le site tel qu'à la fermeture de la fonderie a été conservé, mais les locaux et les halles ont été peu à peu rénovés pour accueillir les collections. Il n'y a pas de scénographie puisque c'est un conservatoire, mais l'ensemble de la fonderie dont l'origine remonte au XVIe siècle est en soi un élément patrimonial.[réf. nécessaire]

Photographies modifier

Thématiques modifier

À l'entrée du site, deux monuments, installés sur le parking de la fonderie, sont les symboles des deux activités de la fonderie : l'art et l'industrie.

La presse Ronot modifier

Presse Ronot (2 000 t de puissance)

La très grande pièce du Conservatoire des arts de la métallurgie, haute de 8 m, d'un poids de 15 t et de 2000 t de puissance, a été construite en 1931 par les établissements Delattre--et-Frouard à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne) et a équipé l'usine Ronot [11] de Saint-Dizier pour fabriquer par emboutissage de tôle du matériel d'intérieur de ferme.[réf. nécessaire] Elle a rempli son rôle de 1931 à 2014. La sauvegarde de cette machine dont il ne reste que ce seul exemplaire a été engagée par l'Aspm qui racheté la presse (avec appel aux dons et mécénat) lors de la vente aux nchères du matériel de l'usine. Le démontage a débuté en janvier 2015 et a nécessité une équipe de monteurs spécialisés ainsi que des moyens de levage avec une grue de 60 t pour les éléments en fonte. L'Aspm a numéroté, pesé et photographié chaque composant en vue du remontage qui a duré 2 semaines et pour la mise dans l'inventaire du Conservatoire. Le transport a nécessité 7 camions. Le remontage a duré 15 jours en novembre 2015 pour une inauguration le 25 juin 2016.[réf. nécessaire]

L'allégorie de l'Industrie modifier

Allégorie de l'Industrie - entrée du Conservatoire des Arts de l'Industrie

Cette statue est une allégorie féminine, œuvre de Jean-Ernest Boutellier provenant de la fonderie d'art Denonvilliers[12] (Sermaize-les-Bains), fonderie passée en 1896 sous le contrôle de Capitain et Salin[13] (Comptoir des fontes de bâtiment et de fumisterie[14]) qui fermera en 1897 ; s'ensuit le partage du fonds de modèles entre Capitain et Salin : 400 modèles vont chez Capitain à l'usine du Rongeant près de Joinville, fonds ensuite transféré au Conservatoire des Arts de la Métallurgie. La même statue de l'industrie est installée en haut de la mairie de Bayonne, place de la Liberté.

Halle de coulée modifier

Espace le plus vaste de l'usine (940 m2), il abrite des vestiges des hauts-fourneaux de 1773 éteints en 1885 (visibles encore), une grue-potence en bois du milieu du XIXe siècle, deux grands cubilots installés en 1968 ainsi qu’une unité de production datant des années 1950, donnée par les lycées Loritz de Nancy et Blaise-Pascal de Saint-Dizier: cubilot, skip de chargement, malaxeur à sable, convoyeur à moules, tables de moulage... sont utilisés une fois par an, en public, depuis 1998, par les élèves de Loritz.[réf. nécessaire]

démonstration de forge dans le Conservatoire des Arts de la Métallurgie
Forge dans la halle de coulée

La halle de coulée accueille également un atelier complet de forge (dit la forge d'Emile, du prénom d'un ancien forgeron d'Eurville) avec tout son outillage : différents foyers dotés de soufflets, des multiples pinces et des outillages, machines permettant de former le métal.[réf. nécessaire]

Le Paradis modifier

Le fonds Ferry-Capitain[15] est composé de trois types d’œuvres: le modèle, le chef-modèle, et la reproduction. Le modèle est la représentation de l’œuvre que l’on souhaite exécuter en série. L’épreuve originale de l’artiste est surmoulée dans deux coquilles en plâtre dans lesquelles, assemblées, du plâtre ou de l’argile est coulé, reproduisant fidèlement l’original après retouche.

Les pierres lithographiques modifier

Le stock est composé de plus de 800 pierres dont un grand nombre a servi à réaliser le catalogue de Capitain-Gény paru en 1913.L’impression a été faite à l’imprimerie Guillemin de Wassy, toujours en activité à ce jour. Les pierres pèsent de 5 à plus de 50 kg suivant les dimensions. Certaines pierres sont en bon état et d’autres dans un état de moyen à très mauvais, dû aux conditions de stockage pas toujours adaptées. Une centaine de pierres n’ont pas pu être rattachées à un catalogue.La lithographie a été remplacée par la méthode offset. Elle est encore utilisée par un certain nombre d’artistes pour réaliser leurs œuvres.

Elles forment un ensemble indissociable des autres collections conservées car maillon indispensable de la fabrication industrielle par la diffusion des catalogues commerciaux. Enfin, elles sont aussi l’illustration d’une autre chimie liant technique, art et documentation.

Les Arts du feu modifier

Les plaques de cheminée modifier

Depuis le XVIe siècle, l’engouement pour la plaque de cheminée[16] est ininterrompu. Protection du cœur des foyers, elle s’orne de thèmes illustrant le rang, les convictions ou les goûts de son acquéreur. Le goût bourgeois du XIXe siècle va vers la mythologie, ses dieux, ses héros, ou les allégories de ses valeurs : la Justice, les Sciences, les Arts, l’Industrie... Les fables et scènes champêtres emportent aussi ses suffrages. La plaque républicaine célèbre le Coq gaulois, les Droits de l’homme, parfois la franc-maçonnerie. La collection qui s'enrichit par des dons compte 74 modèles dont les plus anciens datent du XVIIIe siècle.

Manteaux de cheminée modifier

Le fonds d’Auguste Réveilhac-Suppot à Montreuil-sur-Blaise comporte près de 500 éléments de tailles différentes, ornés de motifs finement ciselés. Il est complété par 174 plaques décoratives (dons des Fonderies de Brousseval).

Email, cuisinières et poêles modifier

Le site de Dommartin comprend un atelier d'émaillerie où on peut voir les fours, les bains et mêmes d'anciens sachets de poudre. L'état du bâtiment rend illusoire une démarche de réhabilitation alors que cette installation est un témoin - rare aujourd'hui - d'une activité autrefois très répandue dans les fonderies d'appareils ménagers.

La cuisinière à bois, puis à houille ou mixte, naît autour de 1850. La fonte en devient le matériau de prédilection. Dommartin-le-Franc en fera un produit phare.Vers 1860,Alexandre Le Bachellé spécialise l’usine dans la fabrication de cuisinières. Ses successeurs enrichiront la gamme dont les motifs épouseront les styles de l’époque. Les derniers modèles, réchauds avec ou sans four fonctionneront au gaz.Les appareils sont également proposés en fonte émaillées, en couleur avec des motifs.

En 1910, les Héritiers de Fernand de Chanlaire rachètent le brevet d’une cuisinière originale dont ils fabriquaient les éléments. Inventée en 1890 par un constructeur de Ligny-en-Barrois, Nicolas Maillard (1842-1910), elle conjugue les atouts d’une cuisinière à feu enfermé, le charme de la cuisine à l’âtre et le plaisir d’une flambée.

Halle des machines modifier

Vue de la halle des machines en 2020 - Archives ASPM - Sylvain Roze

La halle contient 233 machines ou appareils provenant des entreprise, les fonderies locales et des particuliers. Elles sont inventoriées et documentées (origine, fonction...) dans la base ars-metallica.fr. La halle des machines réunit la Cambuse (noyautage) et la Singerie appelée aussi râperie (parachèvement). Les machines et des outils vont de la fin du XIXe siècle jusqu’aux années1970 et illustrent les métiers de cette période.

Documentation modifier

Les catalogues modifier

Collection de catalogues des fonderies d'art, d'équipement urbain ; les planches sont publiées dans le site ars-metallica[17] : à fin 2023, 453 catalogues représentent tous les aspects de la métallurgie, art (principalement) ou industrie.

Les catalogues sont le socle de la diffusion de cet art de série : soit en direct (dans les halls d'exposition des fonderies, soit par des revendeurs en France ou à l'étranger, soit par les expositions nationales ou internationales où les œuvres sont très souvent primées.

Les bases de données modifier

Trois sites web sont interconnectés : l'un est dédié à la vie de l'association, un autre à l'inventaire des fontes d'art françaises dans le domaine public dans le monde, le troisième (centre de ressources) présente les collections du Conservatoire, des publications liées au domaine de la fonte d'art et de la métallurgie ancienne. L'enrichissement est permanent[18].

Les animations modifier

La dernière coulée de la fonderie date de 1992. En 1998, le Conservatoire a relancé les coulées au cubilot ouvertes au public qui peut voir tout le processus de fabrication, de la préparation des châssis au décochage (ébavurage). En même temps, les visites guidées de halles de stockage des collections sont organisées.

Références modifier

  1. Géoportail : Remonter le temps - photographie aérienne de 1949 Identifiant de la mission : C3016-0021_1949_F3016-3316_0401 Numéro : 401 Échelle : 1/27302 Type de cliché : Argentique Date de prise de vue : 04/09/1949 https://remonterletemps.ign.fr/telecharger?x=4.950283&y=48.431847&z=14&layer=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.PLANIGNV2&demat=DEMAT.PVA$GEOPORTAIL:DEMAT;PHOTOS&missionId=missions.6682818
  2. Pierre-Clément (1723-1784) Auteur du texte Grignon, Mémoires de physique sur l'art de fabriquer le fer, d'en fondre & forger des canons d'artillerie ; sur l'histoire naturelle, et sur divers sujets particuliers de physique et d'économie,... par M. Grignon,..., (lire en ligne)
  3. Collectif - Commission sous la présidence de Denis Woronoff, « Projet scientifique et culturel » [PDF], sur ars-metallica.fr, (consulté le ).
  4. Jean-Marie (1951- ) Auteur du texte Moine, Les Barons du fer : les maîtres de forges en Lorraine du milieu du 19e siècle aux années trente : histoire sociale d'un patronat sidérurgique / Jean-Marie Moine, (lire en ligne)
  5. Cahiers haut-marnais – Actes de colloque
    • Le fer dans la vie haut-marnaise de l’antiquité à nos jours – Journées haut-marnaises d’art et d’histoire.
    ref>Recueil des communications présentées au colloque organisé par les Cahiers haut-marnais sous l’égide du comité départemental pour la vie culturelle haut-marnaise – Chaumont, 21-22 mars 1980. (épuisé - accessible aux Archives départementales Chaumont (Haute-Marne)
  6. http://savoir.fer.free.fr/pGLO/sommaireglo.php Le savoir-fer, glossaire du haut-fourneau - dictionnaire (en ligne).
  7. Rust, regeneration and romance (2013) https://www.fontesdart.org/notre-participation-au-colloque-international-a-ironbridge-rust-regeneration-and-romance/
  8. Art et industrie : du monument à l’usine ; https://www.fontesdart.org/compte-rendu-du-colloque-ticcih-2018-a-santiago-du-chili-un-bilan-des-questions-des-pistes-de-recherche/
  9. Cimetière de la Recoleta - Buenos Aires Un dossier proposé par le RIFA (réseau international de la fonte d'art) est construit autour d'une sélection de bronzes apposés sur des tombes dans ce cimetière. Le choix met en avant l'iconographie, le rôle social des personnes.https://www.academia.edu/14352638/Hommages_de_bronze_et_plaques_comm%C3%A9moratives
  10. Approche comparative entre la démarche anglaise (le mécénat privé) et la démarche française où on attend du pouvoir un approvisionnement en eau. Sir Richard Wallace introduit en France la mentalité anglaise (les cariatides de la fontaine sont nommées "charités"). Faisant appel très largement à l'illustration, l'étude remet cette fontaine Wallace, emblématique de Paris aujourd'hui, dans un temps plus long XIXe et XXe siècle.https://www.academia.edu/11894337/Fontaines_%C3%A0_boire_avant_et_apr%C3%A8s_les_fontaines_Wallace_une_histoire_des_fontaines_publiques
  11. Pendant 110 ans, la société Ronot a développé une activité d'équipement de ferme, de machinisme agricole à Saint-Dizier (Haute-Marne - France). L'étude met en valeur l'histoire d'un homme et d'une entreprise qui a su utiliser les outils de la communication dès 1920. En collaboration avec Marie-Louise Varin Syvlain Roze, Elisabeth Robert-Dehault (association ASPM).https://www.academia.edu/26279653/Ronot_Ernest_Saint_Dizier_no_11_hors_s%C3%A9rie_de_la_revue_Fontes
  12. 1vol. (300pl.) : ill. ; 29 × 38 cm (après 1860)https://www.ars-metallica.fr/ads/societe-des-hauts-fourneaux-fonderies-de-sermaize-sur-saulx-marne-l-denonvilliers-fils-maitres-de-forges/ Sur ars-metallica, d'autres documents sont accessibles par le mot-clé Denonvilliers. : https://www.ars-metallica.fr/ad-tag/denonvilliers/
  13. Accès aux éditions des catalogues Salin : https://www.ars-metallica.fr/ad-tag/salin/
  14. Accès aux différentes éditions des catalogues : https://www.ars-metallica.fr/ad-tag/comptoir-general-des-fontes/
  15. Accès au fonds Capitain-Gény : https://www.ars-metallica.fr/ad-tag/capitain-geny/ Pour Elophe Capitain, lire ici : https://www.ars-metallica.fr/ads/capitain-le-napoleon-des-forges/ Dans la série “capitaines d’industries”, article de Michel Thénard sur Elophe Capitain, maître de forges. (La Voix de la Haute-Marne).Parution 24 juin 2016
  16. Dominique Perchet, « Traces de feu » Accès payant [PDF], sur ars-metallica.fr, (consulté le ).
  17. ASPM, « catalogues en ligne (453) », sur ars-metallica.fr, mise en ligne  ; 2015 2023 (consulté le ).
  18. Dominique Perchet, « Le système « eau + bois + minerai » á l’épreuve des mutations techniques. Résistances et innovation dans le bassin métallurgique de Saint-Dizier: », Marché et organisations, vol. n° 23, no 2,‎ , p. 171–195 (ISSN 1953-6119, DOI 10.3917/maorg.023.0171, lire en ligne, consulté le )

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :