Cordelière (torpilleur)

La Cordelière est un torpilleur construit pour la marine française entre 1934 et 1936, de la classe La Melpomène, connue pour des problèmes de stabilité et de navigabilité[1].

Cordelière
Autres noms H25 (Royal Navy)
Type Torpilleur
Classe classe La Melpomène
Histoire
A servi dans
Constructeur Chantiers et Ateliers Augustin Normand, Le Havre Drapeau de la France France
Quille posée 16 août 1934
Lancement 9 septembre 1936
Commission 11 janvier 1938
Équipage
Équipage 106
Caractéristiques techniques
Longueur 80,70 m
Maître-bau 7,96 m
Tirant d'eau 3,07 m
Déplacement 680 tonnes
À pleine charge 895 tonnes
Propulsion
Puissance 22000 ch
Vitesse 34,5 nœuds (63,89 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement
Rayon d'action
  • 1000 milles marins à 20 nœuds
  • 3000 milles marins à 18 nœuds
Carrière
Indicatif 111, 131, T111, H25

Conception

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La Cordelière avait une longueur de 80,7 m[1],[2],[3],[4], une largeur de 7,96 m[1],[4] et un tirant d'eau de 3,07 m[1],[3]. Son déplacement était de 680 tonnes à charge normale (officiellement, 610 tonnes[2] selon le traité naval de Washington[4] et 895 tonnes en pleine charge. Sa propulsion reposait sur deux chaudières Indret au fioul, deux turbines à vapeur à engrenage Rateau-Bretagne, et deux arbres d'hélice[1] terminés par une hélice tripale[3]. Sa puissance de 22000 ch lui donnait une vitesse maximale de 34,5 noeuds[1],[2],[3],[5] (36,5 noeuds aux essais)[4]. Il emportait jusqu’à 170 tonnes de combustible[1], lui donnant une autonomie de 2700 km à 20 nœuds, ou 1260 km à 34 nœuds[3]. Son armement se composait de 2 canons de 100 mm/45 en 2 tourelles simples, approvisionnés à 150 coups, 4 mitrailleuses Hotchkiss de 13,2 mm modèle 1929 antiaériennes (2 x 2 canons jumelés), 2 tubes lance-torpilles de 550 mm en un affût triple, un grenadeur de sillage[1],[2],[3] avec 10 grenades anti-sous-marines[3] et une torpille remorquée Ginocchio anti-sous-marine[1],[3],[5]. Son équipage était de 105 hommes[1] : 6 officiers, 15 officiers mariniers, 85 quartiers-maîtres et matelots[3].

Carrière

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La Cordelière a été construite par les Chantiers et Ateliers Augustin Normand au Havre[1],[3],[5],[6]. Elle est le sixième bâtiment de sa classe[4]. Sa quille est posée le 16 août 1934. Elle est lancée le 9 septembre 1936 et mise en service le 11 janvier 1938[1],[3],[5],[2],[4],[6].

La Cordelière (T 111) est affectée successivement à la 13e division de torpilleurs, puis à la 11e[2]. Au début de la Seconde Guerre mondiale, en septembre 1939, elle est basée à Brest. Lors de la bataille de France, elle fait partie de la 11e division avec l'Incomprise (T 112) et le Branlebas (T 113). Elle participe aux combats sur les côtes de Hollande, des Flandres et du nord de la France[4]. Après plusieurs affrontements avec l'aviation allemande[3],[2], elle est gravement endommagée le 19 mai 1940, par la déflagration d’une bombe qui éclate contre la coque, défonçant plusieurs couples et mettant une chaudière hors service. Elle rallie péniblement Cherbourg pour des réparations[4],[2]. Lors de la signature de l’armistice du 22 juin 1940, elle est remorquée jusqu’en Angleterre[4], à Portsmouth[2].

Elle est saisie dans ce port par les Britanniques le 3 juillet 1940[1],[5],[4],[2],[6]. Elle est restituée aux Forces navales françaises libres (FNFL) en août 1940[1], mais faute d’équipage FNFL pour l’armer[4], elle reste servir sous le pavillon britannique[3]. Elle est incorporée dans la Royal Navy[5] sous le nom de H25 et affectée à la 23rd Destroyer Flottilla[2]. Elle est mise en réserve à Hartlepool[4] et n'a jamais repris de service à la mer.

Elle est restituée à la France en septembre 1945, mais elle est en très mauvais état et doit être remorquée jusqu’à Cherbourg[3],[4],[5],[6],[2] où elle arrive le 23 septembre[6]. Elle n’est pas remise en état[4], mais radiée le 17 février 1950[5],[2],[6] et vendue pour la ferraille avec La Melpomène, la Flore et l'Incomprise[4]. Elle sera démolie à Toulon en 1950[3].

Notes et références

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  1. a b c d e f g h i j k l m et n (en) « LA MELPOMÈNE torpedo boats (1936 - 1938) », sur navypedia.org (consulté le ).
  2. a b c d e f g h i j k l et m Capitaine Patrick, « LA CORDELIÈRE (1938/1950) », sur Marines de Guerre et Poste Navale (consulté le ).
  3. a b c d e f g h i j k l m n et o François Gélébart, « Torpilleur La Cordelière - Présentation / Description », sur Alabordache.
  4. a b c d e f g h i j k l m n et o « La Cordelière - Torpilleur de 600 tonnes - Plan au 1/100 », sur Boutique AAMM (consulté le ).
  5. a b c d e f g et h NIALA, « Les torpilleurs français », sur Marine forum, (consulté le ).
  6. a b c d e et f (en) Guðmundur Helgason, « MS La Cordeliere of the Royal Navy - British Torpedo boat of the La Melpoméne class - Allied Warships of WWII », sur uboat.net (consulté le ).

Bibliographie

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  • Marc Saibène, Les torpilleurs légers français 1937-1945 : les torpilleurs de 610 tonnes du type LA MELPOMENE et les torpilleurs de 1010 tonnes du type LE FIER, Nantes, Marines éditions, , 118 p. (ISBN 2915379130, EAN 978-2915379136).
  • Luc Feron, « 100 ans de torpilleurs », Marines Magazine, no HS n°1,‎ .
  • Jean Moulin, Les navires français 1939-1945 en images, Marines éditions, , 95 p. (ISBN 2915379238, EAN 9782915379235).