Corizus

genre d'insectes hémiptères Rhopalidae

Corizus est un genre d'hétéroptères (punaises) de la famille des Rhopalidae[2], qui contient une demi-douzaine d'espèces de distribution principalement paléarctique.

Description modifier

Ces punaises sont de couleur rouge (ou orangée) et noire. Elles sont recouvertes d'une fine pilosité blanche. L'article I des antennes est court et fusiforme, les articles II et III sont minces et cylindriques et l'article IV est ovoïde[3]. Les membranes présentent de nombreuses veines.

Biologie modifier

Les Corizus sont phytophages, et se nourrissent de sève et de graines. Les Rhopalini sont globalement associés aux plantes de la famille des Malvaceae[4], mais Corizus hyoscyami est polyphage (rencontrée sur des plantes de nombreuses familles). C. brevicornis est rencontrée sur Morina persica (Caprifoliaceae)[3].

La livrée rouge et noire des espèces du genre, dite aposématique, signale que l'insecte est toxique afin de dissuader les prédateurs.

Répartition modifier

Ce genre se rencontre dans tout le paléarctique (espèces C. altivolens, C. brevicornis, C. fenestella, C. hyoscyami et C. tetraspilus), c'est-à-dire en Europe, en Afrique du Nord et en Asie (sauf en Asie du Sud-Est), ainsi que dans le nord-ouest de la région indomalaise (C. baluchistanensis et C. indicus), en Inde et au Pakistan[5],[6].

En Europe, on rencontre les deux espèces C. fenestella et surtout C. hyoscyami, la commune punaise de la jusquiame[7].

Systématique modifier

Ce genre a été décrit par le naturaliste suédois Carl Frederick Fallén, pour contenir son espèce type, la punaise de la jusquiame (Corizus hyoscyami). En effet, Linné avait classé l'ensemble des punaises terrestres dans le genre Cimex, et les naturalistes des décennies suivantes ont fait le travail de définir de nouveaux genres plus précis pour y classer les différentes espèces.

Mais ce processus va également s'appliquer au genre Corizus. En 1859, Victor Antoine Signoret publie une monographie du genre[8], qui contient 54 espèces, dont de nombreuses américaines, et dont aucune ne fait encore partie du genre tel que défini aujourd'hui. En effet, les auteurs suivants vont les répartir dans différents autres genres : Franz Xaver Fieber en sépare les genres Brachycarenus et Rhopalus (repris de Peter S. Schilling), puis Carl Stål va distinguer d'abord en 1870 Liorhyssus, Niesthrea et Arhyssus en tant que sous-genres, aujourd'hui élevés au rang de genres, ainsi que Stictopleurus et Peliochrous[9]. On rencontre encore des listes d'espèces[10] qui mentionnent notamment Corizus latus Jakovlev, 1883, aujourd'hui dans le genre Rhopalus (Aeschyntelus)[11], ou Corizus punctatus Signoret, 1859 aujourd'hui dans le genre Arhyssus[12].

À l'inverse, plusieurs noms ont été synonymisés avec Corizus, car considérés comme décrivant des espèces congénériques : Consivius, décrit par Distant en 1909, Therapha, décrit par Amyot & Serville en 1843, ou encore les variantes Corisus Rambur, 1839 et Terapha Puton, 1869[5],[6].

Aujourd'hui, le genre contient une demi-douzaine d'espèces, et n'est pas présent dans l'hémisphère ouest.

Ce nom a généré le nom de famille des Corizidae, formé par A. Costa en 1853, mais qui a été remplacé par celui de Rhopalidae, à laquelle le genre appartient, dans la sous-famille des Rhopalinae et la tribu des Rhopalini.

Liste d'espèces modifier

Selon Species File (21 mai 2023)[2] :

Espèces fossiles modifier

Plusieurs fossiles ont été découverts et attribués à ce genre. Les plus anciens remontent au paléocène supérieur, le thanétien, soit à entre −59 et −56 millions d'années. Ils ont été trouvés en Argentine et en Amérique du Nord, soit des régions où le genre Corizus ne se rencontre plus aujourd'hui.

Selon BioLib (21 mai 2023)[1] et Paleobiodatabase[13], on distingue les espèces fossiles suivantes :

Notes et références modifier

  1. a b c d et e BioLib, consulté le 21 mai 2023
  2. a et b Species File, consulté le 21 mai 2023
  3. a et b Pierre Moulet, Hemiptères Coreoidea (Coreidae, Rhopalidae, Alydidae), Pyrrhocoridae, Stenocephalidae euro-méditerranéens, Fédération Française des Sociétés de Sciences Naturelles, coll. « Faune de France », , 336 p. (ISBN 978-2-903052-15-7, lire en ligne), pp. 175 ss.
  4. (en) Randall T. Schuh et Christiane Weirauch, True bugs of the world (Hemiptera, Heteroptera): classification and natural history, Manchester, Siri Scientific Press, , 800 p. (ISBN 978-0-9957496-9-6 et 0-9957496-9-8, OCLC 1125224106, lire en ligne), p. 546-550
  5. a et b « genus Corizus Fallén, 1814: Coreoidea Species File », sur coreoidea.speciesfile.org (consulté le )
  6. a et b « Catalogue of Palaearctic Heteroptera: Genus Corizus Fallén, 1814 », sur catpalhet.linnaeus.naturalis.nl (consulté le )
  7. « Corizus Fallen, 1814 | Fauna Europaea », sur fauna-eu.org (consulté le )
  8. Victor Antoine Signoret, « Monographie du genre Corizus », Annales de la Société entomologiste de France,‎ , p. 75-105 (lire en ligne [PDF])
  9. (en) Hambleton, J. C., « The genus Corizus with a review of the North and Middle American species. », Annals of the Entomological Society of America,‎ , p. 133-151 (lire en ligne [PDF])
  10. « BioLib: Biological library », sur www.biolib.cz (consulté le )
  11. (en) « Corizus latus Jakovlev, 1883 », sur www.gbif.org (consulté le )
  12. (en) « Corizus punctatus Signoret, 1859 », sur www.gbif.org (consulté le )
  13. « PBDB », sur paleobiodb.org (consulté le )

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