Corneille Nangaa

homme politique congolais (RDC)

Corneille Nangaa Yobeluo, né le dans la province Orientale de la république démocratique du Congo, est un homme politique. Il est président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) entre 2015 et 2021. En 2023, il fonde une coalition politico-militaire nommée Alliance Fleuve Congo.

Corneille Nangaa Yobeluo
Illustration.
Fonctions
Président de la Commission électorale nationale indépendante

(6 ans, 3 mois et 1 jour)
Prédécesseur Abbé Apollinaire Malu Malu
Successeur Denis Kadima
Biographie
Date de naissance (54 ans)
Nationalité Congolaise (RDC)
Diplômé de Université de Kinshasa
Profession Expert en démocratie et élections

Biographie

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Né à Bogboya en territoire de Wamba, dans la province Orientale (désormais province du Haut-Uele), Corneille Nangaa est détenteur d'un diplôme de licence en sciences économiques à l'université de Kinshasa. Bilingue (français et anglais), il parle aussi parfaitement lingala et swahili. Corneille Nangaa est un protestant laïc de l'Église du Christ au Congo[1].

Son frère, Christophe Baseane Nangaa, est un homme politique, gouverneur de la province du Haut-Uele depuis 2019[2].

Parcours

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Sur le plan international

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En 2007, Corneille Nangaa a conduit l'installation du réseau du savoir électoral en Afrique centrale au sein des organes de gestions des élections de neuf pays de la région d'Afrique centrale[3].

Il travaille également dans l'assistance technique électorale en tant que fonctionnaire international et consultant auprès de l'IFES, l'IDEA et du Programme des Nations Unies pour le développement dans une dizaine de pays africains[3].

Sur le plan national

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En 2005, Corneille Nangaa commence sa carrière dans le domaine des élections en tant que superviseur technique national de la Commission électorale indépendante.

En 2013, avant d'être nommé secrétaire exécutif national adjoint de la CENI, il est directeur de programme à l’École de formation électorale en Afrique centrale (EFEAC)[3].

Le 21 octobre 2015, il est désigné par consensus par les confessions religieuses comme président de la Commission électorale nationale indépendante pour remplacer l'abbé Apollinaire Malu Malu[3],[4].

Le , Corneille Nangaa prend ses fonctions de président de la Commission électorale nationale indépendante à Kinshasa[5], poste qu'il occupe jusqu'en octobre 2021.

L'élection présidentielle de décembre 2018 en république démocratique du Congo est hautement controversée[6], Félix Tshisekedi et Martin Fayulu revendiquant tous deux la victoire[7]. En tant que président de la Commission électorale nationale indépendante, Corneille Nangaa est considéré comme principal responsable[8].

En , les autorités américaines accusent des responsables de la CENI, le vice-président de la CENI Norbert Basengezi, son fils Marcellin Mukolo Basengezi, et Corneille Nangaa, de détournement de fonds à la suite du processus électoral de 2018[9].

Ils sont sanctionnés par le département du Trésor des États-Unis pour corruption (en particulier dans l'achat des machines de vote dont les prix sont surévalués de 100 millions de dollars et dans l'achat de juges de la Cour suprême) et obstruction à la bonne tenue du scrutin (spécifiquement les imputations de retard volontaire pris dans l'organisation du scrutin pour remplacer Kabila)[10]. Le département du Trésor considère que ces sommes détournées ont servi à financer la campagne d'Emmanuel Ramazani Shadary, le candidat soutenu par Kabila (lequel ne peut constitutionnellement se représenter)[11].

Corneille Nangaa, sanctionné financièrement pour ces accusations, a toujours nié toute allégations portées contre lui et a demandé une réévaluation de ces sanctions[12].

En novembre 2019, avec l'appui de son avocat américain, il dépose une plainte devant la Cour de district pour le district de Columbia pour contester la validité de ces sanctions et faire valoir ses droits, tout en continuant de clamer son innocence présumée jusqu'à ce qu'une éventuelle culpabilité soit prouvée devant un tribunal compétent[13].

Le mandat de Corneille Nangaa à la présidence de la CENI expire en mais en l'absence de nomination d'un successeur, il reste en fonction[14].

Au terme d'un processus controversé, Denis Kadima est élu président de la CENI en remplacement de Nangaa en octobre 2021[8],[15].

En , Nangaa effectue une déclaration officielle de patrimoine dans laquelle il liste plusieurs sociétés dont une plantation de cacao, une palmeraie et un terrain minier[2].

En , Corneille Nangaa annonce sa candidature à l'élection présidentielle de décembre 2023[16],[17] et fonde le parti politique nommé, "Action pour la dignité du Congo et de son peuple" (ADCP) officiellement présenté le 25 février 2023 à Kinshasa[18].

En , Corneille Nangaa accuse Félix Tshisekedi d'avoir « menti » en niant l'existence d'un accord électoral qu'il aurait signé avec Joseph Kabila lors de l'élection présidentielle de 2018. Nangaa affirme être un des co-rédacteurs de cet accord signé avant la publication des résultats et visant à une passation pacifique du pouvoir[19].

Nangaa n'est finalement pas candidat à l'élection présidentielle de 2023. Mais le , quelques jours avant l'élection, il annonce, depuis le Kenya, la création d'une coalition politico-militaire nommée Alliance Fleuve Congo. Le but revendiqué de cette coalition est de « refonder l'État » congolais, la prise de pouvoir par la lutte armée n'étant pas exclue. Parmi les membres de cette coalition se trouvent le groupe armé Mouvement du 23 mars (M23) qui lutte, avec le soutien du Rwanda contre les Forces armées de la république démocratique du Congo (FARDC) dans le Nord-Kivu et la milice banyamulenge Twirwaneho qui est active au Sud-Kivu[20]. L'annonce de la fondation de cette coalition engendre une crise diplomatique entre le gouvernement de la RDC et celui du Kenya ; les États-Unis critiquent aussi cette annonce, faisant part de leur « profonde préoccupation »[21],[22],[23].

En , Nangaa et 25 autres personnes sont jugées par un tribunal militaire à Kinshasa pour leur participation au M23 et pour « crime de guerre ». Ils sont tous condamnés à la peine de mort. Toutefois, 21 des 26 accusés, dont Nangaa, sont en fuite[24].

Notes et références

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  1. « Corneille Nangaa désigné à la tête de la CENI », sur french.peopledaily.com, (consulté le )
  2. a et b « RDC : Beya, Biselele, Nangaa… Discrète guerre de palais dans le premier cercle de Tshisekedi », Jeune Afrique,
  3. a b c et d « RDC: Corneille Nangaa, le parcours d’un technicien des questions électorales », sur radiookapi.net (consulté le )
  4. « Corneille NANGAA YOBELUO », sur ceni.cd (consulté le )
  5. « RDC: le président de la Ceni, Corneille Nangaa a pris ses fonctions », sur radiookapi.net (consulté le )
  6. « Report des élections en RDC : le pouvoir évoque « un cas de force majeure » »
  7. « Présidentielle en RDC : Martin Fayulu va saisir la Cour constitutionnelle »
  8. a et b Hubert Leclercq, « RDC : Denis Kadima Kazadi désigné président de la CENI et déjà contesté », La libre Belgique,
  9. « RDC: les Etats-Unis sanctionnent trois membres de la Céni »
  10. (en) « Treasury Sanctions Congolese Officials Responsible for Undermining DRC Elections »
  11. (en) Lesley Wroughton et Giulia Paravicini, « U.S. sanctions Congo election officials, says they obstructed vote », Reuters,
  12. « Sanctionné par les USA, Nangaa profite de la visite de Blinken pour plaider son cas. »
  13. « RDC : comment Corneille Nangaa plaide sa cause auprès de Washington », Jeune Afrique,
  14. Romain Gras, « RDC : Corneille Nangaa, président malgré lui », Jeune Afrique,
  15. Romain Gras, « RDC : Denis Kadima prend la tête d’une Ceni déjà controversée », Jeune Afrique,
  16. « En RDC, la tentation d’une candidature pour Corneille Nangaa en 2023 », sur Jeune Afrique, (consulté le )
  17. Stanis Bujakera Tshiamala, « En RDC, Corneille Nangaa se lance dans la course à la présidentielle », Jeune Afrique,
  18. « RDC: travail, patriotisme économique, humilité, les fondamentaux de l'ADPC de Corneille Nangaa », Radio France internationale,
  19. « RDC: l'ex-président de la Céni accuse le président Tshisekedi d’avoir «menti» », Radio France internationale,
  20. Patient Ligodi, « RDC: Corneille Nangaa lance une coalition politico-militaire dont fait partie le M23 », Radio France internationale,
  21. « Alliance Fleuve Congo : le Kenya se dissocie officiellement des propos de Nangaa et annonce une enquête », sur actualite.cd,
  22. « Les États-Unis haussent le ton sur Nangaa et l’Alliance du Fleuve Congo », sur actualite.cd,
  23. Pascal Mulegwa, « La RDC réclame des explications au Kenya après l'annonce de la création de l’Alliance Fleuve Congo », Radio France internationale,
  24. « En RDC, vingt-six prévenus condamnés à mort pour leur participation à la rébellion du M23 », Le Monde avec AFP,

Voir aussi

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Liens externes

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