Correctiv

entreprise de médias allemande

Correctiv
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Forme juridique
Domaines d'activité
Siège
Pays
Organisation
Effectif
40 employés ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Fondateur
David Schraven (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Directeur
David Schraven (en) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Sponsors
Rudolf Augstein Stiftung, Agence fédérale pour la formation civique, Bundeskasse (d), European Climate Foundation, Omidyar Network, Schöpflin Stiftung (d), fondation Mercator (d), RAG-Stiftung (d), Google, Fondation Adessium, Deutsche Stiftung für Engagement und Ehrenamt (d), ZEIT-Stiftung Ebelin und Gerd Bucerius, MetaVoir et modifier les données sur Wikidata
Récompense
Prix Grimme en ligne ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web

Correctiv est à la fois une organisation non gouvernementale (ONG), une cellule internationale d'investigation journalistique, un média allemand et une maison d'édition[1]. Cet organisme à but non lucratif fondé en 2014 a des bureaux à Essen et Berlin. Il se présente comme « le premier centre d'investigation à but non lucratif dans l'espace germanophone ».

Objectifs modifier

Correctiv entend répondre à une crise contemporaine des médias et journaux. Le média, qui publie principalement sur internet, se concentre sur l'investigation, transmet gratuitement[2] les résultats de ses enquêtes aux médias partenaires, et réduit drastiquement les frais d'impression et de distribution[3]. Il « se veut le laboratoire d'un nouveau journalisme, à mi-chemin entre l'agence de presse et l'ONG »[2].

Histoire modifier

Correctiv est créé en , sous le statut d'organisme à but non lucratif.

Le financement initial de 3 millions d'euros, pour les trois premières années, est couvert par la fondation Brost, d'Essen[4].

Markus Grill est le rédacteur en chef de Correctiv de à , il est alors remplacé par Oliver Schröm[5].

En 2017 Facebook conclut un partenariat avec Correctiv : le média exerce une activité de vérification ou factchecking de contributions identifiées sur le réseau social par des utilisateurs comme relevant d'un canular ou de fake news[6].

Un partenariat existe également avec le journaliste turc Can Dündar[7],[8]

Le , Correctiv a publié en coopération avec d'autres médias dans 11 pays les résultats de son enquête portant sur la fraude fiscale dans le cadre des CumEx Files[9].

Le succès de Correctiv inspire le lancement du site de journalisme d'enquête Disclose en France en 2018[10].

Le rédacteur en chef de Correctiv, Oliver Schröm, est poursuivi en justice en 2018 pour avoir enfreint le secret des affaires en révélant ce qui semble être « le plus gros braquage fiscal de l'histoire » dans le monde, à partir des CumEx Files documents qui en 2021 a permis de calculer que les contribuables ont été dans une quinzaine de pays (dont l'Allemagne et la France, principalement) escroqués de 150 milliards d'euros environ en quelques années[11].
Le journal réagit en dénonçant un procès-bâillon et « une attaque à la liberté de la presse »[12],[13]. Le quotidien Die Welt estime que cette poursuite contre Correctiv « montre à quel point la liberté de la presse est menacée » en Allemagne[14]. Selon les enquêteurs (en 2021), malgré quelques mesures prises dont aux Etats-Unis depuis 2010, puis en Allemagne et en France, ce type de fraude fiscale est encore possible, alors que les autorités nient leur responsabilité quant à la persistance des failles dans le système boursier et les règles cadrant la finance internationale[11].

Organisation modifier

David Schraven dirige le centre d'investigation Correctiv. Un conseil de surveillance contrôle et certifie les comptes. Un conseil d'éthique veille à la qualité du travail journalistique.

La rédaction comporte une dizaine de journalistes à temps plein et trois développeurs web[2].

Financement modifier

En tant qu'organisme à but non lucratif, Correctiv est financé par les contributions de ses membres, des dons privés et des contributions de fondations. Correctiv compte environ 1 200 membres en [2]. Il ne dépend pas des ressources publicitaires ou de ses ventes, mais parvient à lever des fonds à hauteur de plus d'un million d'euros par an en 2018[10]. Les principaux soutiens de Correctiv sont la Fondation Brost, la fondation Rudolf Augstein, la  Bundeszentrale für politische Bildung (Centre fédéral pour l'éducation politique) et Google (en 2016: 26.884 euros)[15],[16]. Les dons supérieurs à 1000 euros donnent lieu à publication de l'identité du donateur sur le site[17].  Correctiv reçoit  en 2017 un don de 100 000 euros de l'Open Society Foundations[18],[19].

Prix modifier

  • L'Équipe de Correctiv reçoit en 2014 le prix allemand du Journaliste de l'année, dans la catégorie Révélation[20].
  • Pour son reportage web MH17 – la recherche de la vérité, sur le vol 17 de la Malaysia Airlines, Correctiv reçoit le Grimme Online Award de la catégorie Information[21],[22]. Le jury salue un reportage « qui est un exemple de ces contributions de grande qualité, qui honorent le centre d'investigation d'intérêt public Correctiv, qui les met à disposition des autres médias »[23].

Critiques modifier

En 2014, Die Tageszeitung critique le manque de précision de la plus vaste enquête menée jusqu'alors par Correctiv qui soutenait que les agents pathogènes résistants aux antibiotiques provoquaient davantage de décès. Or, selon la Tageszeitung, Correctiv était incapable d'étayer la thèse centrale de son enquête. Le quotidien allemand reproche également aux auteurs de l’enquête d’avoir suggèrer qu’ils ont fait plus de recherches qu’ils n’en ont fait réellement[26]. Correctiv publie un droit de réponse[27].

Correctiv dépose en 2015 un recours auprès du ministère des Affaires étrangères allemand sur le fondement de la loi sur la liberté de l'information[28]. Des critiques ont alors estimé que Correctiv outrepassait les règles du journalisme pour se positionner plutôt en activiste[29],[30].

Au printemps 2017, Correctiv publie un article sur une candidate de l'AfD en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, et indique qu'elle avait travaillé comme prostituée. Les auteurs, David Schraven et Georg Kontekakis justifient la publication en indiquant que ce parti était opposé à la prostitution. Cet article a fréquemment été critiqué, et le tribunal de Düsseldorf a interdit à Correctiv de poursuivre la diffusion de l'article incriminé[31],[32],[33],[34].

Notes et références modifier

  1. Verlagsprogramm Correctiv.org
  2. a b c et d Prune Antoine, « Correctiv : La rédaction qui bouscule le paysage médiatique allemand », TéléObs,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Klaas-Wilhelm Brandenburg: Raum für Notizen mit Markus Grill.
  4. Journalismusprojekt Correct!
  5. Oliver Schröm wird neuer Chefredakteur von CORRECTIV. 22.
  6. Fabian Reinbold: Deutsches Recherchebüro soll Falschmeldungen auf Facebook richtigstellen.
  7. „Wir sind frei“ – Correctiv bringt deutsch-türkisches Medium „Özgürüz“ online. heise online, 24. 
  8. Özgürüz Startseite. ozguruz.org, 24. 
  9. tagesschau.de: "Cum-Ex-Files"-Recherche: Angriff auf Europas Steuerzahler.
  10. a et b Hélène Riffaudeau, « Disclose, le premier média d’investigation non lucratif se lance en France », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. a et b (en-US) « CumEx Files 2.0 – The outrageous tax fraud goes on », sur correctiv.org, (consulté le )
  12. Rachel Knaebel, « Secret des affaires : un journaliste allemand poursuivi pour avoir révélé une énorme fraude fiscale », sur Basta (consulté le )
  13. Maxime Vaudano, « La justice allemande enquête sur le journaliste à l’origine des « CumEx Files » pour violation du secret des affaires », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. Christian Meier, « Der Fall Correctiv zeigt, wie gefährdet die Pressefreiheit ist », DIE WELT,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. correctiv.org Finanzen und Jahresberichte (abgerufen am 4.
  16. Correctiv soll Fake News auf Facebook richtigstellen.
  17. Jahresberichte auf correctiv.org
  18. (de) Johannes Steger, « Correctiv: Soros spendet für Kampf gegen Fake-News », Handelsblatt,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. (de) « George Soros finanziert Correctiv-Projekt », Der Spiegel, (consulté le )
  20. Begründung der Jury vom 19.
  21. « Grimme Online Award 2015: Ausgezeichnete Infos und Unterhaltung | tagesschau.de », (consulté le )
  22. Grimme Online Award: „Tagesspiegel“-Chef für Newsletter ausgezeichnet.
  23. « Grimme Online Award | Preisträger 2015 », (consulté le )
  24. Reporterpreis 2016 - Das sind die Preisträger In: Spiegel Online, 6.
  25. Das sind die Journalisten des Jahres 2016 – Medium Magazin Beta.
  26. Jost Maurin, Das Correctiv korrigiert sich, taz.de, 25 novembre 2014
  27. Kritik der taz - wir antworten, orrectiv.org
  28. Recherchen zu Absturz von MH17., rp-online.de, 14 mai 2015
  29. Kommunikation oder Pranger?, tagesspiegel.de
  30. Ein Jahr Recherchebüro "Correctiv", sueddeutsche.de, 15 mai 2015
  31. Stefan Winterbauer, Wie das Recherchebüro Correctiv das Sexleben einer AfD-Politikerin enthüllte und sich einen Shitstorm fing, Meedia, 3.
  32. Stefan Winterbauer: Der angebliche AfD-„Sex-Skandal“ hat für Correctiv ein juristisches Nachspiel – Gericht verbietet Verbreitung des Artikels, Meedia, 11.
  33. Stefan Winterbauer, „AfD-Sex-Skandal“-Bericht auch innerhalb von Correctiv umstritten – Ethikrat befasst sich mit dem Fall, Meedia, 12.
  34. Michael Hanfeld, Umgangsformen im Netz: Wer Hass sät, Frankfurter Allgemeine Zeitung, 13 mai 2017

Liens externes modifier