Corsica Gardiennage Services
Corsica Gardiennage Services (ou CGS) est une entreprise française disparue de gardiennage, fondée en 1996 (date d'immatriculation : ) en Corse, à Bastia, avec un capital de 7 622 €[1].
Son activité déclarée était le « gardiennage, surveillance, protection d'établissement biens et valeurs ». La société fut accusée par la justice d'être liée au FLNC, et d'être contrôlée de fait par Charles Pieri.
La gérante était Paola Elisabeth Lazarini, née le 26/05/1969 à Zonza (Corse-du-Sud).
Au , le chiffre d'affaires déclaré était de 2 M€.
En , la société est mise en liquidation judiciaire par le Tribunal de Commerce de Bastia[2].
Historique des gérants
modifier- Paola Elisabeth Lazarini, à partir du
- André Dominique Negroni (né le ), à partir du
- Dominique Renucci, à partir du
CGS, héritière de Bastia Securita
modifierLa société Corsica Gardiennage Services fut créée après la dissolution de Bastia Securita (RCS 339 332 983), une société de transport de fonds dont deux « cadres » très connus étaient Charles Pieri et François Santoni. À sa dissolution, la société s'est recréée sous la forme de deux sociétés : Esse, pour le transport de fonds, et Corsica Gardiennage Services, pour le gardiennage.
Liens avec Charles Pieri
modifierCharles Pieri est l'un des fondateurs de la société Corsica Gardiennage Services. En , c'est en sortant des locaux de la société de gardiennage qu'il fut victime d'un attentat au cours duquel il a perdu un œil et un tympan.
Le , il cède ses parts à son gendre Stéphane Verdi, à l'époque époux d'Elodie Pieri, sa fille[3]. Il fut toutefois toujours rémunéré en tant que directeur commercial jusqu'en 2003.
Lors d'un procès devant neuf magistrats professionnels de la cour d'assises spéciale de Paris, sans jury populaire, il affirma n'avoir « jamais participé à quoi que ce soit du fonctionnement de la CGS[4] ». Réponse de la présidente de la Cour d'Assise : « Vous n'en avez jamais perdu le contrôle et via votre gendre, puis votre épouse, vous avez toujours gardé une part majoritaire ». Charles Pieri était poursuivi pour « abus de biens sociaux, association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, extorsion ».
Le , Stéphane Verdi cède ses parts à Antonia Marty-Dessus, la compagne de Charles Pieri (qu'il épousera le ) qui prend ainsi la majorité des parts du capital de la société. Le , Élodie Pieri, la fille de Charles, est mise en examen et écrouée. Les enquêteurs la soupçonnent notamment d'avoir bénéficié d'un emploi de complaisance au sein de la CGS.
Plusieurs salariés de Corsica Gardiennage Services ont été accusés d'être liés au FLNC. En effet, sur 9 prévenus, 8 étaient salariés de la société. Ils étaient poursuivis pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », détention d'armes, d'engins explosifs ou encore « destruction du bien d'autrui en bande organisée par un moyen dangereux ».
Pour l'accusation, la CGS était « une société nationaliste pour des nationalistes ». En 2003, Marina Paolini (qui fut la secrétaire de CGS entre 1996 et 2002), mise en examen dans l’enquête visant Charles Pieri, affirme aux enquêteurs que Corsica Gardiennage Services servait de « vache à lait » au nationalisme corse. « Selon moi, un million de francs ont été détournés (...) J’ai remis à M. Mosconi 15 000 francs par mois par virement ou en espèces, plus les à-côtés, de à »[5]. Elle reconnaît avoir opéré des détournements de fonds à la demande d'un bras droit de Charles Pieri, Jacques Mosconi, et ajoute que la CGS était « entre les mains des nationalistes[6] ».
Notes et références
modifier- Source BODACC n°90 A du 07/05/1996. Département n°20
- Source BODACC n°224 A du 21 novembre 2007. Département n°2B. TC BASTIA
- L'Express, « La mainmise souterraine sur diverses entreprises », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
- « Le Point – Actualité Politique, Monde, France, Économie, High-Tech, Culture », sur Le Point.fr (consulté le ).
- https://www.20minutes.fr/article/23015/France-Corse-la-vache-a-lait-etait-bien-gardee.php
- L'Obs, « Chronologie », L'Obs, (lire en ligne , consulté le ).