Cour des comptes (Belgique)
La Cour des comptes est une juridiction administrative de Belgique, chargée principalement de juger la régularité des comptes publics, contrôler l'usage des fonds publics par les ordonnateurs, les entreprises publiques, ou même les organismes privés bénéficiant d'une aide de l'État, et enfin d'informer le Parlement, le Gouvernement et l'opinion publique sur la conformité des comptes. Ses contrôles concernent les dépenses et les recettes des gouvernements fédéral, communautaires et régionaux, ainsi que des députations permanentes des provinces.
Cour des comptes | |
Cour des comptes, siégeant au palais du comte de Flandre, sis rue de la Régence à Bruxelles. | |
Situation | |
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Type | juridiction financière de l'ordre administratif en Belgique, chargée principalement de contrôler la régularité des comptes publics |
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Instituée par l'article 180 de la Constitution belge, cette juridiction est un organe collatéral du Parlement fédéral belge. Elle exerce un contrôle externe sur les opérations budgétaires, comptables et financières de l'État fédéral, des Communautés, des Régions, des organismes d'intérêt public qui en dépendent, ainsi que des provinces. Le contrôle des communes n'est pas de sa compétence.
Historique
modifierAvant 1830 (d'après le discours du comte Félix De Mûelenaere daté de 1830)[1]
modifierLa première Chambre des comptes qui ait eu dans la Belgique une organisation régulière fut instituée en 1385, par Philippe le Hardi, duc de Bourgogne et comte de Flandre. Le siège de cette chambre était à Lille. Avant cette époque, ceux qui étaient commis à l'audition des comptes suivaient la personne du Souverain et toutes les affaires relatives au domaine se traitaient à la Cour. La Chambre des comptes de Lille, dont le ressort s'étendait sur les provinces des Flandres, du Hainaut, de l'Artois, de Namur, du Tournésis, du Cambrésis et de la Seigneurie de Malines, fut composée d'un président, de quatre maîtres de comptes, de deux auditeurs, d'un greffier et d'un greffier extraordinaire.
Le duc Philippe le Hardi fit venir de chacune des chambres des comptes de Paris et de Dijon, un maître des comptes pour introduire la nouvelle chambre de Lille, du style et de la manière de procéder en France. Ces errements furent suivis jusqu'en 1541, mais Charles Quint par son ordonnance du de cette année prescrivit de nouvelles instructions, non seulement pour la chambre de Lille, mais aussi pour celles de Bruxelles et de La Haye, qui avaient été créées par Marie de Bourgogne.
Lorsqu'en 1667, les Français se furent rendus maîtres de la ville de Lille, la chambre des comptes fut transférée à Bruges, où elle continua de siéger jusqu'en 1680. Elle fut établie ensuite à Bruxelles et finalement réunie à la chambre des comptes de Brabant par décret de l'empereur Charles VI du : dès lors il n'y eut plus qu'une seule chambre des comptes, fixée à Bruxelles, par toutes les provinces des Pays-Bas autrichiens. Cette chambre était composée d'un président, de six conseillers maîtres ordinaires, de quatre conseillers surnuméraires, de plusieurs auditeurs et de deux greffiers : elle subsista ainsi jusqu'à ce qu'elle fut supprimée par le gouvernement français.
Sous le régime français, la comptabilité des départements réunis de la Belgique fut dévolue à la Cour des comptes de Paris. Aux termes de l'article 7 de la loi du , la Cour des comptes prend rang immédiatement après la cour de cassation et jouit des mêmes prérogatives.
Après l'évacuation de la Belgique par les Français, le gouverneur-général-baron Vincent établit à Bruxelles, par Arrêté du un comité, provisoire, de comptabilité et de contrôle, qui fut remplacé le par une chambre des comptes.
Enfin par la loi du , une seule chambre des comptes pour tout le Royaume des Pays-Bas fut établie à La Haye : elle était composée de seize membres et d'un secrétaire. Cette chambre était chargée d'entendre et de clore les comptes des receveurs et officiers qui avaient le maniement des revenus du souverain, elle était également chargée de l'enregistrement et du dépôt des actes, tels que les traités, les concordats, les conventions et tous les autres contrats concernant les possessions et les prérogatives du souverain.
Depuis 1830
modifierLa Cour des Comptes de Belgique est instituée par un décret du , quelques mois après la Révolution, et avant l'adoption de la Constitution. Le , la Cour des Comptes soumet à l'approbation du Congrès national son projet pour son règlement d'ordre et son exposé des motifs en exécution de l'article 17 de ce décret.
Elle est organisée par la loi du plusieurs fois modifiée[2].
La toute nouvelle Cour des Comptes s'était installée dans la maison de Théophile Fallon, son Président, rue des petits Carmes 14 à Bruxelles. Son greffier était Pierre-Joseph Meeûs-Vandermaelen[3], beau-frère de Ferdinand de Meeûs, gouverneur de la Société Générale pour favoriser l'industrie nationale et de Philippe Vandermaelen, le célèbre géographe.
Organisation et missions
modifierLes douze membres de la cour sont désignés pour six ans par la Chambre des représentants.
La principale mission de la Cour est un contrôle général sur les comptes de l'État fédéral, de chaque entité fédérée et de la commission communautaire commune. Dans ce cadre, elle examine les recettes et les dépenses de chaque entité sous forme d'un contrôle de légalité et d'un contrôle budgétaire et comptable[4].
Elle règle aussi par des arrêts les comptes des comptables publics. Dans ce cadre, elle examine la comptabilité des différents comptables, y compris ceux des communes dont elle ne contrôle pas la régularité des comptes. Seule cette mission présente un caractère juridictionnel, et les arrêts rendus par la cour peuvent faire l'objet d'un pourvoi devant la Cour de cassation[5].
Bibliographie
modifier- Pierre Rion, Erik Aerts et Anne Vandenbulcke, La Cour des comptes, entre tradition et innovations chez Lannoo, Tielt, 1999.
Notes et références
modifier- Archives de la Cour des Comptes :Carnet vert (contenant les textes du début de la Cour et des écrits signés par le greffier vers 1830) du Président de la Cour des Comptes vendu publiquement par les Ventes Jacques à Ixelles à un particulier qui l'a offert à la Cour. Ce carnet avait déjà été vendu une première fois en vente publique par les descendants ou héritiers d'un ancien président.
- Didier Batselé, Tony Mortier, Martine Scarcez, Manuel de droit administratif, Bruxelles, Bruylant, 2010 (ISBN 978-2-8027-2881-8), no 982.
- Famille Meeûs
- Didier Batselé, Tony Mortier, Martine Scarcez, Manuel de droit administratif, no 984.
- Didier Batselé, Tony Mortier, Martine Scarcez, Manuel de droit administratif, no 1071.