Couvent Saint-Étienne des Feuillants du Plessis-Piquet

couvent situé dans les Hauts-de-Seine, en France

Le couvent des Feuillants, était un monastère fondé en 1614 pour les religieux de l'ordre cistercien réformé des Feuillants, situé dans l'actuelle rue des Feuillants au Plessis-Robinson, ses bâtiments ont été rasés au début du XIXe siècle.

Couvent Saint-Étienne des Feuillants du Plessis-Piquet
Présentation
Culte Catholique romain
Rattachement Cistercien
Début de la construction 1614
Fin des travaux 1649
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Département Hauts-de-Seine
Ville Le Plessis-Robinson
Coordonnées 48° 47′ 10″ nord, 2° 15′ 39″ est
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
(Voir situation sur carte : Île-de-France)
Couvent Saint-Étienne des Feuillants du Plessis-Piquet
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Couvent Saint-Étienne des Feuillants du Plessis-Piquet

Règle des Feuillants

modifier

Hippolyte Héliot et P.M. Bullot, nous apprennent dans Histoire des ordres monastiques que « Les Religieux alloient nuds pieds fans fandales, avoient toujours la tête nue, dormoient tout vêtus fur des planches;, et prenoient leur réfection à genoux fur le plancher. Il y en avoit même qui pour fe mortifier davantage ne beuvoient que dans des crânes de morts;, accomodés en forme de taffes. Ils ne fe fervoient que de vaiffelle de terre. Ils étoient fi fervents qu'ils ne vouloient mager ni œufs, ni poiffon, ni beurre, ni huile, ni même du fel, fe contentant pour toute nourriture de potage fait avec des herbes cuites feulement à l'eau et avec du pain d'orge pétri avec le fon: encore étoit-il fi noir; que les bêtes refufoient d'en manger... Ils retrancherent l'ufage fu vin »

Ils adoucirent par la suite cette règle, car quatorze religieux périrent lors d'un hiver rigoureux, avec notamment le retour de l'autorisation du vin et dans certains cas les œufs et la viande.

Histoire

modifier

Fondation

modifier

En 1595, le Pape approuva les Constitutions de Jean de la Barrière. En 1613, l'abbé Jean XI de Saint-Malachie fait savoir à deux femmes pieuses qu'il aurait besoin de terrain pour y construire un couvent pas très loin de Paris afin de loger les novices et les étudiants de son abbaye. C'est donc grâce à la donation d'un corps d'hôtel par Étiennette Gayneau ou Guéneau, attenant à l'hôtel particulier de Françoise de Cressey (Cressé), veuve de noble homme Jehan Le Tonnelier[Note 1], seigneur du Breteuil, que ce couvent de moines feuillants fut fondé en 1614 au Plessis-Piquet dont l'église fut dédiée à saint Étienne[Note 2] et celle-ci en 1615 offrit sa grande ferme en la grande rue du lieu, tenant au chemin de Clamart à Paris, aboutissant par le bas au chemin Dieu.

XVIIIe siècle

modifier

La Révolution marque un coup d’arrêt dans l’histoire du couvent. En exécution des décrets des et [1] qui mettaient à disposition de la nation l’ensemble des biens ecclésiastiques, les bâtiments et les terrains des Feuillants furent nationalisés. Progressivement abandonnés par les religieux, les bâtiments furent détruits et seul subsiste aujourd'hui au XXIe siècle un morceau du mur de la clôture, et un socle de statue en pierre de taille.

Costume

modifier

Ils portaient une robe ou coule blanche, sans scapulaire avec un grand capuce de même couleur se terminant en rond par devant jusqu'à la ceinture, et en pointe par derrière jusqu'au gras des jambes. Ils portaient une ceinture de la même étoffe que leur habit. Lorsqu'ils devaient sortir ils portaient des souliers et un immense chapeau.

Description architecturale

modifier

L'église Saint-Étienne est un édifice orienté, dont le portail regarde vers l'orient, elle est pourvu d'un clocher, et ne fut achevée qu'en 1649. Elle mesure quinze toises de longueur sur cinq de large. Un mur intérieur la sépare en deux parties égales. L'une est réservée aux fidèles, l'autre aux religieux[Note 3]. Elle est d'une grande simplicité avec toutefois un beau retable d'autel. La partie arrière de l'autel renferme la sacristie qui est décente mais très humide. Le chœur a deux grandes croisées ornées de menuiseries, comporte des stalles

  • 1611-1614 : Jean XI de Saint-Malachie
  • 1614-1620 : Jean XII de Saint-Guilhem
  • 1620-1625 : Charles II de Sainte-Marie
  • 1625-1628 : Matthieu II de Saint-Gérard
  • 1628-1634 : Charles III Vialart (1)
  • 1634-1637 : Charles IV Lausan
  • 1637-1643 : Charles III Vialart (2)
  • 1643-1649 : Matthieu III Maillos (1)
  • 1649-1654 : Arnaud IX Trapier
  • 1654-1660 : Matthieu III Maillos (2)
  • 1660-1666 : Arnaud X Boc
  • 1666-1672 : Cosme Roger
  • 1672-1678 : Pierre IV Roger
  • 1678-1681 : Jean XIII David Toutsens
  • 1681-1687 : Jean-Baptiste I Pradillon
  • 1687-1689 : Antoine Frémicour
  • 1689-1699 : Jean XIV Briard
  • 1699-1702 : Jean-Baptiste II Pradillon
  • 1702-1705 : Nicolas de Sainte-Scholastique
  • 1705-1711 : Jean XV Granier
  • 1711-1767 : Louis Palarin
  • 1767-1791 : Blaise Donat

Prieurs

modifier
  • 17..-1790 : Dom Joseph Saint-Claude ( à l'état-civil Wailler)[2]
  • 17..-1791 : Dom Le Clerc

Titres, propriétés et revenus

modifier

Au XVIIe siècle les bois de la Garenne[Note 4], de la Solitude forment un ensemble de parcelles boisées ou cultivées appartenant pour partie aux religieux feuillants, ainsi qu'à des propriétaires privés[3].

  • Enclos des Feuillants comprenant, les bâtiments monastiques, l'église Saint-Étienne, jardin, verger et le bois. L'ensemble occupant le coteau et le fond du vallon.
  • Bois de La Solitude dit autrefois Bois de la Haute-Vallée, planté d'arbres pour l'usage des religieux
  • Bois de Fromont dit aujourd'hui Bois de la Garenne en grande partie tous constitués de chênes et châtaigniers.
  • Bois des Feuillants 5 213 mètres carrés
  • Bois du Plateau 20 303 mètres carrés
  • Moulin au lieu-dit: Le Moulin-Fidel, ancienne tour de fortifications aménagée en moulin par les moines.
  • Parcelles de terre sur les paroisses voisines

La propriété est saisie en 1791, elle comporte un peu plus de 14 hectares

  • Françoise de Cressé, veuve de Jean Le Tonnellier : donation au monastère en construction au Plessis-Raoul dit Picquet de la congrégation de Notre-Dame des feuillants de portion d'une ferme à Paray (près Longjumeau)[4]
  • En 1607 Étiennette Gaineau cofondatrice avec Françoise de Cressé du couvent des Feuillants du Plessis-Piquet donne à la Congrégation des Feuillants de Paris, une maison sise rue de la Barillerie, appelée La Biche et ayant une autre issue sur la cour Saint Éloi[5]

Notes et références

modifier
  1. Dans Racines histoire généalogie de la famille Le Tonnelier de Breteuil, Jean est désigné comme seigneur du moins en partie de Plessis-Piquet, et son épouse est dite Catherine de Cressé, couple sans postérité. Dans geneanet, famille Daubray à savoir que Jeanne Elisabeth d'Aubray et bien l'épouse d'Étienne Le Tonnelier, parents de Jean Le Tonnelier, seigneur de Breteuil marié à Françoise de Cressé mais le couple aurait eu une fille Marie née en 1574
  2. Un acte de donation passé devant notaire en date du 24 avril 1622 confirme ce fait
  3. Une toise valant 1 mètre,949 nous avons donc une église qui fait dans la totalité de sa longueur 29 mètres 235 sur une largeur de 9 mètres 745. Sachant par la description de l'abbé Lebeuf qu'elle était séparée en deux dans sa longueur par un mur intérieur, chaque nef faisait donc 4 mètres 8725 de large
  4. Le bois actuel comporte les trois anciennes propriétés à savoir la sablière Blanchaud à l'ouest; l'enclos des Feuillants qui se trouvait au sud-est, et le parc du Petit-Château qui occupait la partie nord de cet ensemble rejoignant les deux autres parties à l'ouest et à l'est, ce parc du Petit-Château comportait une grande maison ave deux corps de logis, d'une cour et basse-cour, verger, jardin et potager avec des communs, et son parc arboré. Ce lieu a connu différents propriétaires dont Frédéric-César de La Harpe, de 1799 à 1813

Références

modifier
  1. Tulard et al, p. 582.
  2. Potier op. cit. p. 77
  3. Société GRAHAL: (Groupe de Recherche Art, Histoire, Architecture et Littérature), Étude historique et archéologique, décembre 1996: Véronique Verreckt, Notice historique, 2001; Vincent Le Gall, Synthèse d'archives du Plessis-Robinson
  4. France-Archives Notice n° 735, fol. 176 V°, Châtelet de Paris. Y//156-Y//163. Insinuations (12 février 1615 - 28 juin 1622)
  5. Archives nationales de France, fol.399, Châtelet de Paris Y//156-Y//163

Annexes

modifier

Bibliographie, sources

modifier
  • Père Anselme, Généalogie de la Maison de France, 4.vol., 1674.
  • Claude Chastillon, Topographie française, 1590.
  • D.P.Sainte, Histoire Antiquités.
  • Jean Lebeuf, Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris, 15.vol., 1754-1758.
  • Georges Teyssier, Le Plessis-Picquet, ancien Plessis-Raoul, 1112-1885, Paris, Hachette, 1885, in-4°, 123 p.
  • Fernand Burnon (éditeur scientifique), Le Plessi-Picquet, état des communes à la fin du XIXe siècle, [notice historique et renseignements administratifs], Montévrain, 1898, 69 p, plans.
  • René Pottier, Histoire d'un village : le Plessis-Robinson, Paris, Fernand Sorlot, 1941 ; réédition : NEL, 2008.
  • Alain Valtat, Histoire du Plessis-Robinson, Le Plessis-Robinson, édition Art-Photo (auto-édition), Imp. Marianne, 1972, 36 p.
  • Jules Claisse, Le Plessis-Robinson, édition de la mairie du Plessis-Robinson, 1984.
  • Le Plessis-Robinson, vingt siècles d'histoire en images, Plessis Communication, 2000.
  • du Plessis-Piquet... au Plessis-Robinson, dix siècles d'histoire en images, Maury imprimeur, 2001.
  • Jacques Ledeux, Le Plessis-Robinson, neuf siècles de vie au fil de l'Histoire, TerraMare, 2009.
  • Pierre Prévôt-Leygonie, Le Plessis-Robinson, rues, sites et lieux-dits, TerraMare, 2009.
  • Archives nationales de France : Archives de l'Ancien Régime : Feuillants : noviciat de la rue d’Enfer (aujourd’hui boulevard Saint-Michel) ; rue Saint-Honoré et abbaye Notre-Dame du Val ; Plessis-Piquet. H5 3956 à 3958, L 943 et 944, LL 1539, LL 1541 à 1543, S 4164 à 4218. Série T Procès verbaux de l'an II à IV, T//1629, Lettre F, no 101-125,
  • Archives de Paris: 3 AZ 38

Iconographie

modifier
  • 1626, gravure sur cuivre de Odoardo Fialetti (1573-1638), en 1626 représentant un moine feuillant conservée à la Bibliothèque nationale Française et publiée dans la monographie du Plessis-Robinson de monsieur Alain Valtat en 1972. page.24.
  • 1704, dessin représentant l'enclos des Feuillants du Plessis-Picquet par Louis Boudan (apr.1641-apr.1715) pour François Roger de Gaignières, pièce conservée aux départements des estampes et manuscrits de la Bibliothèque nationale de France.

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier