Couvent des Cordeliers de Troyes

couvent situé dans l'Aube, en France

Le couvent des Cordeliers de Troyes est un ancien couvent franciscain de la commune française de Troyes, datant du Moyen Âge.

Couvent des Cordeliers
Vue de l'église et du cloître.
Vue de l'église et du cloître.
Présentation
Culte Catholique romain
Rattachement Diocèse de Troyes
Début de la construction 1359
Date de démolition 1835
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Aube
Ville Troyes
Coordonnées 48° 18′ 01″ nord, 4° 04′ 38″ est
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Couvent des Cordeliers
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Couvent des Cordeliers
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Couvent des Cordeliers
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Couvent des Cordeliers
L’église du couvent des cordeliers en 1769 sur le plan Coluel[n 1].

Histoire modifier

Les frères mineurs s'implantent à Troyes en 1237 par Thibaut IV de Champagne, en dehors de la ville après la porte Comporté. Ils y restent une vingtaine d'années[1]. Leurs bâtiments sont jugés humides et en mauvais état[réf. nécessaire]. Frère Jean, profès de la maison et docteur de Paris, sollicite de Thibaut V de Champagne un établissement dans la ville même. Vers 1258 Thibaut V leur donne l'emplacement dans le quartier de la Broce-aux-Juifs (locum de Brocia)[1].

L'arrivée en ville est une source de friction avec les chapitres de Saint-Pierre et de Saint-Étienne, et les curés de Saint-Jean et de Saint-Rémi : ceux-ci protestent au nom de leurs droits annuels sur quelques maisons. Frère Jean porte l'affaire devant le pape Alexandre IV, qui nomme des arbitres. Il est décidé que les Cordeliers doivent une rente de 20 livres aux chapitres de Saint-Pierre et de Saint-Étienne et au curé de Saint-Rémi ; ce qui est payé par les comtes de Champagne[2].

Vers 1239 l'évêque Nicolas de Brie pose la première pierre de l'église, envoyée avec des indulgences par le pape (Grégoire IX)[3]. La construction est achevée en 1263 et dédiée à saint Jean-l'Évangéliste et sainte Madeleine[4].

En septembre 1271 Henri III de Champagne accorde des lettres de sauvegarde aux cordeliers de Troyes[5] et ratifie les donations de son frère Thibaut V (à qui il a succédé l'année précédente 1270). La même année 1271, il achète des maisons pour agrandir les bâtiments des cordeliers et les entourer de murailles[2].

En 1381 Charles VI les exempte du payement des droits d'entrée dans la ville[2].

Nicolas Guiotelli projette de construire la chapelle de la Passion en 1476 ; il intéresse à cette construction le pape Sixte IV, avec qui il a fait des études. Le provincial Regnault de Marscot fait achever ce bâtiment en 1481 et le fait orner de peintures[4]. Quelques personnages célèbres y sont enterrés, dont Robert de Chantaloé seigneur de Baire († 1535) et son épouse Catherine Dorigny († 1530) ; et dans le caveau sous le sanctuaire, Pierre Pithou († 1596) et son frère François Pithou († 1621)[6].

Le gardien Banqueville fait construire vers 1523 l'aile du cloître du côté du réfectoire. Le provincial Morelli fait construire en 1546 l'aile du côté de la sacristie et les deux autres ailes, avec le bâtiment sur la rue du Bois et celui qui, fin XVIIIe siècle, sert d'écurie aux chevaux de la maison du roi[4].

Le bâtiment de la bibliothèque est construit en même temps que la chapelle de la passion. Jacques Hennequin, docteur en théologie à la Sorbonne[7] († 1661), chanoine de Saint-Pierre de Troyes et grand bibliophile[8], donne le 22 septembre 1651 le contenu de sa bibliothèque à celle des cordeliers ; après sa morts, tous ses manuscrits et imprimés y sont déposés. le chapitre provincial ratifie cette fondation deux ans après ; c'est la naissance de la première bibliothèque de Troyes, qui doit être ouverte les lundis, mercredis et vendredis de midi jusqu'au soleil couchant. Longtemps négligée, en 1773 P. Leclerc prend la fonction de bibliothécaire et y remet de l'ordre. Elle est rouverte à partir du premier lundi de mars mais des difficultés s'élèvent à ce sujet parmi les religieux et elle est de nouveau fermée, sa clé confiée au maire M. Dereins. Le P. Gambiez prend la suite comme bibliothécaire[7].

Lors de la Révolution française ces biens sont saisis.

Références modifier

Notes
  1. Jean Joseph Bochet de Coluel (17..?-1789) est ingénieur en chef des Ponts et Chaussées pour la province de Champagne à partir de 1764. Avant cette date, en 1752 les intendants de toutes les généralités sont chargés par l'administration de lever les plans des principales villes du royaume pour élargir et aligner les rues. L'intendant de Champagne désigne Bochet de Coluel en 1757 pour lever le plan de Troyes. Coluel attribue un numéro à chaque maison de la ville : du numéro 1, attribué à l'hôtel de ville, au numéro 2769. Le plan est connu sous le nom de « Plan général de la ville de Troyes » ou plan Colluel (1757-1769).
Références
  1. a et b Courtalon-Delaistre 1783, t. 2, p. 249.
  2. a b et c Courtalon-Delaistre 1783, t. 2, p. 250.
  3. Courtalon-Delaistre 1783, t. 1, p. 362.
  4. a b et c Courtalon-Delaistre 1783, t. 2, p. 251.
  5. d'Arbois de Jubainville 1866, p. 71.
  6. Courtalon-Delaistre 1783, t. 2, p. 252.
  7. a et b Courtalon-Delaistre 1783, t. 2, p. 253.
  8. « Maison d'Hennequin », sur racineshistoire.free.fr (consulté en ), p. 27.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Henri d'Arbois de Jubainville, Histoire des ducs et comtes de Champagne depuis le VIe siècle jusqu'à la fin du XIe, t. 6 : Fin du catalogue des actes des comtes de Champagne, tables, etc., Paris, libr. Auguste Durand, , 457 p. (lire en ligne), p. 605 (?).
  • Jean-Charles Courtalon-Delaistre, Topographie historique de la ville et du diocèse de Troyes, Troyes / Paris, impr. Veuve Gobelet / libr. Antoine Fournier, , 483 p. (lire en ligne)
  • Marie Nicolas Des Guerrois, La saincteté chrestienne, Troyes, libr. Jacquard, .