Crêt de la Neige
Le crêt de la Neige est un sommet du massif du Jura, dont il en est le point culminant à 1 720 mètres d'altitude, situé dans l'Ain, en France. C'est un sommet de la chaîne des monts Jura. Il se trouve dans l'arrondissement du pays de Gex, dans le parc naturel régional du Haut-Jura et au cœur de la réserve naturelle nationale de la haute chaîne du Jura.
Crêt de la Neige | |
Vue sur le crêt de la Neige depuis le Reculet. | |
Géographie | |
---|---|
Altitude | 1 720 m[1] |
Massif | Jura |
Coordonnées | 46° 16′ 20″ nord, 5° 56′ 33″ est[1] |
Administration | |
Pays | France |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Ain |
Géologie | |
Âge | Pliocène-Quaternaire |
Roches | Calcaire |
Type | Crêt |
modifier |
Géographie
modifierSituation
modifierLe crêt de la Neige se situe sur la limite entre les communes de Lélex (versant nord-ouest) et Thoiry (versant sud-est), dans l'Ain. Il surplombe Genève et le pays de Gex et offre une vue à 360° sur le lac Léman, la Valserine, la Dôle et la chaîne des Alpes. Par temps clair, il est possible de voir jusqu'aux Vosges et à la Forêt-Noire.
Topographie
modifierLe crêt de la Neige est un long escarpement rocheux dont il est difficile de distinguer le point culminant. La première mesure de son altitude date du XIXe siècle et de l'établissement de la carte d'état-major au 1/80 000e ; le point culminant, dénommé « Crêt de la Neige » avec une altitude de 1 723 m, se situe à environ 2 000 m au nord-est du Reculet, lequel se voit attribuer une altitude de 1 720 m[2]. Cette cote de 1 723 m[note 1] est reprise sur les cartes géographiques, encyclopédies et cartes postales durant une centaine d'années[3],[4]. Lors de l'établissement de la carte topographique au 1/50 000e de 1950, deux points sont retenus pour indiquer l'altitude du crêt de la Neige, à savoir une borne géodésique située au sud-est du point précédent avec une cote de 1 718 m[note 2] et une autre borne située au nord-est de ce point avec une cote de 1 711 m ; l'altitude indiquée pour le Reculet est de 1 717 m[5]. Après 1981, on ne voit plus figurer dans un premier temps sur la nouvelle carte topographique de base au 1/25 000e[note 3] que la première borne géodésique avec une altitude de 1 718 m identique à celle indiquée pour le Reculet[note 4].
L'apparition des GPS de topographie permet à un premier amateur en 2000, puis un second en 2003, de trouver que le point culminant se trouve ailleurs que cette borne, avec une altitude de 1 720 m[6]. Cette nouvelle détermination, qui confère à ce sommet seul (le Reculet gardant sa cote de 1 718 m), le statut de point culminant du Jura, a été validée en 2003 par l'IGN[7], mais son emplacement diffère sur les cartes où il figure depuis, comme la carte de l'IGN au 1/100 000e[1] ou des cartes suisses[8],[9]. En 2024, des géophysiciens de l'Institut des Sciences de la Terre de l'Université de Lausanne localisent et mesurent très précisément ce sommet (qu'ils baptisent « J1 »), à 1 720,83 m d'altitude[10]. Cette même étude mesure la borne géodésique du crêt de la Neige à 1 718,06 m et le Reculet à 1 717,14 m d'altitude[10].
Géologie
modifierFaune et flore
modifierLa flore du Jura est composée d'une importante biodiversité marquée par des strates de végétation dues aux variations d'altitude.
Au sommet, on peut observer le Trolle d'Europe, de nombreuses scabieuses, des espèces de Centaurea, de Sedum et de Sempervivum, différentes gentianes, de nombreux œillets, de multiples saxifrages, Adoxa moschatellina, Calluna vulgaris, Myosotis alpestris, le thym, l'alchémille, la vesce, la Vulnéraire des montagnes, la sauge, etc.
Un peu plus bas, dans les prairies et en lisière de forêt, on observe le Lis martagon, le Pigamon à feuilles d'ancolie (Thalictrum aquilegiifolium), le cyclamen, l'Anémone pulsatille (entre autres), la Grande astrance, la Nivéole de printemps, la Barbe-de-bouc (Aruncus dioicus), l'ancolie, l'Alysson des montagnes, la Linaire commune, la fritillaire, l'aconit, l'anthericum, l'Épilobe en épi, la Boule azurée, de nombreux chardons, cirses ou encore digitales.
De nombreuses orchidées terrestres sont également présentes sur tous les versants et en toutes saisons. On peut apercevoir l'Ophrys mouche (O. insectifera), l'Ophrys abeille (O. apifera), Dactylorhiza sp., l'Orchis pyramidal, l'Orchis bouc, l'Épipactis à larges feuilles (Epipactis helleborine), l'Orchis bouffon, l'Orchis singe, l'Orchis guerrier, l'Orchis mâle, l'Orchis brûlé, l'Orchis globuleux, la céphalanthère, la Néottie nid d'oiseau, le Sabot de Vénus et bien d'autres.
Certaines plantes rares peuplent également les alentours. La Dent de chien (Erythronium dens-canis), le Glaïeul des marais, la Drosera à feuilles rondes, l'Orchis vanille (Nigritella nigra), l'Épipogon sans feuilles, la grassette ou encore la Swertie vivace.
Le crêt de la Neige fait partie du parc naturel régional du Haut-Jura.
Histoire
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- Les altitudes sont alors des altitudes orthométriques rattachées au système Bourdaloue.
- Les altitudes sont alors des altitudes orthométriques rattachées au système Lallemand.
- Cette version n'est plus disponible depuis la mise à jour de 2004 ayant ajouté le sommet culminant à 1 720 m.
- Les altitudes sont alors des altitudes normales rattachées au système NGF-IGN69 .
Références
modifier- « Carte IGN à l'échelle 1/100 000 » sur Géoportail.
- « Carte d'état-major (1820-1866) » sur Géoportail.
- Grand mémento encyclopédique Larousse, t. 1, Paris, Larousse, , 1048 p., p. 39-40.
- « Lélex (Ain) – Le centre du village et les sommets du Jura », sur Archives départementales de l'Ain (consulté le ).
- « Carte de 1950 » sur Géoportail.
- Armelle Thoraval, « Dispute de haute altitude », sur liberation.fr (consulté le ).
- « Le Jura prend de la hauteur ! », sur routard.com, Guide du routard, (consulté le ).
- Carte de l'office fédéral de topographie (zoom 7) sur Swisstopo.
- Carte de l'office fédéral de topographie (zoom 4) sur Swisstopo.
- G. Hetényi, A.-M. Chagros, K. Lemke, A. Maharaj, L. Baron, « Détermination du point culminant du massif du Jura », Mémoires de géologie, Lausanne, no 51, 2024, 6 pages [lire en ligne].