Virgin Suicides (film)

film réalisé par Sofia Coppola et sorti en 1999
(Redirigé depuis Cri ultime)

Virgin Suicides ou Cri ultime au Québec (The Virgin Suicides) est un film américain réalisé par Sofia Coppola, sorti en 1999. Adaptation du roman du même nom de Jeffrey Eugenides, le film raconte l'histoire des cinq sœurs Lisbon dans le cadre d'une banlieue bourgeoise huppée de Détroit durant les années 1970.

Virgin Suicides

Titre québécois Cri ultime
Titre original The Virgin Suicides
Réalisation Sofia Coppola
Scénario Sofia Coppola,
d'après le roman de Jeffrey Eugenides
Acteurs principaux
Sociétés de production American Zoetrope
Pathé
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Drame
Durée 97 minutes
Sortie 1999

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Il s'agit du premier long métrage de la réalisatrice.

Synopsis

modifier

Un narrateur (interprété par Giovanni Ribisi) raconte une histoire qui s'est déroulée pendant sa jeunesse, vingt-cinq années auparavant. Au milieu des années 1970, il vivait alors dans un quartier calme, où les gens menaient une vie bourgeoise et parfaite à Grosse Pointe (Michigan), dans la banlieue de Détroit. Une histoire qui allait le transformer lui et ses amis, à jamais. Tout commence par le suicide raté de Cecilia Lisbon (Hanna R. Hall), la sœur cadette des cinq filles Lisbon, les autres sont : Therese (Leslie Hayman), Mary (Andrea Joy Cook), Bonnie (Chelse Swain), Lux (Kirsten Dunst). La famille Lisbon est catholique pratiquante, le père est professeur de mathématiques au lycée proche et se passionne pour l'histoire de l'aviation. La mère est très stricte pour l'éducation de ses filles.

Le narrateur révèle que ses copains et lui, tombés amoureux des filles Lisbon, n'ont pu empêcher une série de drames. Alors que les garçons se rendent à une fête organisée par la famille Lisbon pour tenter de redonner un peu de joie à Cecilia, celle-ci se jette du premier étage et meurt empalée sur la grille du jardin. Les garçons tentent de comprendre le geste de Cecilia et dérobent son journal intime, dans lequel elle se montre sensible au sort des ormes, atteints par une maladie venue d'Europe.

Un jour, un élève du lycée, Trip Fontaine (Josh Hartnett), invite Lux au bal de fin d'année pour la séduire. Son père renvoie l'acceptation de l'invitation à la mère de Lux, qui consent sans enthousiasme, à condition que ses quatre filles soient accompagnées, ne conduisent pas la voiture et rentrent pour 23 heures. Élus roi et reine du bal, Trip et Lux font une escapade amoureuse qui les conduit au terrain de football. Lux rentre au petit matin, constatant que Trip l'a abandonnée (des années plus tard, il se le reproche encore). Dès lors, la mère enferme ses filles dans la demeure familiale, les retirant du lycée et oblige Lux à détruire ses disques de rock. L'orme soigné par Cecilia situé devant la maison est abattu par les autorités sanitaires, en dépit de la protestation des filles.

Les quatre garçons, amoureux éperdus, tentent par tous les moyens de leur venir en aide en commençant par les espionner depuis une maison voisine à l'aide d'un télescope. Ils découvrent que Lux mène une vie sexuelle secrète sur le toit de sa maison avec des garçons de passage. Pendant ce temps-là, monsieur Lisbon quitte son emploi de professeur et semble perdre la raison.

Un jour, les filles leur envoient des signaux lumineux en morse, avec un message appelant au secours. Les garçons pensent pouvoir les aider à s'échapper de leur prison et à partir sur les routes. Une nuit, alors qu'ils arrivent chez les Lisbon par la porte de derrière, ils découvrent, effarés, que les quatre filles se sont donné la mort. Bonnie s'est pendue, Mary a mis sa tête dans le four, Therese a pris une surdose de somnifère et, finalement, Lux s'est empoisonnée au monoxyde de carbone en démarrant la voiture dans le garage fermé.

Alors qu'une soirée mondaine a lieu chez les Connor un an plus tard, et que le lac Michigan empeste à cause de la pollution par des algues, le narrateur estime que personne ne peut comprendre ce qui a pu se produire, car des pièces du puzzle sont à jamais manquantes. Jamais ses amis ni lui n'oublieront les filles Lisbon.

Les parents Lisbon vendent leur maison et quittent la ville. Les garçons récupèrent parmi les sacs-poubelles de la maison des photos et quelques souvenirs à partir desquels l'histoire est racontée.

Fiche technique

modifier

Distribution

modifier

Sources et légende : version française (VF) sur Voxofilm[1]. version québécoise (VQ) sur Doublage Québec[2].

Bande originale

modifier

La bande originale est signée Air, un groupe de musique électronique français.

Autres musiques dans le film

modifier

Autour du film

modifier

Premier long métrage de Sofia Coppola, il porte davantage l'empreinte de son identité que les suivants[réf. souhaitée]. En 2018, la réalisatrice revient dans un article du journal britannique The Guardian[3] sur les motivations profondes qui l'ont poussée à réaliser Virgin Suicides. Elle confesse n'avoir pas su voir tout de suite ce qui l'avait poussée à réaliser ce long-métrage. À la première lecture de l'œuvre originale, elle déclare avoir été immédiatement touchée par l’histoire de Jeffrey Eugenides. Elle dit avoir été conquise par la façon dont l’écrivain est arrivé à comprendre et à transcrire la complexité de la période adolescente, qui était à ce moment-là pour elle pas si lointaine. Elle cite, entre autres : le désir, la mélancolie et le mystère entre les garçons et les filles. Elle raconte également avoir réalisé, seulement des années plus tard, que l'une des motivations qui l'avaient poussée à réaliser cette adaptation était la perte de son frère Gio Coppola, mort tragiquement dans un accident de hors-bord alors qu'elle était âgée de quinze ans. Elle juge que cet événement a sans doute déclenché son envie de vouloir réaliser ce film, qui fait partie des classiques[4] du cinéma américain des années 1990, traversé par les thèmes centraux de la juvénilité comme de la découverte de l'identité, du corps et de l'émancipation. Il est aussi parcouru par une dimension féministe forte[5],[6] avec notamment la difficulté d'être une femme dans une position de pouvoir familial abusif.

Distinctions

modifier
Date Distinction Catégorie Nom Résultat
12 au Festival de Cannes Prix C.I.C.A.E. Sofia Coppola Nomination
Caméra d'or Nomination
Teen Choice Awards Meilleure actrice de cinéma Kirsten Dunst Nomination
Casting Society of America Meilleur casting pour un film indépendant Robert McGee, Linda Phillips-Palo Lauréat
Las Vegas Film Critics Society Meilleure réalisatrice Sofia Coppola Nomination
Meilleur acteur dans un second rôle James Woods Nomination
Meilleur scénario adapté Sofia Coppola Nomination
Meilleur espoir féminin Nomination
Meilleure photographie Edward Lachman Nomination
Brit Awards Meilleure bande originale de film Virgin Suicides Nomination
Chicago Film Critics Association Awards Meilleure bande originale Jean-Benoît Dunckel, Nicolas Godin Nomination
Young Hollywood Awards Meilleure réalisatrice Sofia Coppola Lauréat
MTV Movie Awards Meilleure cinéaste débutante Sofia Coppola Lauréat

Notes et références

modifier
  1. « Fiche du doublage français du film » sur Voxofilm, consulté le 27 novembre 2014.
  2. « Fiche du doublage québécois du film » sur Doublage Québéec, consulté le 27 novembre 2014.
  3. (en-GB) Sofia Coppola, « Sofia Coppola on making The Virgin Suicides: 'When I saw the rough cut I thought: Oh no, what have I done?' », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le ).
  4. (en) « 50 Best High School Movies », sur EW.com (consulté le ).
  5. (en) Michelle Sabato, « A Not So Subtle Feminist Tale: The Virgin Suicides », sur filminquiry.com, .
  6. (en) Amy Woodworth, « A Feminist Theorization of Sofia Coppola's Postfeminist Trilogy », dans Marcelline Block (dir.), Situating the Feminist Gaze and Spectatorship in Postwar Cinema, Cambridge Scholars Publishing, (lire en ligne).

Annexes

modifier

Bibliographie

modifier

Liens externes

modifier