Cricquebœuf
Cricquebœuf est une commune française, située dans le département du Calvados en région Normandie, peuplée de 266 habitants[Note 1].
Cricquebœuf | |
L'église Saint-Martin dite « chapelle aux lierres ». | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Calvados |
Arrondissement | Lisieux |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Honfleur-Beuzeville |
Maire Mandat |
Albert Depuis 2020-2026 |
Code postal | 14113 |
Code commune | 14202 |
Démographie | |
Gentilé | Cricquebœuvien |
Population municipale |
266 hab. (2021 ) |
Densité | 144 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 24′ 08″ nord, 0° 08′ 44″ est |
Altitude | Min. 2 m Max. 143 m |
Superficie | 1,85 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Dives-sur-Mer (banlieue) |
Aire d'attraction | Trouville-sur-Mer (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Honfleur-Deauville |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.cricqueboeuf.com |
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Géographie
modifierCouvrant 185 hectares, le territoire de Cricquebœuf était le moins étendu du canton d'Honfleur.
Climat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l'air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[3]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Pays d'Auge, Lieuvin et Roumois, moins directement soumis aux flux océaniques et connaissant toutefois des précipitations assez marquées en raison des reliefs collinaires qui favorisent leur formation[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 773 mm, avec 11,8 jours de précipitations en janvier et 7,9 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Deauville à 7 km à vol d'oiseau[5], est de 0,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 0,0 mm[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Cricquebœuf est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[8]. Elle appartient à l'unité urbaine de Dives-sur-Mer, une agglomération intra-départementale dont elle est une commune de la banlieue[9],[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Trouville-sur-Mer, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[10]. Cette aire, qui regroupe 35 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[11],[12].
La commune, bordée par la baie de Seine, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[13]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[14].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (79,5 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (94,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (70,7 %), zones urbanisées (19 %), terres arables (8,8 %), zones humides côtières (1,1 %), forêts (0,5 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
modifierLe nom du village est attesté sous les formes Crikeboe en 1198, Crikebuef en 1200[16].
La similarité des formes anciennes de ce toponyme avec celles de Criquebeuf-la-Campagne (Eure, Crikeboe 1204), Criquebeuf-sur-Seine (Eure, Crikboe XIIe siècle) ou encore Criquebeuf-en-Caux (Seine-Maritime, Crichebou 1079)[17],[18],[16], villages situés tous dans la zone de diffusion de la toponymie anglo-scandinave en Normandie orientale, nous montrent qu'il s'agit en réalité d'un nom de lieu en -beuf et non pas en -bœuf comme pourrait le laisser penser la forme moderne. En effet, dans le Calvados, où il reste exceptionnel, les toponymes en -beuf sont souvent écrits -bœuf par analogie avec le nom de l'animal contenu dans les microtoponymes du type Escornebœuf ou Tubœuf.
Cet élément s'explique par le vieux norrois buth (búð) / both (bóð) « baraque, village »[17],[18], comme en témoignent les formes les plus anciennes de nombreux lieux en -beuf / -bœuf cf. Daubeuf-la-Campagne (Eure, Dalbuoth 1011), Elbeuf (Seine-Maritime, Wellebuoht 1070 - 81, cacographie pour *Wellebuoth) ou encore Lindebeuf (Seine-Maritime, Lindebeod 1142)[17],[18] tous situés en Normandie orientale.
Le premier élément Cricque- jadis graphié Crike- comme le montrent les formes anciennes, s'interprète sans doute par le vieux norrois kirkja « église »[17],[18] par évolution phonétique romane (métathèse de [r] et amuïssement de la finale). Il n'y a en revanche pas lieu d'y reconnaître le vieux norrois kriki qui a donné le français crique comme le laisseraient penser la phonétique et la localisation de Cricquebœuf. La plupart des autres noms en Crique- ou -crique ne sont pas situés sur le littoral ou au bord d'une rivière.
En outre, on peut mettre en parallèle les Criquebeuf de Normandie avec les Kirkby et Kirby de Grande-Bretagne, dont l'élément kirk- ou Kir- s'explique par le scandinave dans la plupart des cas et que l'on retrouve dans l'anglais dialectal ou le scots kirk.
Normandie | Grande-Bretagne |
---|---|
Criquebeuf (*Kirkeboth) | Kirkby |
Daubeuf (*Dalboth) | Dalby |
Elbeuf (*Welleboth) | Welby |
Le gentilé est Cricquebœuvien.
Histoire
modifierPolitique et administration
modifierDémographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[22].
En 2021, la commune comptait 266 habitants[Note 3], en évolution de −12,21 % par rapport à 2015 (Calvados : +1,02 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Économie
modifierSanté
modifierCulture locale et patrimoine
modifierLieux et monuments
modifierL'église Saint-Martin (XIIe siècle), est appelée « chapelle aux lierres », car elle en est recouverte. Elle est inscrite au titre des monuments historiques[25]. Ce sanctuaire possède un clocher dont le toit est « en bâtière », ce qui signifie que son toit a deux versants opposés, les deux côtés formant pignon. Ce genre de disposition architecturale est fréquent en Basse-Normandie, mais ne se rencontre pas en Haute-Normandie.
L’ancienne mairie, située face de l’église, est typique des petites mairies du pays d'Auge[26].
Cricquebœuf et la littérature
modifierL'écrivain et humoriste Alphonse Allais, originaire de Honfleur, notait[27] « En revennant de Villerville ou en y allant, ne pas manquer de visiter l'hôtel de ville de Cricquebœuf. Ce monument, par son style et ses dimensions, rappelle à s'y tromper le tombeau de famille de M. Thiers au Père-Lachaise. »
Personnalités liées à la commune
modifier- Francia Séguy (1914-2013 à Cricquebœuf), actrice.
- Charles-Albert Walhain (1877-1936), sculpteur et artiste peintre, a habité le clos des Renards[réf. nécessaire].
- Yves Mirande (1876-1957), dramaturge, scénariste et réalisateur, le clos des Renards[réf. nécessaire].
- Jane Mayer dite Jane Marnac (1892-1976), actrice et cantatrice, a habité Le clos des Renards[28].
- Marcelle Jeanniot (1879-1965), comédienne, fille de l'artiste peintre Pierre Georges Jeanniot et épouse de l'acteur Charles Dullin, a habité le clos des Renards[réf. nécessaire].
Voir aussi
modifierBibliographie
modifierArticles connexes
modifier- Liste des communes du Calvados
- Baleine de Villerville échouée à Cricquebœuf en 1893.
Liens externes
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- Population municipale 2021, légale en 2024.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
- « Orthodromie entre Cricquebœuf et Deauville », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique Deauville, commune de Deauville - Normales pour la période 1991-2020 », sur infoclimat.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Dives-sur-Mer », sur insee.fr (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Trouville-sur-Mer », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « Les communes soumises à la loi littoral. », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
- « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France. 2. Formations non-romanes ..., Volume 2, Librairie Droz, Genève 1991. p. 1014 / 18272.
- François de Beaurepaire (préf. Marcel Baudot), Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, Paris, A. et J. Picard, , 221 p. (ISBN 2-7084-0067-3, OCLC 9675154), p. 97
- François de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, , 180 p. (ISBN 2-7084-0040-1, OCLC 6403150), p. 64
- « Jean-Gaston Moore a été maire durant 43 ans », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- Réélection 2020 : « Municipales à Cricquebœuf. Albert Dupuy est réélu maire pour un troisième mandat », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Chapelle aux Lierre », notice no PA00111264, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Dominique Guérin et Éric L'Hotellier, Petites mairies du pays d'Auge, Association Le Pays d'Auge, (ISBN 978-2-9522120-7-6)
- Alphonse Allais, Les Pensées, éditions Le Cherche midi, p. 137.
- « Droit à une commission pour l'intermédiaire chargé de la vente d'un immeuble », Revue juridique et fiscale de l'entreprise, , p. 370 (lire en ligne)