Croisade de Varna

terminé par la Bataille de Varna

La croisade de Varna est une campagne militaire menée par nombre de dirigeants chrétiens contre l'Empire ottoman, alors puissance en expansion. Elle eut lieu principalement dans les Balkans entre jusqu'à la bataille de Varna, le . La croisade a été appelée par le pape Eugène IV le . Les principaux chefs de la croisade côté chrétien sont Ladislas III, roi de Pologne et de Hongrie et Jean Hunyadi, voïvode de Transylvanie. Face à eux, ils ont le sultan ottoman Mourad II, père de Mehmet II.

Croisade de Varna
Description de cette image, également commentée ci-après
Représentation de la bataille de Varna (1898)
Informations générales
Date octobre 1443 - 10 novembre 1444
Lieu Europe du Sud (Balkans)
Issue Victoire ottomane
Belligérants
Royaume de Pologne

Royaume de Hongrie

Grand-duché de Lituanie
Saint-Empire romain germanique

Principauté de Valachie
Rebelles bulgares (en)
Royaume de Bosnie
États pontificaux
Chevaliers Teutoniques
Empire byzantin

Empire ottoman
Commandants
Ladislas III
Jean Hunyadi
Mircea II
Fruzhin
Giuliano Cesarini
Constantin Paléologue
Mourad II

Coordonnées 43° 13′ nord, 27° 53′ est
Géolocalisation sur la carte : Bulgarie
(Voir situation sur carte : Bulgarie)
Croisade de Varna

La croisade de Varna a abouti à une victoire ottomane décisive sur l'alliance des croisés à la bataille de Varna, au cours de laquelle Ladislas III et le légat papal de l'expédition Julian Cesarini ont été tués.

Prémices

modifier

En 1428, alors que l'Empire ottoman est en guerre contre la république de Venise et le royaume de Hongrie, il parvient à une paix temporaire en établissant le Despotat serbe comme État tampon. Après la fin de la guerre en 1430[1],[2], les Ottomans reviennent à leur objectif initial de contrôler toutes les terres au sud du Danube. En 1432, le sultan Mourad II entreprend des raids en Transylvanie. Après la mort du roi Sigismond en 1437, les attaques s'intensifient, les Ottomans occupant Borač en 1438 et Zvornik et Srebrenica en 1439. À la fin de l'année 1439, Smederevo capitule et Murad réussit à faire de la Serbie une province ottomane. Đurađ Branković, despote de Serbie, se réfugie dans ses domaines en Hongrie. En 1440, Murad assiège la principale forteresse frontalière de la Hongrie, Belgrade. Après avoir échoué à prendre la forteresse, il est contraint de retourner en Anatolie pour mettre fin aux attaques des Karamanides[3],[4].

Entre-temps, le successeur de Sigismond, Albert, meurt en , peu après avoir signé une loi visant à « restaurer les anciennes lois et coutumes du royaume ». Cette loi limitait l'autorité royale en exigeant la participation de la noblesse terrienne aux décisions politiques. Quatre mois après la mort d'Albert, son fils unique Ladislas le Posthume naît alors que la Hongrie est en pleine guerre civile pour désigner le prochain monarque. Le , Ladislas, roi de Pologne, est couronné roi de Hongrie malgré des différends persistants[5]. Jean Hunyadi aide la cause de Ladislas en pacifiant les comtés de l'Est, ce qui lui vaut le poste de Nádor de Transylvanie et la responsabilité correspondante de protéger la frontière méridionale de la Hongrie. À la fin de l'année 1442, Ladislas avait assuré son statut en Hongrie et rejeté une proposition ottomane de paix en échange de Belgrade[4].

L'Église catholique préconisait depuis longtemps une croisade contre les Ottomans et, avec la fin de la guerre civile hongroise et d'une guerre presque simultanée à Byzance, elle a pu entamer des négociations et planifier de manière réaliste. C'est Hunyadi qui, entre 1441 et 1442, a donné l'impulsion nécessaire à la mise en œuvre de ces plans. En 1441, il défait un raid mené par Ishak Pacha de Smederevo[3] ; le , il anéantit presque entièrement l'armée de Mezid Bey en Transylvanie ; en septembre, il défait l'attaque vengeresse de Şihabeddin Pacha, gouverneur général de Roumélie[4] ; Branković, qui espère libérer la Serbie, apporte également son soutien après la chute de Novo Brdo, la dernière grande ville serbe, aux mains des Ottomans en 1441.

Déroulement

modifier

Croisade

modifier

Intervention byzantine

modifier

Profitant de la guerre mené par les européens contre les ottomans et dans une volonté d'améliorer les défenses de la Morée, Constantin Paléologue, despote de Morée, entre dans le duché d'Athènes alors vassal des Ottomans. La prise d'Athènes permet à Constantin de contraindre le duc Nerio II Acciaiuoli à devenir vassal de l'Empire en plus de lui céder la ville de Thèbes. L'armée byzantine entre ensuite en Grèce ottomane, où elle connaît quelques succès avant d'être contraint de se replier derrière l'Hexamilion, face à l'avancée de l'armée de Mourad II, qui reprend Thèbes et Athènes pour Nerio II[6], qui redevient un vassal des Ottomans. L'armée ottomane poursuit son avancée et franchit l'Hexamilion avant de ravager la Morée.

Notes et références

modifier
  1. Alexander Ganse, « History of Warfare », sur World History at KLMA, (consulté le ).
  2. « 5. Venice », dans The Encyclopedia of World History: Ancient, Medieval, and Modern, New York, Stearns, Peter N., , 6e éd. (ISBN 0-395-65237-5, lire en ligne) (consulté le )
    {{Article encyclopédique}} : l'usage du paramètre |périodique = Bartleby.com laisse présager
    Merci de consulter la documentation des modèles et de corriger l'article.
    .
  3. a et b Peter Sugar, Southeastern Europe Under Ottoman Rule, 1354–1804 (Réimprimé), University of Washington Press, (lire en ligne), « Chapter 1: The Early History and the Establishment of the Ottomans in Europe ».
  4. a b et c Colin Imber, The Crusade of Varna, 1443-45 (PDF), Ashgate Publishing, , 9–31 (ISBN 0-7546-0144-7, lire en ligne), « Introduction ».
  5. « Wladislaus III », dans Classic Encyclopedia (lire en ligne) (consulté le ).
  6. Michael Goodyear, Babeth Étiève-Cartwright, « Duché d'Athènes », sur World History Encyclopedia, (consulté le )