Croquefer
Croquefer, ou Le Dernier des paladins, est un opéra bouffe en un acte de Jacques Offenbach, sur un livret d’Adolphe Jaime et Étienne Tréfeu, créé au théâtre des Bouffes-Parisiens le .
Le Dernier des paladins
Genre | Opéra bouffe |
---|---|
Nbre d'actes | 1 |
Musique | Jacques Offenbach |
Livret |
Adolphe Jaime, Étienne Tréfeu |
Langue originale |
Français |
Dates de composition |
1857 |
Création |
Théâtre des Bouffes-Parisiens |
Personnages
- Croquefer
- Boutefeu
- Ramasse-ta-Tête
- Fleur-de-Soufre
- Mousse-à-Mort
Histoire
modifierLa première eut lieu au Théâtre des Bouffes Parisiens, rue Monsigny, le , remportant un grand succès. Croquefer fut joué ensuite à Vienne (sous le titre de Ritter Eisenfraß) en 1864, puis à Londres (sous le titre de The Last of the Paladins) en 1868[1]. Les auteurs défient le règlement qui interdit plus de quatre personnages chantant sur scène aux Bouffes Parisiens, en ajoutant un cinquième ; mais celui-ci, n'ayant plus de langue, ne peut qu'émettre des beuglements dans le quintet[2]. Dans le duo, Offenbach se moque de la Salle Le Peletier qui abrite l'Opéra de Paris, et donne des extraits d'opéras de Meyerbeer, Donizetti et Halévy[3].
Croquefer fut entièrement montré à la télévision en 1986 dans le téléfilm documentaire Offenbachs Geheimnis, sous la direction d'István Szabó[4]. Plus récemment, Croquefer a été monté par la Compagnie Les Brigands au Théâtre de l'Athénée avec L'Île de Tulipatan en [5].
Argument
modifierLe théâtre représente la plate-forme d’une tour à moitié détruite. Au fond, la campagne ; à droite de l’acteur, un cachot fermé d’une grille faisant face au public ; auprès, une ouverture qui conduit du bas au haut de la tour et se ferme par une trappe ; autour de la plate-forme, des créneaux démantelés ; à gauche, une porte conduisant dans l’intérieur du château.
Boutefeu, l'écuyer de Croquefer, surveille la campagne à l'aide d'un télescope. Croquefer grimpe sur le quai en avalant malencontreusement son dernier sabre. Mousse-à-Mort, l'ennemi juré de Croquefer, s'approche du château accompagné de six hommes armés, sans doute pour sauver sa fille Fleur-de-Soufre laquelle, enlevée quinze jours auparavant par Croquefer, croupit dans une cellule. Leur guerre de vingt-trois ans a ruiné Croquefer et son château, et celui-ci aimerait y mettre fin. Bien que Mousse-à-Mort ait perdu la plupart de ses parties du corps dans la bataille (y compris la langue), Croquefer a encore peur de lui, et il voudrait faire la paix. Boutefeu aligne sur la tour de faux soldats pour donner l'impression que Croquefer a encore une armée.
Comme Mousse-à-Mort (qui communique à l'aide de signes et de messages) défie Croquefer, Ramasse-ta-Tête, le neveu de Croquefer, apparaît. Croquefer lui ordonne de monter la garde près de la fille de Mousse-à-Mort.
De la cellule où elle est maintenue, Fleur-de-Soufre appelle Ramasse-ta-Tête, et ils chantent un duo d'amour simulé (en citant des airs connus des opéras de l'époque). Boutefeu et Croquefer entrent et se joignent à la danse.
Lorsque Mousse-à-Mort entre, Croquefer lui présente deux options: soit Fleur-de-Soufre se marie avec lui, soit elle sera tuée. Chacun de son côté, Boutefeu et Fleur-de-Soufre empoisonnent le vin qui sera servi à leurs adversaires. Comme des hommes armés fidèles à Mousse-à-Mort entrent, Ramasse-ta-Tête accepte de se soumettre, à condition qu'il puisse épouser Fleur-de-Soufre. Comme Croquefer et Mousse-à-Mort sont sur le point de se battre, les effets des boissons empoisonnées se font sentir, créant une diarrhée collective.
À ce stade, Boutefeu présente sur un plateau d'argent une lettre que l'on vient de livrer: Croquefer supplie l'indulgence du public, le compositeur et son librettiste sont emmenés à l'asile de Charenton.
Distribution originale
modifierVersion du
Rôle | Interprète | Tessiture |
---|---|---|
Croquefer (chevalier sans foi et sans pudeur) | Étienne Pradeau | Ténor |
Boutefeu (son écuyer, valet entêté) | Léonce | Ténor |
Ramasse-la-Tête (son neveu, gentilhomme plein de cœur et d’esprit, mais mauvais parent) | Tayau | Ténor |
Fleur-de-Soufre (princesse infortunée qui se résigne à devenir assassin) | Mlle Maréchal | Soprano |
Mousse-à-Mort (chevalier incomplet, père de Fleur-de-Soufre, revenant de la Palestine) | Michel | Ténor |
Airs
modifierN° | Titre | Air | Interprètes |
---|---|---|---|
1 | Ouverture | ||
2 | Ballade | Mon château, qu'il était chic | Croquefer |
3 | Trio | Oui, c'est moi comme mars en carême | Ramasse-ta-Tête, Croquefer, Boutefeu |
4 | Duo | Comment c'est vous, un gentilhomme ! | Ramasse-ta-Tête, Fleur-de-Soufre |
5 | Galop | Entends-tu le grelot | Ramasse-ta-Tête, Croquefer, Boutefeu, Fleur-de-Soufre |
6 | Chanson à boire | A vos santés je bois | Tous |
7 | Marche | ||
8 | Quintette | O ciel ! ô ciel ! | Ramasse-ta-Tête, Croquefer, Boutefeu, Fleur-de-Soufre, Mousse-à-Mort |
9 | Final | O vous tous qui m'écoutez | Tous |
Discographie
modifierNotes et références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Croquefer, ou Le dernier des paladins » (voir la liste des auteurs).
- (en) R. Traubner,Operetta — a theatrical history, Oxford University Press, Oxford, 1983.
- (en) J. Harding, Jacques Offenbach, John Calder, London, 1980.
- Jean-Claude Yon, Jacques Offenbach, Éditions Gallimard, Paris, 2000.
- (en) BFI database
- Le Figaro
Liens externes
modifier
- Ressource relative à la musique :