Culte des jumeaux
Le Culte des jumeaux est un culte particulier voué aux naissances gémellaires selon une certaine tradition africaine. Pratique ancienne très développé en Afrique de l'Ouest notamment au Bénin au Togo et au Nigéria les jumeaux sont généralement considérés comme porte-bonheur ou porte-malheur selon les régions à travers la vénération des statuettes des jumeaux.
Pratiques et symbolisme
modifierSignification des noms
modifierDénommé Ibéji au Nigéria, Hoho au Bénin et Wénanvi (Vénanvi) au Togo et au Ghana, les prénoms donnés au jumeaux varient selon les traditions, les régions et les cultures. Cependant, dans la plupart de ces traditions les petits sont souvent devant et leurs aînés ferment la marche. En effet, qu’il s’agisse des triplés, quadruplés ou quintuplés, la coutume voudrait que ce soit le grand frère qui confie une mission à son petit frère ce dernier considéré éclaireur est l'ainé[1].
Chez les peuples yoruba[2] un grand groupe ethnique d'Afrique, présent au Nigéria et Bénin, le premier-né et nommé Taiyé, ce qui signifie littéralement « le premier à goûter le monde » , le second nommé Kehindé est celui qui arrive en après le premier. Ce dernier envoie Tayie en éclaireur pour voir si la vie vaut la peine d’être vécue selon la tradition africaine.
Chez les peuples Baatonou au Bénin, le nom de baptême Séni est donné aux jumeaux , s’ils sont des garçons et Assana, pour les filles[1].
Cultes aux statuettes jumeaux
modifierLa naissance de jumeaux est considérée comme un évènement heureux[3]. À la naissance donc, les membres de la famille se rendent chez le bokônon ou le prêtre du fâ qui s’occupe du rituel des jumeaux qui sert d’intermédiaire entre l’esprit des jumeaux et celui des parents des enfants afin que ces derniers puissent connaître la raison de la naissance de ces enfants dans cette famille. L’objectif principal de cette démarche est d'être mis au courant des rituels à exécuter pour le bien-être et le bonheur des jumeaux mais également de la famille[4].
Mais quand l'un des jumeaux meurt, des statuettes sculptées « des poupées » pour les remplacer auprès des parents endeuillés qui leur donnent un nom, leur font un lit, les habillent comme si les enfants n’étaient pas décédé afin d'abriter son âme et son esprit[5],[6]. Très vénérés avec des pouvoirs surnaturels selon la tradition africaine, les jumeaux ne meurent pas, ils sont allés chercher du bois de chauffe à la forêt[7]. Ainsi, des bénédictions ou des malédictions sont tirées de la part de son entourage selon de soins réguliers dont ils font l’objet. Il s’agit entre autres du lavage, de l’habillage, de la nourriture à la statuette, symbole de protection représenté est toujours vivant[8].
Pratiques contemporaines
modifierNotes et références
modifier- Judicaël ZOHOUN, « Mythe autour du culte des jumeaux en milieu Baatonu », sur www.24haubenin.info, (consulté le )
- « La vie ici - Le culte des jumeaux en pays Yoruba », sur RFI, (consulté le )
- La rédaction, « Interview avec Dominique Zinkpè, Artiste-plasticien : « On ne peut pas se (...) - Fraternité », sur www.fraternitebj.info (consulté le )
- « Archives des cultes des jumeaux - » (consulté le )
- Pierre Amrouche, « Le culte des ibedji ou la représentation exorciste [ », Trimestriel, , p. 85 à 98 (lire en ligne)
- « Art africain - Statuettes dédiées au culte des jumeaux (ibeji) - Sculpture de l'ethnie Yoruba - Nigeria », sur www.aly-abbara.com (consulté le )
- « Les Ibedji de Dominique Zinkpè », sur Fondation Zinsou, (consulté le )
- « Les ere ibeji : des statuettes aux photographies », sur theses.univ-lyon2.fr (consulté le )
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Pierre Amrouche, Ibedji : Le Culte des jumeaux en pays Yoruba, Galerie Flak, 2001
- Gabriel Massa, Société des amateurs de l'art africain, La Maternité dans l'art d'Afrique noire, Sépia, 1999, (ISBN 9782842800260)
- Fausto Polo, Encyclopedie des Ibeji, Ibeji Art, 2008, (ISBN 9781606438169)
Filmographie
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- « Ayaas.net - Phénomène enfants jumeaux », sur ayaas.net via Internet Archive (consulté le )