Cynané ou Kynané (en grec ancien Kυνάνη / Kynané) est une demi-sœur d'Alexandre le Grand, fille de Philippe II et d'Audata, une princesse illyrienne. Elle périt vers - sur ordre de Perdiccas.

Cynané
Titre de noblesse
Princesse
Biographie
Décès
Sépulture
Activité
MilitaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Père
Mère
Fratrie
Philippe III de Macédoine (frère consanguin)
Alexandre le Grand (frère consanguin)
Thessaloniké (sœur consanguine)
Cléopâtre de Macédoine (sœur consanguine)
Europa de Macédoine (sœur consanguine)
Caranos (frère consanguin)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Enfant

Biographie

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Née vers , Cynané[1] accompagne son père Philippe II dans une campagne en Illyrie au milieu des années 340. Pendant un combat, elle aurait tué de sa propre main une reine illyrienne[2]. Peu de temps après, elle épouse Amyntas IV et lui donne une fille, Adéa, appelée par la suite Eurydice. Après l'assassinat d'Amyntas sur ordre d'Alexandre le Grand vers -, Cynané est offerte à Langaros, roi des Agrianes ; mais celui-ci meurt de maladie avant de pouvoir venir à Pella pour conclure le mariage. Elle reste alors célibataire et élève sa fille en Macédoine en la formant à l'art de la guerre[2].

Après la mort d'Alexandre en , Cynané veut faire épouser sa fille au nouveau roi de Macédoine, Philippe III. Elle parvient à franchir le Strymon malgré l'opposition d'Antipater et passe ensuite l'Hellespont pour rencontrer Philippe III[3]. Ce mariage déplait fortement à Olympias et à Perdiccas qui ordonne à son frère, Alcétas, de marcher contre elle. Près de Kelainai en Phrygie, les soldats macédoniens s'arrêtent d'abord à la vue de la sœur d'Alexandre. Mais, après avoir reproché à Alcétas son ingratitude, et intrépide face au nombre de ses adversaires, elle engage le combat, résolue à mourir courageusement[4]. Après la mort de Cynané, l'armée d'Alcétas se mutine et le mariage est tout de même conclu.

Sa mort a pour conséquence d'accélérer la formation d'une coalition entre Antipater, Cratère et Antigone le Borgne contre Perdiccas[5]. En , Cynané est enterrée à Aigai, près du tombeau de sa fille et de son gendre, après des funérailles solennelles organisées par Cassandre[3].

De toutes les princesses macédoniennes de la période hellénistique, Cynané est l'une rares à avoir combattu en première ligne[6].

Postérité

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Littérature

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  • Cynané (sous le nom de Kynane) apparaît dans le roman historique Les jeux funéraires (Funeral Games) de Mary Renault (1981).
  • Cynané apparait dans la saga d'heroic fantasy Le sang des Dieux et des Rois d'Eleanor Herman.

Jeu vidéo

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Art contemporain

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Notes et références

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  1. Son nom signifie « petite chienne ». L'usage par les sources antiques d'un prénom grec et non illyrien n'est en rien insultant. Voir à ce sujet (en) Waldemar Heckel, Kynnane the Illyrian, RSA, 1983-1984, p. 193-200.
  2. a et b Heckell 2006, p. 100.
  3. a et b Heckell 2006, p. 101.
  4. Polyen, Stratagèmes, VIII, 60.
  5. Briant 1973, p. 178-180.
  6. Polyen, Stratagème, VIII, 60.
  7. Musée de Brooklyn - Centre Elizabeth A. Sackler - Cynane.
  8. Judy Chicago, The Dinner Party : From Creation to Preservation, Londres, Merrel 2007. (ISBN 1-85894-370-1).

Bibliographie

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  • Pierre Briant, Antigone le Borgne : Les débuts de sa carrière et les problèmes de l'assemblée macédonienne, Besançon, Université de Franche-Comté, coll. « Annales littéraires de l'Université de Besançon » (no 152), , 400 p.
  • Anne Jacquemin, Le sang de Bardylis : une occasion manquée pour la Macédoine ? dans Danièle Berranger-Auservel, Épire, Illyrie, Macédoine... : Mélanges offerts au Professeur Pierre Cabanes, Presses Universitaires Blaise Pascal, , 414 p., p. 275-288.
  • Édouard Will, Histoire politique du monde hellénistique 323-, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », (ISBN 2-02-060387-X).
  • (en) Waldemar Heckel, Kynnane the Illyrian, RSA, 1983-1984.
  • (en) Waldemar Heckel, Who's who in the age of Alexander the Great : A prosopography of Alexander's empire, Oxford, Blackwell Publishing, , 336 p. (ISBN 978-1-4051-1210-9).