Début Larsen
Le début Larsen est une ouverture du jeu d'échecs également connue sous le nom d'attaque Nimzo-Larsen.
a | b | c | d | e | f | g | h | ||
8 | 8 | ||||||||
7 | 7 | ||||||||
6 | 6 | ||||||||
5 | 5 | ||||||||
4 | 4 | ||||||||
3 | 3 | ||||||||
2 | 2 | ||||||||
1 | 1 | ||||||||
a | b | c | d | e | f | g | h |
Son Code ECO est A01.
Histoire
modifierLa genèse du début Larsen est associée à l’école hypermoderne. Ce coup a été précédé par l’ouverture, développée par Aaron Nimzowitsch - 1. Cf3 d5 2.b3 suivi de Fb2 et e3 (une tentative de jouer la défense indienne avec les Blancs et un tempo supplémentaire). Ce début a été fréquemment joué par le champion danois Bent Larsen qui remporta de nombreux succès avec dans les années 1960 et 1970. Pendant cette période, le début fut populaire. Bobby Fischer a joué victorieusement 1. b3 en 1970 contre cinq grands maîtres. L'ouverture a ensuite été de moins en moins pratiquée après la fin des victoires de Larsen, au point d'être devenue très rare.
Le grand maître international (GMI) letton naturalisé soviétique Vladimir Baguirov a obtenu avec le début Larsen un score de +50 –7 = 43.[réf. nécessaire]
Il est plus récemment adopté par le GMI hongrois Richard Rapport.[Quand ?]
Analyse
modifierVariante Classique
modifierL’idée est de contrôler la diagonale a1-h8 avec le Fou en fianchetto. Les Noirs répondent le plus souvent par 1...e5 (variante Nimzowitsch-Larsen moderne) pour justement obstruer cet axe et contrôler le centre. Les Blancs basent leur stratégie sur l’attaque de ce pion par la séquence Fb2, f4 et Cf3.
- 1. b3 e5
- 2. Fb2 Cc6
- 3. e3 d5
- 4. Fb5 Fd6
- 5. f4
a | b | c | d | e | f | g | h | ||
8 | 8 | ||||||||
7 | 7 | ||||||||
6 | 6 | ||||||||
5 | 5 | ||||||||
4 | 4 | ||||||||
3 | 3 | ||||||||
2 | 2 | ||||||||
1 | 1 | ||||||||
a | b | c | d | e | f | g | h |
Les Noirs ont effectué un développement standard, ce qui permet aux Blancs d'exercer une forte pression sur la case e5 (voir la partie Ljubomir Ljubojević-Lajos Portisch ci-dessous).
La variante hypermoderne
modifierSur 1. b3 e5 2. Fb2 Cc6 3. e3 Cf6 4. Fb5, la théorie préconise 4...Fd6, car sur 4... d6 la prise du cavalier laisse au noir un pion a isolé. La position du fou en d6 est temporaire, le fou étant destiné à se rendre soit en c7 après la poussée du pion c, libérant le pion d, soit en f8 après le roque et le placement de la tour sur la colonne e, soit en e5 après la poussée e4 Seul le coup 5. Ca3 permet au blanc d’espérer l'obtention d'un avantage car il menace 6. Cc4, renforçant l'attaque sur le pion e et menaçant la prise du fou d6. Pour empêcher 6. Cc4 les noirs peuvent également placer leur cavalier sur la bande par 5... Ca5
a | b | c | d | e | f | g | h | ||
8 | 8 | ||||||||
7 | 7 | ||||||||
6 | 6 | ||||||||
5 | 5 | ||||||||
4 | 4 | ||||||||
3 | 3 | ||||||||
2 | 2 | ||||||||
1 | 1 | ||||||||
a | b | c | d | e | f | g | h |
Malgré l’intérêt esthétique de cette ligne, les noirs ne sont nullement forcés de jouer 5... Ca5. Après le simple 5... e4 les noirs ont résolu tous leurs problèmes et les blancs ont une position difficile. C'est pourquoi Ilya Odessky (2020) conseille après 3... Cf6 de ne jouer 4. Fb5 qu'en blitz et conseille le coup 4. Cf3 qui donne au blanc une position moins difficile.
Attaque Nimzowitsch
modifierAprès 1. b3 d5, la partie transpose souvent dans l'attaque Nimzowitsch. On appelle attaque Nimzowitsch la position issue des coups. 1. Cf3 d5 2. b3. Cependant l'attaque Nimzowitsch proprement dite est une attaque sur le petit roque des noirs. Les blancs jouent avec les couleurs inversées une sorte de défense nimzo-indienne, et c'est l'avantage du trait qui leur permet d'effectuer cette attaque sur le roque des noirs. Cette attaque n'est possible que si les noirs adoptent un développement similaire à celui du gambit dame refusé en enfermant leur fou c8, Donc toutes les parties issues des coups 1. Cf3 d5 2. b3 ne donnent pas lieu à une véritable attaque Nimzowitsch.
lya Odessky (2008) utilise comme tabiya de son étude sur l'attaque Nimzowitsch la position issue de coups suivants :
- 1. b3 d5
- 2. Fb2 c5
- 3. e3 Cc6
- 4. Fb5 Fd7
- 5. Cf3 Cf6
- 6. 0-0 e6
- 7. d3 Fe7
- 8. Cbd2 0-0
- 9. Fxc6 Fxc6
- 10. Ce5
a | b | c | d | e | f | g | h | ||
8 | 8 | ||||||||
7 | 7 | ||||||||
6 | 6 | ||||||||
5 | 5 | ||||||||
4 | 4 | ||||||||
3 | 3 | ||||||||
2 | 2 | ||||||||
1 | 1 | ||||||||
a | b | c | d | e | f | g | h |
lya Odessky (2008) cite six parties comme étant des classique de l'attaque Nimzowitsch :
- Aaron Nimzowitsch-Rudolf Spielmann, New York, 1927
- Aaron Nimzowitsch-Akiba Rubinstein, Semmering, 1926
- Aaron Nimzowitsch-Friedrich Sämisch, Carlsbad, 1929
- Aaron Nimzowitsch-Heinrich Wolf, Carlsbad, 1923
- Aaron Nimzowitsch-Stefano Rosselli del Turco, Semmering, 1926
- Bobby Fischer-Henrique Mecking , Palma de Majorque, tournoi interzonal 1970
La Trompowsky Nimzo-Larsen
modifierContre 1. b3 g6 2. Fb2 Cf6, la littérature conseille la prise 3. Fxf6, ce qui permet de limiter les options des noirs et d'obtenir une suite forcée 3... exf6 4. c4 Fg7 5. Cc3 et si 5... f5 6. Tc1. Cyrus Lakdawala rapproche cette position de celle obtenue par l'attaque Trompowsky 1. d4 Cf6 2. Fg5 g6 3. Fxf6 exf6.
a | b | c | d | e | f | g | h | ||
8 | 8 | ||||||||
7 | 7 | ||||||||
6 | 6 | ||||||||
5 | 5 | ||||||||
4 | 4 | ||||||||
3 | 3 | ||||||||
2 | 2 | ||||||||
1 | 1 | ||||||||
a | b | c | d | e | f | g | h |
Exemples de parties
modifierBobby Fischer-Vladimir Toukmakov, Buenos Aires (Argentine), 1970
1. b3 e5 2. Fb2 Cc6 3. c4 Cf6 4. e3 Fe7 5. a3 o-o 6. d3 d5 7. cxd5 Dxd5 8. Cc3 Dd6 9. Cf3 Ff5 10. Dc2 Tfd8 11. Td1 h6 12. h3 De6 13. Cd2 Cd7 14. Fe2 Rh8 15. o-o Fg6 16. b4 a6 17. Tc1 Tac8 18. Tfd1 f5 19. Ca4 Ca7 20. Cb3 b6 21. d4 f4 22. e4 Cb5 23. Fg4 Df6 24. dxe5 Cxe5 25. Fxc8 Txc8 26. Td5 1-0 (les Noirs perdent leur cavalier e5 et, s'ils jouent 26...Fd6, le cavalier blanc prendra le pion en b6 au 27e coup, et pourra ensuite aller en c4 ou en d7, menaçant toujours le cavalier noir en e5).
Bent Larsen-Boris Spassky, Match URSS contre le reste du monde, Belgrade (Serbie), 1970
1. b3 e5 2. Fb2 Cc6 3. c4 Cf6 4. Cf3 e4 5. Cd4 Fc5 6. Cxc6 dxc6! 7. e3 Ff5 8. Dc2 De7 9. Fe2 o-o-o 10. f4? Cg4! 11. g3 h5! 12. h3 h4!! 13. hxg4 hxg3 14. Tg1 Th1!! 15. Txh1 g2 16. Tf1 Dh4+ 17. Rd1 gxf1D+ et Larsen abandonna car le mat est inévitable après 18. Fxf1 Fxg4+.
Ljubomir Ljubojević-Lajos Portisch, Teeside (Angleterre), 1972
1. b3 e5 2. Fb2 Cc6 3. e3 d5 (provoque une faiblesse; Pour défendre le pion e5 les noirs vont devoir soit pousser le pion f7 en f6 et avoir des difficultés pour développer le Cavalier g8, soit comme dans cette partie ils vont se retrouver avec un pion isolé en a6 et un ilot de pions faibles en c7, c6 et d5. À haut niveau les maîtres préfèrent jouer 3... Cf6) 4. Fb5 Fd6 (4...f6 se joue aussi) 5. f4 Dh4+ (provoque une faiblesse dans la structure de pion des blancs qui va compenser les faiblesses du camp noir. Le direct 5... De7 donne des positions presque similaires mais sans la faiblesse du pion g3. 5... f6 se joue aussi. 5... exf4 est une faute qui perd la Tour 6. Fxg7 Dh4+ 7. Rf1 cependant après 7... Cf6 8. Cf3 Dh5 9. Fxh8 Ce4, Odessky juge que la position est difficile pour les blancs et propose de ne se contenter d'un Cavalier par 9. Fxf6) 6. g3 De7 7. Cf3 Fg4 (7... f6 est également joué. 7... e4 est une faute 8. Fxg7) 8. fxe5 Fxe5 (8...Fxf3 perd la partie après le coup intermédiaire 9. exd6 qui libère la grande diagonale pour le Fou b2. après 9... De4 10. Cc3, les menaces des blancs sont trop nombreuses et il n'y a pas de contre-jeu noir) 9. Fxe5 Fxf3 10. Dxf3 Dxe5 11. Cc3 (les blancs ont le choix dans l'ordre de leurs 3 prochains coups. après 11. Cc3, les noirs pourraient être tentés par le faible 11... Ce7, croyant faussement empêcher le doublement de leur pion c. Après 11. o-o les noirs peuvent être tentés par prendre la Tour a1, après quoi les blancs ont un mat en 8 coups. 11. Fxc6+ bxc6 transpose dans la partie.) 11... Cf6 12. Fxc6+ bxc6 13. o-o o-o (la position est égale, cependant les noirs doivent défendre leur position et éviter les échanges de pièces alors que les blancs ont un jeu plus facile) 14. Df5 (14.Df4 a été joué plus souvent.) Dd6 15. Tf4 Tae8 16. Ta4 c5 17. Tf1 d4 18. exd4 cxd4 19. Cb5 Db6 20. Cxd4 c5 21. Cf3 c4+ 22. Rh1 cxb3 23. axb3 Te2 24. Dd3 Tfe8 25. Td4 h5 26. Rg1 a5 27. Tf2 T2e7 28. Cg5 Te1+ 29. Rg2 Dc6+ 30. Rh3 T1e5 31. Tc4 Db7 32. Rh4 (une faute, 32...Txg5 33. Rxg5 Ce4+ 34. Txe4 Txe4 et les noirs gagnent facilement. Il fallait jouer 32. Tf5) 32... De7 33. Tf5 Te2 34. h3 g6 35. Txf6 Dxf6 36. Tf4 Dd8 37. Dxd8 Txd8 38. Cxf7 Tdxd2 39. Rg5 Rg7 40. Rh4 Td5 41. c4 Tc5 42. Tf1 a4 43. bxa4 Txc4+ 44. g4 hxg4 45. Cd6 Td4 46. Cb5 Tb4 47. hxg4 Tg2 48. Rh3 Tgxg4 49. a5 Th4+ 50. Rg3 Tbg4+ 51. Rf3 Tf4+ 52. Rg3 Txf1 53. Rxh4 Tf4+ 54. Rg3 Ta4 55. Cd6 Txa5 56. Ce4 Ta3+ 57. Rg4 Ta4 58. Rg5 Ta5+ 59. Rg4 Rh6 0-1.
Bibliographie
modifier- (en) Ilya Odessky, Winning quickly with 1.b3 and 1...b6, New in Chess, 2020
- (en) Wesley So, My secret weapon : 1.b3, ChessBase, 2018 (DVD)
- (en) Cyrus Lakdawala, The Nimzo-Larsen attack move by move, Everyman Chess, 2013
- (fr) John Watson, Maîtriser les ouvertures volume 4, Olibris, 2010, chapitre 4, section "Le début Larsen : 1.b3", p. 148-157
- (en) Ilya Odessky, Play 1. b3! The Nimzo-Larsen attack : a friend for life, New in Chess, 2008
- (en) Byron Jacobs, Jonathan Tait, Nimzo-Larsen Attack, Everyman Chess, 2001