Seine-et-Oise

ancien département français, de 1790 à 1968

La Seine-et-Oise (prononcé [sɛ.ne waz]) est un ancien département français de la région parisienne, créé en 1790 et dissous en 1968. Le département de la Seine était enclavé en son sein.

Seine-et-Oise

17901968

Blason
Description de cette image, également commentée ci-après
La Seine-et-Oise au sein de la France métropolitaine de 1947 à 1968.
Informations générales
Statut Département français
Chef-lieu Versailles
Histoire et événements
Création
Loi prévoyant la suppression du département
Suppression effective

En 1968, six départements la remplacent :

Trois sont intégralement composés d'anciennes commune de la Seine-et-Oise. Ils forment avec la Seine-et-Marne la grande couronne :

  • les Yvelines (qui reprend le numéro minéralogique de la Seine-et-Oise « 78 ») ;
  • l'Essonne (de nouveau numéro minéralogique « 91 ») ;
  • le Val-d'Oise (« 95 »).

Les trois autres sont formés principalement d'anciennes communes de la Seine, auxquels ont été adjoints des communes de la Seine-et-Oise, et forment la petite couronne :

Histoire

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Carte du département de la Seine-et-Oise et du département de Paris (1790).

La Seine-et-Oise fut l'un des 83 départements créés à la Révolution française, le en application de la loi du , à partir d'une partie de la province d'Île-de-France.

Son chef-lieu était Versailles, et il eut pour sous-préfectures Corbeil (devenu Corbeil-Essonnes, remplacée par celle d'Évry à la suite du décret du [1]), Étampes (jusqu'en 1926), Mantes (devenu Mantes-la-Jolie) (sauf entre 1926 et 1943), Pontoise, Rambouillet (à partir de 1812), et, après 1962, Montmorency, Palaiseau, Le Raincy et Saint-Germain-en-Laye. Deux autres arrondissements s'ajoutèrent en 1966, Argenteuil et Étampes, pour préparer les nouveaux départements. Ainsi, au moment de sa suppression, le département comptait 11 arrondissements, 68 cantons et 688 communes (il y a aujourd'hui 686 communes dans ses limites)[réf. nécessaire].

Sa population s'élevait à 2 298 931 habitants en 1962 (dernier recensement avant sa suppression), et dépasserait aujourd'hui 4,5 millions d'habitants. Sa superficie était de 5 658,94 km2 (565 894 ha)[2].

Il était entouré par les départements de l'Oise au nord, de Seine-et-Marne à l'est, du Loiret au sud, d'Eure-et-Loir et de l'Eure à l'ouest. De plus, le département de la Seine, qui comprenait Paris et sa proche banlieue, était entièrement enclavé par la Seine-et-Oise.

Il a été supprimé le (tout comme le département de la Seine), en application de la loi du 10 juillet 1964 portant réorganisation de la région parisienne, et a constitué les départements de l'Essonne, du Val-d'Oise et des Yvelines. Quelques-unes de ses communes ont également formé des parties des Hauts-de-Seine (9 communes[3]), de la Seine-Saint-Denis (16 communes[4]) et du Val-de-Marne (18 communes[5]). La réorganisation de la région parisienne en 1964 aboutit à démembrer le Grand Paris pour plusieurs raisons principales[6] :

  • remédier à un déficit d'administration d'une collectivité fortement peuplée. L'équivalent actuel du territoire de Seine-et-Oise comporte environ 5 millions d'habitants ;
  • aujourd'hui imposer le district de la région de Paris (institué en 1961, le district regroupe Paris et la Seine, la Seine-et-Oise et la Seine-et-Marne) en démembrant le département de la Seine pour éviter l'émergence d'un contre-pouvoir trop important dans la Ve République naissante ;
  • rétablir une solidarité à l'échelle régionale et en particulier une solidarité à l'égard du territoire qui a été le plus délaissé dans l'histoire urbaine, sociale et politique du XIXe et du XXe siècle, le département de Seine-et-Oise. La Seine-et-Oise était en effet le parent pauvre des politiques d'équipement, de désenclavement et d'administration. Le département de Seine-et-Oise n'avait pas bénéficié de la manne financière de la Ville de Paris (qui était un territoire plus riche), comme avait pu en bénéficier le département de la Seine[6] ;
  • cantonner l'influence du Parti communiste français à un seul territoire, la Seine-Saint-Denis, et éviter que le PCF, à la faveur d'une alliance avec le PS de l'époque, la SFIO, ne reprenne les rênes du Grand Paris, donc du département de la Seine[6].

D'après Abel Hugo, vers 1835, le langage des habitants de Seine-et-Oise ne différait de celui des Parisiens que dans les campagnes, où le peuple avait naturellement un vocabulaire varié et des locutions qui tenaient à son état, au genre de ses occupations agricoles et industrielles, inconnues à celui de la capitale[7].

Par suite de l'ancien séjour de la cour à Versailles, les habitants de cette ville et des environs avaient un langage plus riche, plus figuré et plus nuancé d'expressions recherchées que ceux des autres arrondissements du département[7].

Héraldique

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Blason de Seine-et-Oise

Les armes de Seine-et-Oise se blasonnent ainsi :

d’azur semé de fleurs de lys d’or aux deux bandes ondées d’argent brochant sur le tout.

Ce blason a été créé en 1943 sous l'égide de la commission départementale d'héraldique. Le fond d'azur semé de fleurs de lys d'or reprend les armes de France ancienne qui sont aussi celles de l'Île-de-France, les deux bandes ondées d'argent symbolisent les deux principaux cours d'eau qui irriguent le département, la Seine et l'Oise.

Il a été repris par le nouveau département des Yvelines lors de sa création en 1968[8].

Histoire des divisions administratives

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La création des départements de Paris, des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne, de l'Essonne, des Yvelines, du Val-d'Oise à partir de la Seine et de Seine-et-Oise en 1968.
  • 1790 (décret du prenant effet le ) : création du département de Seine-et-Oise avec 9 districts : Corbeil, Dourdan, Étampes, Gonesse, Mantes, Montfort, Pontoise, Saint-Germain et Versailles, divisés en 59 cantons
  • 1795 : disparition des districts
  • 1800 (, loi du 28 pluviôse an VIII) : création des arrondissements : Corbeil, Étampes, Mantes, Pontoise et Versailles, divisés en 36 cantons
  • 1812 : création de l'arrondissement de Rambouillet
  • Après la victoire des coalisés à la bataille de Waterloo (), le département est occupé par les troupes prussiennes de à novembre 1818 (voir occupation de la France à la fin du Premier Empire).
  • 1882 : création du canton du Raincy
  • 1919 : création du canton de Villeneuve-Saint-Georges
  • 1920 : création du canton de Chennevières-sur-Marne
  • 1922 : création du canton d'Aulnay-sous-Bois
  • 1924 : création du canton de Maisons-Laffitte
  • 1926 (décret du ) : suppression des arrondissements d'Étampes et Mantes
  • 1931 : création du canton de Taverny
  • 1943 (loi du ) : restauration de l'arrondissement de Mantes
  • 1962 (décret n° 62-1294 du publié au journal officiel le [9]) : création des arrondissements de Montmorency, Palaiseau, Le Raincy et Saint-Germain-en-Laye
  • 1964 (décret du [10]) : le nombre de cantons passe de 41 à 67
  • 1964 (loi du ) : la suppression du département est programmée
  • 1965 (décret du ) : les chefs-lieux des nouveaux départements sont désignés
  • 1966 (décret du ) : la création de l'arrondissement d'Argenteuil, la restauration de l'arrondissement d'Étampes, le transfert du chef-lieu de l'arrondissement de Corbeil à Évry, la création du canton de Saint-Arnoult-en-Yvelines et quelques transferts de cantons entre arrondissements font coïncider les limites des arrondissements et des cantons avec les limites des futurs départements
  • 1967 (décret du ) : création des cantons des nouveaux départements
  • 1967 (décret du ) : l'entrée en vigueur complète de la loi du est fixée au
  • 1968 (1er janvier) : dissolution du département de Seine-et-Oise (entrée en fonction des conseils généraux des nouveaux départements, élus en 1967)

Arrondissements et cantons

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Arrondissements entre 1943 et 1962 :

Les arrondissements de Seine-et-Oise étaient composés des cantons suivants :

Arrondissement de Corbeil puis d'Évry (1800-1967)

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Ancien panneau « Seine-et-Oise » rue des Gaulois à Juvisy-sur-Orge (Essonne).

Le chef-lieu de cet arrondissement a été transféré de Corbeil-Essonnes (Corbeil jusqu'en 1951) à Évry en 1966.

De 1966 à 1967, le rattachement à cet arrondissement des cantons de Boissy-Saint-Léger, Chennevières-sur-Marne, Villeneuve-le-Roi et Villeneuve-Saint-Georges (qui devaient rejoindre le département du Val-de-Marne) est effectué à titre provisoire.

Arrondissement d'Étampes (1800-1926 puis 1966-1967)

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Ancien panneau « Seine-et-Oise »
à Milly-la-Forêt (Essonne).

Arrondissement de Mantes (1800-1926 puis 1943-1967)

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Arrondissement de Pontoise (1800-1967)

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Ancien panneau « Seine-et-Oise »
à Neuilly-Plaisance (Seine-Saint-Denis).

Arrondissement de Versailles (1800-1967)

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De 1966 à 1967, le rattachement à cet arrondissement des cantons de Meudon, Saint-Cloud et Sèvres (qui devaient rejoindre le département des Hauts-de-Seine) est effectué à titre provisoire.

Arrondissement de Rambouillet (1812-1967)

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Arrondissement de Montmorency (1962-1967)

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Arrondissement de Palaiseau (1962-1967)

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Arrondissement du Raincy (1962-1967)

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Arrondissement de Saint-Germain-en-Laye (1962-1967)

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De 1966 à 1967, le rattachement à cet arrondissement du canton de Rueil-Malmaison (qui devait rejoindre le département des Hauts-de-Seine) est effectué à titre provisoire.

Arrondissement d'Argenteuil (1966-1967)

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Économie

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Le Val-d'Oise et les Yvelines partagent la Chambre de commerce et d'industrie de Versailles[réf. nécessaire].

Notes et références

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  1. « Pourquoi... la capitale n'est pas Corbeil-Essonnes ? », sur leparisien.fr, Le Parisien,
  2. « Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1963, p. 476 »
  3. Chaville, Garches, Marnes-la-Coquette, Meudon, Rueil-Malmaison, Saint-Cloud, Sèvres, Vaucresson et Ville-d'Avray - Source paubc.info
  4. Aulnay-sous-Bois, Clichy-sous-Bois, Coubron, Gagny, Gournay-sur-Marne, Le Blanc-Mesnil, Livry-Gargan, Montfermeil, Neuilly-Plaisance, Neuilly-sur-Marne, Noisy-le-Grand, Le Raincy, Sevran, Tremblay-en-France, Vaujours, Villepinte - Source Atlas de l’architecture et du patrimoine de la Seine-Saint-Denis
  5. Ablon-sur-Seine, Boissy-Saint-Léger, Chennevières-sur-Marne, La Queue-en-Brie, Le Plessis-Trévise, Limeil-Brévannes, Mandres-les-Roses, Marolles-en-Brie, Noiseau, Ormesson-sur-Marne, Périgny, Santeny, Sucy-en-Brie, Valenton, Villecresnes, Villeneuve-le-Roi, Villeneuve-Saint-Georges et Villiers-sur-Marne - Source archives départementales du Val-de-Marne
  6. a b et c Exposés par le chercheur CNRS Emmanuel Bellanger dans le Film documentaire en ligne, réalisé à l'occasion de la parution du livre "Val-de-Marne : Anthologie 1964 - 2014" paru aux Éditions de l'Atelier en 2014
  7. a et b Abel Hugo, France pittoresque ou description pittoresque, topographique et statistique des départements et colonies de la France, t. 3, Paris, Delloye,
  8. Les armoiries des Yvelines, Connaître les Yvelines, 1er semestre 1992, conseil général des Yvelines, p. 4.
  9. « Texte du décret n° 62-1294 du 7 novembre 1962 portant sur la modification des circonscriptions territoriales des arrondissements de Versailles, Pontoise, Corbeil-Essonnes et Rambouillet, et création des arrondissements de Saint-Germain-en-Laye, Montmorency, Palaiseau et Le Rancy du département de Seine-et-Oise » [PDF], Légifrance (consulté le )
  10. « Texte du décret du 28 janvier 1964 publié le 30 janvier 1964 au Journal Officiel portant sur la modification de limites territoriales de cantons et créations de nouveaux cantons », Légifrance (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • V.A. Malte-Brun, L'ancien département de Seine-et-Oise - Histoire, géographie, statistique, administration, Paris, Éditions du Bastion (réédition de l'ouvrage de 1883), , 253 p.
  • Paul Joanne, Géographie de Seine-et-Oise, Paris, Hachette, , 71 p.
  • J. Hippolyte Daniel, Biographie des hommes remarquables de Seine-et-Oise: depuis le commencement de la monarchie jusqu'à ce jour. Précédée d'un Aperçu historique, et suivie d'écrits relatifs à ce département, Paris & Versailles : Angé, 1837, 280 p. [1]

Liens externes

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