D barré
Đ đ
Đ đ
Graphies
Capitale Đ
Bas de casse đ
Utilisation
Alphabets serbo-croate (bosnien, croate, monténégrin, serbe), bahnar, daasanach, hrê, jaraï, katu, kvène, koho, mnong central, rhade, vietnamien (quốc ngữ), walapai, certaines langues sames
Ordre 8e (quốc ngữ)
Phonèmes principaux /ɗ̺/ (vietnamien), //

Đ (minuscule : đ), appelé D barré, est une lettre additionnelle de l’alphabet latin. Elle correspond à la lettre D diacritée par une barre inscrite à travers son fût : ‹ Đ › ; en conséquence, sa minuscule est un d muni d'une barre inscrite à travers son ascendante : ‹ đ ›. Elle est utilisée dans les cas décrits ci-dessous. Sa forme majuscule est identique aux majuscules des lettres eth ‹ Ð, ð › et D hameçon ‹ Ɖ, ɖ ›. Elle n’est pas à confondre avec ‹ Ꟈ, ꟈ ›, le D barré à travers le contrepoinçon, ou la panse, et non l’ascendante, dont la majuscule est parfois traversée des deux côtés.

Utilisation modifier

Langues slaves modifier

L'utilisation de Đ est récente dans les langues slaves, elle est utilisée notamment serbo-croate (bosnien, croate, monténégrin, serbe), concurremment avec la graphie ‹ Dj › qui lui est équivalente. En cyrillique son équivalent est ‹ Ђ › en majuscule et ‹ ђ › en minuscule ; cette lettre représente le D mouillé, c'est-à-dire comme s'il était suivi d'un i discret (par exemple, « Đen » se prononce « Dién »). On la retrouve dans le nom du joueur de tennis serbe Novak Đoković ou de l'ancien président croate Franjo Tuđman, bien que la presse occidentale préfère les graphies ‹ Djokovic › et ‹ Tudjman ›[réf. souhaitée].

Vietnamien modifier

Le vietnamien s'écrit avec l'alphabet latin, du fait de la présence ancienne de missionnaires chrétiens, d'abord portugais, au Viêt Nam. Le Đ figure déjà dans la transcription du vietnamien utilisée le Dictionarium Annamiticum Lusitanum et Latinum d’Alexandre de Rhodes publiée en 1651. L'administration coloniale française a, par la suite, contribué à l'expansion de l'alphabet latin. Le chữ quốc ngữ, l'alphabet moderne vietnamien, utilise Đ pour transcrire le son /ɗ̺/, une consonne injective alvéolaire voisée apicale (proche du D français). Dans cet alphabet, la lettre D (non barrée) est prononcée différemment, comme un Z ou un Y français.

D barré avec une barre longue sur la capitale, en 1867, forme non utilisée aujourd’hui.
D barré avec une barre longue sur la capitale, en 1927 dans le BEFEO.

Langues sames modifier

En same du Nord et en same skolt, ‹ đ › se prononce /ð/. C’est une lettre à part entière, située entre D et E dans l’ordre alphabétique.

Daasanach modifier

En daasanach, le d barré est utilisé. Sa minuscule à la même forme que le d barré à travers la panse minuscule ‹ ꟈ ›[1].

Alphabets phonétiques modifier

Le d barré ‹ đ › est utilisé comme symbole phonétique, en 1861 par C. A. E. Jessen, pour représenter une consonne fricative dentale voisée [ð][2].

Variantes modifier

Formes du D barré
Majuscule Minuscule Description
Formes avec la minuscule barré à l’ascendante.
Formes avec la minuscule barré à travers la panse, comme , utilisées en daasanach.

Représentations informatiques modifier

Le D barré possède les codages Unicode suivants :

formes représentations chaînes
de caractères
points de code descriptions
capitale Đ ĐU+0110 U+0110 lettre majuscule latine d barré
minuscule đ đU+0111 U+0111 lettre minuscule latine d barré

Avant Unicode 13.0, le d barré à travers le contrepoinçon est considéré comme une variante du glyphe du D barré (à travers le fût)[3], il n’avait donc pas de code propre. Depuis Unicode 13.0, les caractères Ꟈ et ꟈ sont codés pour le D barré à travers le contrepoinçon.

Certaines fontes avec les deux formes barrées placent la forme du D barré à travers le contrepoinçon à la place d’autres caractères, comme ceux du D barré, ceux du eth ou ceux D hameçon lorsqu’ils ne sont pas utilisés.

Notes et références modifier

  1. Nyingole et Kwanyangʼ 2013, p. 67.
  2. Jessen 1861.
  3. Latin étendu A, Intervalle : 0100–017F, Le standard Unicode, version française 5.0

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • (da) C. A. E. Jessen, « Om stavelsemåls og „toneholds” gengivelse i lydskrift ; De almindeligst kendte levende sprogs lydbetegnelse sammenstillet med lydskriftens », Tidskrift for Philologi og Pædagogik, vol. 2,‎ , p. 51-69 (lire en ligne)
  • Pierre-Yves Lambert, La langue gauloise : Description linguistique, commentaire d’inscriptions choisies, Paris, Errance, , 248 p. (ISBN 2-87772-224-4)
  • (dsh) Benedict Lokono Nyingole et Gosh Kwanyangʼ, Af Daasanach Tuony Mé Gáá Koonlé, SIL International, (lire en ligne)