Beta Capricorni
Beta Capricorni (β Cap / β Capricorni) dans la Désignation de Bayer est un système d'étoiles quintuple[4] de la constellation du Capricorne, et porte le nom Dabih.
Dabih
Ascension droite | 20h 21m 00,7s |
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Déclinaison | −14° 46′ 53″ |
Constellation | Capricorne |
Magnitude apparente | +3,05 / +6,09 |
Localisation dans la constellation : Capricorne | |
Type spectral | K0II+B8V / A0III |
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Indice U-B | 0,28 / −0,11 |
Indice B-V | 0,79 / −0,02 |
Variabilité | aucune |
Vitesse radiale | −19 / −18 km/s |
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Mouvement propre |
μα = 48,42 / 42,64 mas/a μδ = 14,00 / 0,37 mas/a |
Parallaxe | 9,94 ± 1,00 mas |
Distance |
328 al (101 pc) |
Magnitude absolue | −1,96 / +1,08 |
Désignations
Nomenclature modifier
Dabih est le nom propre aujourd’hui approuvé pour Beta1 Carpricorni / β1 Cap par l’Union astronomique internationale (UAI)[5]. Ce nom vient de l’arabe سعد الذابح Saᶜd al-Ḏābiḥ, « la Propice du Sacrificateur », qui s’applique, dans le ciel arabe traditionnel, au couple αβ Cap, lequel constitue la XXe des manāzil al-qamar ou « stations lunaires ». Ce couple est le premier de la série des dix السعود « les Propices » qui marquent l’époque des pluies revivifiantes pour la nature, sachant que الذابح al-Ḏābiḥ est une épithète divine antique liée à l’istisqā’, soit une cérémonie d’imploration de la pluie devenue, dans le cadre islamique, une demande faite à Allāh.
Individualisée dans les catalogues tardifs, β Cap est أوّل سعد الذابح Ğanūbī Saᶜd al-Ḏābiḥ' dans le catalogue d’al-Tīzīnī ‘l-Muwaqqit (1533)[6]. Dans sa traduction du یجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437), Thomas Hyde (1665) transcrit le second terme du nom Dâbih[7], ce dont se saisit Giuseppe Piazzi pour nommer Dabih Major et Dabih Minor les deux étoiles principales du système Beta Carpricorni / β Cap [8]. Transformés en Algedi au cours du XXe siècle, les deux noms sont repris par Richard Hinckley Allen[9], ce qui a permis leur diffusion dans les catalogues des XXe et XXIe siècles, alors que l’UAI réserve le nom Dabih à β1 Cap.
Sadalzabih est une variante de Dabih pour β Cap. C’est, au départ, l’arabe سعد الذابح Saᶜd al-Ḏābiḥ, soit le nom de la la XXe des manāzil al-qamar ou « stations lunaires » (voir supra), ce qui lui vaut de figurer vers l’an mil dans les premières listes latines des stations notamment sous la forme Scaldebo. Puis, probablement[Interprétation personnelle ?] dans la tradition des listes de stations, on le trouve sous la forme Sadalzabih dans la littérature astrologique comme nom de β Cap, notamment chez Robert Ambalein (1936)[10].
Propriétés modifier
Le système β Capricorni est situé à 328 années-lumière de la Terre. Comme elle est voisine de l'écliptique, β Capricorni peut être occultée par la Lune, et aussi (rarement) par les planètes.
Structure et membres modifier
β Capricorni |
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Double visuelle modifier
Avec des jumelles ou un petit télescope, β Capricorni peut être résolue en une étoile double. La plus brillante des deux composantes, β1 Capricorni (traditionnellement Dabih Major) a une magnitude apparente de +3,05, tandis que la plus faible, β2 Capricorni (traditionnellement Dabih Minor), a une magnitude apparente de +6,09. Les deux composantes sont séparées par 3,5 arcminutes sur le ciel, soit au moins 21 000 ua (0,34 années-lumière). Elles mettent environ 700 000 ans pour parcourir leur orbite. Chacune des deux composantes est elle-même composée de plusieurs étoiles.
À cause de la complexité de ce système, plusieurs conventions ont été utilisées pour nommer les sous-composantes. Cet article suit le système utilisé dans le Multiple Star Catalogue[11],[12].
β1 Capricorni modifier
La composante la plus brillante, β1 Capricorni ou β Capricorni A, est la plus complexe de la paire. Elle possède au moins trois composantes et son spectre est difficile à interpréter.
Elle est dominée par un couple d'étoiles, la géante lumineuse orange de type K β Capricorni Aa, avec une magnitude apparente de +3,08, et la naine bleue-blanche de type B, β Capricorni Ab1, avec un magnitude apparente de +7,20. Ces deux composantes sont séparées par 0,05 arcseconde (5 ua) et ont une période orbitale de 3,77 ans.
La composante Aa a une température de surface de 4900 kelvins, un diamètre égal à 35 fois celui du Soleil et une luminosité 600 fois celle du Soleil. La composante Ab1 possède une autre compagne invisible, β Capricorni Ab2, qui tourne autour de Ab1 avec période orbitale de 8,7 jours. On pense que la composante Aa est elle-même multiple.
β2 Capricorni modifier
La composante la plus faible de l'étoile double visuelle, β2 Capricorni ou β Capricorni B, est plus simple et mieux connue. C'est une étoile binaire, dont la composante la plus brillante, β Capricorni Ba, a une magnitude de 6,1. C'est une géante de type A0, 40 fois plus lumineuse que le Soleil. La compagne, β Capricorni Bb, est à environ 3 arcsecondes de B. β Capricorni B est inhabituelle car elle possède de grandes quantités de mercure et de manganèse dans son atmosphère.
Autres composantes modifier
Deux autres étoiles proches furent découvertes par John Herschel. Elles sont situées à 112 arcsecondes de β1 Capricorni et on ne sait pas si ce sont de simples doubles optiques ou si elles font partie du système β Capricorni. Elles sont parfois appelées β Capricorni D et E.[réf. nécessaire]
Notes et références modifier
- (en) * bet Cap -- Double or multiple star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
- (en) * bet01 Cap -- Spectroscopic binary sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
- (en) * bet02 Cap -- Double or multiple star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
- Beta Capricorni, sur le Multiple Star Catalog
- (en) IAU, « Star Names », Site « IAU », List of January 1st, 2021. »
- (fr) Muḥammad al-Tīzīnī ‘l-Muwaqqit, « Ğadwal al-kawākib al-ṯābita ou Table des étoiles fixes », in Roland Laffitte, Des noms arabes pour les étoiles. Apporthttps://commons.wikimedia.org/wiki/File:Capricornus_IAU.svg?uselang=fr de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, p. 179.
- (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, Commentarii, p. 42. »
- (la) Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 144.
- (en) Richard Hinckley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, pp. 140-141.
- Voir (fr) Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 130.
- (en) A. A. Tokovinin, « MSC - a catalogue of physical multiple stars », Astronomy & Astrophysics Supplement Series, vol. 124, , p. 75-84 (DOI 10.1051/aas:1997181, lire en ligne)
- « Multiple Star Catalog (MSC) », sur noao.edu via Internet Archive (consulté le ).
Liens externes modifier
- (en) James B. Kaler, « Dabih », sur Stars
- (en) β1 Capricorni sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
- (en) β2 Capricorni sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.