Daikaku-ji

temple bouddhique à Kyoto, Japon

Le Daikaku-ji (大覚寺, Daikaku-ji?) est un temple bouddhique Shingon situé dans l'arrondissement Ukyō-ku dans la banlieue ouest de Kyoto au Japon. Les principales images sont celles des cinq rois du savoir, centrées sur Fudō. C'est d'abord une villa de l'empereur Saga (785-842) d'où plus tard l'empereur retiré Go-Uda dirige son gouvernement cloîtré. Une école d'ikebana, le Saga-goryū, est installée dans le temple. Le lac artificiel du temple, l'étang d'Osawa, est un des plus anciens étangs de jardin japonais de l'époque de Heian encore existants[1].

Daikaku-ji
Image illustrative de l’article Daikaku-ji
Le Shōshinden est un bâtiment de l'époque Azuchi-Momoyama avec une réplique des chambres où l'empereur retiré Go-Uda dirige son gouvernement cloîtré.
Présentation
Nom local 法輪寺
Culte Bouddhisme Shingon
Site web www.daikakuji.or.jp et www.daikakuji.or.jp/englishVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays Japon
Ville Kyōto
Coordonnées 35° 01′ 42″ nord, 135° 40′ 40″ est

Carte

Histoire

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Le Daikaku-ji est fondé au début de l'époque de Heian[2], à l'origine comme résidence pour la retraite de l'empereur Saga (785-842)[1].

Selon la tradition, lorsque le Japon subit une grave épidémie, le moine bouddhiste Kobo Daishi, fondateur du bouddhisme Shingon, suggère que l'empereur Saga copie personnellement un important document religieux bouddhiste appelé le sūtra du Cœur (Hanna Shingyo). Après que l'empereur a fait une copie manuscrite, l'épidémie aurait pris fin. Le manuscrit du sūtra est conservé dans le temple et montré au public une fois tous les soixante ans, la dernière datant de 2018. Des pèlerins continuent de venir au temple pour faire des copies du sūtra, copies qui sont conservées dans le temple avec l'original[1].

Le temple a été créé en 876, trente-quatre ans après la mort de l'empereur Saga, par sa première fille, l'impératrice Masako, qui lui donne son nom. Il s'agit d'un temple monzeki dont par tradition les princes impériaux sont nommés abbés.

Au fil des ans, il sert de maison de retraite à plusieurs empereurs. Le bâtiment original a été détruit mais, durant l'époque d'Edo, l'empereur Go-Mizunoo le fait remplacer par un temple de l'époque Azuchi Momoyama qui est un bâtiment du palais impérial de Kyoto. Le temple est alors placé dans une cour gravillonnée à côté de l'étang. Les parois coulissantes à l'intérieur sont ornées de peintures par des artistes de l'école Kano de l'époque de Momoyama. Parmi les autres bâtiments du temple se trouvent la salle des fondateurs (également en provenance du palais impérial de Kyoto) et le hon-dō, c'est-à-dire le bâtiment principal[3].

Étang et jardin

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L'étang d'Osawa avec le temple Daikaku-ji au loin.

L'étang d'Osawa (Osawa no ike) est plus ancien que le temple lui-même. C'est un lac artificiel de 2,4 ha créé par l'empereur Saga, soit durant son règne (809-823) soit entre son retraite du pouvoir et sa mort en 842. C'est alors un jardin impérial du style connu sous le nom chisen-shuyu : un jardin destiné à être vu à partir d'un bateau, semblable au jardin chinois impérial de l'époque. Le lac est créé par le barrage d'un ruisseau qui vient de la cascade Nakoso. À l'extrémité nord de l'étang se trouvent deux îles, une grande et une petite — la petite île est connue sous le nom « île des Chrysanthèmes ». Entre les deux îles, plusieurs petits îlots rocheux censés ressembler à des jonques chinoises à l'ancre. Sur un flanc de colline au nord du lac semble être posée une cascade sèche (karedaki), espèce de jardin sec ou jardin zen, où une véritable chute d'eau est suggérée par une composition de pierres.

Le jardin est célébré dans la poésie d'alors. Un poème dans une anthologie de cette époque, le Kokin wakashū, décrit le Kiku-shima, ou « île des chrysanthèmes » de l'étang d'Osawa :

J'avais pensé qu'ici
seul un unique chrysanthème pouvait pousser.
Qui donc a planté
l'autre dans les profondeurs
de l'étang d'Osaka ?

Un autre poème de l'époque de Heian, dans le Hyakunin isshu cette fois, décrit une cascade de rochers qui simulent une chute d'eau, dans le même jardin :

La cascade il y a longtemps
a cessé de gronder,
mais nous continuons à entendre
le murmure
de son nom[4].

Le lac a été créé comme un lieu particulièrement approprié pour observer le lever de la lune à partir de bateaux. Il est également devenu, et demeure, un endroit populaire pour la contemplation des cerisiers en fleurs autour du lac. Une fête d'observation de la lune se tient dans le jardin chaque automne pendant trois jours, autour de la date de la lune des moissons ; elle comporte des danseurs costumés et des musiciens ainsi que des bateaux-dragons dans le style de l'époque de Heian. De nos jours, le lac est un parc populaire pour les habitants de Kyoto. En plus du jardin autour du lac, il y a une grande cour jardin entre les bâtiments du temple[3].

Galerie d'images

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Notes et références

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  1. a b et c Young et Young 2005, p. 72.
  2. Richard Ponsonby-Fane, Kyoto: The Old Capital of Japan, 794-1869, 1956, p. 112.
  3. a et b Young et Young 2005, p. 72-73.
  4. Nitschke, Le Jardin japonais, p. 42.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Gunter Nitschke, Le Jardin japonais. Angle droit et forme naturelle, traduit de l'allemand par Wolf Fruhtrunk, Paris, Taschen, 1999 (ISBN 978-3-8228-3034-5).
  • Richard Ponsonby-Fane, Kyoto: The Old Capital of Japan, 794-1869, Kyoto, The Ponsonby Memorial Society, 1956.
  • (en) David Young et Michiko Young, The Art of the Japanese Garden, Singapour, Tuttle Publishers, , 176 p. (ISBN 978-0-8048-3598-5).

Articles connexes

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Liens externes

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