Daniel-Marie Thévenet
Daniel-Marie Thévenet, aussi connu comme frère Daniel-Marie, est un religieux franciscain conventuel français.
Cet article n’est pas rédigé dans un style encyclopédique ().
Vous pouvez améliorer sa rédaction !
| Naissance | |
|---|---|
| Activités |
Prêtre catholique (depuis ), religieux catholique |
| Période d'activité |
1991-aujourd'hui |
| Nom en religion |
Frère Daniel-Marie |
|---|---|
| Ordre religieux | |
| Condamné pour | |
| Condamnation |
4 ans de prison |
Il est actuellement membre du couvent Saint-Antoine-de-Padoue de Bruxelles.
Biographie modifier
Né à Lyon, Daniel-Marie Thévenet s'engage dès ses 14 ans dans des mouvements trotskistes à Moulins[1]. Entre 18 et 21 ans, Thévenet abandonne ses études universitaires et s'adonne à la consommation de substances illicites, notamment le LSD, la cocaïne et l'héroïne. Impliqué dans des braquages de banques, il se réfugie en Italie, où il est condamné à quatre ans de prison par contumace. Il est amnistié en 1988[2],[3].
Daniel-Marie entre dans l'ordre des Franciscains et est ordonné prêtre en 1991. Il joue un rôle significatif dans la refondation de cet ordre en France, en refondant les couvents de Narbonne, Cholet et de Bruxelles[2][source insuffisante].
Frère Daniel-Marie a établi des relations avec des personnalités du renouveau charismatique[4]. Il fréquente le docteur Dubois et la Communauté des Béatitudes au Château Saint-Luc[5], et est également un proche du père Daniel-Ange[6],[7], fondateur de Jeunesse-Lumière. Il a participé à des sessions Agapè au Puy-en-Velay, avant qu'elles ne soient recadrées par l'évêque Luc Crepy[5],[8].
Il est actuellement membre du couvent Saint-Antoine-de-Padoue de Bruxelles[1].
Controverses modifier
Guérisons modifier
Daniel-Marie Thévenet a été critiqué pour ses pratiques de guérisons, jugées non conformes à la doctrine catholique par le magazine Golias dans un article de 2023 intitulé Quand frère Daniel-Marie fait son show. Il est accusé d'annoncer publiquement et avec certitude des guérisons de divers maux tels que le cancer, l'esprit de coquetterie, l'eczéma, les ulcères et brûlures d'estomac, et même l'échec scolaire. Ces actions sont considérées[5] comme contraires aux instructions de Joseph Ratzinger lorsqu'il était préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi[9]. Le magazine Golias soulève également des questions sur ses méthodes uniques, où il prétend faire revivre à ses adeptes leurs expériences in utero jusqu'à leur naissance. Il compare cette trajectoire à un passage à travers ce qu'il nomme le « tunnel de gloire », qu'il compare explicitement au « vagin de la Vierge Marie »[5].
Il est aussi accusé[5] de s'inspirer des agapèthérapies du Dr Dubois, un personnage controversé dans la mouvance de la Communauté des Béatitudes. Annie Guibert, présidente du Centre contre les manipulations mentales, lors de son audition au Sénat, dénonce les « victimes brisées et de familles détruites par les sessions[10] ».
Libération[11] évoque l'article de Golias, et écrit au sujet de Daniel-Marie Thévenet « Le gars, effectivement, fait peur ». Dans cet article, Bernadette Sauvaget indique que le cardinal François Bustillo n'aurait pas eu « tout à fait les mains libres » pour régler ce qui est qualifié de « problème ».
Opposition au Magistère de l'Église catholique modifier
Daniel-Marie Thévenet est critiqué par Anne Lécu, sœur dominicaine membre de la cellule de lutte contre les dérives sectaires dans l’Église catholique, dans la revue Études pour sa théologie en opposition au Magistère de l'Église Catholique et en particulier à une note de 2007 de la Conférence des évêques de France concernant les pratiques de guérison. Anne Lécu note que la défense du frère constitue un exemple flagrant de « dévalorisation et de torsion de la parole magistérielle », en plus de confondre volontairement péché originel et péché des ascendants. Il se voit comparé par la revue à un « medium »[12],[13].
Le magazine Golias[5] souligne aussi que Thévenet défend les « âmes errantes », une notion en flagrante contradiction avec le catéchisme de l'Église catholique (CEC §1022) et dont la non-existance est dogmatique selon le décret Benedictus Deus de Benoît XII.
L'enquête du magazine Golias et les interventions du frère Daniel Marie sont analysées par SOS Discernement[14], plateforme liée à la Pastorale Nouvelles croyances, dérives sectaires et au père Auzenet, exorciste diocésain. L'analyse valide les conclusions de Golias sur une « tendance troublante à mêler notions de maladie et de péché », et pointe les dangers des pratiques des frères franciscains conventuels du point de vue psychologique et théologique. Sur ce dernier point, la plateforme souligne des contradictions entre les pratiques de guérison décrites par Golias et les écrits évangéliques tels qu'inteprétés par la théologie catholique. Pour celle-ci, les guérisons doivent être comprises comme « des signes et pas quelque chose qui s’apparenterait à de la magie ». L'auteur évoque une tendance par le frère Daniel Marie à extraire les passages de guérison de leur contexte et de la Tradition écclésiale, ce qui amènerait à « détruire deux millénaires d’avancement dans la compréhension de la Révélation », et serait contraire à la constitution Dei Verbum.
Sentinelles de la Sainte Famille modifier
Le magazine Golias[5] évoque aussi une communauté de femmes qui aurait le frère pour unique réferent, les Sentinelles de la Sainte Famille. Les statuts[15] flous de cette communauté, le culte de la personnalité dont il ferait l'objet en plus de propos ambigus comme l'évocation d' « épousailles mystiques » lors de ses lettres y sont évoqués.
Ouvrages modifier
- Le chemin de Croix Jésus et les femmes, Éditions des Béatitudes, , 116 p. (ISBN 9791030605457)
- En route vers la guérison (préf. Michel Aupetit), Nouan-le-Fuzelier, Éditions des Béatitudes, , 166 p. (ISBN 9791030604238)
- Les charismes pour tous : Les dons de l'Esprit Saint pour les imparfaits, les parfaits et tous les autres (préf. Daniel-Ange), Nouan-le-Fuzelier, Éditions des Béatitudes, , 212 p. (ISBN 9791030603934)
- avec François Garagnon, Frathello, Monte Cristo éditions, (ISBN 978-2-90-940373-1)
Notes et références modifier
- Domitille Farret d'Astiès, « Frère Daniel-Marie, l’ancien braqueur devenu franciscain », Aleteia, (lire en ligne, consulté le )
- Pierre Fontanier, « Je suis passé de braqueur de banque à prêtre, il y a donc de l’espoir », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le )
- « Ce frère franciscain est un ancien braqueur de banques ! », Famille chrétienne, (lire en ligne, consulté le )
- Bernard Litzler, « Renens: la rencontre vibrante du Renouveau charismatique romand », Cath.ch, (lire en ligne, consulté le )
- Christian Terras, « Quand frère Daniel-Marie fait son show : Généalogie, eucharistie et guérisons au programme », Golias Hebdo, Golias, no 783, (lire en ligne, consulté le )
- « Les charismes pour tous », sur Éditions des Béatitudes, (consulté le )
- « Soirée avec le Père Daniel-Ange - Franciscains Bruxelles » (consulté le )
- Julien Bonnefoy, « Eglise - L’évêque du Puy réforme les sessions Agapè », L'éveil de la Haute-Loire, (lire en ligne, consulté le )
- Congrégation pour la Doctrine de la Foi, « Instruction sur les prières pour obtenir de Dieu la guérison », sur vatican.va, (consulté le )
- « Dérives thérapeutiques et dérives sectaires : la santé en danger (Auditions) », sur Sénat, (consulté le )
- Bernadette Sauvaget, « François-Xavier Bustillo, la crosse s’autonomise », Libération, (lire en ligne, consulté le )
- Anne Lécu, « Pratiques de déresponsabilisation », Études, no 4308, (lire en ligne, consulté le )
- Commission doctrinale de la Conférence des évêques de France, « Sur la guérison des racines familiales par l’eucharistie : Note doctrinale no 6 » [PDF], (consulté le )
- « À propos des prières pour la guérison », sur sosdiscernement.org, (consulté le )
- « Statuts » [PDF], sur Sentinelles de la Sainte Famille, (consulté le )
