Daniel Widlöcher

psychiatre et psychanalyste français
Daniel Widlöcher
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Fonction
Président
Association psychanalytique internationale
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Daniel Jean Florent Henri WidlöcherVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
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Distinction
Sigourney Award (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Daniel Widlöcher, né le à Paris et mort le au Kremlin-Bicêtre, est un psychiatre, professeur des universités-praticien hospitalier, et psychanalyste français. Il est président de l'Association psychanalytique internationale en 2001.

Biographie modifier

Daniel Widlöcher est issu, du côté paternel, d'une famille alsacienne, qui a opté pour la France. Son grand-père maternel quant à lui est médecin généraliste à Paris[1]. C'est sous son influence qu'il décide de faire des études de médecine, dans la perspective de devenir psychiatre[1]. Il réalise son externat à Paris, et se forme en psychiatrie de l'enfance dans le service de pédopsychiatrie de l’hôpital Ambroise Paré dirigé par Jenny Aubry[2]. Il fait son service militaire à Alger, dans le service de psychiatrie adulte de l’hôpital militaire Maillot[1]. À son retour en métropole, il fait son internat en neurologie et psychiatrie à l'hôpital de la Salpêtrière. Il obtient des équivalences en psychologie et donne des charges de cours. Il obtient son diplôme de médecin et un doctorat en psychologie[1]. Sa thèse est la première en France à étudier les propriétés thérapeutiques du LSD[réf. nécessaire][3].

Professeur de médecine modifier

Daniel Widlöcher est nommé assistant des hôpitaux à la Salpêtrière, où il est chargé de mettre en place un département de psychothérapie[1]. Il mène une carrière hospitalo-universitaire[4]. Il est nommé attaché de consultation-assistant à partir de 1959, puis PU-PH titulaire de la Pitié-Salpêtrière.

À partir de 1980, il est nommé chef du Département de psychiatrie de la Pitié-Salpêtrière et réorganise la psychiatrie universitaire avec le Pr. André Guérard des Lauriers. Directeur de l’unité INSERM 302 « Psycho pathologie et pharmacologie des comportements », il dirige le département de psychiatrie jusqu'en 1996[1].

Il occupe différentes fonctions au CNRS, où il est membre de la section de psychologie de 1969 à 1978, puis de 1983 à 1991 et président de la section « Psychologie et psychophysiologie », de 1983 à 1988[1]. Il est conseiller auprès du ministre de la Santé Edmond Hervé, en 1983-1984[1].

Psychanalyste modifier

Daniel Widlöcher devient psychanalyste, tout en poursuivant sa carrière universitaire, notamment à cause de son intérêt pour le développement de l'enfant[5][source secondaire nécessaire]. Il fait une analyse avec Jacques Lacan de 1953 à 1960[1][source secondaire nécessaire]. Il prend ses distances ultérieurement à l'égard de Lacan, car il n'est pas en accord avec l'évolution de celui-ci en ce qui concerne la technique analytique et la formation des analystes. Il se montre d'ailleurs très critique à son égard, notamment dans un entretien donné en 2011, dans lequel il indique qu'à son avis, « Lacan s’intronisait, et n’acceptait les autres qu’autant que leurs idées rejoignaient les siennes ». Pour lui, Lacan avait « un souci de maîtrise des gens plus que d’ouverture » et tenait beaucoup à la « dépendance » de ses analysés, ce qui pour lui, s'apparente à une exploitation[6][source secondaire nécessaire]. Il estime que son « but ultime était d’être le nouveau Freud » et qu'il « se rêvait en chef d’école française. »[6][source secondaire nécessaire].

Il se reconnaît moins dans une filiation avec Lacan qu’avec Daniel Lagache à qui il a demandé de superviser les activités psychanalytiques mises en place à la Salpêtrière[1][source secondaire nécessaire]. Il établit également une relation avec Donald Winnicott à l'occasion de la création de l'Association psychanalytique de France, à partir de 1963, grâce à l'intermédiaire de Wladimir Granoff[2][source secondaire nécessaire]. Il est membre fondateur en 1964 de l'Association psychanalytique de France[7][source secondaire nécessaire] et au sein de laquelle il exerce diverses fonctions. Il est membre du comité de lecture de la revue Cliniques méditerranéennes. Il préside l'Association psychanalytique internationale de 2001 à 2005. Il préside aussi l'Association française de thérapie comportementale et cognitive de 1979 à 1980[8][source secondaire nécessaire]. Il préside le comité de l'enseignement de l'Association psychanalyse et psychothérapies — Recherches expérimentales et cliniques sur l'application de la psychanalyse aux psychothérapies[9][source secondaire nécessaire].

Il meurt le [10] au Kremlin-Bicêtre[11].

Distinctions modifier

Daniel Widlöcher est lauréat du Sigourney Award en 1998[12].

Publications modifier

Ouvrages modifier

  • L'interprétation des dessins d'enfants, Charles Dessart, Bruxelles, 1965, (ISBN 2-87009-005-6).
  • Freud et le problème du changement, Paris, PUF, 1970. Rééd., Paris, PUF, 2011.
  • Les logiques de la dépression, Paris, Fayard, 1983. Deuxième édition, Paris, Fayard, 1985. Troisième édition, Paris, Fayard, 1995.
  • Métapsychologie du sens, Paris, PUF, 1986, collection "Psychiatrie ouverte". Rééd., Paris, PUF, 2001.
  • Les psychotropes,une manière de penser le psychisme?, Les Empêcheurs de penser en rond, 1990, (ISBN 2-908602-02-4).
  • Traité de psychopathologie, Paris, PUF, 1994, collection "Grands traités". Rééd., Paris, PUF, 2005.
  • Les nouvelles cartes de la psychanalyse, Paris, Odile Jacob, 1996, (ISBN 2-7381-0332-4).
  • Sexualité infantile et attachement, Paris, Payot, 2001, collection "pbp". Rééd., Paris, PUF, 2018, collection "Bibliothèque de psychanalyse".
  • Le psychodrame chez l'enfant, Paris, PUF, 2003, collection "Quadrige".
  • (dir.) Psychanalyse et psychothérapie, Ramonville, Érès, 2008, collection "Le Carnet Psy", (ISBN 978-2-7492-0854-1).
  • Comment on devient psychanalyste … et comment on le reste, Paris, Odile Jacob, 2010.
  • Avec Marie-Christine Hardy, La dépression, Paris, Hermann, 1989, (ISBN 2-7056-6099-2).
  • Avec Pierre Fédida, Actualité des modèles freudiens : langage, image, pensée, Paris, PUF, 1995.
  • Avec Nicole Delattre, La Psychanalyse en dialogue, Paris, Odile Jacob, 2003.
  • Avec Frédéric Advenier, Alain Braconnier, Dominique Cohou, Nicole Delattre, Bertrand Hanin, Luis Maria Moix, Michel Musiol, Les psychanalystes savent-ils débattre ? Paris, Odile Jacob, 2008.
  • Avec Antoine Périer et Nicolas Georgieff, Conversations psychanalytiques, Paris, Odile Jacob, 2017.

Articles modifier

  • Intériorisation et processus thérapeutique, "La psyché", Paris, Gallimard, 1975, Nouvelle Revue de psychanalyse, no 12.
  • Un peintre et son psychanalyste : Giovanni Segantini et Karl Abraham, dans Psychanalyse à l'université, no 9, Publication Association psychanalytique de France, Éditions Réplique, 1977.
  • L'hystérie dépossédée, in "L'idée de guérison", Paris, Gallimard, 1978, Nouvelle Revue de psychanalyse, no 17.
  • L'interprétation entre guillemets, in "Dire", Paris, Gallimard, 1981, Nouvelle Revue de psychanalyse, no 23, 1981.
  • Intentionnalité et psychopathologie, in Revue internationale de psychopathologie, no 10 1993.
  • Entre la pensée et l'acte. De Freud à Wallon, in Enfance, t.47, no 1, 1993.
  • Emotional and psychopathological disturbances, HIV-infection, ouvrage collectif, Progr.Neuro-Psychopharmacol.& Biol.Psychiat. vol.17,1993.
  • L'analyse cognitive du silence en psychanalyse. Quand les mots viennent à manquer, in Revue internationale de psychopathologie, no 12, 1993.
  • À propos de la croyance délirante, Revue internationale de psychopathologie, n°14, 1994.
  • "Deuil fini et deuil sans fin. À propos des effets de l'interprétation", in Le Deuil, Paris, PUF, 1994, Monographies de la Revue française de psychanalyse.
  • Psychanalyse et science, en collaboration avec N. Dantchefet, E. Rappard, Encyclopédie médico-chirurgicale, 37-811-A30,1994.
  • A case is not a fact, in Int. J. Psycho-Anal., 1994, déc ; 75 (Pt 5-6), p. 1233-1244.
  • Psychanalyse de l'instant, L'Inactuel, no 2, Emplois du temps, Paris, Calmann-Lévy, 1994.

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h i et j Braconnier 2003, p. 5-11.
  2. a et b Daniel Widlöcher, « Winnicott et la psychanalyse », Le Carnet Psy, vol. 151, no 2,‎ , p. 37-39.
  3. Daniel Widlöcher, Le diéthylamide de l'acide lysergique ; étude de psycho-pathologie expérimentale, Paris, Thèse de médecine, (lire en ligne)
  4. [recension] Heike Eberlé, « Alain Braconnier, Daniel Widlöcher, Puf, coll. Psychanalystes d'aujourd'hui, 2003 », Le Carnet Psy, no 84, p. 17, [lire en ligne]
  5. Entretien de Laure Adler avec Daniel Widlöcher, émission « Hors champs » sur France-Culture en 2014 : [1].
  6. a et b [Entretien] Jean-François Marmion, « Daniel Widlöcher, 60 ans de psychanalyse », sur le-cercle-psy.scienceshumaines.com, (consulté le ).
  7. Association psychanalytique de Frence — Présentation, [lire en ligne]
  8. « Formations », sur AFTCC (consulté le ).
  9. Apep-Psy. page consultée en ligne le .
  10. « Le psychiatre et psychanalyste Daniel Widlöcher est mort », Élisabeth Roudinesco, Le Monde, .
  11. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  12. « Daniel Widlocher, 1998 », sur sigourneyaward.org, [lire en ligne]

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • Alain Braconnier, Daniel Widlöcher, PUF, coll. « Psychanalystes d'aujourd'hui », , 128 p.

Liens externes modifier

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