Dans mon île
Description de l'image DansMonIle-1958.jpg.
Single de Henri Salvador
Sortie 1957
Durée 3 min 21 s
Genre Chanson française
Format 45 tours LP[1]
Auteur Maurice Pon
Compositeur Henri Salvador
Label Disques Barclay

Dans mon île est le titre d'une chanson française interprétée et composée par Henri Salvador et dont les paroles sont écrites par Maurice Pon, en 1957. Elle figure sur la première plage de la face A du mini album du même titre, accompagnée de trois autres chansons : « Marianne » de Frank Miller, Jacques Larue, Richard Dehr et Terry Gilkyson, « Mathilda » de Fernand Bonifay et Harry Thomas et « Je Peux Pas Travailller » de Boris Vian et Henri Salvador, sous le label Disques Barclay, numéro 70139 / 7E BLY 9356, au format 45 tours étendu LP comprenant 4 morceaux.

Cette chanson marque la postérité au plan international non seulement par le nombre de ses reprises, principalement dans sa langue française d'origine et en versions instrumentales ainsi que du fait de sa popularité, plus particulièrement au Brésil, où elle inspire le style musical bossa nova.

Histoire modifier

À ses début, Henri Savador est édité chez Polydor, Fontana Records et Philips Records mais en 1958, il signe chez son ami Eddie Barclay jusqu'en 1962 où il va fonder ses propres éditions discographiques. Depuis longtemps, il maîtrise différents instruments et est passionné de jazz, tout en cultivant son talent de « chanteur de charme » ou crooner à la voix suave. Il choisit ce style pour composer et interpréter la chanson, lors de son enregistrement.

En 1958, Henri Salvador l'interprète dans le film italien Nuits d'Europe.

En 1958, Henri Salvador interprète cette version d'origine du disque à la guitare, sous la forme d'une samba dont le tempo est très ralenti, avec des harmonies riches[2] dans le film italien Europa di notte[3]. Ce film est projeté au Brésil au printemps 1959 et vu par plusieurs musiciens de Rio de Janeiro qui avertissent notamment Antônio Carlos Jobim, bien avant que cette cette chanson ne devienne populaire et rende Savador particulièrement célèbre dans ce pays[4].

À ce titre, Henri Salvador est considéré au Brésil, comme l'un des inspirateurs de cette musique bossa nova et sa chanson devient très populaire. Ainsi, à sa mort en 2008, le ministre et célèbre artiste brésilien Gilberto Gil déclare qu'il « est l'un des chantres de la bossa-nova »[5],[6]. En 2023, le film documentaire intitulé « Face B comme bossa, l'autre histoire d'Henri Salvador » confirme que cette chanson a bien participé aux influences de ce style musical, à la fin des années 1950[7]. L'un des artistes cofondateurs du genre, Roberto Menescal, délare à Salvador dans ce documentaire : « Sans toi, la Bossa Nova aurait de toute façon existé mais sans toi, elle n’aurait pas du tout été la même »[8].

Reprises et adaptations modifier

La chanson fait l'objet d'une trentaine de reprises et adaptations diverses. La première est une version instrumentale de jazz symphonique, produite par Eddie Barclay lui-même avec le prestigieux Quincy Jones aux arrangements (1960). La deuxième, également instrumentale, est signée par Hélio Mendes, Seu Piano e Seu Conjunto (1963).

Par la suite, en dehors de quelques rééditions, la chanson paraît oubliée pour une très longue période mais en 1978, le pianiste de jazz italien Pino Calvi, enregistre une version instrumentale et en 1980, le chanteur brésilien Caetano Veloso choisit de l'enregistrer pour son album qui sort en 1981. La chanson retrouve aussitôt un succès significatif, au Brésil et au plan international. Si l'Italien Fred Bongusto choisit de l'enregistrer pour son album sorti en 1988, il faut encore attendre longtemps avant qu'elle soit à nouveau reprise. Ainsi, à la fin de la décennie 1990, la chanteuse brésilienne Silvia Torres (1997) l'interpète.

À partir des années 2000, avec le retour au devant de la scène et du nouveau succès d'Henri Salvador, le titre est de plus réinterprété et adapté par différents artistes du monde entier. Ainsi, l'italien Stefano Bollani adapte une version instrumentale au piano (2001) puis les musiciens de jazz italiens Gianni Basso et Renato Sellani enregistrent leur propre adaptation (2002), également sans la partie vocale. Toujours en version jazz, le Francesca Ajmar Quartet italien signe sa propre reprise, avant la version de la chanteuse nippo-brésilienne Lisa Ono (2003); parmi les musiciiens invités à collaborer à cet album, on compte le Français Pierre Barouh, le jazzman Richard Galliano et Henri Salvador lui-même, qui interprète un duo avec la chanteuse, sur le titre « J'ai Vu ».

L'année suivante marque de nouvelles interprétations par la chanteuse franco-allemande Sophie Wegener avec le groupe Zona Sul, celle des brésiliennes Clara Moreno ou Cecilia Dale. Ensuite, l'Américaine Sara Lazarus avec le Français Biréli Lagrène pour leur Gipsy Project (2006) traitent le titre avec une version aux teintes manouches.

En 2006, Salvador reprend lui-même la chanson, qu'il enregistre dans une version version quasi similaire à l'original de 1957 puis l'année suivante, la canadienne Carol Welsman (2007) l'adapte dans un style jazzy plus contemporain.

Après la mort d'Henri Salvador, la chanson est successivement reprise par la chanteuse française Mademoizelle Fizz (2009), par le guitariste jazz français Sylvain Luc (instrumental, 2009), par le brésilien Paulo Costta puis par la harpiste brésilienne Cristina Braga (instrumental, 2010). Les reprises diverses se multiplient les années suivantes avec celle de la canadienne Diana Panton (2011), du Brésilien Fernando Rocha (2012), de la Française Clara Bellar (2013), l'adaptation vocale jazz du Hot Club Harmonists (2016) puis l'instrumental de l'harmoniciste français Olivier Ker Ourio (2017) ainsi que celle de la Capverdienne née au Sénégal, Karin Mensah (2018).

La formation jazz L'âme des poètes livre un instrumental acoustique (2020) puis l'année suivante, les Italiens Francesca Leone & Guido Di Leone donnent une version proche de l'original. Un an plus tard, la chanteuse jazz américano-brésilienne Laura Karst interpète une adaptation rhumba-jazz (2022) ainsi que la chanteuse française Adé qui en propose une version acoustique s'accompagnant à la guitare sèche, comme l'originale[9].

Références modifier

  1. [1]
  2. https://www.lexpress.fr/culture/musique/henri-salvador_479896.html Gilles Médioni : « Henri Salvador Révérence. 3 raisons d'écouter son album », L'Express, 19 juin 2006, consulté le 10 avril 2024.
  3. https://musique.rfi.fr/musique/20061016-salvador-bresilien Fleur De la Haye : « Un Salvador brésilien », sur le site de RFI, publié le 16 octobre 2006, consulté le 10 avril 2024.
  4. https://www.programme-tv.net/programme/culture-infos/14200093-face-b-comme-bossa-lautre-histoire-dhenri-salvador/ Présentation du film « Face B comme bossa, l'autre histoire d'Henri Salvador » sur le site Programmes TV, le 12 février 2023, consulté le 10 avril 2024
  5. https://www.lefigaro.fr/flash-actu/2008/02/13/01011-20080213FILWWW00583-gilberto-gil-salue-salvador.php « Gilberto Gil salue Salvador », Le Figaro, le 13 février 2008, consulté le 10 avril 2024.
  6. https://www.nouvelobs.com/culture/20080214.OBS0428/henri-salvador-gilberto-gil-salue-un-chantre-de-la-bossa-nova.html « Henri Salvador : Gilberto Gil salue "un chantre de la bossa nova" », Le Nouvel Obs, le 14 février 2008, consulté le 10 avril 2024.
  7. https://www.france.tv/france-4/face-b-comme-bossa-l-autre-histoire-d-henri-salvador/5362953-emission-du-mercredi-8-novembre-2023.html « Il fut en outre un des inspirateurs fortuits de la bossa nova à la fin les années 50. », sur le site France TV, le 8 novembre 2023, consulté le 10 avril 2024.
  8. https://bossamag.com/our-projects/jazz-au-bresil-sur-le-soleil-de-tom-jobim-et-henri-salvador-paula-morelenbaum-didier-sustrac/ Emmanuel de Ryckel : « Paula Morelembaum et Didier Sustrac : Jazz au Brésil, sous le soleil de Tom Jobim et Henri Salvador » Boassamag, publié le 29 octobre 2020, consulté le 12 avril 2024.
  9. https://www.youtube.com/watch?v=M2Nu4KIklXM La version live de la chanteuse française Adé, Youtube, consulté le 10 avril 2024.

Liens externes modifier