Darashouri

race de chevaux d'Iran

Darashouri
Possible Darashouri, bai, monté par un chasseur Kachkaï
Possible Darashouri, bai, monté par un chasseur Kachkaï
Région d’origine
Région Province du Fars, Drapeau de l'Iran Iran
Caractéristiques
Morphologie Cheval de selle
Registre généalogique non
Taille 1,50 m à 1,55 m
Robe Généralement bai, alezan ou gris
Tête Profil rectiligne
Pieds Durs
Caractère Docile et résistant
Statut FAO (conservation) En dangerVoir et modifier les données sur Wikidata
Autre
Utilisation Transport, notamment sous la selle

Le Darashouri (persan : دارشوری) est une race de chevaux de selle de type oriental, originaire de la province du Fars, au nord de Chiraz, dans le sud de l'Iran. Il y est élevé par la tribu Darashouri, de l'ethnie des Kachkaïs, qui le croisent avec l'Arabe persan. Rattaché au groupe du cheval du plateau persan, il s'agit d'une monture de grande taille par comparaison aux types arabes voisins. Faute de preuve du pedigree de nombreux représentants de la race, le Darashouri n'est pas reconnu comme un Pur-sang arabe, sa morphologie étant par ailleurs légèrement différente. Il est essentiellement monté ou attelé. Avec moins de 400 représentants recensés en 2003, il constitue désormais une race rare, menacée de disparition.

Dénomination modifier

Cette race est connue sous différents noms. Le nom français référencé est « Darashouri », tant dans la traduction française de Koně par Marie-Jo Dubourg-Savage[1] que dans le guide Delachaux (2014)[2], qui n'indique pas Koně dans sa bibliographie[3]. La base de données DAD-IS référence la race sous le nom anglais de « Dareshuri », mais cite aussi la variante « Dareh shuri »[4], qui correspond au nom en persan[2] (دارشوری). CAB International y ajoute les variantes « Dareshoori » et « Shirazi »[5], indiquant cependant dans une édition précédente que la graphie « Dareshoori » semble être une erreur de transcription[6]. L'encyclopédie du cheval dirigée par Elizabeth Peplow (1998) indique « Darashomi »[7]. Le guide Delachaux mentionne aussi les noms « darashomi », « slurazi » et « chiraz » comme possibles[2].

Histoire modifier

L'auteure tchèque Helena Kholová (1997) postule que le Darashouri descend de chevaux de petite taille, qui étaient élevés voilà 2 500 ans dans l'ancienne Perse[1]. Des croisements ont lieu par la suite avec l'Arabe[1], la race ayant été influencée notamment par l'Arabe persan[2]. Bien que ses origines soient obscures[8], le Darashouri est indéniablement un cheval oriental[7].

D'après Mary Gharagglon, de Téhéran, le Darashouri est élevé par l'ethnie iranienne des Kachkaïs[9]. L'auteur britannique M. Matthew Horace Hayes en fournit une photo et une description en 1904, sous les noms de « Shirazi » et de « Gulf Arabian » (Arabe du Golfe)[10].

La race se fait connaître sous l’impulsion des chefs de la tribu Darashouri (une tribu kachkaï majoritairement composée de pasteurs nomades[11]), Ziad Khan et Hossein Khan, et plus tard de Ayaz Khan, à la fin des années 1970, dans le cadre de catégorisations et d'études des chevaux arabes persans[9]. Les membres de la tribu Darashouri insistent sur leur ascendance mongole, et affirment avoir voyagé entre l'Iran et la Syrie à l'époque de Gengis Khan, avant de retourner en Iran avec les meilleurs chevaux arabes syriens qu'ils ont pu y trouver[9]. Cependant, cette revendication n'est pas soutenue par des documents de pedigree écrits, et ne peut donc être prouvée[9].

Cette impossibilité de prouver l'ascendance ʼaṣīl (pure) des chevaux des Darashouri, ainsi que la mort des chefs Ziad Khan et Hossein Khan, ont entraîné une perte d'intérêt pour la race, qui pourrait conduire à terme à son extinction[9].

Description modifier

Le Darashouri appartient au groupe du cheval du plateau persan d'après CAB international[5],[6], mais Bonnie Lou Hendricks (sur la base des informations fournies par Mary Gharagglon)[9] et l'auteure du guide Delachaux le rattachent à l'Arabe persan[2].

Helena Kholová lui attribue une taille moyenne supérieure à 1,50 m, ce qui en fait l'un des plus grands chevaux persans[1]. Gianni Ravazzi lui attribue une taille moyenne de 1,50 m[8], tout comme l'encyclopédie dirigée par Elizabeth Peplow[7]. Le guide Delachaux cite une fourchette de 1,50 m à 1,55 m[2], et CAB international (2016) une moyenne de 1,52 m[5]. Le tour de canon est d'environ 20 cm, le tour de poitrine de 170 cm[1].

La morphologie est réputée dis-harmonieuse selon Kholová[1], élégante et proche de l'Arabe selon Hendricks[9] et l'auteure du guide Delachaux[2]. La tête présente un profil rectiligne selon Kholová[1], concave (typée arabe) selon Hendricks[9] et le guide Delachaux[2], avec un œil pouvant être petit, et un os de joue plus étroit que chez les arabes asil[9]. Le corps est mince et léger[2], la cage thoracique peu profonde, la queue est attachée bas selon Kholová[1], haut selon Hendricks[9] et le guide Delachaux[2]. Les membres sont fins, terminés par des sabots durs[2]. La peau, fine, est recouverte d'un poil fin et soyeux[1],[2]. Crinière et queue sont peu fournies, mais dotées de crins fins[1].

La robe peut être le bai, le bai-brun, l'alezan ou le gris, très rarement le noir[1],[2],[5],[7],[8]. Les balzanes sont fréquentes[2].

Le Darashouri est connu pour sa docilité et sa facilité à être dressé[1],[7],[8], il se révèle rapide et vif[2]. Les allures sont réputées qualiteuses[1]. Le biotope montagneux originel du Darashouri est particulièrement rude[1], ce qui lui a conféré de la résistance et de l'endurance[2].

Utilisations modifier

DAD-IS indique une utilisation principale pour le transport[4],[5] ; d'après Kholová, il sert essentiellement de cheval de selle[1]. Cependant, un document vétérinaire turc indique qu'il s'agit d'un cheval de traction[12].

Diffusion de l'élevage modifier

Biotope montagneux de la province du Fars.

Il est répertorié parmi les races de chevaux de l'Iran[13],[8], DAD-IS le classant comme race locale iranienne[4]. Le Darashouri est en effet une race autochtone iranienne, propre à la province du Fars, située au nord de Chiraz[1] et donc dans le sud de l'Iran[2]. Il n'est pas présent en dehors des frontières de son pays natal[8].

L'étude menée par l'université d'Uppsala, publiée en août 2010 pour la FAO, signale le Dareshuri comme race de chevaux asiatique locale, menacée d'extinction[14]. L'effectif renseigné sur DAD-IS pour 2003, mis à jour en 2006, est situé entre 300 et 400 têtes[4]. Par ailleurs, l'ouvrage Equine Science (4e édition de 2012) le classe parmi les races de chevaux de selle peu connues au niveau international[15].

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h i j k l m n o et p Kholová 1997, p. 105.
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Rousseau 2014, p. 301.
  3. Rousseau 2014, p. 534-536.
  4. a b c et d DAD-IS.
  5. a b c d et e Porter et al. 2016, p. 495.
  6. a et b (en) Valerie Porter, « Dareshuri », dans Mason's World Dictionary of Livestock Breeds, Types and Varieties, CABI, (ISBN 085199430X et 9780851994307), p. 176.
  7. a b c d et e Peplow 1998, p. 74.
  8. a b c d e et f Ravazzi et Siméon 2010, p. 223.
  9. a b c d e f g h i et j (en) Bonnie Lou Hendricks, International Encyclopedia of Horse Breeds, Norman, University of Oklahoma Press, , 2e éd., 486 p. (ISBN 0-8061-3884-X, OCLC 154690199), p. 339Voir et modifier les données sur Wikidata.
  10. (en) Matthew Horace Hayes, Points of the Horse: A Treatise on the Conformation, Movements, Breeds and Evolution of the Horse, Hurst and Blackett, limited, , 3e éd., 736 p., p. 608-609.
  11. (en) R. Khanam, Encyclopaedic Ethnography of Middle-East and Central Asia, vol. 2, Global Vision Publishing House, , 297 p. (ISBN 8182200644 et 9788182200647), p. 526.
  12. (tr) Türkiye Bilimsel ve Teknik Aras̨tırma Kurumu, Doğa. Türk veterinerlik ve hayvancılık dergisi, vol. 33, Scientific and Technical Research Council of Turkey, , p. 526.
  13. (en) Douglas M. Considine, Glenn D. Considine, Van Nostrand’s Scientific Encyclopedia, Springer Science & Business Media, , 3524 p. (ISBN 1475769180 et 9781475769180), p. 1624.
  14. (en) Rupak Khadka, « Global Horse Population with respect to Breeds and Risk Status », Uppsala, Faculty of Veterinary Medicine and Animal Science - Department of Animal Breeding and Genetics, , p. 57 ; 65.
  15. (en) Rick Parker, Equine Science, Cengage Learning, , 4e éd., 608 p. (ISBN 1-111-13877-X), p. 62Voir et modifier les données sur Wikidata.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • [Kholová 1997] Helena Kholová (trad. du tchèque par Marie-Jo Dubourg-Savage, ill. Jan Hošek), Chevaux [« Koně »], Paris, Éditions Gründ, , 223 p., 21 cm (ISBN 2-7000-1832-X), Présentation des types de chevaux, « Le Darashouri », p. 105. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • [Peplow 1998] (en) Elizabeth Peplow, Encyclopedia of the horse, vol. 1, Octopus Publishing Group, Ltd, , 188 p., « Darashomi », p. 74
  • [Porter et al. 2016] (en) Valerie Porter, Lawrence Alderson, Stephen J. G. Hall et Dan Phillip Sponenberg, Mason's World Encyclopedia of Livestock Breeds and Breeding, CAB International, , 6e éd., 1 107 p. (ISBN 1-84593-466-0, OCLC 948839453), « Persian (Iran) », p. 495. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'articleVoir et modifier les données sur Wikidata
  • [Ravazzi et Siméon 2010] Gianni Ravazzi et Victor Siméon (trad. de l'italien par Cécile Breffort), L'Encyclopédie mondiale des chevaux de race : Plus de 150 races de chevaux de selle et poneys, Éditions De Vecchi, (ISBN 978-2-7328-9546-8), « Darashouri », p. 223. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'articleVoir et modifier les données sur Wikidata
  • [Rousseau 2014] Élise Rousseau (ill. Yann Le Bris), Tous les chevaux du monde, Delachaux et Niestlé, , 544 p. (ISBN 2-603-01865-5), « Darashouri », p. 301Voir et modifier les données sur Wikidata

Articles connexes modifier

Liens externes modifier