De La Rue

entreprise britannique

De La Rue
logo de De La Rue
illustration de De La Rue

Création Voir et modifier les données sur Wikidata
Fondateurs Thomas De La RueVoir et modifier les données sur Wikidata
Forme juridique Public limited company (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Action Bourse de Londres (DLAR)Voir et modifier les données sur Wikidata
Siège social BasingstokeVoir et modifier les données sur Wikidata
Drapeau de la Grande-Bretagne Royaume-Uni
Activité Imprimerie, encre, traçabilité et paper and publishing industry (d)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Produits Billet de banque, passeport, timbre fiscal et timbre postalVoir et modifier les données sur Wikidata
Effectif 2 311 ()[2]Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web www.delarue.comVoir et modifier les données sur Wikidata
Chiffre d'affaires 371 M£ ()Voir et modifier les données sur Wikidata

De La Rue est un imprimeur et un fabricant britannique de papier, d'encre spéciales et de dispositifs de marquage de traçabilité. La compagnie a été fondée en 1821 par Thomas De La Rue. Coté à la Bourse de Londres, il fait partie de l'indice FTSE 250.

L'imprimerie est réputée pour la réalisation de billets de banque, de solutions de sécurité pour les gouvernements et les marques, ainsi que de jeux de cartes (son métier historique, abandonné en 1969), de chéquiers bancaires, de papiers d'identité homologués et sécurisés, etc.

Évolution de l'entreprise modifier

En 1821, Thomas De La Rue (1793-1866), originaire de Guernesey, ouvre à Londres une petite imprimerie. Dix ans plus tard, il décroche un premier gros contrat, devenant un fabricant de jeux de cartes agréé par la couronne britannique ; Thomas De La Rue & Co. est alors enregistrée comme société en 1839. Il imprime ses premiers timbres postaux en 1853. Retiré des affaires en 1858, meurt en 1866. Le profil en ombre chinoise du fondateur sert désormais de marque à l'entreprise[3].

En 1860, De La Rue imprime ses premiers billets de banque, son premier client est l'Île Maurice, sous l'impulsion de Warren De La Rue, astronome, qui reprend les commandes de la société[3]. Dans les années 1880, la société commence à se diversifier ; par exemple elle lance un modèle de porte-plume avec réservoir, sous la marque « Onoto Stylograph », active jusqu'en 1958[4].

L'entreprise fabrique les premiers passeports britanniques en 1915[5].

Les héritiers Thomas de La Rue vendent toutes leurs parts en 1921.

En 1958, la société Thomas de la Rue devient la « De La Rue Company Limited PLC », puis « De La Rue PLC » en 1991.

En 1961, De La Rue Company rachète son concurrent, l'imprimeur de papier sécurisé Waterlow and Sons (en), puis l'entreprise américaine Formica International Ltd[3].

Le 27 juin 1967, De La Rue installe le premier distributeur automatique de billets en libre-service connu à Enfield Town, au nord de Londres, pour la banque Barclays[6].

En 1986, Bradbury Wilkinson and Company (en), imprimeur de billets de banque, de timbres et de titres boursiers fondé en 1856, passe sous son giron.

En , De La Rue acquiert Harrison and Sons (en) et récupère les contrats d'impression de timbres-poste britanniques de cette entreprise, activité installée un temps dans les locaux de Questa rachetée également en 2002.

En 2003, la société fait l’acquisition de l’imprimerie de billets de banque de la Banque d'Angleterre, basée à Debden[7].

La société De La Rue a été qualifiée comme modèle d'entreprise à suivre par l'essayiste Hermann Simon (2009)[8].

En août 2014, la société annonce la nomination au poste de CEO de Martin Sutherland, qui dirigeait auparavant la division cyber de BAE Systems.

En 2018-2019, elle réalise un chiffre d'affaires de 548 millions de livres[9]. En novembre 2019, elle affiche une perte semestrielle de 12,1 millions de livres (contre un bénéfice 7,1 millions l'année précédente) et annonce qu'elle pourrait faire faillite si elle ne parvient pas à mettre en œuvre la solution de continuité qu'elle envisage, après la perte du marché des passeports britanniques et un impayé de 18 millions de livres du gouvernement vénézuélien[10]. Dans la foulée, son cours sur le LSE s'effondre, glissant de 586 à 158 livres sterling par action en deux ans (fin 2020)[11]. En novembre 2022, le cours de l'action atteint 77 livres sterling[12].

Billets de banque modifier

En , la banque nationale de Slovaquie met en circulation une seconde série de billets de couronne slovaque, en appliquant diverses mesures de sécurité par rapport à la série précédente dont l'impression est, entre autres, réalisée par De La Rue.

Dans les années 2000, plus de 150 pays utilisent pour la fabrication de leurs monnaies les papiers de sécurité et la technologie d'impression de KBA-GIORI.

Jusqu'en 2001, De La Rue était partenaire de la société lausannoise De La Rue-GIORI, leader mondial des presses à billets de banque, rachetée par Koenig & Bauer AG pour devenir KBA-GIORI.

En 2003, De La Rue fait l'acquisition de Debden Security Printing Ltd, l'imprimerie qui fabrique les billets de la Banque d'Angleterre.

Timbres-poste modifier

Le 4 pence Cap of Good Hope, timbre imprimé en 1853 par De La Rue.
Le 5 cents Jefferson Davis des États confédérés (1862) gravé par Ferdinand Joubert

De La Rue est également un imprimeur de timbres-poste. Pendant la Seconde Guerre mondiale, par exemple, l'entreprise réalise le projet de la Marianne de Dulac en version taille-douce pour la France libre.

En rachetant en 1997 l'imprimeur concurrent Harrison and Sons (en), De La Rue reprend les contrats de production de timbres-poste britanniques, dont la série d'usage courant au type Machin, dont l'impression est réalisée à High Wycombe. Fin 2002, l'activité Machin est déménagée à Byfleet dans les locaux de Questa, pour finir à Dunstable en 2005[13].

Passeports modifier

De La Rue conclut en 2009 un contrat de 400 millions de livres avec le gouvernement britannique pour l'impression des passeports des ressortissants du pays. En 2018, lors du renouvellement de l'appel d'offre, elle perd le contrat au profit de Gemalto[14].

Enquête pour corruption au Soudan du Sud modifier

L'entreprise est soupçonnée de corruption au Soudan du Sud, le Serious Fraud Office a ouvert une enquête (2019)[10].

Références modifier

  1. Pressearchiv 20. Jahrhundert, (organisation), [lire en ligne], consulté le Voir et modifier les données sur Wikidata
  2. (en) « https://2752422.fs1.hubspotusercontent-na1.net/hubfs/2752422/AGM%20Documents/2022/DLR_AR22_Bookmarked.pdf » (consulté le )
  3. a b et c « De La Rue (1813-1963) : Comment naît une société », dans le dossier de « La Rue De, Warren » [sic], in: « Cote LH/703/79 », base Léonore, ministère français de la Culture.
  4. (en) « A Brief History of Onoto Pens », sur scribd.com.
  5. « 'National humiliation' as Home Office says France will make Brit passports », .
  6. Frédéric Lewino et Gwendoline Dos Santos, « C'est également arrivé un 27 juin », sur Le Point.fr, .
  7. [1] sur investegat.co.uk.
  8. H. Simon, Hidden Champions of the Twenty-First Century: Success Strategies of Unknown World Market Leaders, New York, Springer, 2009 (ISBN 978-0387981468).
  9. De La Rue, « Rapport annuel 2019 ».
  10. a et b « UK banknote printer De La Rue fears for its future », sur bbc.co, .
  11. «De La Rue plc (DLAR) » , sur Zone Bourse, consulté le 13 novembre 2020.
  12. (en) De La Rue PLC Indice DLAR, 28 novembre 2022.
  13. Richard West, « Sold by the pound », Stamp Magazine n°73-6, juin 2007, pages 50-54. Cette monographie des timbres d'une livre sterling au type Machin développe les changements d'imprimeurs de la série dans les années 1990.
  14. « UK confirms post-Brexit passport deal with Gemalto », sur bbc.com, .

Voir aussi modifier

Liens externes modifier