Dans le monde de la tauromachie, la demi-véronique (de l'espagnol : media verónica) est une passe de cape que le torero utilise pour arrêter une série de véroniques[1].

Demi-véronique 2008

Présentation modifier

C'est une véronique interrompue. Le bras extérieur du matador décrit un arc de cercle et la cape se déploie en éventail, obligeant le taureau à suivre une courbe serrée ce qui arrête sa charge et permet à l'homme de s'éloigner. Le diestro utilise notamment cette manœuvre, très gracieuse, pour « déposer le taureau » devant le picador[2]. On appelait autrefois demi-véronique l'« abanico », c'est-à-dire l'ensemble des passes à deux mains utilisées pour changer le taureau de place[3].

L'invention de cette passe est généralement attribuée à Juan Belmonte, auquel on prête cette remarque désinvolte : « Je l'ai inventée sans doute pour m'épargner l'autre moitié[4]. »

En réalité, il est fort probable que ce matador, qui a été le premier à enchaîner les véroniques, ait aussi été celui qui ait trouvé le moyen d'y mettre fin[5]. Cette demi-véronique fait partie des passes de remate (fin). Actuellement, les matadors, pour l'exécuter, affrontent les taureaux de trois-quarts face.

Cette passe est plus facile à exécuter dans les règles de l'art avec des taureaux nobles, à charge franche, selon Oduago-Zolarde qui la décrit ainsi : « Sorte de passe avec la cape qui consiste à faire renvoyer le taureau au moyen de la cape au moment où il donne l'hachazo (coup de tête violent)[6] »

Elle s'écrit parfois « demie-véronique »[7]

Notes et références modifier

  1. Auguste Lafront - Paco Tolosa, Encyclopédie de la corrida, éditions Prisma, 1950, p. 274
  2. Jean Testas, La Tauromachie, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 1974, p. 96
  3. Auguste Lafront, p. 277
  4. Paul Casanova et Pierre Dupuy, Dictionnaire tauromachique, Jeanne Laffitte, 1981, p. 105 (ISBN 2862760439)
  5. Paul Casanova et Pierre Dupuy, p. 106
  6. Robert Bérard, Bouquins Laffont, Paris, 2003, p. 953
  7. Histoire et dictionnaire de la tauromachie, ouvrage collectif sous la direction de Robert Bérard, Bouquins Laffont, Paris, 2003, p. 430 et 954 (ISBN 2221092465)

Voir aussi modifier