Grade universitaire en France

Les grades universitaires, degrés dans la hiérarchie des études supérieures, sont en France au nombre de quatre : le baccalauréat, la licence, le master et le doctorat[1]. Les grades universitaires français sont des grades conférés par l'État, qui a le monopole de la collation des grades[2]. Ils sont validés par la signature d'un ministre ou d'une personne ayant reçu délégation de signature, en général le recteur de région académique sur délégation du ministre chargé de l'Enseignement supérieur.

Doctorat (3) Doctorat d'État
(4 et +)

Doctorat de 3e cycle (2)

Master (2) DEA-DESS (1)
Maîtrise (1)
Licence (3) Licence (1)
DEUG (2)
Actuel système
de Grade
LMD
Ancien système
de Grade

Les grades sont conférés aux titulaires de diplômes nationaux de l'enseignement supérieur délivrés sous l'autorité et au nom de l'État par les universités et les établissements habilités à cet effet. Les grades peuvent être également conférés aux titulaires de certains diplômes propres à des établissements (cas du grade de master).

À ces grades peuvent être associés certains droits et privilèges[Lesquels ?], pouvant varier suivant les disciplines et les finalités.

Historique

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Les grades de baccalauréat, licence et doctorat remontent à l'époque médiévale[6] et, après la suppression des universités en 1793, ont été rétablis sous le Consulat[7], puis lors de la création de l'Université de France par un décret du [8] de l'empereur des Français Napoléon Ier.

Le grade de master a été créé en 1999, dans le cadre de la réforme LMD.

Grade de baccalauréat

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Voie générale

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Grade universitaire en France
Image illustrative de l’article Grade universitaire en France
Baccalauréat scientifique délivré en 2004.
Lieu France
Établissement Lycée
Direction Ministère de l'Éducation nationale
Sélection
Diplômes ou concours requis niveau 3 CEC
Diplôme
Durée de la formation 3 ans
Diplôme délivré
Niveau délivré niveau 4 CEC
Grade délivré Baccalauréat
Débouchés
Diplômes accessibles Grandes Écoles, Licence, CPGE, BUT, BTS
Orientation dans le système éducatif secondaire français.

D’un point de vue légal, le but du baccalauréat général est de vérifier « un niveau de culture défini par les enseignements des lycées » d’une part et de contrôler les « connaissances dans des enseignements suivis par l’élève en dernière année » (c’est-à-dire en terminale) d’autre part[9]. Jusqu'à la session 2020, il y a trois séries[10] :

À la rentrée 2019, les trois séries sont supprimées pour la classe de première (et le sont pour la classe de terminale à la rentrée 2020). À cette date, les élèves choisissent trois enseignements de spécialité en classe de première, puis en gardent deux en classe de terminale. Les 12 spécialités disponibles sont :

Ce diplôme permet de continuer ses études à l’université ou en classe préparatoire aux grandes écoles. Les titulaires d’un baccalauréat général peuvent aussi poursuivre dans des filières technologiques et tenter d’obtenir un BTS ou un DUT.

Voie technologique

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L'obtention d'un baccalauréat technologique conduit à la poursuite d'étude dans l’enseignement supérieur[11]. Réformées en 2011 (session 2013), les séries sont maintenues lors de la réforme menée par Jean-Michel Blanquer en 2019. À la rentrée 2019, les élèves entrant en classe de première choisissent une série parmi huit :

La série sciences et technologies de l'hôtellerie et de la restauration (STHR) dispose d'un cursus en trois ans avec une classe de seconde spécifique.

Voie professionnelle

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Le baccalauréat professionnel permet une insertion rapide dans la vie active ainsi que la poursuite d'études supérieures, principalement dans les BTS qui accueillent désormais massivement les bacheliers de la voie professionnelle, voire en IUT ou dans les quelques classes préparatoires aux grandes écoles ECP (pour intégrer HEC ou ESSCA) qui leur sont ouvertes. Il permet également d'intégrer l'université. À partir de la rentrée 2019, le baccalauréat professionnel comporte près de 100 spécialités s'effectue en trois ans ou en deux ans après une classe de seconde « par famille de métiers » qui permet une spécialisation non plus en fin de troisième.

Grade de licence

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Grade universitaire en France
Image illustrative de l’article Grade universitaire en France
Certification du ministère de l'Enseignement supérieur garantissant son contrôle et l'authenticité du diplôme.
Lieu Drapeau de la France France
Établissement Université
Sélection
Diplômes ou concours requis diplôme (Baccalauréat)
Niveau ou
grade requis
niveau 4 CEC
Diplôme
Durée de la formation 3 ans
Niveau délivré niveau 6 CEC
Grade délivré Licence
Débouchés

En 2002, la réforme LMD redéfinit les notions de grades et de titres universitaires par rapport aux références européennes. La licence est alors l’un des quatre grades, avec le baccalauréat, le master et le doctorat [12]. Avec la loi LRU promulguée en 2007, le premier cycle universitaire, qui couvrait les deux premières années des études supérieures, est allongé d’un an pour correspondre aux enseignements menant au grade de licence[13].

Après les adaptations réglementaires successives, en 2018, le grade de licence est conféré de plein droit aux titulaires[14] d’un diplôme national de licence[15] ou d’autres type de licence (voir liste complète dans l'article détaillé).

Grade de master

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Grade universitaire en France
Image illustrative de l’article Grade universitaire en France
Certification du ministère de l'Enseignement supérieur garantissant son contrôle et l'authenticité du diplôme.
Lieu Drapeau de la France France
Établissement Université
Sélection
Diplômes ou concours requis diplôme (Diplôme national de licence)
Niveau ou
grade requis
niveau 6 CEC
Diplôme
Durée de la formation 2 ans
Niveau délivré niveau 7 CEC
Grade délivré Master
Débouchés

Le grade de master est conféré par l’État aux titulaires du diplôme national de master ainsi qu'aux titulaires de certains diplômes (voir liste complète dans l'article détaillé). Il est également conféré par l’État aux titulaires de diplômes de certains établissements, après une évaluation nationale périodique. Un cahier des charges définissant les critères pris en compte lors de l'examen d'une demande visant à ce qu'un diplôme confère le grade universitaire de master est publié en 2014[16] et actualisé en 2020[17].

Grade de doctorat

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Grade universitaire en France
Image illustrative de l’article Grade universitaire en France
Certification du ministère de l'Enseignement supérieur garantissant son contrôle et l'authenticité du diplôme.
Lieu Drapeau de la France France
Établissement Université
Direction Ministère de l'Enseignement supérieur (France)
Sélection
Diplômes ou concours requis diplôme (diplôme national de master et concours)
Niveau ou
grade requis
niveau 7 CEC
Diplôme
Durée de la formation 3 ans
Diplôme délivré diplôme national de doctorat
Niveau délivré niveau 8 CEC
Grade délivré Doctorat
Débouchés
Diplômes accessibles Habilitation à diriger des recherches (HDR)
Professions accessibles Professions intellectuelles

Le diplôme national du doctorat est le plus élevé des quatre grades universitaires. Il correspond au grade de docteur et sa collation est attestée par un diplôme national. Celui-ci peut être délivré, au nom de l'État, par les universités ou par d'autres établissements d'enseignement supérieur habilités à cet effet.

Les formations doctorales sont organisées dans le cadre d'écoles doctorales. Elles comprennent un encadrement scientifique personnalisé de la meilleure qualité ainsi qu'une formation collective comportant des formations continues ou séminaires destinés à conforter la culture scientifique des doctorants, à préparer leur poursuite de carrière dans le secteur public comme dans le secteur privé et à favoriser leur ouverture internationale. Le diplôme national de doctorat est délivré après la soutenance d'une thèse ou la présentation d'un ensemble de travaux scientifiques originaux. Cette thèse ou ces travaux peuvent être individuels ou, si la discipline le justifie, collectifs, déjà publiés ou inédits. Le diplôme de doctorat confère à son titulaire le titre de docteur. Il sanctionne « une formation par la recherche, à la recherche et à l'innovation » et « une expérience professionnelle de recherche »[18]. C'est le grade universitaire généralement nécessaire pour devenir maître de conférences ou chercheur dans un établissement public.

La possession d'un doctorat donne droit à l'usage du titre de docteur devant le nom de la personne « dans tout emploi et en toute circonstance »[19].

En France, au côté du doctorat défini par l'arrêté de 2016 existent plusieurs diplômes d'État de docteur en chirurgie dentaire, médecine, pharmacie, et vétérinaire dont les titulaires ont le titre de docteur[20], bien que lesdits diplômes ne confèrent pas le grade de doctorat[5], même si l'on trouve encore l'affirmation contraire[21]. Ces diplômes, obtenus à l'issue de la soutenance d'une thèse d'exercice, sont distincts des anciens doctorats d'État en biologie humaine, doctorat d'État en sciences pharmaceutiques et doctorat d'État en odontologie, qui sont des doctorats de type recherche.

Enfin, le Doctorat honoris causa est un titre honorifique pouvant être remis par une université ou un autre établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel à des personnalités de nationalité étrangère en raison de services éminents rendus aux arts, aux lettres, aux sciences et techniques, à la France ou à l'établissement qui décerne le titre. Il ne peut pas conférer à son titulaire les droits attachés à la possession du diplôme national de doctorat[22].

Notes et références

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  1. Encart du B.O. no 41 du 6 novembre 2003, article 2.1 : « Architecture des diplômes et des grades ».
  2. Article L. 613-1 du code de l'éducation, sur Légifrance.
  3. « Le doctorat » (version du sur Internet Archive)
  4. « Modalités d’élaboration et de délivrance des diplômes nationaux et de certains diplômes d’État par les établissements d’enseignement supérieur relevant du ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche », sur Ministère de l'Enseignement supérieur, (consulté le )
  5. a et b Jean-Louis Romanens, « Vous avez dit : « Docteur » ? », Revue droit & santé, no 85,‎ , p. 146 (ISSN 1769-1036, lire en ligne Accès payant) :

    « La législation française réserve ainsi le titre de docteur, placé avant ou après le nom, à tous les titulaires d’un doctorat :

    • qu’il s’agisse d’un doctorat de troisième cycle universitaire – anciens doctorats soit « d’État », soit « de 3e cycle » – qui est l’actuel « doctorat des universités » ;

    • ou d’un « diplôme d’État » de docteur en médecine, médecine vétérinaire, pharmacie, odontologie, ces derniers donnant droit à l’usage du titre mais ne conférant pas le grade universitaire de docteur. »

  6. Émile Durkheim, L'Évolution pédagogique en France : Cours pour les candidats à l’Agrégation prononcé en 1904-1905, Paris, Presses universitaires de France, , 301 p. (lire en ligne), chap. XI (« L'enseignement à la faculté des arts - Les grades - Les cours d'études »), p. 113-118.
  7. Louis Liard, L'Enseignement supérieur en France, 1789-1893, t. 2, Paris, Armand Colin et Cie, , 522 p. (lire en ligne), 36-39, sur Gallica :

    « Un autre mal, plus grand peut-être, c'est que ces grades, qui constituaient sans doute une sérieuse garantie de capacité, étaient dépourvus de valeur professionnelle. La loi ne les exigeait pas; elle ne les connaissait même pas. Les corporations n'existant plus, les professions étant libres, il n'y avait aucune preuve à faire pour devenir médecin ou chirurgien ; prendre et payer patente suffisait. Aussi avait-il surgi à peu près partout à côté des docteurs des anciennes universités et des gradués des nouvelles écoles de médecine, une génération spontanée de charlatans et d'empiriques. [...] À de tels désordres il fallait une fin. Pour cela, on rétablit les grades, et de ces grades on fit des garanties d'État. Le diplôme cessa d'être une simple preuve d'études. II se transforma en brevet d'aptitude. L'État marquait de son estampille, comme bons et seuls d'usage, les produits de ses écoles. »

  8. « Décret portant organisation de l'Université - 17 mars 1808 », sur ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse (France) (consulté le ).
  9. Article L334-1 du code de l’éducation.
  10. Article D334-3 du code de l’éducation.
  11. Article L336-1 du code de l’éducation.
  12. Article D613-3 du code de l’éducation anciennement décrets no 2002-481 du 8 avril 2002 relatif aux grades et titres universitaires et aux diplômes nationaux et no 2002-482 du 8 avril 2002 portant application au système français d’enseignement supérieur de la construction de l’Espace européen de l’enseignement supérieur
  13. Article L612-1 du code de l’éducation.
  14. Article D612-32-2 du code de l’éducation en vigueur au 18 mai 2018, consulté le 24 mai 2018
  15. Arrêté du 1er août 2011 relatif à la licence.
  16. Arrêté du 22 janvier 2014 relatif au cahier des charges des grades universitaires de licence et de master.
  17. Arrêté du 27 janvier 2020 relatif au cahier des charges des grades universitaires de licence et de master.
  18. Arrêté du 7 août 2006 relatif à la formation doctorale, article 1.
  19. « LOI no 2020-1674 du 24 décembre 2020 de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 et portant diverses dispositions relatives à la recherche et à l'enseignement supérieur (1) - Article 32 », sur Légifrance, .
  20. Arrêt du Conseil d'État du 6 juin 2008, n°283141, (lire en ligne).
  21. Legendre, Renald, Dictionnaire actuel de l'éducation, 3e édition, Guérin, 2005, p. 433.
  22. Articles D612-37 et suivants du code de l'éducation.

Bibliographie

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  • Thierry Kouamé, Bruno Belhoste, Boris Noguès et Emmanuelle Picard (dir.), Examens, grades et diplômes. La validation des compétences par les universités (XIIe – XXIe siècle), éditions de la Sorbonne, 2023.

Articles connexes

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