Discussion:François Bonnaffé

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Source initiale de Bertrand Guillot De Suduiraut

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Étant amateur de l'armateur Bonnaffé mon ancêtre, j'ai corrigé l'orthographe. Ci joint une autre version tirée du livre datant de la fin du 19eme siècle dont j'ai un exemplaire : "Bordeaux il y a cent ans" dont s'est inspiré l'historien Bertrand Guillot De Suduiraut décédé depuis 2 ans, que j'ai bien connu et qui a parfaitement raconté la vie de cet armateur bordelais.

Voici donc la carrière d’armateur bordelais de François Bonnaffé racontée par Edmond son arrière petit fils, natif du Havre :

« En 1740, arrivait à Bordeaux un jeune homme de bonne mine, à l’œil vif et intelligent ; il était accompagné de son père qui désirait le présenter chez un des premiers courtiers de commerce de la ville pour y faire son apprentissage. Ce jeune homme s’appelait François Bonnaffé, il avait 17 ans. Il venait de Lacaune, juché comme un nid d’aigle en pleine montagne, sur le versant sud-ouest des Cévennes. Admis chez le courtier bordelais aux conditions ordinaires, 300 livres par an pour l’apprentissage, la nourriture, logement, François se mit résolument au travail. Il ne devait compter que sur lui-même pour faire son avenir mais il avait l’esprit droit, une probité scrupuleuse, une activité à toute épreuve et le génie des affaires. Il était sûr de réussir.

L’apprentissage terminé il débuta modestement, tâtant le terrain, cherchant à se créer une clientèle, complétant son éducation par l’étude comparée des marchandises de qualité et d’origines diverses, et se faisant peu à peu la réputation d’un excellent connaisseur. Bientôt le cercle de ses affaires s’agrandit. Il s’occupa de pacotille, d’assurance, d’armement à Terre-Neuve, à la Guadeloupe, à la Martinique, à Saint-Domingue. En même temps il faisait venir des Cévennes son plus jeune frère Marc pour étudier le commerce sous sa direction et le seconder dans ses affaires.

Dès lors l’armateur a sa place marquée dans le haut commerce bordelais. Il organise un vaste système de relations avec les principaux marchés de l’Europe et de l’Amérique pour l’éclairer dans son activité, achète des navires, en fait construire pour son compte, fonde un comptoir à Saint-Domingue pour recevoir ses navires, en vendre la cargaison et pour faire le retour en marchandises expédiées par navires isolés et par convois. La France est en lutte avec l’Angleterre, les croiseurs ennemis font une guerre acharnée aux bâtiments de commerce français. Mais le péril au lieu de paralyser les bordelais, imprime une activité nouvelle. Bonnaffé se distingue parmi les plus entreprenants. Ses navires portant jusqu’à 24 pièces de canon étaient si bons marcheurs qu’on les choisissait comme éclaireurs dans les convois. Ils passaient sans assurance à une époque où la prime d’assurance pouvait représenter 25 % du prix de la cargaison. Un témoin raconte s’être trouvé à Port-au-Prince avec 31 bâtiments sous le pavillon de François Bonnaffé. L’habile armateur avait le coup d’œil sûr, la décision rapide et du bonheur. Ses compatriotes qui ont toujours aimé les sobriquets le surnomment François l’heureux.

Les deux fils de François, Étienne et Jean firent leur éducation en Suisse, puis entrèrent dans les bureaux de leur père en attendant le moment favorable pour entreprendre le voyage traditionnel en Europe. Au XVIIIe siècle comme aux XVIIe et au XVIe, un voyage à l’étranger formait le complément obligé d’une éducation libérale. Les fils de grands seigneurs de même que les fils de négociants et de bourgeois allaient s’instruire par le spectacle des monuments et des usages étrangers. Ils rédigeaient souvent des mémoires qui faisaient connaître à leurs parents le profit qu’ils avaient tiré de leur voyage. On ne possède que le résumé beaucoup trop sommaire de ce voyage.

La profession d’armateur était la plus considérée à Bordeaux. François Bonnaffé l’appréciait si bien qu’il ne voulut jamais changer d’état en achetant une charge qui lui aurait fait acquérir des privilèges. Des charges qu’on appelait des savonnettes à vilain, si recherchées parce qu’elles conféraient des jouissances d’amour-propre.

Depuis un demi-siècle, Bordeaux avait décuplé sa fortune. L’excellente situation du port, son trafic de vin et d’eau-de-vie, le développement exceptionnel de ses armements pour les colonies, sa prospérité toujours croissante en faisait la première cité maritime de la France et l’une des plus commerçantes de l’Europe. Elle comptait déjà 150 000 habitants. Partout on bâtissait des hôtels magnifiques. Le commerce des colonies et surtout celui de Saint-Domingue, dit un historien de Bordeaux, était la source de richesses telles qu’elles ne trouvaient pas d’autres placements que la construction de maisons. Une ville neuve, élégante, s’élevait à côté de l’ancienne cité.

Sur 800 négociants armateurs banquiers on en comptait une soixantaine dont la fortune dépassait plusieurs millions de livres. C’est à eux que Bordeaux doit sa splendeur et sa prospérité. Parmi les négociants français de la ville Bonnaffé était l’un des plus riches, sinon le plus riche. Bienfaiteur de ses amis et de sa famille et la main toujours ouverte il faisait le plus noble usage de sa grande fortune s’intéressant aux idées nouvelles et finançant des expériences comme un départ de Montgolfières mais sans faste et sans tapage. Sa vie est simple, sa maison montée sur un grand pied mais sévèrement tenue. Sa toilette élégante est d’une correction irréprochable. Invariablement vêtu de velours de soie, la perruque frisée et poudrée, avec jabot et manchettes de dentelle il se rendait à la bourse et essayait les indigos et les cafés après avoir retiré ses gants blancs de sa poche pour ne pas se salir les mains.

Il était leste d’allure, infatigable à la marche et d’un tempérament robuste. Son frère étant devenu sourd et ses fils encore trop jeunes pour le remplacer, il administrait seule sa fortune s’occupant de la construction et de la réparation des navires, des loyers et des réparations de ses 23 maisons et de la gestion de ses domaines.

La révolution porta un coup terrible au commerce bordelais. François Bonnaffé ne songea pas convertir son portefeuille en papier sur l’étranger et répugna à acheter des biens d’Eglise ou d’émigrés. Il crut au remboursement en espèces des assignats. Ses illusions ne furent pas de longue durée.

L’insurrection de Saint-Domingue ruina rapidement de fond en comble le commerce avec cette colonie. Les maisons les plus considérables de Bordeaux étaient compromises. Enfin Bonnaffé et quelques-uns de ses confrères se réunirent pour émettre 12 millions en billets solidaires revêtus des premières signatures de la place. Il fallut plaider et perdre des procès. Cette malheureuse affaire a coûté plus de 3 millions de livres avec des procès qui ont duré 20 ans. Les assignats on réduit son immense fortune des 7/8 de sa valeur. À ces désastres qui se succédaient avec une rapidité foudroyante venaient se joindre les inquiétudes de chaque jour dans un temps où la guillotine se dressait en permanence. Arrivé à 70 ans, usé par le travail et détaché des affaires depuis la mort de sa femme il assista à l’orage qui démembra sa fortune et renversa les maisons les plus anciennes et les plus solides de Bordeaux…»

J'ai mis en place la bonne orthographe : François Bonnaffé. Langladure (d) 28 avril 2013 à 21:08 (CEST)Répondre

Une autre source avec Camille Julian

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On peut citer un autre historien, Camille Julian --109.211.254.69 (d) 28 avril 2013 à 20:03 (CEST)--109.211.254.69 (d) 28 avril 2013 à 20:03 (CEST):Répondre

Dans une histoire de Bordeaux p 543 Camille Julian résume sa vie en écrivant qu’« il aimait le commerce et rien que lui seul : il ne voulut jamais acheter une charge de l’Etat. Sa vie fut exempte d’orgueils et de folles prodigalités » Ses prodigalités, il les réserva à sa famille, à sa ville natale de Lacaune et aux habitants de Bordeaux pendant la révolution de sorte que cette ville le mit à l’honneur en donnant son nom à une rue du centre ville, en souvenir de son attitude généreuse pendant la révolution.

Vous trouverez ci-après le lien vers la source de Camille Julian . Langladure (d) 28 avril 2013 à 21:03 (CEST)Répondre
Bonjour Langladure, j'ai évalué Bonnaffé à « importance élevée », nous devrions nous employer à compléter l'article en conséquence. Auriez-vous une idée de plan ? Cordialement à vous, --Spiessens (discuter) 6 novembre 2014 à 22:13 (CET)Répondre
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