Discussion:Identité de genre des personnes autistes

Dernier commentaire : il y a 1 an par Jean-Paul Corlin dans le sujet Contestation du fond de cet article
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Contestation du fond de cet article

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Personnellement, en tant que personne touchée par le syndrome d'asperger, père d'une personne autiste sévère (nivau 3 selon le DSM-5) et co-fondateur d'une association locale de défense de personnes autistes en 1997, je ne peux pas corroborer la présentation de cet article, notamment dans son résumé introductif qui annonce :

« Des particularités associées à la féminité traditionnelle ont été mises en évidence chez les hommes autistes, tandis qu'à l'inverse des particularités associées à la masculinité traditionnelle sont présentes chez les femmes autistes, ce qui rapproche les identités de genre des personnes autistes de l'androgynie. Il n'existe pas de preuves que cette variance concernerait davantage un genre que l'autre... »

Si ces études sont réelles, elles ne peuvent impacter que quelques personnes isolées (du moment qu'on ne peut pas le prouver pour l'ensemble de la population) et ne peuvent en aucun cas faire l'objet d'une caractéristique de l'autisme même si on s'appuie sur le "travail" de quelques scientifiques. Ce ne sont que de pures théories qui d'ailleurs ne sont étayées par aucune explication consensuelle au niveau du lien entre autisme et variance de genre (comme il est d'ailleurs écrit -mais plus loin- dans l'article). Bref, toute personne qui ne lirait que l'introduction de cet article est indéniablement illusionnée par des propos présentés comme un postulat alors qu'il ne s'agit que de pures spéculations. J-P C. Discuter 2 juillet 2023 à 09:43 (CEST)Répondre

Bonjour Jean-Paul,
Étant moi-même autiste, non-binaire et TDAH, impliqué dans des réseaux de pair-aidance ainsi que dans l'animation du serveur d'un GEM, je voudrais témoigner de mon expérience personnelle sur le sujet.
Ma compréhension personnelle du sujet est tout d'abord centrée sur mon rapport aux normes sociales. Beaucoup de personnes neuroatypiques ont du mal avec les normes conventionnelles ; tout d'abord car elles se retrouvent bien souvent exclues, mises à l'écart des groupes, elles sont donc en effet souvent isolées, ce n'est pas cependant un isolement rare. C'est plus un isolement récurrent...
C'est souvent cet isolement couplé à notre fonctionnement socio-émotionnel qui fait que l'on ne s'identifie pas toujours autant aux normes des groupes fondés sur des constructions sociales comme le genre, lui-même calqué sur des idées comme celle de la binarité de sexe, construction qui elle-même méprise l'existence des personnes intersexes et non dyadiques en général...
Mais ça ne se limite pas qu'au genre. Nos particularités (diverses et variées, ce ne sont pas vraiment que les personnes autistes qui sont concernées par la question, certaines vont aussi être susceptibles de recevoir un diagnostic TDAH ou borderline de la part de la psychiatrie par exemple) peuvent aussi freiner notre insertion dans le système productiviste/capitaliste, modifier notre rapport à des choses comme la mobilité, d'autres systèmes normatifs dont des personnes peuvent se sentir mal lorsqu'elles sont exclues, rejetées, elles peuvent ressentir le besoin de trouver des solutions alternatives...
C'est là qu'intervient l'idée d'autodétermination.
Des personnes peuvent choisir d'autodéterminer leur rapport à la mobilité en allant habiter dans un endroit où elles peuvent vivre sans permis plutôt que de faire 130 h de conduite à cause de leur fonctionnement attentionnel/exécutif et de ne pas la prendre parce que c'est trop désagréable.
Des personnes peuvent choisir d'autodéterminer leur rapport au capital en allant vivre dans un squat ou dans toute autre communauté autogérée plutôt que de se faire exploiter en ESAT.
De la même façon, des personnes peuvent aussi choisir d'autodéterminer leur rapport au genre plutôt que de subir une pression viriliste ou cissexiste parce qu'elles n'adhèrent pas suffisamment, du fait de leur fonctionnement socio-émotionnel, leurs groupes, de leurs centres d'intérêt, aux codes associés.
Beaucoup de personnes neuroatypiques (surtout celles de moins de 25 ou 30 ans aujourd'hui, parce qu'elles ne subissent pas la culture de l'assimilation qui est une vieille norme dont notre pays est plutôt spécialiste) font ces choix naturellement, parce qu'on le leur permet.
Je reviens de la pride de Grenoble hier, c'était festif, une personne avait l'URL d'un annuaire d'achat d'hormones de synthèse tatoué sur son dos, j'ai bien aimé, la personne qui tenait ce site était apparemment également autiste et non-binaire,
Alors, ce n'est pas aussi formel que l'article. Mais je ne sais pas si je pourrais l'expliquer plus clairement, en tant que personne concernée et proche de concernées,
Bonne journée, ---Nvram73 (discuter) 2 juillet 2023 à 10:30 (CEST)Répondre
Bonjour. Une réponse à J-P C. avait déjà été apportée sur la page de vote de l'article : Discussion:Identité de genre des personnes autistes/Bon article. Je la re-poste ici, dans la mesure où J-P C. ne semble pas l'avoir lue / prise en compte :
Avez vous lu cet article jusqu'à la fin ? Il comporte, juste après l'introduction à laquelle vous semblez vous être arrêté, la phrase sourcée suivante : « Une limite de ce type d'étude statistique réside dans le fait que les personnes ayant de graves problèmes ou déficits sont moins susceptibles d'y participer ». Cette limite est donc clairement indiquée dans l'article.
Quand vous dites, je cite, "dés le début de cet article « L'identité de genre des personnes autistes est plus souvent caractérisée par des fluidités de genre et des transidentités que parmi la population générale », je ne vois pas bien sur quoi se base ce type d'affirmation (quel panel de personnes autistes a été étudié" ? => il suffit de lire la suite de cet article pour avoir la liste des sources sur lesquelles cette conclusion qui fait consensus scientifique repose, ainsi que la mention des limites de ce type d'études.
Tsaag Valren () 2 juillet 2023 à 21:27 (CEST)Répondre
Bonjour, merci pour la réponse mais cela ne change rien à ce que je pense par rapport à la façon dont est présenté l'introduction de cet article (car très souvent de nombreux lecteurs se limitent au RI). Si je me suis permis de rajouter mon avis ici c'est tout simplement parce que la PdD sur la proposition de BA n'est pas facilement accessible à ceux qui ne connaissent pas bien Wikipédia. Je précise que, bien évidemment, comme je l'ai déjà indiqué, j'ai bien lu l'intégralité de l'article et ce fameux "consensus scientifique" concerne la haute sphère universitaire (sorte de "milieu autorisé" comme disait Coluche Émoticône sourire) et pas toutes les personnes concernées qui souvent ont rarement leurs mots (maux ?) à dire... Bien cordialement. J-P C. Discuter 3 juillet 2023 à 09:08 (CEST)Répondre
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