Discussion:Mercantilisme
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Discussions
modifierUne bibliographie s'impose vraiment là. Guillaume Bokiau 18 nov 2003 à 18:33 (CET)
- Vas-y, lance-toi !!! :o) --Pontauxchats 19 nov 2003 à 09:51 (CET)
Justement, moi je n'en ai pas, et je trouve ça un peu gros de balancer des théories comme ça sans dire de qui elles viennent. Guillaume Bokiau 22 nov 2003 à 21:49 (CET)
Traduction
modifierCe 20 octobre, l'article a été mis a la Une de Wikipedia en anglais et je remarque que depuis le 20/06/2005, date de début de traduction, l'article a bien changé et s'est développé. Voir en:Mercantilism. Peut être faudrait-il intégrer les nouveaux developpements ? Kuxu 22 octobre 2005 à 02:31 (CEST)
- En fait c'est en voyant l'article en Une sur WP anglais que j'ai eu l'idée de le traduire. Par contre il n'y a eu que peu de changement dans l'article anglais ces derniers jours. La mise en une de l'article n'a entraîné que du vandalisme a répétition (il doit y avoir une centaine de modifcations réalisées entre ces deux versions qui se ressemblent beaucoup :-) ).
- Je devrais avoir terminé la traduction dimanche soir. Pyb 22 octobre 2005 à 03:34 (CEST)
- À traduire:
1 Théorie2 Causes- 3 Politiques
- 4 Critiques
- 5 Legs
6 Notes7 Références8 Voir aussi
- Pyb 11 décembre 2005 à 00:32 (CET)
- À traduire:
La traduction n'est pas terminée. Il faudrait aussi retravailler l'ensemble car l'article de départ n'est pas parfait. ~Pyb 22 janvier 2006 à 21:41 (CET)
Raison d'Etat
modifierC'est les bonbons qui ont creer le monopole de la guerre de 1812 a Machiavel. La notion d'Etat, au sens moderne, apparaît avec Jean Bodin en 1576, pour fonder la théorie de la souveraineté de la Monarchie française face au pouvoir des Papes. Le jésuite Giovanni Botero rédigera un contre-ouvrage en 1589 « Della Ragione dello Stato » qui est le premier traité sur la raison d'Etat. Et tous les deux condamnent l'oeuvre de Machiavel!
J'ai donc fait les corrections nécessaires. Claude Rochet
version corrigée
modifierLe mercantilisme correspond à la conception de l'économie qui prévaut entre le XVIe siècle et le milieu du XVIIIe siècle en Europe. Les penseurs mercantilistes prônent le développement économique par l'enrichissement des nations au moyen du commerce extérieur (plus précisément d'un excédent des exportations sur les importations). L'État a un rôle primordial dans le développement de la richesse nationale, en adoptant des politiques protectionnistes par le biais notament de barrières tarifaires et en encourageant les exportations.
Le courant mercantiliste est l'un des tous premiers courants en économie et marque aussi la fin de la prééminence des doctrines de l'Église (la chrématistique) dans l'organisation sociale. Il apparaît à une époque où les rois souhaitent obtenir un maximum d'or, leurs théories seront donc tournées vers cet objectif. Les écrits mercantilistes développent donc une problématique fondée sur l'enrichissement. Elle constitue un système simple dans la mesure où l'analyse du système social n'est pas encore prise en compte.
Sur une telle période, une littérature éclatée apparaît, où les hypothèses ont bien sûr évolué, rendant l'idée d'un même courant assez vague. Il se répandra dans la plupart des nations d'Europe en s'adaptant aux spécificités nationales.
Jusqu'ici les théologiens étaient les principaux penseurs des questions économiques. Le Moyen-Âge marque un tournant avec l'autonomisation naissante de l'économie[1] réalisée par les conseillers des princes et des marchands[2]. Parmi les nombreux auteurs mercantilistes, on peut citer notamment Jean Bodin (1530-1596), Antoine de Montchrétien (1576-1621), William Petty (1623-1687). Cependant, Adam Smith qualifie le Mercantilisme d'"économie au service du Prince"[3]. Il faudra attendre la physiocratie pour que les idées économiques gagnent leur autonomie vis-à-vis de la morale et de la religion ainsi que vis-à-vis de la politique.
On distingue parmi les mercantilistes:
- le bullionisme (ou « mercantilisme espagnol ») qui préconise l'accumulation de métaux précieux;
- le colbertisme (ou « mercantilisme français ») qui est tournée pour sa part vers l'industrialisation;
- et le commercialisme (ou « mercantilisme britannique ») qui voit dans le commerce extérieur la source de la richesse d'un pays.
Théorie
A peu près tous les économistes européens qui ont écrit entre 1500 et 1750 sont de nos jours généralement considérés comme mercantilistes, bien qu'ils ne considéraient pas qu'ils contribuaient à une idéologie économique unique. Le comte de Mirabeau est le premier à employer ce terme en 1763, mais c'est Adam Smith qui le popularisa en 1776[4]. Le terme vient du latin mercari, qui signifie faire du commerce, et merx, marchandise. La notion était au départ utilisée uniquement par les critiques, comme Mirabeau et Smith, mais fut rapidement adoptée par les historiens.
Le mercantilisme n'est pas un courant économique à proprement parler, car ce n'est pas une théorie économique unifiée. Aucun auteur mercantiliste n'a proposé de système économique présentant le fonctionnement idéal d'une économie, tel que Adam Smith fera par la suite dans le cadre de l'économie classique. Chaque auteur mercantiliste s'est plutôt intéressé à un domaine particulier de l'économie[5]. Ce n'est que par la suite que des chercheurs ont regroupé ces divers travaux dans un corpus théorique qui forma le mercantilisme, comme par exemple Eli F. Heckscher[6] qui voit dans les écrits de l'époque à la fois un système de pouvoir politique, un système de réglementation de l’activité économique, un système protectionniste et aussi un système monétaire avec la théorie de la balance du commerce. Toutefois certains économistes rejettent l'idée d'un système mercantiliste, fondé sur une unité fictive de travaux disparates[7]. L'historien de la pensée économique, Mark Blaug, fait remarquer que le mercantilisme a été qualifié au cours du temps de "valise encombrante", de "diversion d’historiographie", et de "baudruche théorique géante"[8].
Les mercantilistes conçoivent le système économique comme un jeu à somme nulle, le gain réalisé par un agent se traduit par la perte d'un autre agent ou selon la célèbre maxime de Jean Bodin ""il n’y a personne qui gagne qu’un autre n’y perde" (Les Six livres de la République). Ainsi toute politique économique bénéficiant à un groupe d'individus sera par définition néfaste à un autre ; cette vision ne donne aucun rôle à l'économie pour maximiser le bien être social.[9] Les écrits mercantilistes s'efforcent de justifier des politiques, plutôt que d'étudier l'impact de l'une d'elles et ainsi trouver la meilleure à mettre en œuvre.[10]
Les premières théories mercantilistes développées au début du XVIe siècle ont été marquées par le bullionisme (de l'anglais bullion: Or en lingots). Voir à ce propos ce qu'écrivait Adam Smith :
"La double fonction que remplit l’Argent, et comme instrument de commerce et comme mesure des valeurs, a donné naturellement lieu à cette idée populaire, que l’Argent fait la richesse, ou que la richesse consiste dans l’abondance de l’or et de l’argent […]. On raisonne de la même manière à l’égard d’un pays. Un pays riche est celui qui abonde en argent, et le moyen le plus simple d’enrichir le sien, c’est d’y entasser l’or et l’argent […]. Par une suite de ces idées populaires, toutes les différentes nations de l’Europe se sont appliquées, quoique sans beaucoup de succès, à chercher tous les moyens possibles d’accumuler l’or et l’argent dans leurs pays respectifs. L’Espagne et le Portugal, possesseurs des principales mines qui fournissent l’Europe de ces métaux, en ont prohibé l’exportation sous les peines les plus graves, ou l’ont assujettie à des taxes énormes. Il paraît que la même prohibition a fait anciennement partie de la politique de la plupart des autres nations européennes. On la trouve même là où l’on devrait le moins s’y attendre, dans quelques anciens actes du Parlement d’Ecosse, qui interdisent, par de fortes peines, de transporter l’or et l’argent hors du royaume. La même politique a eu lieu aussi autrefois en France et en Angleterre (Richesse des nations, Livre IV, chapitre I)."
Durant cette période, d'importantes quantités d'or et d'argent affluaient des colonies espagnoles du nouveau monde vers l'Europe. Pour les écrivains bullionistes, tels que Jean Bodin, Thomas Gresham et John Hales, la richesse et le pouvoir de l'État sont mesurés par la quantité d'or qu'il possède. Chaque nation doit donc accroître ses réserves d'or aux dépens des autres nations pour accroître son pouvoir. La prospérité d'un Etat est mesurée, selon les bullionistes, par la richesse accumulée par le gouvernement, sans référence au revenu national. Cet intérêt pour les réserves d'or et d'argent s'explique en partie par l'importance de ces matières premières en temps de guerre. Les armées, qui comprenaient souvent des mercenaires, étaient payées en or. Seuls quelques pays européens contrôlaient les mines d'or et d'argent; pour les autres, le commerce international était la principale méthode pour acquérir ces matières premières. Si un Etat exportait plus qu'il n'importait alors sa "balance du commerce" -ou balance commerciale- (ce qui correspond, de nos jours, à la balance commerce extérieur) était excédentaire, ce qui se traduisait par une entrée nette d'argent. Cela a conduit les mercantilistes à prescrire comme objectif économique d'avoir un excédent commercial. L'exportation d'or était strictement interdite. Les bullionistes étaient également favorables à la mise en place de taux d'intérêts élevés pour encourager les investisseurs à investir dans le pays.
Au XVIIe siècle, une version plus élaborée des idées mercantilistes fut développée, qui rejetait la vision simpliste du bullionisme. Ces écrivains, tel que Thomas Mun, plaçaient l'accroissement de la richesse nationale comme le principal objectif, dont l'or était la principale richesse, mais d'autres sources de richesses existaient également, tels que les marchandises.
"[…] ce n'est pas la grande quantité d'or et d'argent qui font les grandes et véritables richesses d'un Etat, puisqu’il y a de très grands Païs dans le monde qui abondent en or et en argent, et qui n’en sont pas plus à leur aise, ni plus heureux […]. La vraye richesse d'un Royaume consiste dans l'abondance des Denrées, dont l'usage est si nécessaire au soûtien de la vie des hommes, qu’ils ne sçauroient s’en passer" (Vauban, Projet d’une dixme royale, 1707, pp. 77-78).
L'objectif d'une balance commerciale excédentaire était toujours recherché mais il était dès lors vu comme profitable d'importer des marchandises d'Asie en contrepartie d'or pour ensuite revendre ces biens sur le marché européen en faisant d'importants profits.
« Et pour rendre la chose encore plus claire, quand nous disons […] que 100 000 livres exportées en espèces peuvent faire importer l’équivalent d’environ 500 000 livres sterling en marchandises des Indes Orientales, il faut comprendre que la partie de cette somme qui peut proprement s’appeler notre importation, étant consommée dans le royaume, est d’une valeur d’environ 120 000 livres sterling par an. De sorte que le reste, soit 380 000 livres, est matière exportée à l’étranger sous la forme de nos draps, de notre plomb, de notre étain, ou de tout autre produit de notre pays, au grand accroissement du patrimoine du royaume et ce en trésor, si bien qu’on est en droit de conclure que le commerce des Indes Orientales pourvoit à cette fin » (Thomas Mun, A Discourse of Trade from England unto the East-Indies, 1621).
Cette nouvelle vision rejetait dorénavant l'exportation de matières premières, qui une fois transformées en biens finaux étaient une importante source de richesse. Alors que le bullionisme avait soutenu l'exportation en masse de laine de Grande Bretagne, la nouvelle génération de mercantilistes soutenaient l'interdiction totale de l'exportation de matières premières et était favorable au développement d'industries manufacturières domestiques. Les industries nécessitant d'important capitaux, le dix-septième siècle a vu un allègement général des restrictions mises en place contre l'usure. Le taux d'intérêt est une compensation pour la gêne qu'accepte le prêteur lorsqu'il se démunit de sa liquidité. Un résultat de ces théories est la mise en place des Navigation Acts à partir 1651 qui donnèrent aux navires anglais un rôle exclusif dans les relations entre la mère patrie et ses colonies, interdisant aux hollandais l'accès à certains ports afin de restreindre l'expansion des Pays-Bas.
La politique intérieure des mercantilistes était plus fragmentée que sa politique commerciale. Alors qu'Adam Smith a décrit le mercantilisme comme soutenant des contrôles très stricts de l'économie, de nombreux mercantilistes n'étaient pas d'accord. Certains mercantilistes soutenaient la création de monopoles et autres lettres de patentes. Mais d'autres y critiquaient le risque de corruption et de l'inefficacité de tels systèmes. De nombreux mercantilistes ont également reconnu que la mise en place de quotas et plafonnement des prix était source de marchés noirs. Un domaine où les mercantilistes étaient d'accord se trouvait sur l'oppression économique des classes des travailleurs et des agriculteurs qui devaient vivre proche du niveau de subsistance, afin de maximiser la production. Un revenu, du temps de libre supplémentaire ou une meilleure éducation de ces populations ne devaient conduire qu'à créer de la paresse et nuirait à l'économie[11]. Ces penseurs voyaient un double avantage dans le fait de disposer d'une main d'œuvre abondante: les industries qui se développaient à cette période nécessitaient une importante main d'œuvre, cela même renforçant le potentiel militaire du pays. Les salaires sont donc maintenus à un niveau bas pour inciter à travailler. Les lois sur les pauvres en Angleterre pourchassent les vagabonds en rendant obligatoire le travail. Le ministre Colbert fera travailler des enfants agés de six ans dans les manufactures d’Etat.
Causes
Les chercheurs sont divisés sur la place des idées mercantilistes au cours des deux siècles.[12] Certains, représentés par Jacob Viner, considèrent que les idées mercantilistes qui semblaient de bon sens ont perduré et eurent une place importante uniquement dûe au fait qu'à l'époque les chercheurs ne disposaient pas des outils analytiques leur permettant de mettre en cause ces théories. La seconde école, soutenue notamment par Robert B. Ekelund, soutient que le mercantilisme n'est pas une erreur historique, mais plutôt le meilleur système que les chercheurs étaient capable d'élaborer à l'époque. Cette école avance l'idée que les politiques mercantilistes ont été développées et mise en œuvres par des marchands et des haut-fonctionnaires à la recherche de rente. Les marchands ont bénéficié grandement des monopoles, des interdictions de concurrence étrangère et de la pauvreté des travailleurs. Les gouvernements ont bénéficié des droits de douane élevés et des achats réalisés par les marchands. Alors que les idées économiques ultérieures ont été développées par des chercheurs et des philosophes, pratiquement tous les auteurs mercantilistes étaient des marchands ou des fonctionnaires.[13]
Le mercantilisme s'est développé en pleine transition de l'économie européenne. Les anciens pouvoirs féodaux se voyaient remplacer par un Etat-nation centralisé. Les progrès techniques dans la marine, et le développement des centres urbains ont conduit à une croissance rapide du commerce international.[14] Le mercantilisme s'est intéressé aux conditions permettant au commerce d'être le plus bénéfique aux Etats. Un autre changement important fut l'introduction du principe comptable de la partie double et de la comptabilité moderne. Cette comptabilité permit de présenter d'une façon claire les flux de commerce, contribuant à l'étude attentive de la balance commerciale.[15]
Avant l'émergence des idées mercantilistes, le plus important travail économique en Europe fut réalisé par les théoriciens scholastiques. L'objectif de ces penseurs était de trouver un système économique compatible avec les doctrines chrétiennes de piété et justice.
Ils utilisent principalement la microéconomie et l'échange local entre individu. L'idée mercantiliste que le commerce est un jeu à somme nulle, dans lequel chaque agent essaye de tricher, fut intégrée aux travaux de Thomas Hobbes. Cette vision pessimiste de la nature humaine se retrouve également dans la vision puritaine du monde, et dans les législations mercantilistes les plus ..., tel que la loi sur la navigation introduite par le gouvernement de Oliver Cromwell.[16]
Politiques
Les idées mercantilistes ont été l'idéologie économique dominante dans toute l'Europe au début de la période moderne, à des degrés plus ou moins élevés. La France et l'Angleterre ont grandement contribué à véhiculer ces thèses. En France, le mercantilisme a vu le jour au début du XVIe siècle, peu de temps après l'avènement de la monarchie. En 1539, un décret royal interdit l'importation de XX d'Espagne et d'une partie des Flandres. L'année suivante, des restrictions ont été imposées à l'exportation d'or.[17] Des mesures protectionnistes se sont multipliées tout au long du siècle. Jean-Baptiste Colbert, ministre des Finances pendant vingt-deux ans, fut le principal instigateur des idées mercantilistes en France. Ce qui a conduit certains à parler de colbertisme en désignant le ler mercantilisme français. Sous Colbert, le gouvernement français s'impliqua de façon imortante dans l'économie afin d'accroître les exportations. Colbert travailla à la baisse des barrières au commerce en réduisant les droits de douane et en construisant un important réseau de routes et canaux. Les politiques menées par Colbert furent dans l'ensemble efficaces, et permirent à l'industrie et à l'économie françaises de croître considérablement durant cette période, faisant de la France une des plus grandes puissances européennes, si ce n'est la plus grande. Il eut moins de succès pour faire de la France une des principales puissances commerciales qu'étaient à cette époque l'Angleterre et la Hollande.[18]
En Angleterre, le mercantilisme a atteint son apogée durant la période dite du Long Parliament (1640-1660). Les politiques mercantilistes ont aussi été appliquées durant les périodes Tudor et Stuart, avec notamment Robert Walpole comme partisan principal. En Grande-Bretagne, le contrôle du gouvernement sur l'économie domestique était moins important que sur le reste du continent, par la tradition des Common law et le pouvoir croissant du Parlement[19]. Les monopoles contrôlés par l'Etat était étendus, notamment avant la première révolution anglaise, bien que souvent débattus[20]. Les auteurs mercantilistes anglais étaient eux-même partagés sur la nécessité d'un contrôle de l'économie intérieure. Le mercantilisme anglais prit donc la forme d'un contrôle du commerce international. Une large gamme de régulations fut mise en place pour encourager les exportations et décourager les importations. Des droits de douane furent instaurés sur les importations et des subventions à l'exportation ont été mises en place. L'exportation de certaines matières premières fut interdite. Le Navigation Acts interdit aux marchands étrangers de faire du commerce en Angleterre. L'Angleterre s'empara violement des colonies et une fois sous contrôle britannique, des règles étaient mises en place autorisant uniquement aux colonies de produire des matières premières et de faire du commerce avec l'Angleterre. Cela a conduit à des tensions avec les habitants de ces colonies, et les politiques mercantilistes ont été une des causes majeures de la guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique. Au final, ces politiques ont largement contribué à faire de l'Angleterre une des plus grandes puissances commerciales et économiques au monde. Une des politiques intérieures qui a eu un effet durable était la conversion des terres non cultivées en terres agricoles. Les mercantilistes pensaient que pour maximiser le pouvoir d'une Nation, toutes les terres et les ressources devaient être utilisées à l'extrême, ce qui conduisit à des projets par exemple de drainage de la région des Fens.[21]
D'autres nations ont épousé les thèses mercantilistes à des degrés différents. Les Pays-Bas, qui étaient devenus le centre financier de l'Europe par leur activité commerciale très développée, ne voyaient que peu d'intérêt à restreindre le commerce et n'ont au final adopté que quelques politiques mercantilistes. Le mercantilisme se développa en Europe centrale et scandinave après la Guerre de Trente Ans (1618-1648), durant laquelle Christine de Suède et Christian IV de Danemark devinrent des notables partisans. L'Empereur romain germanique Hasburg a longtemps été intéressé par les idées mercantilistes, mais l'étendue et la relative décentralisation de son Empire rendait l'application de telles mesures difficiles. Certains Etats de l'Empire ont embrassé les thèses mercantilistes, notamment la Prusse, qui sous Frédéric le Grand a peut-être connu l'économie la plus rigide d'Europe. Au cours de la crise économique qui a touché l'Espagne au XVIIe siècle, celle-ci a mis en place de nombreuses politiques économiques sans trop de cohérence, mais l'importation par Philippe V d'Espagne des mesures mercantilistes françaises fut couronnée de succès. La Russie sous Pierre Ier de Russie (Pierre le Grand) a tenté de poursuivre sur la voie du mercantilisme mais sans trop de succès à défaut de grande classe commerçant et de base industrielle en Russie.
Les idées mercantilistes ont également alimenté les périodes de conflits armés des XVIIe et XVIIIe siècle. Étant donné que le stock de richesse était vu comme fixe, la seule façon d'accroître la richesse d'un pays devait se faire au détriment d'un autre pays. De nombreuses guerres, dont les guerre anglo-hollandaise, franco-hollandaise, et franco-anglaise ont parmi leurs facteurs déclenchants les idées mercantilistes qui pronaient le nationalisme économique. Cette période a aussi renforcé le mercantilisme comme source de succès militaire. Le mercantilisme contribua également au développement de l'impérialisme ; toute nation qui le pouvait, cherchait à s'emparer de territoires pour leur matière première. Au cours de la période mercantiliste, le pouvoir des nations européennes s'est étendu tout autour du globe. A l'instar de l'économie domestique, cette expansion fut souvent le fait de monopoles, tels que la compagnie des Indes.
Critiques
De nombreux économistes ont critiqué les idées mercantilistes bien avant qu'Adam Smith ne développe une analyse économique pouvant remplacer l'analyse mercantiliste. Dudley North, John Locke, et David Hume, entre autre, ont critiqué le mercantilisme. Les mercantilistes ont échoué dans la compréhension de la notion d'avantage comparatif. Par exemple, le Portugal était un producteur de vin beaucoup plus efficace que l'Angleterre, alors que cette dernière produisait des vêtements meilleur marché. Ainsi si le Portugal s'était spécialisé dans le vin et l'Angleterre dans l'habillement, les deux pays auraient gagné au commerce international. En théorie économique moderne, le commerce n'est pas vu comme un jeu à somme nulle, mais comme un jeu à somme positive. En imposant la mise en place de restrictions aux importations et des droits de douane, les mercantilistes ont contribué à un appauvrissement des pays.
L'importance accordée à l'or fut aussi l'objet de critiques, même si de nombreux mercantilistes ont tenté de réduire l'importance donnée à l'accumulation d'or et d'argent. Adam Smith montra que l'or était une marchandise comme les autres, et ne méritait donc pas un traitement spécial. L'or n'est rien d'autre qu'un métal jaune qui a une valeur élevée uniquement du fait de sa rareté.
Le premier courant de pensée à remettre complètement en cause le mercantilisme est l'école des Physiocrates en France. Leurs théories souffraient cependant également de nombreux défauts. Il fallut attendre la publication de la Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations par Adam Smith en 1776 pour véritablement rejeter ce qu'il appela le « système mercantile ». Ce livre jette les bases de ce qui est appelé aujourd'hui l'économie classique. Smith s'attacha à remettre en cause les idées mercantilistes auxquelles il consacra de nombreuses pages. Cependant, certains auteurs contemporains trouvent que la présentation faite par Smith des idées mercantilistes s'avère souvent simpliste.[22]
Les historiens de la pensée économique sont revenus sur la remise en cause totale des idées mercantilistes notamment en replaçant ces théories dans leur contexte historique. Les économistes restent divisé sur la véritable nature du mercantilisme et sur les causes qui ont conduit à la fin du mercantilisme. Pour ceux qui pensent que ces théories étaient erronées, leur remise en cause était inévitable. Alors que pour ceux qui voyaient dans le mercantilisme la défense d'intérêts personnels, la fin de ce courant intervient lors d'un important changement de pouvoir. En Grande Bretagne, le mercantilisme perdit du terrain dès que le Parlement obtint le pouvoir de subventionner les monopoles ; pouvoir détenu auparavant par la monarchie.[23]
Les lois mercantilistes ont été supprimées tout au long du XVIIIe siècle en Grande Bretagne, et au cours du XIXe siècle le gouvernement britannique choisit le libre-échange et le « laissez-faire » en matière économique mis en avant par les travaux d'Adam Smith. Sur le continent, le processus fut différent. En France, le contrôle économique demeura aux mains du pouvoir royal et le mercantilisme continua jusqu'à la révolution. En Allemagne, le mercantilisme demeura une idéologie importante au cours du XIXe siècle et au début du XXe siècle siècle, lorsque l'école historique allemande bénéficia d'une place importante.[24]
Postérité
Au XXe siècle, la plupart des économistes sont revenus sur les critiques faites à l'encontre du mercantilisme et ont reconnu l'exactitude de certains points de leur théorie. Entre autres, John Maynard Keynes a soutenu certains principes mercantilistes. Adam Smith a rejeté l'importance donnée à l'offre de monnaie, car selon lui, les marchandises, la population et les institutions étaient les véritables causes de la prospérité. Keynes montra que l'offre de monnaie, la balance commerciale et les taux d'intérêts sont importants dans une économie. Ce point de vue sera repris par les monétaristes, qui seront l'une des écoles de pensées modernes les plus influentes.
Adam Smith rejetta le rôle clé de la production chez les mercantilistes, car selon lui la croissance économique ne provenait que de la consommation. Pour Keynes, encourager la production était aussi important que la consommation.
« En un temps où elles [les autorités] ne pouvaient agir directement sur le taux de l’intérêt intérieur ou sur les autres motifs qui incitent à l’investissement domestique, les mesures propres à améliorer la balance commerciale étaient leurs seuls moyens directs d’augmenter l’investissement extérieur ; et l’effet d’une balance commerciale favorable sur les entrées de métaux précieux était en même temps leur seul moyen indirect de réduire le taux de l’intérêt intérieur, c’est-à-dire d’accroître l’incitation à l’investissement domestique » (John Maynard Keynes, Théorie générale, chap. 23, Trad. fr. P. B. Payot, p. 332).
Notes
- Cette nouvelle discipline deviendra véritablement une science économique avec la physiocratie.
- Montchrestien est conseiller du prince, Jean Bodin et Charles de Montesquieu sont des magistrats, Jean-Baptiste Colbert et Jacques Necker des ministres des finances, Thomas Mun et Josiah Child seront dirigeants de grandes compagnies de commerce, respectivement directeur de la Compagnie anglaise des Indes orientales et de XXX, William Petty un homme d'affaires, John Law et Richard Cantillon financiers. (Etner 2005, p.3012)
- Adam Smith, "La richesse des nations"
- Jürg Niehans. A History of Economic Theory p. 6
- Harry Landreth et David C. Colander History of Economic Thought. p. 44
- Eli F. Heckscher, "Mercantilism", trad. anglaise 1935, vol. I, p. 19
- Robert B. Ekelund et Robert D. Tollison. Mercantilism as a Rent-Seeking Society. p. 9
- Mark Blaug, 4e édition, p. 11
- Landreth et Colander. p. 48
- David S. Landes The Unbound Prometheus. p. 31
- Robert B. Ekelund and Robert F. Hébert. A History of Economic Theory and Method. pg. 46
- Ekelund and Hébert. p. 61
- Niehans. p. 19
- Landreth et Colander. p. 43
- Charles Wilson. Mercantilism. p. 10
- Landreth et Colander. p. 53
- Hermann Kellenbenz, The Rise of the European Economy, p. 29
- colbert
- E. Damsgaard Hansen. European Economic History. p. 65
- monop
- Wilson p. 15
- Niehans. p. 19
- Ekelund et Tollison
- Wilson p. 6
Références
- Ekelund, Robert B. et Robert D. Tollison. Mercantilism as a Rent-Seeking Society: Economic Regulation in Historical Perspective. College Station: Texas A&M University Press, 1981.
- Ekelund, Robert B et Robert F. Hébert. A History of Economic Theory and Method. New York: McGraw-Hill, 1997.
- Etner, François, Mercantilisme, Encyclopédie thématique Universalis , 2005
- Heckscher, Eli F. Mercantilism. translation by Mendel Shapiro. Londres: Allen & Unwin. 1935.
- Keynes, John Maynard. "Notes on Mercantilism, the Usury Laws, Stamped Money and the Theories of Under-Consumption." Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie.
- Landreth, Harry et David C. Colander. History of Economic Thought. Boston: Houghton Mifflin, 2002.
- Niehans, Jürg. A History of Economic Theory: Classic Contributions, 1720-1980. Baltimore: Johns Hopkins University Press, 1990.
- Potier, Jean-Pierre, Histoire de la pensée économique [1]
- Vaggi, Gianni et Peter Groenewegen. A Concise History of Economic Thought: From Mercantilism to Monetarism. New York: Palgrave Macmillan, 2003.
- Wilson, Charles. Mercantilism. Londres: Historical Association, 1966
Espagne
modifierJe m'excuse pour mon mauvaise français (et aussi por le chauvinisme espagnol) mais il l'affaire est importante: Le traitament du mercantilisme espagnol dans cette article n'est pas correcte ni sufficiente. Dans la wikipedia en espagnol, cette article vient d'etre consideré "de qualité" [2], avec une section pour les espagnols. Il y a aussi un Article Principal pour le Arbitrisme ("Arbitrismo" [3]), nom generique de ces economistes en Espagne dans le XVIéme et XVIIéme siécles. Merci.--Ángel Luis Alfaro 9 avril 2007 à 15:07 (CEST)
Redirect
modifierJ'ai pour l'instant redirigé les articles Bullionisme et Commercialisme vers Mercantilisme. ~Pyb Talk 11 février 2006 à 22:55 (CET)
Retiré de l'article
modifier"Adam Smith rejeta le rôle clé de la production chez les mercantilistes, car selon lui la croissance économique ne provenait que de la consommation. Pour Keynes, encourager la production était aussi important que la consommation." Un peu confus. ~Pyb Talk 21 février 2006 à 00:04 (CET)
J'ai révisé le texte. Il me semble bien couvrir le champ de l'article. Reste à "françiser" les notes et références, très anglo-saxonnes.Roucas 27 février 2006 à 22:45 (CET)
Contresens sur Keynes ?
modifierLe paragraphe sur Keynes semble faire de lui un supply-sider, disciple de Jean-Baptiste Say... je suis pour le moins surpris. --Gribeco 28 février 2006 à 19:34 (CET) je suis d'accord, la rédaction actuelle est trompeuse. Keynes apporte toute son influence théorique dans le soutien de la demande comme principal levier de développement économique. Ceci dit il insiste aussi sur la nécessité d'accroître l'offre de monnaie et de ne pas adopter une politique restrictive (quantitativiste) qui bride la croissance. Je revoie les texte sur ce point.Roucas 2 mars 2006 à 12:53 (CET)
Caméralistes
modifierLes caméralistes (de Kamer la chambre) allemands peuvent-ils se rattacher aux mercantilistes ? Dans l'affirmative, il serait intéressant d'en faire mention dans l'article. --VARNA 15 mars 2006 à 13:51 (CET)
- Je ne connais pas du tout de quoi il s'agit, désoléRoucas 17 mars 2006 à 13:25 (CET)
- C'est bien ça le problème : on ne trouve rien là dessus dans la littérature française généraliste. Si c'est effectivement un courrant mercantiliste (j'ai des indices sur ce thème), ça serait bien que l'article en parle. Peut-être faudrait-il faire un détours par la section allemande ?.--VARNA 20 mars 2006 à 10:29 (CET)
Question posée dans l'Oracle puis dans le bistro
modifierLa question était la suivante : "Qui étaient les caméralistes allemands" ? Pas l'ombre du quart du début de la trace d'une réponse ! Seule Utilisateur:Airelle se risque sur l'éthymologie. La culture google aurait-elle ses limites ? --VARNA 15 avril 2006 à 10:04 (CEST)
- Des économistes anti-libéraux du XVIII dont Johann Heinrich Gottlob von Justi était le fer de lance ? (Kamer = salle de réunion/conseil donne de:Kameralismus). (Traduction google de l'article Kameralismus) Educa33e 15 avril 2006 à 12:39 (CEST)
- Je suppose qu'il faut encore avoir vu la question... Par ailleurs la recherche de « caméralistes » dans Google marche très bien et trouve http://ses.ens-lsh.fr/potier/index.php?arc=ha2a dès la première page de réponses. --EjpH coucou 15 avril 2006 à 19:14 (CEST)
Question d'orthographe
modifierPourquoi le mot « mercantilisme » est-il souvent écrit avec une majuscule dans l'article ? Marc Mongenet 13 août 2006 à 19:10 (CEST)
- Il n'y a aucune raison a priori, il faudrai corriger ce point.--Aliesin 13 août 2006 à 19:41 (CEST)
Laissez faire
modifierLes lois mercantilistes ont été supprimées tout au long du XVIIIe siècle en Grande Bretagne, et au cours du XIXe siècle le gouvernement britannique choisit le libre-échange et le « laissez-faire » en matière économique, mis en avant par les travaux d'Adam Smith. Sur le continent, le processus fut différent. En France, le contrôle économique demeura entre les mains du pouvoir royal et le mercantilisme continua jusqu'à la Révolution. En Allemagne, le mercantilisme demeura une idéologie importante au cours du XIXe siècle et au début du XXe siècle, période durant laquelle l'École historique allemande bénéficia d'une place importante[21].
Ne serait-il pas plus juste de parler des Physiocrates comme adeptes du libre-échanges et du laissez-faire plutôt que d'Adam Smith?
Espagne
modifierJe m'excuse pour mon mauvaise français (et aussi por le chauvinisme espagnol) mais il l'affaire est importante: Le traitament du mercantilisme espagnol dans cette article n'est pas correcte ni sufficiente. Dans la wikipedia en espagnol, cette article vient d'etre consideré "de qualité" [4], avec une section pour les espagnols. Il y a aussi un Article Principal pour le Arbitrisme ("Arbitrismo" [5]), nom generique de ces economistes en Espagne dans le XVIéme et XVIIéme siécles. Merci.--Ángel Luis Alfaro 9 avril 2007 à 15:08 (CEST)
Bullionisme
modifierCette politique a était suivis essentiellement par l'Espagne et le Portugal, elle se résume à l'interdiction de l'exportation des métaux précieux et aussi du paiement des marchandises exportés par des métaux précieux. Pour l'accomplissement de cette politique il est fût indispensable de faire intervenir l'état dans la signature des contrats entre ses citoyens et des étrangers, et dans le cas d'importations de marchandises, elle oblige à payer par l'équivalent en marchandises locales. Le bullionisme tend donc à conserver toutes les richesses du pays en or et argent etc...
Erreur
modifier"Les bullionistes étaient également favorables à la mise en place de taux d'intérêt élevés pour encourager les investisseurs à investir leur argent dans le pays."
Ils étaient au contraire favorables à la mise en place de taux d'intérêt bas...
non
modifier"Les lois sur les pauvres (Poor Laws) en Angleterre pourchassent les vagabonds et rendent le travail obligatoire"
Mais c'est l'inverse! Franchement, une fois que l'on voit une erreur pareille on peut s'interroger sur la qualité du reste de l'article...
- Votre remarque est à la fois juste et partielle... Il faut distinguer l'intention des Lois sur les Pauvres ( probablement excellente au départ) de leurs résultats effectifs ( absolument catastrophiques). La rédaction antérieure ne reflétant pas cette dualité , je me suis efforcé de la corriger.
Mais de là à considérer et à proclamer que la totalité de l'article est à mettre à la corbeille ... il y a un pas qu'il ne faut peut-être pas franchir. ( sauf à pointer précisément, en amenant les contre-arguments suffisants...) Cordialement--Ecosoq (d) 25 novembre 2012 à 12:49 (CET)
etymologie
modifierl'affirmation de ladite notion mercantiliste est erronée.
toute fois je vous fais part de mes notions à ce sujet.
études d'économies politiques : la découverte du Nouveau Monde et la Renaissance amènent la formation du capitalisme marchand. Un nouveau savoir économique apparaît. C’est la doctrine mercantiliste et la première apparition de l’expression économie politique. Au milieu du XVIIIe siècle, François Quesnay et les physiocrates, admirateurs de la révolution agricole anglaise, cherchent à expliquer, de manière globale, le fonctionnement de l’économie, en insistant sur l’importance de la croissance dans l’agriculture.
je penses que cette (ma) version mérite de remplacer celle de l'article.