Discussion:Otto Muehl

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Remarque: le "témoignage" qui suit est visiblement l'oeuvre d'un adepte totalement aveugle du caractere pervers, anti-démocratique et fascisant de Muehl....

Témoignage:

J'ai aimé, Otto Mühl, et je garderai toujours le souvenir d'un grand Monsieur, fort au regard pénétrant et doux parfois sévère, d'un Pluton ou d'un Hadès, profond, semblant voir les parties sombres de notre être, nous les révélant peut – être, nous dérangeant sûrement. En a t – il été totalement conscient? Non , comment le peut-il , le sommes nous nous – mêmes ? Mais l'oeuvre, dans laquelle j' y fus un petit atome un temps, n'était- elle pas un reflet de ses propres profondeurs ou contradictions? N' incarnait -elle pas le mythe de la super mère, qui aime mieux que les autres, dont son « père » avec pour objectif de refaire la famille, le monde, la société, un but obsédant, voir une idée fixe.

Sa lutte contre la « petite famille », cause de tous les maux, n'aura de cesse d' en recréer une plus grande avec toute la générosité et le soin apportés aux autres. C'est le père nourricier, ainsi en ai – je le souvenir: il soutenait la vie avec tendresse; C'est la gloire à la douceur maternelle: écoutait les besoins de ses proches, il les devinait et y répondait. Au debut des années 80, comme beaucoup d'autres, il m'invita dans son centre. J'étais esseulé pommé, mal dégrossi, déçu des expériences communautaires; j'ai trouvé réconfort et soulagement. Et quelle fantaisie féerique! un Artiste! Ce monde m'apparaissait sans dureté sans cruauté. Otto devenait un père, un structurant, un protecteur. Était – il le patriarche d'une nouvelle lignée dont j'étais plus que fier d'appartenir?

Je, nous, le vénérions pour sa générosité débordante. Ses actions quotidiennes sur ses toiles, dans le contact avec chacune, chacun d'entre nous, jaillissaient d' une sève abondante et riche, priapique. Il façonnait le temps, notre temps, le savourait, et je l'avoue je l'ai savouré souvent aussi, du moins en ces débuts. Il me semblait, et nous l'étions également, mais lui plus encore, fasciné par la beauté de la femme, en particulier la femme réceptacle, créatrice dans sa matrice, la femme qui porte en elle la vie et la reproduction; la femme enceinte, ou bien encore la femme qui est féconde prête à recevoir l'acte sexuel, sous toutes ses formes , pourquoi pas orgiaque, ou simplement intime, amenant l'orgasme, cet instant de fusion à la fois charnel, et transcendant le charnel lui – même, pour un abandon de la conscience un instant. Le ventre qui gonfle ne devenait – il pas l'oeuvre, sinon , accomplie, du moins l'oeuvre dans son accomplissement? Je semblais fusionner avec un corps entier où chacun(e) d'entre nous trouvait sa place. Nous appartenions au tableau en devenir qu'était la commune, sans cesse modelé et remodelé par le maître.

Il y a eu la fusion puis très vite est venue la confusion!

C'est par cette expérience de groupe que j'ai découvert que je n' étais pas à ma place dans ce même groupe. Otto était incontestablement un artiste, un homme hors du commun par sa vitalité son humour, son charisme, son acharnement à vouloir montrer au monde qu'une autre société basée sur plus de solidarité, de plus de responsabilité de l'individu dans le tout, était possible. Sans aucun doute, nous étions tous portés à le suivre dans cette aventure, ce fut l'air du temps après 68, les communautés, etc.. Aussi pensais – je, que cela me suffisait d'être un élément de cet ensemble, malgré mes insuffisances, le retour que j'avais sur moi – même né du regard des autres , les critiques de caractère. Avec recul, je pense que je n'étais plus dans la possibilité de grandir de m'émanciper dans le sens de me réaliser, de réussir par moi – même quoi que ce soit. Je me sentais autorisé de me débattre et me déplacer dans un cadre, non pas seulement géographique, aussi intellectuel, et surtout émotionnel plus qu'étroit. J'étais devenu un élément du tableau, contraint et serré dans une matière qui ne m'appartenait plus. Otto et son proche entourage ont créé une structure, une échelle de valeurs, dont les critères semblaient reposer sur une multitude de compétences objectives ( travail, engagement, qualités humaines, etc...), et dans laquelle, le groupe trouvait sa forme en votant la place qui revenait par conséquent à chacun(e) de nous. À chacun(e) d'entre nous de trouver les moyens qui lui étaient offerts pour exprimer la part subjective de son être. Et c'est là que l'expérience trouvait ses limites . Les moyens se limitaient à la danse goggy, la peinture, et la musique Be bop des années 50, la SD « selbst Darstellung »; cela peut en apparence paraître suffisant, mais pour moi cela était une contrainte, je voulais découvrir la musique du monde, la musique classique, sans vouloir parler de moi, quoiqu'on parle toujours de soi, j'aimais me promener j'aimais une certaine forme de solitude, et, enfin je découvrais, je me révélais à ce que j'aimais et au fur et à mesure que je me dégrossissais, le cadre du maître me semblait de plus en plus étriqué.

Peindre? pourquoi pas ? je n 'aimais pas peindre, ce qui n'était pas à dire. Par contre otto par sa peinture m'a éclairé sur l'art. Il était subversif, cela nous plaisait. Les expositions modernes transportent de nombreux cortèges de badauds qui croient au divertissement, et qui souvent s'y ennuie. L'art n'est pas que distraction, ni que de la culture mais du travail. Ainsi otto m'a mis sur la piste d'une révélation de soi par le travail sur le sujet et l'objet dont nous sommes constitués; le tableau est le coeur, non pas dans le sens sentimental, mais de centre. La découverte de facettes nouvelles à nous même par le travers d'un art nous révèle et nous amène à la transformation sur un autre niveau du vivant. Je suis de en plus convaincu que l'art n' a pas de limite dans ses formes d'expression si ce n'est dans le cadre du respect de la vie d'autrui. Ce qui signifie, à mon humble avis, que ce que je vois dans le regard de mon sujet est à la fois ce que j' interpréte et ce qui me renvoie à mon propre regard porté sur les autres. lart n'est pas un dogme ou une discipline qui doit être imposé à chacun(e). A chacun(e) de trouver sa forme. Otto n'a pas su laisser le temps de trouver à chacun(e) le chemin qui pouvait l'y mener. Il a trop rapidement imposé sa propre toile qu'il avait tisseé auparavant. Donc le cadre imposé par otto et le groupe, je me répète, il me semblait de plus en plus manqué de blanc. Dans ses moments là , vous découvrez ce que peut – être les fanatiques, les inconditionnels du maître, les ambitieux, en soi et ches les autres, ils vous guettent et se jurent de vous garder dans le bon chemin. Pour beaucoup cela devenaient étouffant. La structure ne portait plus cet idéal de société (comment cela aurait pu être autrement?)où spontanément chacun(e) trouve sa place, mais était devenue la toile de l'araignée dans laquelle nous nous débattions tant bien que mal pour garder un peu de dignité. Certains, certaines étaient assurées d'une place enviable à perpétuité, la plupart à l'inverse. Ainsi les combats pour la reconnaissance de chacun(e) par le collectif furent âpres. C'est à peine si dans ces moments là vous pouvez vous confier, puisque tout devient suspicion, confus, seul le « père » peut venir y mettre de l'ordre, et pour moi, Otto le faisait merveilleusement.

La SD était une création géniale, otto y a rassemblé son art.

Je l'ai mal vécu, ce fut pour moi une angoisse. Le groupe faisait cercle, otto trônait au centre avec sa cour. Imaginez que je projetais sur lui tant de choses à cette époque; j'étais subjugué par la présence de tous et toutes formant ce cercle. Tétanisé donc, à l'idée de me représenter au centre, d'y pénétrer seulement, puisque pour otto seul le dépassement de cette crainte, que je vivais comme une mort, était la possibilité de s'intégrer entièrement dans l'ensemble. Oui da! Le Hic était que je ne le pouvais pas. L'idée était géniale mais je n'étais pas en mesure de comprendre ce qui m'arrivait en ces débuts de vie commune. Étais – ce trop tôt pour moi et tant d'autres? C'est possible, mais aujourd'hui, je crois plutôt qu'au stade de développement du groupe que j'ai pris en marche 10 ans environ après sa création la cristallisation des clans et des relations étaient déjà faites. Quelques un(e)s y sont parvenues, par des talents réels notamment le langage, trop timide ou bête et ne dominant pas l'allemand, je me suis recroquevillé. Le jeu des alliances étaient indispensables. Doté d' une « à quoi bonnite » aïgue et tenace, je me voyais perdant dès le départ. Le jeu des alliances passaient beaucoup par les talents de séduction et de courtisanerie, voir de flatterie que l'on devait développer pour approcher otto et sa « cour », surtout sa « cour ». quelle était cette cour? Principalement les premiers communards, celles et ceux qui ont su nouer des liens étroits, grâce aux actions analyses de groupe et autres actions et constructions de la «commune ». Ainsi cela ne faisait pas naître la confiance nécessaire entre ceux qui le pouvaient et les autres, instaurant progressivement des comportements méfiants certes, mais aussi de hiérarchie. La pression du groupe aidant et le jugement de la « cour » nous reléguaient au rang des inférieurs d'où l'apparition dans le langage interne au groupe de ceux dits d'en haut et de ceux dits d'en bas. La structure se cristallisait. La SD avait perdue de sa raison de développement de la conscience, en devenant un outil de pression et de chantage affectif.

Ce qui fut le coup de grâce pour le groupe, fut le désir d' émancipation des pères, et par là même des mères également.

Les enfants naissant dans la commune, ne reconnaissaient que leurs mères. Otto avait réussi à apparaître comme le « père », le référent à toutes et tous. N'oublions pas qu' il est un homme pouvant être très généreux , sachant se montrer extrêmement doux et « maternel », montrant de lui – même une écoute et une réponse féminines, par la tendresse et la chaleur qui s'en dégage. Tous ne pouvaient avoir d'enfant, au début les critères étaient sévères, ils se justifiaient par la place que les géniteurs avaient dans la structure du groupe, puis au fur et à mesure que la pression extérieure mettait en danger la position d'Otto et de la commune, du lest fut lâché progressivement ( des associations d'anciens communards n'acceptaient pas les conditions dans lesquelles ils furent contraints de partir, réclamant, à juste titre, plus de démocatie; à cette époque nous utilisions le terme de faire Glassnost, un parrallèle avec ce qui se passait en ex union soviétique). Ainsi il était devenu concevable pour tout homme d'être géniteur et pour toute femme d'être mère. Par contre la reconnaissance du père s'arrêtait là; tout homme pouvait approcher le rôle de papa en occupant l'enfant, qui souvent n'était pas le sien. Le rôle de structurant que joue un papa dans une toute autre relation parentale, incombait pratiquement uniquement à Otto. Ce qui devenait absolument compliqué, pour Otto lui – même. Une résistance s'est fait sentir d'abord par des comportements dépressifs, étouffant la colère. Puis plus ouvertement par des relations entre homme et femme qui furent plus ou moins secrètes. Et progressivement des couples se sont formés et montrés au grand jour, affichant clairement le besoin aux parents de « jouer » leurs rôles.

Il y a eu aussi, la fermeture du groupe au monde extérieur qui a, à mon sens, précipité la chute du groupe. Jusqu'au milieu des années 80, de nouveaux arrivants étaient les bienvenus,celles et ceux pour qui l'aventure attirait. J'ai vécu cela de manière exitante. Il m'était, je l'avoue aujourd'hui, excitant que de découvrir de nouvelle partenaire sexuelle.Je n'étais pas le seul, enfin je le crois, et je pense qu'autour d'Otto, et Otto lui même, on y trouvait plaisir, et source de satisfaction.

Le grand nombre de membres, peut – être, la crainte des réactions à l'extérieur (les associations anti sectes nous avaient dans le collimateur), finirent de nous fermer à tout nouveau venu.

N'oublions pas non plus que nous vivions en sexualité dite libre. Il faudrait développer plus en détail le sens de tout cela, cela me paraît long, disons que pour moi l'amour libre allait dans le sens des années 70 , où nous vivions en communauté, et que par réaction à nos parents, nous ne voulions pas refaire le même chemin. Naïveté, infantilisme, etc..., peut – être, mais quel aventure existentielle ! Disons aussi que ce terme « amour libre » renferme suffisamment de paradoxes dont je n'aurai pas la prétention d'en faire le tour de mon vivant. Toutefois, pour moi, la sexualité est très rapidement devenue une activité forcée, devenant une consommation quotidienne, désincarnée de toute affection, de toute sensualité et de sacré à savoir de partage intime avec ma partenaire.. L'acte sexuel était obligatoire dans un cercle de partenaires donné. J'ai ressenti cela comme une dispersion. Bien entendu, cette sexualité dite « libre » était devenue un outil d'un pouvoir d'un genre nouveau. Les femmes et les hommes à des degrés divers, ne s'en contentaient plus.

Ce fut aussi le temps où les jeunes nés ou non dans la commune, atteignaient l'âge de l'adolescence. À ce jour la dérive a eu lieu, pour otto et son entourage intime, les adolescent(e)s devenaient des partenaires de vie comme des adultes, donc désirables sexuellement. Cela me fut impensable, et pour beaucoup d'entre nous est resté inconnu jusqu'à cela éclate et amène au procès d'otto.

Je ne ferai pas de nouveau un procès, j'essaie de comprendre.

Pourquoi otto s'est laissé convaincre par ses propres constructions mentales qu' il a lui – même échaffaudé pour justifer cette transgression avec certain(e)s adolescent(e)s? Il a longtemps théorisé sur l'évolution, le retour à la horde, au patriarche, le père géniteur et non le papa, l'étude des comportements des singes en particulier les chimpanzés, la petite famille et ses conséquences, en peinture: le criminel de son oeuvre, la destruction de l'oeuvre , l'élémentarisation et la reconstruction, ne justifiant le plus souvent peut – être que son appétit.

J'en reviens au mythe de la super mère. Je pense que le cocon, dans lequel il a su, par ses qualités énormes de chaleur et d'artiste, reussir à nous embrasser dans son giron, nous transforma toutes et tous, à des degrés divers, infantiles, ramollis, a émoussés notre propre désir d'indépendance. Mon univers se dessinait entre un intérieur du groupe et un extérieur du groupe. Nous nous sentions à l'extérieur du groupe référent, portés par sa dynamique, renforcé par le sentiment parfois hautain souvent fier, d'appartenir à un ensemble unique. Il n'était pas difficile à otto et ses « guides » d'utiliser notre naîveté et d'exacerber notre vanité pour nous convaincre que nous faisions partie d'une expèrience exceptionnelle.

Son charisme renferme, en grande partie, la véritable cause de l'échec du groupe.

Otto ne supporte pas que l'enfant devienne adulte et indépendant.

Comme Cronos, père de Zeus, quelle comparaison flatteuse, mais combien ruineuse, otto mange ses propres enfants! ( archétypique). Leur maturité signifie un signal d'abandon pour Otto, et met en alerte toutes ses défenses. L'ancien cortex est en action. Ainsi au lieu de reconnaître les peurs qui le submergent et craignant que l' autre devine ses émotions et les sentiments qui en découlent, il construit sa tour de défense et cherchera à reconnaître chez l'autre avec finesse leurs propres tremblements afin de mieux les manipuler.

Force créatrice énorme, mais force destructive tout aussi grande avec peu de conscience de ses concéquences, il dévore ses créatures à l'heure même où celles – ci émettent les signaux de l'émancipation. L'interdit est trop fort, ainsi on transgresse toutes les lois qui se dressent devant sa route. Lois qui furent érigées par le vivant et les humains pour trouver des consensus qui vont dans le sens de l'évolution. Ainsi il s'octroie le droit, au défi de toutes les sociétés en place, au risque d'un retour sévère des lois de ce monde, de donner l'apprentissage sexuel à ses enfants. Il parle de Freud mais oublie Freud sur la nécessité pour l'adolescent(e) de trouver lui même le chemin de ses désirs avec un partenaire. Il parle de Reich mais oublie Reich sur les causes de l'excès d'autoritarisme, de fascisme.

Je pense qu'il a voulu être une mère, une mère rêvée, celle avec laquelle on ne se sépare pas, jusqu' à l'étouffement pour les autres, sinon cela ne lui est – il pas vécu comme un abandon, voir une trahison? Le groupe l'a abandonné, l'a trahi. Les adolescent(e)s l'ont trahi, abandonné. c'est un drame, une souffrance.

Je souhaite profondément pour l'avoir aimé et admiré, que sa deuxième expérience « small is beautiful » soit une vraie famille dans laquelle il se sente heureux, et qu il lâche prise une fois avec ce désir de convaincre ses contemporains que la petite famille, sa « maman », est source de tous les maux car tout le monde le sait déjà, et si sa solution est la meilleure cela se saurait aussi déjà, ou s'imposera peut – être un jour , pour ma part je ne l'espère pas! car c'est un mirage, le mirage de l'aide à autrui, alors qu'il peut incarner l'intelligence du féminin, source d'un effet plus grand et moins dictatorial sur le vivant. Ma vie n'est en rien spectaculaire, elle possède son « bruit », en apparence pareille à tant d'autre; je vis en couple avec une femme que je découvre jour àprès jour merveilleuse, et trois enfants ados maintenant, et je me plais à penser que ma vie, notre vie est unique.

Comprenons _ nous bien, je ne cherche pas à atteindre Otto Mühl dans le coeur et l'esprit de celles et ceux qui ont des raisons existentielles de poursuivre l'aventure. Nous avons toutes et tous besoin d'appartenance! Je ne cherche encore moins à atteindre Otto lui – même; à son âge! Je n'ai d'autres ambitions que d'apporter par mon regard que j'en ai et par mon témoignage, un élément de réflexion, à l'encontre de celles et ceux qui se sentiraient comme aspirés par Otto et son entourage, pour qui le magnétisme irradié à l'approche de sa nébuleuse consumante, ne leur permettraient pas de garder suffisamment de recul avec eux – mêmes, pour ne pas résister à s'y fusionner, à s'y fondre, à s'y perdre, en risquant de s'y désintégrer totalement. Car, je me répète, l'individu s'annihile, quelque part, dans sa réalisation personnelle, en leur sein. Le processus d'individuation va dans le sens de l'évolution et non dans la régression vers des temps archaîques comme le temps des primates, puis le temps de la horde et du patriarche, qui pour les raisons liées à ce temps, avait semble – t – il la toute responsabilité du groupe et ainsi tous les pouvoirs, notamment le droit de posséder les femmes qui étaient promises au chef dès l'àge de la puberté (environ 12 ans). Ce fut la loi du plus fort, une loi qui s'érigeait face au chaos. Aujourd'hui, nos lois démocratiques se créent de plus en plus dans le consensuel, en reconnaissant l'existence de l'Autre, et pas son effacement. Le retour à la famille élargie que prône Otto passe – t – il de nouveau par cet « esprit - groupe », à partir duquel il s'arrogerait le droit de cuissage auprès de ses propres enfants? Qu' arrive – t il lorsque ses mêmes enfants sont portés par le besoin de connaître le monde, de sortir du carcan « familial » ou « groupe » devenu trop étroit pour leurs désirs de grandir? Doivent – ils s'effacer, en vertu de la loi du groupe ou « crever la toile » pour rompre, dans la douleur, avec son foyer et réaliser sa vie? Quels sont les interdits mis en place? Otto sait donner les moyens à l'enfant, de se construire jusqu'à la pré adolescence, puis c'est la faille!

Dans cette sphère de la conscience, toutes celles et ceux qui participent clairement à cette oeuvre de destruction sont peut – être demeurés immatures, y trouvant bon compte, occultant les conséquences désastreuses du réel, et restant par là – même dans, ce que appelait W. Reich, le conservatisme bourgeois. Alors, et le paradoxe est compris, la remise en cause de leurs agissements, ou de leur silence, celle là même que revendique Otto pour les autres, la société, le monde enfin, serait étouffée le concernant, les concernant? Par peur de se retrouver seuls, abandonnés, pommés? Leurs systèmes de croyance pourraient s'écrouler et une énorme partie d'eux – même avec; à la place de quoi, on continue à brouiller les informations avec des cartes subtiles, de peur, de laisser place à la vraie cause de cette gesticulation? Une part de soi – même mêlée de souffrance ou d'interdit se révèlerait – elle, peut – être? Ou bien quels sont ces autres vous – mêmes que vous ignorez ou feignez d'ignorer pour vous dorloter dans ce puéril infantilisme douillet? Quelles sont les peurs qui vous rendent de nouveau si bruyants avec votre pseudo famille élargie révolutionnaire? Ne serait – ce pas là ce fameux bourbier dont on a tant parlé dans « Weg aus dem Sumpf »?

marc Houze (marco)

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