Djondjon
Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu :
l'appellation « Djondjon » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.
Description de cette image, également commentée ci-après
Psathyrella coprinoceps sur tiges de bambou (Brésil)

Taxons concernés

Djondjon est le nom commun d'un type de champignons noirs comestibles que l'on trouve souvent dans le Nord d'Haïti et qui est utilisé comme un mets délicat dans certains plats haïtiens, comme le diri djondjon. Ce nom fait souvent référence à Psathyrella coprinoceps mais il s'agit vraisemblablement d'un nom familier qui concerne plusieurs espèces taxonomiquement distinctes[3].

Étymologie modifier

Djondjon est un nom particulièrement utilisé à Haïti mais également sur l'Île de la Dominique avec la même définition tout en se prononçant « Jonjon ». En Jamaïque, c'est sous la forme « jonjo » ou « junjo » qu'il apparaît ; son sens pouvant se référer aux champignons en général, aux champignons poussant sur les arbres ou encore aux phytoparasites. Ce nom est aussi employé au Honduras pour signifier une maladie de peau ou une peau salie et au Guyana sous des définitions encore plus larges allant jusqu'à désigner une miction donnant une puissance surnaturelle autant que cette force elle-même. Ce terme pourrait provenir d'une créolisation du français « champignon »[4]

Usage en cuisine modifier

Lorsqu'ils sont cuits, les djondjon donnent au plat dans lequel ils se trouvent une « couleur, un goût et un arôme exquis »[3]. Avant la cuisson, les tiges non comestibles sont retirées et les chapeaux sont utilisés. Les djondjon sont souvent servis avec du riz et une viande comme le porc ou le poisson. L'ébullition des champignons libère une couleur gris-noir dans l'eau, qui peut ensuite être utilisée pour parfumer et colorer le riz avec lequel ils sont servis, lui donnant une couleur noire[5]. Les plats utilisant le champignon sont souvent servis en Haïti lors d'occasions spéciales, comme les anniversaires, les mariages ou à Noël[3].

Les Haïtiens vivant à l'étranger cherchent souvent à se procurer le champignon dans les épiceries situées dans les régions à forte population haïtienne, bien qu'ils utilisent parfois à la place un bouillon cube aromatisé produit par la société allemande Maggi[6]. Ces champignons peuvent être trouvés sur le marché dans certains magasins occidentaux aux USA, bien qu'ils soient apparemment vendus à des prix élevés - Gene Yetter de l'Association mycologique du New Jersey et de la Société mycologique de New York a rapporté qu'il les a trouvés vendus séchés à New York pour environ $1 pour un quart d'once[3].

Notes et références modifier

  1. « Psathyrella coprinoceps », sur Inventaire National du Patrimoine Naturel (consulté le )
  2. (en) « Psathyrella coprinoceps », sur MycoBank (consulté le )
  3. a b c et d Ángel M. Nieves-Rivera, « The Edible Psathyrellas of Haiti », Inoculum — Newsletter of the Mycological Society of America, vol. 52, no 1,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le )
  4. Robert Wallace Thompson, « Mushrooms, Umbrellas, and Black Magic: A West Indian Linguistic Problem », American Speech, vol. 33, no 3,‎ , p. 170 (DOI 10.2307/453201, lire en ligne, consulté le )
  5. Mirta Yurnet-Thomas, A Taste of Haiti, Hippocrene Books, (ISBN 9780781809986, lire en ligne), p. 81
  6. Lucy M. Long, Ethnic American Food Today: A Cultural Encyclopedia, Rowman & Littlefield, (ISBN 9781442227316, lire en ligne), p. 258

Bibliographie modifier

  • Description de Psathyrella coprinoceps : (en) Cortez, Vagner & Coelho, Gilberto, « Additions to the mycobiota (Agaricales, Basidiomycetes) of Rio Grande do Sul, Brazil. », Iheringia Serie Botanica, 2005, volume 60, pages 69-75. (lire en ligne)