Donna Lee

standard de jazz

Donna Lee est un standard de jazz issu du courant bebop, composé par Miles Davis en 1947, bien que sa paternité ait pendant longtemps été attribuée à Charlie Parker.

Donna Lee
Original
Titre Donna Lee
Compositeur Miles Davis
Année 1947
Analyse
Style bebop
Forme ABAC
Mètre 4/4
Versions
Charlie Parker 1947
Jaco Pastorius Jaco Pastorius[1] 1976

Au même titre que bien des compositions de la période d'âge d'or du bebop (1945-1960) telles que Billie's Bounce, Ornithology, Night in Tunisia et bien d'autres, Donna Lee est un incontournable pour tous les musiciens de jazz, très souvent joué en jam session, et de très nombreuses versions ont été enregistrées.

Historique

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un contrebassiste, un saxophoniste, un trompettiste, un pianiste de dos
Charlie Parker et Miles Davis au Three Deuces à New York en 1947. On voit également Tommy Potter et Duke Jordan (de dos).

Ce standard de jazz, écrit en labémol[2], est basé sur les progressions harmoniques d'un autre standard, (Back Home Again in) Indiana[1], selon le procédé du démarquage, très courant dans le courant bebop.

Il s'agit de la première composition de Miles Davis enregistrée[3].

Paternité du morceau

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Donna Lee est composé par Miles Davis en 1947, bien qu'il soit encore souvent attribué à Charlie Parker[1].

La phrase d'ouverture du morceau est dérivée d'un solo de Fats Navarro sur Ice Freezes Red, un autre démarquage de (Back Home Again in) Indiana : cela semble appuyer l'idée selon laquelle c'est une composition de trompettiste plutôt que de saxophoniste, surtout avec ce registre[1],[4]. De plus, Parker a tendance a utiliser des phrases plus courtes dans ses compositions, jouant sur le « stop and go » (arrêt et départ), alors que Donna Lee est construit sur des phrases très longues, de plusieurs mesures[3].

Quand Gil Evans, qui arrangera plus tard des albums de Miles Davis, demande la permission à Charlie Parker d'arranger le morceau pour l'orchestre de Claude Thornhill, le saxophoniste le renvoie vers Davis, qui donne son autorisation[1].

Miles précise dans son autobiographie que cette composition — très « parkerrienne — a été créée à partir de relevés de chorus de Charlie Parker que Miles Davis avait enregistrés alors que selon lui le saxophoniste était au mieux de sa forme[réf. souhaitée].

Le thème a été signé par Parker à la séance d'enregistrement[5]. Brian Priestley explique que l'erreur vient peut-être de Savoy Records, la maison de disque de Parker, qui avait l'habitude de d'acheter les droits des compositions originales enregistrées par le saxophoniste en les signant de son nom[4],[3] : Parker était alors au faîte de sa gloire, alors que Davis débarquait sur la scène jazz.

Il existe plusieurs hypothèses sur la signification du titre. Selon l'une d'elles, le titre aurait été choisi en l'honneur de la fille du contrebassiste Curly Russell, Donna Lee Russell[6],[1].

Une autre hypothèse, tirée de l'autobiographie de Charles Mingus avance que ce dernier entrait dans une période de sa vie où il avait deux femmes, l'une nommée Donna et l'autre Lee-Marie. Charles Mingus les a présentées à Miles Davis et les considérait comme une unique femme dont les qualités étaient les meilleures de chacune des deux, il nommait cette invention hybride Donna-Lee[réf. souhaitée].

Analyse

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Composé en 1947, Donna Lee reprend le vocabulaire mélodique du bebop, principalement créé par Charlie Parker et Dizzy Gillespie, avec des phrases complexes, denses et rapides, des chromatismes et des arpèges soulignant les extensions d'accord[2]. La mélodie est notoirement difficile[7].

Le morceau est construit sur une structure ABAC[2]. Il enchaine de nombreux II-V-I en la bémol et dans des tonalités voisines (si bémol, bémol…), avec des substitutions d'accords (substitution tritonique)[8].

Les notes jouées sur les temps forts (1 et 3) sont principalement les notes des accords joués (tonique, tierce, quinte ou septième)[9]. Dans le cas contraire, il s'agit d'une note d'approche d'une note d'accord[9]. Les temps faibles (2 et 4) contienent également beaucoup de notes d'accord[9]. On y trouve aussi des quintes diminuées, un intervalle caractéristique du bebop[9].

L'une des particularités de la composition est qu'elle commence par une demi-mesure de silence.

Reprises

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De nombreux musiciens ont joué Donna Lee, à commencer par Charlie Parker en mai 1947, en compagnie de son « All Stars », avec Miles Davis à la trompette, Bud Powell au piano, Tommy Potter à la contrebasse et Max Roach à la batterie[1].

Citons également[10] :

Références

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  1. a b c d e f g h i et j (en) Sandra Burlingame, « Donna Lee : Origin and Chart Information », sur jazzstandards.com (consulté le ).
  2. a b et c (en) K. J. McElrath, « Donna Lee : Music and Lyrics Analysis », sur jazzstandards.com (consulté le ).
  3. a b et c (en) Ron Drotos, « Donna Lee », sur keyboardimprov.com (consulté le ).
  4. a et b (en) Brian Priestley, Chasin' the Bird : The Life and Legacy of Charlie Parker, OUP USA, , 264 p. (ISBN 978-0195327090).
  5. (en) Jack Chambers, Milestones : The Music and Times of Miles Davis, Da Capo Press, (ISBN 0-306-80849-8), p. 61.
  6. (en) Marc Myers, « Ira Gitler on Parker's Moods », sur jazzwax.com, (consulté le ).
  7. (en) Brent Vaartstra, « Donna Lee », sur learnjazzstandards.com, (consulté le ).
  8. (en) « The Changes for Donna Lee », sur jazzforpiano.com (consulté le ).
  9. a b c et d (en) « Donna Lee. Miles Davis - 1947 », sur jazzforpiano.com (consulté le ).
  10. (en) « Donna Lee », sur secondhandsongs.com (consulté le ).

Liens externes

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