Drid

confédération tribale tunisienne
Drid

Populations importantes par région
Autres
Régions d’origine Tunisie
Langues Arabe
Religions Islam
Ethnies liées Arabes

Les Drid, Derid ou Durayd (arabe : دريد) est une confédération tribale arabe de Tunisie issue des Hilaliens. Elle s'installe entre le XIe et le XIIe siècle à Tunis, au Kef et à Béja.

Histoire modifier

Origines modifier

Les Drid sont des descendants du groupe des Athbaj de la tribu des Riyah, et seraient des descendants directs de Hilal, le fondateur de la tribu des Hilaliens[1].

D'abord installés au Centre de la Tunisie, sur le territoire des Mthalith, ils migrent au XVIe siècle en Algérie, dans le sud de la province de Constantine. Alliés des Shabiya, ils soumettent alors les tribus de la région à l'autorité de ces derniers. Cependant, après la chute des Chebbia, ils migrent dans la région de Tébessa en 1624[1]. On en retrouvait également dans la région d'Annaba[2].

Époque moderne modifier

Peu après, en 1647, le bey de Tunis, Hammouda Pacha, négocie leur retour en Tunisie et ils s'installent dans un premier temps dans la ville du Sers, avant de migrer dans toute la Tunisie du Nord[1]. Une fraction des Drid part également s'installer dans la ville de Fernana en Kroumirie[3], et d'autres dans le Jérid[4]. Désignés comme tribus du makhzen, ils obtiennent de nombreux privilèges[1] et se constituent alors comme l'une des tribus les plus importantes de Tunisie en prenant part à l'armée du bey[5]. En 1735, ils participent à la bataille de Smendja aux côtés d'autres tribus[6].

En 1807, ils participent à la guerre algéro-tunisienne aux côtés d'autres tribus, et s'emparent de la ville de Constantine[7]. En 1864, leur puissance est telle qu'ils fournissent au bey une armée de 3 000 cavaliers, qui prirent part à la répression de la révolte d'Ali Ben Ghedhahem[1]. Cependant, la famine de 1867 et leur dispersion sur le territoire affaiblissent les membres de la tribu[1]. Ils prennent néanmoins part à la révolte de 1881, avant d'abandonner et de rejoindre le camp du bey, pour l'aider à disperser les insurgés[1].

Historiquement, ils sont proches des Hamama et des Riyah[1].

La chanteuse Saliha serait issue des Drid, avec une mère appartenant aux Ouled Rezg[8].

Composition modifier

Les Drid sont composés de nombreux clans familiaux [9], tels que :

  • Ouled Abbass (arabe : اولاد عباس) ;
  • Ouled Aarfa (arabe : اولاد عرفة) ;
  • Ouled Ftouh (arabe : اولاد فتوح) ;
  • Ouled Gacem (arabe : اولاد قاسم) ;
  • Ouled Harbi (arabe : اولاد حربي) ;
  • Ouled Inoubel[10] ;
  • Ouled Jouin (arabe : اولاد جوين) ;
  • Ouled Khaled (arabe : اولاد خالد) ;
  • Ouled Khalifa (arabe : اولاد خليفة) ;
  • Ouled Manaa (arabe : اولاد مناع) ;
  • Ouled Mimoun (arabe : اولاد ميمون) ;
  • Ouled Moussa (arabe : اولاد موسى) ;
  • Ouled Rezg (arabe : اولاد رزق).

D'autres clans qui ne sont pas issus des Drid étaient néanmoins rattachées à ceux-ci, comme les Hanencha, les Tissaoua, les Merdès, les Fadlaoua, les Kanzara, les Arab Majour qui vivent à Mateur, et les Ouled Sidi Abid[11].

Au XIXe siècle, la confédération est composée de près de 50 000 personnes[12].

Références modifier

  1. a b c d e f g et h « Notes sur les tribus de la régence », Revue tunisienne, no 33,‎ , p. 18 (lire en ligne, consulté le ).
  2. Tableau de la situation des établissements français dans l'Algérie : 1844-1845, Paris, Imprimerie royale, , 581 p. (lire en ligne), p. 412.
  3. Lucien Bertholon et Alexandre Lacassagne, « Quelques renseignements sur les habitants de la Kroumirie », Publications de la Société linnéenne de Lyon, no 6,‎ , p. 72 (lire en ligne, consulté le ).
  4. Lucette Valensi, Fellahs tunisiens : l'économie rurale et la vie des campagnes aux 18e et 19e siècles, Paris, Mouton, , 46 p. (ISBN 2-7193-0939-7, lire en ligne), p. 26.
  5. « Armées et métiers d'armes en Tunisie à l'époque moderne (1574-1815) », sur hmp.defense.tn (consulté le ).
  6. Alphonse Rousseau, Annales tunisiennes ou aperçu historique sur la régence de Tunis, Alger, Bastide, , 571 p. (lire en ligne), p. 115.
  7. Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique de la province de Constantine, Constantine, Alessi et Arnolet, , 295 p. (lire en ligne), p. 238.
  8. Tahar Melligi, « Saliha : l'immortelle », La Presse de Tunisie,‎ (ISSN 0330-9991, lire en ligne, consulté le ).
  9. (ar) « جذور الشعب التونسي : أهم القبائل وأكبرها وأكثرها انتشارا », sur aljoraanews.net,‎ (consulté le ).
  10. Lucien Bertholon, « Exploration anthropologique de la Khoumirie », Bulletin de géographie, historique et descriptive, no 4,‎ , p. 421 (lire en ligne, consulté le ).
  11. Pierre Zaccone, Notes sur la régence de Tunis, Paris, Tanera, , 265 p. (lire en ligne), p. 75-76.
  12. Jean Ganiage, « La population de la Tunisie vers 1860 : essai d'évaluation d'après les registres fiscaux », Population, vol. 21, no 5,‎ , p. 877 (ISSN 0032-4663, lire en ligne, consulté le ).