Le droit boursier, également appelé droit des marchés financiers, est constitué de l'ensemble des règles et décisions juridiques qui régissent les marchés financiers. Il s'agit d'une discipline du droit des affaires, qui combine des règles issues du droit des sociétés, du droit des obligations et de celui des biens. Il peut également présenter certains éléments de droit public en raison du rôle qu'y jouent les autorités de régulation.

Finalités modifier

Le droit boursier a une triple finalité, telle qu'illustrée par les missions de l'AMF[1] :

  • Protection de l'épargne ;
  • Bonne information des investisseurs ;
  • Préservation de l'intégrité des marchés.

Les missions de la SEC s'en rapprochent sensiblement[2] :

  • Protection des investisseurs ;
  • Préservation de marchés équitables, ordonnés et efficients ;
  • Facilitation de la formation de capital.

De même, il y a certaines similitudes avec les missions de la FCA[3] :

  • Protection des consommateurs ;
  • Préservation de l'intégrité des marchés ;
  • Promotion de la concurrence.

En résumé, le droit boursier vise à créer des marchés intègres, sur lesquels les investisseurs sont informés et leur épargne protégée. La préservation de leur efficience vise à faciliter l'investissement et à optimiser l'allocation des ressources dans l'économie.

Sources modifier

Aux États-Unis, le droit boursier relève pour l'essentiel de l’État fédéral. Le Congrès américain est ainsi à l'origine du Glass-Steagall Act, du Financial Services Modernization Act et de la loi Dodd-Frank[4].

Au sein de l'Union européenne, les droits nationaux se sont progressivement effacés pour laisser place à un droit boursier harmonisé[5], à l'aide de directives (offres publiques[6], OPCVM[7], instruments financiers[8]...) et de règlements (chambres de compensation[9], prospectus[10]...).

Acteurs modifier

Autorités de régulation modifier

Sceau de la SEC.

Les autorités de régulation, parfois également qualifiées de gendarmes de la bourse, veillent au bon fonctionnement des marchés. Elles disposent généralement d'un pouvoir réglementaire encadré par des dispositions législatives.

Les principales autorités de régulation sont, par pays :

Entreprises de marché modifier

Logo d'Euronext.

Les entreprises de marché sont des sociétés de droit privé qui gèrent une plateforme d'échange d'instruments financiers, appelée en droit français plate-forme de négociation[11].

Émetteurs modifier

Les émetteurs sont les personnes morales qui proposent ab initio des instruments à la souscription. Il peut s'agir d'entreprises privées, émettant par exemple, des actions à l'occasion d'une augmentation de capital. Il peut aussi s'agir d’États pour les marchés obligataires. Le droit boursier encadre les conditions dans lesquelles ces acteurs peuvent offrir leurs instruments à l'échange sur les marchés financiers, en leur imposant en particulier certaines obligations de divulgation[12].

Investisseurs modifier

Les investisseurs sont les acteurs qui achètent les instruments financiers qui s'échangent sur les marchés. Le droit boursier leur apporte une certaine protection vis-à-vis des comportements frauduleux ou trompeurs.

Intermédiaires modifier

Les intermédiaires mettent en relation les émetteurs et les investisseurs. Il s'agit le plus souvent de banques et de courtiers.

Objets modifier

Le droit boursier gouverne les différents instruments cotés.

Valeurs mobilières donnant accès au capital modifier

Les valeurs mobilières donnant accès au capital désignent les droits sociaux qui peuvent être échangés sur les marchés financiers, le plus souvent sous la forme d'actions ou de parts sociales.

Obligations modifier

Les obligations sont des titres de créance. Elles peuvent être émises par des sociétés à la recherche de fonds.

Exemples modifier

Déclarations de franchissement de seuil modifier

Lorsqu'un investisseur détient plus d'une certaine fraction des droits dans une société cotée, il doit le déclarer[13].

Offres publiques modifier

Les offres publiques sont rigoureusement encadrées[14]. Elles permettent à une société d'en racheter une autre, avec des liquidités (OPA) ou des titres (OPE), ainsi que de se retirer de la cote (OPR).

Abus de marché modifier

Le droit boursier vise à prévenir et à réprimer les abus de marché, qui désignent principalement le délit d'initié et la manipulation de marché.

Importance économique modifier

Le droit boursier est l'un des facteurs déterminant l'attractivité d'un pays pour les capitaux étrangers, et il est à ce titre étudié dans les classements Doing Business de la Banque mondiale[15]. L'impact économique de la régulation boursière fait régulièrement l'objet d'études[16].

Théoriciens et praticiens modifier

En France :

Voir aussi modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. « Nos missions », sur AMF (consulté le )
  2. « The Role of the SEC | Investor.gov », sur www.investor.gov (consulté le )
  3. (en) « About the FCA », sur FCA, (consulté le )
  4. « Financial Services Modernization Act of 1999, commonly called Gramm-Leach-Bliley | Federal Reserve History », sur www.federalreservehistory.org (consulté le )
  5. « Politique en matière de services financiers | Fiches thématiques sur l’Union européenne | Parlement européen », sur www.europarl.europa.eu (consulté le )
  6. Directive 2004/25/CE du Parlement Européen et du Conseil du 21 avril 2004 concernant les offres publiques d’acquisition (Texte présentant de l’intérêt pour l’EEE), vol. OJ L, (lire en ligne)
  7. Directive 2014/91/UE du Parlement européen et du Conseil du 23 juillet 2014 modifiant la directive 2009/65/CE portant coordination des dispositions législatives, réglementaires et administratives concernant certains organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM), pour ce qui est des fonctions de dépositaire, des politiques de rémunération et des sanctions Texte présentant de l'intérêt pour l'EEE, vol. OJ L, (lire en ligne)
  8. Directive 2014/65/UE du Parlement européen et du Conseil du 15 mai 2014 concernant les marchés d’instruments financiers et modifiant la directive 2002/92/CE et la directive 2011/61/UE Texte présentant de l'intérêt pour l'EEE, vol. OJ L, (lire en ligne)
  9. Règlement (UE) 2021/23 du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 2020 relatif à un cadre pour le redressement et la résolution des contreparties centrales et modifiant les règlements (UE) no 1095/2010, (UE) no 648/2012, (UE) no 600/2014, (UE) no 806/2014 et (UE) 2015/2365, ainsi que les directives 2002/47/CE, 2004/25/CE, 2007/36/CE, 2014/59/UE et (UE) 2017/1132 (Texte présentant de l’intérêt pour l’EEE), (lire en ligne)
  10. Règlement (UE) 2017/1129 du Parlement européen et du Conseil du 14 juin 2017 concernant le prospectus à publier en cas d’offre au public de valeurs mobilières ou en vue de l’admission de valeurs mobilières à la négociation sur un marché réglementé, et abrogeant la directive 2003/71/CETexte présentant de l'intérêt pour l'EEE., (lire en ligne)
  11. Code monétaire et financier, Dalloz, article L. 420-1
  12. Jérôme Chacornac, « Droit financier et boursier : Le prospectus suffit-il à une information appropriée de l’investisseur sur le risque de perte ? », sur www.revue-banque.fr, (consulté le )
  13. « Déclaration de franchissement de seuil », sur Le Journal des OPA, (consulté le )
  14. « L’Offre publique d’achat, une bataille boursière très organisée », sur Investir (consulté le )
  15. « Protection des investisseurs », sur World Bank (consulté le )
  16. (en-US) Matthew C. Klein, « How Financial Regulations Affect the Economy », sur www.barrons.com (consulté le )